« Ténébreuses » de Karine Alvtegen

Livre lu dans le cadre du jury de Septembre et séléctionné pour la suite du prix des lectrices de ELLE, catégorie « Polar ».

(D’abord il faut que je dise que je n’arrive pas à retenir le nom de cette auteur…Impossible…et même en l’ayant sous les yeux j’ai du mal…dire que je suis prof de langue…Et c’est très dommage car je pense que je lirai d’autres livres d’elle!)

 

Ténébreuses

 

« Ténébreuses » est un roman noir, qui dévoile petit à petit des secrets de famille. Il y a plus ou moins une « enquête » sur des crimes mais elle est involontaire. En effet, un secret bien gardé pendant des années commence à s’effondrer insidieusement quand Gerda Persson meurt seule chez elle, de vieillesse. Les recherches innocentes qui sont faites dans son passé pour pouvoir l’enterrer dignement font ressurgir des drames du passé des pensées enfouies des protagonistes et font basculer la vie de ceux qui n’auront été que des victimes secondaires.

 

Sur fond de relations familiales et conjugales bancales, des personnages se cherchent, se déchirent et se dévoilent. Les personnages sont bien construits, détaillés avec leurs échecs ressortant de leurs réussites. Dans le passé ou le présent, ils se sont tous plus ou moins montrés prêts à tout pour conserver l’image qu’ils donnent au monde. Au centre du roman, Axel Regnerfeld, issu d’un milieu modeste, s’est hissé petit à petit dans le monde littéraire suédois au point d’être prix Nobel, son fils Jan-Erik, vit des retombées de la notoriété de son père, des femmes, les épouses, qui auraient pu être indépendantes mais qui se sont laissées enfermer dans un moule conventionnel. On trouve beaucoup de faux-semblants et de désir de réussite à tout prix.

 

Page 310, un prêtre donne la définition de la satisfaction : « sentir qu’on a reçu ou atteint ce qui raisonnablement nous revient de droit. » Les personnages du roman sont pour la plupart à la recherche de leur satisfaction personnelle quitte à tordre un peu (ou beaucoup) le cours de la vie pour y parvenir. Deux questions sont posées dans le roman et à mon avis elles résument le fond de l’histoire : « […] jusqu’où es-tu prêt à te laisser couler ? Tu es déjà tombé relativement bas. » page 275 et « Pourquoi avais-je besoin de toute cette gloire ? » page 315.

 

J’ai bien aimé ce roman plein de découvertes par petites touches par les pensées des différents personnages apportant des informations indirectes, aucun n’ayant vraiment connaissances de toute la situation. C’est roman sur les secrets de famille pas si bien gardés et sur la noirceur de la nature humaine. Mais est-ce un polar ou un roman psychologique ?

 

Club Lecture : I’m back!

En septembre, c’est la rentrée des classes et la rentrée des clubs! J’ai donc décidé de relancer le Club Lecture. Quelques affiches dans le collège pour annoncer la réunion d’information, un petit passage éclair dans les classes pour dire qu’il y avait un club lecture sans pour autant donner de détails (genre…je fais du teasing : « Vous voulez en savoir plus ? Venez donc à la réunion »!!) …

Je m’attendais à voir des « anciens » revenir car ils y avaient des filles très motivées, et des 6ème car ils sont toujours très curieux …mais je dois dire que j’ai été la première étonnée de compter 32 participants à la première réunion! 32!!

Mais j’ai été encore plus surprise quand après la deuxième réunion je n’ai non seulement pas eu d’abandons mais j’ai eu encore des inscriptions…J’ai maintenant une listes de 40 inscrits…40!!

Mais c’est beaucoup trop…Où va-t-on les mettre…Ils n’ont rien de mieux à faire que de lire ??!!

Non…en fait…je vais vous dire…ça me fait super plaisir!

Le rapport de Brodeck : Philippe Claudel

« Le rapport de Brodeck » est rentré dans ma bibliothèque par un heureux hasard. En effet, je l’ai gagné un jour que je traînais sur le site du magazine ELLE. Et puis, c’est sans doute un peu grâce à lui que je suis devenue juré du prix des lectrices de ELLE puisque c’est sur ce roman que j’ai fait mon commentaire dans le dossier d’inscription. C’est donc un livre « coup de chance », mais surtout, c’est un livre « coup de coeur ».
 
« Le rapport de Brodeck » fait partie de mes gros coups de coeur de l’année 2007 et pourtant c’est un livre qu’il est très difficile de raconter car c’est une histoire qui, au-delà des faits, m’a touchée et plu par son atmosphère.
 
L’histoire se situe dans un village indéterminé à une époque qui n’est pas clairement établie, mais on devine la deuxième guerre mondiale et un village de l’est de l’Europe.
 
Dans ce roman fait d’allers et retours dans le passé, un événement vient bouleverser l’équilibre fragile entre les hommes. Tous les hommes du village sont impliqués dans la mort de celui que l’on appelle « l’Anderer » (l’étranger) sauf Brodeck qui est alors chargé de rédiger un rapport sur la mort de celui-ci.
 
La rédaction de ce rapport, une sorte d’enquête, l’oblige à revenir sur le passé : un passé lointain qui raconte son arrivée, enfant, dans le village, le passé assez récent et très sombre du village en question pendant l’occupation ennemie, et un passé parallèle, inconnu de tous les autres au village, sur sa vie sur les camps dans lesquels il a été envoyé car avant même l’arrivée de l’Anderer, c’était lui l’étranger.
 
Ce livre parle de la mémoire, de la différence, de la haine et de la peur mais aussi de la nature humaine qui si elle peut être assez noire dans ses égoïsmes, peut aussi être faite d’espoir.
 
C’est un roman très bien écrit, très émouvant et très fort. C’est un livre poignant qui m’a beaucoup marquée.
 
Lu il y a quelques temps…