Club Lecture : Pause estivale pour mieux recommencer!

Vendredi dernier, je suis allée à la médiathèque de la ville du collège avec 31 membres du Club Lecture (il ne manquait que deux élèves de 3ème qui voulaient finir un projet de techno avant la fin de l’année!) … Le Club a donc bien tenu au niveau des effectifs toute l’année!

Les deux responsables de la médiathèque, avec qui j’avais organisé cette sortie, ont présenté leur travail et les élèves de leur côté avaient plein de questions à poser.

Ils ont aussi présenté le Club, raconté comment se passaient une réunion, parlé des livres qu’ils avaient préféré cette année, rappelé les thèmes de lectures qu’on avait choisis… Tout cela avec beaucoup d’enthousiasme! Nous avons laissé les fiches de lectures faites tout au long de l’année afin qu’elles soient visibles par tous les usagers de la médiathèque.

J’en ai profité pour demander qui serait intéressé par la poursuite l’aventure du Club Lecture l’année prochaine et un grand nombre d’entre eux le sont (sans compter qu’il y a aura sans doute aussi pas mal de nouveaux 6ème). Ils savent que je ne reviens de congé maternité qu’en janvier, mais je compte rencontrer le remplaçant de ma collègue documentaliste qui part à la retraite, et essayer de mettre en place le Club avant mon retour!

Les responsables nous ont ensuite annoncé qu’elles souhaitaient mettre en place un journal de la médiathèque et que si des élèves du Club voulaient faire part de leurs lectures, on pourrait y participer.

De plus, impressionnées par le nombre de participants au Club, elles ont décidé d’inscrire la médiathèque au Prix des Incorruptibles pour l’année 2009-2010 en pensant à nous. Un certain nombre d’élèves s’est déjà montré intéressé par la lectures des 6 livres du prix (des futurs 5ème-4ème et des futurs 3ème, c’est donc sur ces groupes d’âges que l’on partira…) Et je ferai aussi en sorte de lire ces livres : la sélection est ici!)

Bref, le bilan de l’expérience du Club Lecture cette année est très positif et je suis très contente de leur investissement et de leur envie de continuer! J’étais assez émue vendredi lors de cette petite sortie…

J’ai hâte de recommencer!

Trois ombres : Cyril Pedrosa

Joachim est un petit garçon qui vit avec ses parents dans le bonheur simple de la campagne à une époque indéfinie, plusieurs siècles auparavant.
 
Jusqu’au jour où il voit « trois ombres », trois cavaliers qui attendent près de la maison et qui lui font peur.
 
Les parents comprennent que ces « ombres » sont venues pour « chercher » Joachim, pour l’emporter loin d’eux. Le père décide alors de s’enfuir avec son petit garçon, de retourner au pays de son père. Ils vivent des aventures sur un bateau où l’on croise toutes les facette de la nature humaine des plus innocentes au plus sordides.
 
Mais malheureusement, il s’aperçoit qu’il ne peut pas échapper aux ombres.
 
Cette histoire est un conte sur l’impossibilité d’échapper à son destin : quand votre heure est venue il faut laisser les ombres vous prendre, cela ne sert à rien de fuir. L’auteur cite d’ailleurs un joli poème :
 
« Dans ce passage de printemps
 
il n’y a ni meilleur ni pire
 
les branches des fleurs poussent naturellement
 
certaines sont longues certaines sont courtes. »
 
Le dessin est très beau, tout en mouvement. En noir et blanc avec un effet fusain (je ne sais pas quelle technique il a utilisée). Le graphisme sert totalement l’impression de conte avec des aspects très réalistes et aussi un côté magique.

Allez lire une interview très intéressante de Cyril Pedrosa sur « Trois ombres » chez ActuaBD.

Roaarrr Challenge

Be safe : Xavier-Laurent Petit

Jeremy et Oskar sont deux frères qui vivent dans une petite ville des États-Unis. Ils sont jeunes, insouciants, aiment le hard rock qu’ils jouent dans le garage et ils vivent une vie de famille ordinaire.

Jusqu’au jour où Jeremy, qui n’a pas de travail ni de diplômes, est persuadé par des sergents recruteurs de rentrer dans l’armée sous prétexte d’apprendre un métier. Au terme de la période de formation militaire, il est envoyé en Irak au cœur des conflits.

De son côté Oskar continue de vivre la vie ordinaire d’un garçon de 16 ans, au lycée, entouré de nombreux copains dont les frères sont aussi en Irak. Il fait de la musique, monte un nouveau groupe, tombe amoureux… Mais sa vie est aussi rythmée par les lettres rassurantes que Jeremy écrit à ses parents et les e-mails beaucoup plus francs et dramatiques qu’il envoie à son petit frère. Dans ces e-mails, il raconte l’ennui terrible, la peur, le danger, les blessés, le dégoût que ses propres actions de soldats lui inspirent…

Le père des garçons, un ancien du Vietnam, blessé là-bas, n’a jamais raconté à ses enfants cette période de son histoire car il préférait l’effacer de sa vie. Ce traumatisme lié à la guerre est très bien rendu aussi quand sont mentionnés ceux qui rentrent des conflits : blessés, mutilés ou au  contraire « sans blessures apparentes » pour reprendre les termes de Jean-Paul Mari.

J’ai beaucoup aimé ce roman où l’horreur quotidienne de la guerre est très bien rendue en des termes simples ainsi que la vie de ceux qui restent et doivent continuer à vivre, mais eux aussi dans la peur.

Lauréat du Prix Sorcières 2009 et du Prix Ados d’Ille et Villaine et le Prix Littéraire des collégiens de Hautes Savoie (tous deux décernés PAR des ados).

Je conseillerai ce roman aux jeunes de 13 ans et plus.

« A short history of tractors in Ukrainian » (« Une brève histoire du tracteur en Ukraine ») de Marina Lewycka

J’ai cru en choisissant ce roman que je lirai un roman comique sur un vieil homme qui épouse une femme beaucoup plus jeune que lui et ses deux filles adultes qui manigancent pour les séparer.

En fait, il s’agit bien de l‘histoire d’un homme de plus de 80 ans, ukrainien vivant en Angleterre depuis plus de 40 ans qui épouse une Ukrainienne de 35 ans qui vient avec son fils adolescent et une poitrine impressionnante! Elle ne veut ce mariage que pour la nationalité Britannique et l’argent qu’elle imagine qu’il possède. Effectivement, les deux filles de cet homme font tout pour se débarrasser de cette femme mais c’est loin d’être un vaudeville.

Même si la situation et les personnages sont souvent cocasses, le fond est plutôt grinçant.

La relation entre Valentina et Nikolai relève souvent plus de la maltraitance aux personnes âgées qu’à un mariage -même de convenance-. La vision du monde occidental au travers des yeux de cette femme est plutôt sordide : tout doit être neuf, clinquant, jetable, « moderne ». Elle veut profiter du système par tous  les moyens.

Les deux sœurs qui étaient fâchées se réconcilient pour trouver le moyen de faire divorcer leur père et on découvre un système judiciaire compliqué.

C’est l’histoire touchante d’un piège monté par une femme arriviste et cynique qui se referme sur un vieil homme crédule, partagé entre la peur et l’affection pour cette Ukrainienne (et sa poitrine!)

Au travers de cette histoire, on apprend des choses sur l’histoire de l’Ukraine, depuis le communisme jusqu’au capitalisme en passant par le nazisme. L’histoire familiale est peu à peu dévoilée et expliquent des rancœurs anciennes entre le père et sa fille aînée et les différences qui peuvent exister entre les deux sœurs.

Et le titre? Il vient de l’étude sur laquelle le père travaille depuis des années sur l’importance des tracteurs dans l’évolution du monde moderne.

J’ai bien aimé ce roman qui m’a donné plus que je n’en attendais : divertissant et assez émouvant.

Rien à dire… pour l’instant…

Je ne vais pas « meubler » pendant quelques jours… D’abord parce que je n’ai pas de billets d’avance, ensuite j’ai un livre en cours mais encore fini et surtout je n’ai pas un super moral…

En effet, mardi nous avons appris les résultats d’une mutation imposée pour L’Homme (une mutation due à la  fermeture de son poste) et c’est la pire solution qui est tombée : il sera à plus de 100 km de la maison, à un peu moins de 2 heures de route et donc il devra rester là-bas une partie de la semaine…

Ce n’est déjà pas drôle, mais là, en plus, l’idée que je sois toute seule à la maison avec un bébé une partie de la semaine, et qu’en plus il ait des frais supplémentaires de route et de logement me mine beaucoup… et lui aussi…

A moins d’un miracle qui ferait qu’il pourrait rester un an encore chez nous (nous n’y croyons pas trop) ça annonce une année difficile et ça nous fait nous poser plein de questions pour l’avenir…

Lignes de faille (Fault Lines) : Nancy Huston

Voici un livre que j’ai beaucoup aimé mais qui n’est pas facile à raconter si on ne veut pas trop en dire, et je ne veut surtout pas trop en dire, car il y a tant de choses qui se découvrent petit à petit, des pièces de puzzle qui se mettent en place au fur et à mesure…

Au niveau de la forme, l’écriture est très intéressante. Les 4 narrateurs sont quatre enfants entre 5 et 7 ans de la même famille mais de générations différentes.

Chacun son tour, chaque enfant raconte un petit morceau de sa vie. Il ou elle y dévoile ses sentiments, sa vision du monde et nous apprend des choses sur le reste de sa famille : parents, grands-parents et arrière-grands-parents.

On commence par Sol, en 2004, un petit garçon un peu pervers qui s’excite sur des photos choquantes de la guerre en Irak et qui se considère comme un être supérieur. Un enfant très couvé par ses parents qui se sent le centre du monde.

Puis nous remontons le temps, en 1982, avec Randall, le père de Sol, un petit garçon en quête d’amour particulièrement de sa mère et qui a beaucoup de mal à comprendre les différences de religion lorsqu’il va en Israël.

Ensuite nous découvrons Sadie, la mère de Randall, en 1962, entre le Canada et New York, qui vit avec des grands-parents très strictes et qui admire sa mère, une originale et un peu distante.

Enfin, nous remontons à Kristina, entre 1944 et 1945 en Allemagne, la  mère de Sadie, celle qui est à l’origine de l’histoire familiale. Celle dont l’histoire permet de relier et comprendre toutes les informations glanées au cours des récits précédents.

C’est une histoire de religion, de Nazisme, de secrets d’Histoire avec un grand H et de secrets de famille, de filiation, de recherche de confiance en soi, de quête d’amour de la part des différents enfants…

C’est une histoire très riche avec de nombreux niveaux de lecture. Une histoire très touchante avec des personnages attachants (même si j’ai très peu apprécié le petit Sol, qui m’a plutôt fait froid dans le dos!). Les personnages sont très bien développés, y compris les personnages secondaires.

Très fort dans tous les thèmes abordés, c’est un livre qui mériterait une relecture.

Lu dans le cadre du Blog-O-Trésors de Grominou

Happy Birthday Fanfan!!

Aujourd’hui mon petit frère a 33 ans!!!

Quoi?

33 ans???

C’est pas possible, c’est mon petit frère… Un petit garçon rigolo, à la rigueur un ado un peu casse-pieds…

Mais en fait non, il faut admettre la vérité, il a vieilli, il a une femme très sympa, une petite fille très mignonne et une jolie maison…

Mais bon, ça restera mon piti fwewot!

Polichinelle dans le tiroir ? Secret de polichinelle!

Encore un peu de ma vie de prof enceinte…

Depuis la semaine dernière mon ventre se voit plutôt (je porte même un « jean de grossesse » depuis lundi…Mmmh…Confort…)

Les élèves de la classe de 6ème qui m’avait déjà fait des remarques sur le fait que « j’étais peut-être enceinte » ont à nouveau « attaqué » lundi dernier…

« Madame, cette fois c’est sûr vous êtes enceinte, votre ventre se voit trop! »

Je sens bien que je vais avoir du mal à feinter…

« Mais, je ne comprends pas, il n’y a que vous qui m’en parlez… Si d’autres élèves m’en parlaient je pourrais vous croire… »

« Mais Madame, y en a plein d’autres qui le disent! »

« Ah bon? Et qui donc? »

« On en a parlé à des 3ème qui sont en cours avec vous et ils disent qu’ils ont aussi des petits doutes! »

Bon alors j’ai fini par le leur dire, en leur disant bien qu’ils étaient les premiers à avoir remarqué. Et là, j’ai été assaillie de questions :

« Madame, est-ce que les autres profs sont au courant? »

« Madame, est-ce que votre mari il le sait? » (Cette question m’a beaucoup fait rire!)

« Madame, ça doit faire un mois que vous êtes enceinte? » (Et bien, si mon ventre avait eu cette taille à 1 mois je n’ose imaginer ma taille à 9 mois!)

Un garçon me demande : « Madame, si c’est un gars, vous l’appellerez comment? (Sous entendu : « Comme moi, par exemple »?)

« Madame, vous viendrez au collège avec votre bébé pour nous le montrer? »

En dernière heure de la journée, j’ai cours avec une autre classe de 6ème. Le cours est détendu, distribution de documents, révisions… Je remarque trois petites filles qui me regardent en coin et qui rigolent un peu… L’air de celle qui ne se doute de rien, je leur demande ce qui leur arrive, en insistant un peu…

« Ben, Madame…Y en qui disent que… » (Ricanements)

« …que j’ai grossi ces derniers temps et que je devrai me mettre au régime? »

« Noooon… C’est pas ça… (Rires de toute la classe)

« … Que j’ai trop mangé de chocolat et de gâteaux? »

« Nooon! »

Un petit rigolo réagit : « Non, plutôt que vous avez mangé trop de bébé! » (Et là, j’ai vraiment éclaté de rire!)

Alors, j’ai « avoué »…

« On le savait! » « Ça fait au moins un mois que la rumeur court! » « Même mon frère il s’en doutait » (Son frère est dans une classe de 3ème que je n’ai pas!)

Au moment de sortir de la classe, plusieurs garçons et filles me disent « Félicitations! », « On est content pour vous! »

Et puis des filles viennent me parler de leurs mères, tantes et voisines enceintes!!

Le lendemain, une petite élève de 6ème de cette classe reste dans ma salle à la fin du cours pour m’offrir un petit cadeau (un très joli doudou-lion). J’étais très émue et touchée!

Autre anecdote, ce jour-là : je croise un élève de 3ème (que je connais mais qui n’est pas dans ma classe) qui parle du match « profs-élèves » avec ma collègue d’EPS. Quand je dis que cette année je ne jouerai pas au match, il répond :

« Je m’en doute bien! »

« Ah bon? »

« Ben… oui… »

« Tu veux dire que tu trouves que j’ai trop grossi pour jouer au match? »

Il rigole alors je souris en lui disant : « Aaah…La fameuse rumeur! »

Vendredi, j’annonce la date du match « profs-élèves » aux élèves de la classe de 4ème dont je suis prof principale et avec qui je m’entends très bien. Je leur dis que cette année je ne jouerai pas. Cri du coeur d’une élève : « On se demande pourquoi! »

Toute la classe rigole. Je lui demande si elle veut préciser sa pensée… Elle rigole un peu bêtement  (comme le reste de la classe).

Je leur dis : « Ah…Ça commence à se voir…c’est ça?! »

Réaction unanime de la classe « Oui! »

Un élève reprend : « Ça fait un moment que ça se voit! »

« Mais vous ne m’en parliez pas… »

« Non mais on s’est renseigné auprès des surveillantes! »

Et vendredi toujours, deux autres élèves de 6ème m’ont offert un petit hochet et une « Sophie la girafe » !!

Ils sont mignons ces élèves, non? 😉

« Le guide du moutard pour survivre à 9 mois de grossesse » de Jul

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre, cette bande dessinée n’est pas vraiment un « guide » sur la grossesse

C’est une chronique des 9 mois de la grossesse vécue par un homme (le dessinateur Yul) et sa femme. C’est l’histoire de la transformation de la femme, du couple, de l’entourage, de la vie depuis la conception jusqu’à la naissance… De plus, en parallèle, il évoque la campagne présidentielle de 2007.

Il y a les angoisses, les maux, les rendez-vous médicaux. Il y a les réactions des autres (les avis sur le nom, les gens qui touchent le ventre) etc… Mais tout cela est raconté avec beaucoup d’humour! On s’y croirait car Yul raconte ce que tous parents en devenir vivent! L’Homme-Qui-Va-Etre-Papa et moi l’avons lu alors que j’étais enceinte de 3 mois et déjà on s’y retrouvait beaucoup (sauf les nausées…excusez moi de l’avouer, mesdames, je n’ai pas été malade du tout 😉

Franchement, je recommande cette BD à tous ceux qui attendent un bébé, tous ceux qui voudrait un bébé et tous ceux qui ont eu un bébé il y a peu de temps!

Roaarrr Challenge

« Dracula » de Francis Ford Coppola

Je dois avouer qu’après avoir tant aimé « Dracula » de Bram Stocker, j’avais envie de voir le film qu’en avait fait Francis Ford Coppola car L’Homme-Qui-L’Avait-Vu-Avant-Moi m’avait dit que c’était assez fidèle au livre.

Bon…Je savais pourtant que c’était risqué de voir un film adapté d’un roman qu’on vient de lire et qu’on a aimé, parce que forcément on a tendance à oublier que dans « adaptation » il y a forcément « trahison »…

Alors, oui, j’ai été déçue de tous les raccourcis pris pour pouvoir raconter cette histoire en film, j’ai détesté la façon dont les femmes étaient montrées comme des filles légères alors qu’elles sont plutôt modestes et intelligentes, les énormes ficelles sexuelles qui sont utilisées alors que qu’elles sont si subtilement suggérées dans le roman, et aussi cette invention de la relation entre Mina et Dracula…Cette histoire du Comte qui cherche à retrouver son amour perdu m’a vraiment énervée 😉

Bref, j’ai passé le film a souffler en disant … »Pfff…C’est pas du tout comme ça dans le livre! » ou bien « Pfff…On est au 19ème siècle en Angleterre, ce n’est même pas imaginable!! »

Mais je pense que c’est un film qui peut très bien plaire à ceux qui n’ont pas lu le roman et qui ne seront pas influencé comme moi! Allez vous faire une idée en allant voir la bande annonce sur AlloCiné.

Par contre, je vais suivre les conseils qu’on m’a fait dans les commentaires et essayer de trouver « Nosferatu » qui parait-il est encore plus fidèle! (D’ailleurs dans les bonus, Coppola dit lui-même que c’est sans doute le meilleur film fait sur Dracula! (En sachant qu’apparemment, il y a plus de 200 films fait sur le sujet!!)