Festival Rue des Livres à Rennes, rencontre de blogueurs et rencontre avec Sorj (attention, je suis un peu en mode « groupie »)

 L’année dernière j’étais allée à Rennes pour les livres mais surtout pour rencontrer des blogueurs!

(clic clic pour les infos)

Cette année, je ne voulais pas rater ce rendez-vous, d’autant qu’il y avait plusieurs personnes avec qui j’avais beaucoup communiqué par blogs interposés depuis cette rencontre et que j’avais envie de revoir en vrai! Et puis l’envie de rencontrer encore de nouvelles personnes!

Et quand -cerise sur le gâteau- j’ai su que Sorj Chalandon serait présent en dédicace et en table ronde… vous vous doutez qu’il m’était impossible de ne pas y aller!!

Il y avait Canel, ConstanceEmilieGambadou, GéraldineGwenaelleJoelle et Florian, Midola, Mireille (non blogueuse mais grand lectrice de blogs 😉,  Sandrine, SylireYvon  et moi! Une belle brochette de blogueurs/euses!

La journée a commencé dans le salon avec les retrouvailles des « blogueurs de l’Ouest »! J’ai eu la très agréable sensation de retrouver des copines pour celles que j’avais rencontrées l’année dernière (oh…désolée, Yvon et Florian, mais quand même, dimanche, le féminin l’emportait, non? 😉 et j’ai été vraiment ravie de mettre des visages sur d’autres blogueuses rencontrées pour la première fois.

Puis je suis allée avec Sandrine sur le stand de Sorj Chalandon qui était tout seul. Je ne savais pas du tout ce que j’allais lui dire et puis… la bavarde qui est en moi a pris le dessus et on a pu parler un peu.

Je lui ai dit que je passais pour une groupie dans mon entourage et que je faisais du « prosélytisme pro Sorj Chalandon » en prêtant mes livres ou en conseillant des inconnus dans les magasins. Je lui ai aussi dit que je l’avais découvert lorsque j’étais juré au Prix de Elle et que j’espérai qu’il aurait le prix cette année (d’après lui, il n’a aucune chance car Delphine de Vigan est aussi en compétition et qu’elle raflait tous les prix des lecteurs en ce moment 😉

Je lui ai acheté  « Le Petit Bonzi » en lui disant que c’était le seul que je n’avait pas lu. Il m’a dit que c’était son premier roman est que c’était d’ailleurs sensé être le seul. Il l’avait écrit pour parler de son enfance de bègue mais qu‘après avoir fini ce livre il a eu envie de continuer. Il le considère comme son bébé.

Je lui ai dit qu’après avoir aimé « Mon traître » j’avais eu un peu peur de lire « Une promesse » de peur d’être déçue mais que j’avais été emportée par la poésie de ce livre. Comme on avait aussi parlé un peu de trahison avant, je lui ai dit qu’à mon sens « Une promesse » était le contraire de la trahison et il avait l’air d’accord.

Il a eu la gentillesse de dédicacer mes exemplaires de « Mon traitre » et « Retour à Killybegs » et quand je lui ai dit que j’avais un blog de lecture où je donnais mon avis sur mes lectures, et entre autres sur ses livres, il m’a demandé l’adresse que j’ai tapé sur son i-phone (comme une gourde qui ne savait pas où mettre ses doigts sur l’écran 😉 Je lui ai dit aussi qu’il était vraiment très apprécié sur les blogs mais il a dit qu‘il n’y allait pas car c’était parfois trop violent de lire des choses sur ses romans.

Bref, je l’ai trouvé charmant, très disponible et sympathique. (C’est pas comme ça que je vais calmer la « groupie attitude » 😉

Après les blogueurs se sont  promenés dans le salon en faisant des petites pauses bavardages avec les autres blogueurs que l’on croisaient!

Puis nous nous sommes ensuite retrouvés pour manger au restaurant des auteurs, un très bon repas marocain. Nous avons pu discuter encore plus (et j’ai pu prouver à mes voisins de table que j’étais vraiment bavarde et gourmande… Je le signale avant d’être dénoncée 😉

Avant d’aller à la table ronde où Sorj Chalandon et deux autres auteurs devaient parler, nous avons pris les traditionnelles photos de groupe (Merci Florian d’être le photographe officiel!). C’est alors que Sorj Chalandon est passé par là et il a accepté de jouer le jeu de la photo avec nous.

Ensuite il est resté à discuter avec nous de façon informelle, on a bien rigolé! C’était vraiment sympa

Voici un compte rendu le plus fidèle possible de la table ronde réunissant Sorj Chalandon, Gérard Landrot et Patricia Reznikov. Je prenais des notes dans le noir tout en regardant les gens qui parlaient… c’est un métier d’être journaliste!

Sorj Chalandon a remporté le Prix des Lecteur du Festival Rue des Livres. C’est un prix relayé dans les librairies et les bibliothèques de Rennes pour toucher le plus de lecteurs possible. Nous apprenons que Sorj Chalandon, en plus du Prix de l’Académie Française, a gagné le Prix Goncourt francophone polonais, un prix qui récompense un titre de la sélection du Goncourt français. Sorj Chalandon nous dit, avec un clin d’œil, que c’est la première fois que le lauréat du Prix polonais est différent de son homologue français.

Pour lui, les Prix des lecteurs sont importants car les gens aiment ou n’aiment pas, il n’y a pas d’influence d’éditeurs : « Un prix des lecteur c’est chimiquement pur ». Il s’est dit fier d’avoir perdu le Goncourt des Lycéens à 6 voix contre 7. Il a aussi dit être ravi d’être là parce que c’était un prix des lecteurs et que c’était pour cela qu’il était venu.

Concernant « Mon traître » et « Retour à Killybegs », il dit que ce sont des « livres accidentels, parce qu’il y a eu une trahison ». Il ne voulait pas écrire sur l’Irlande et sur son ami. Il ne voulait pas mêler la fiction à la réalité de la guerre d’Irlande. Il ne voulait pas « mêler un sang fictif à un sang réel. » Mais une fois que la trahison a eu lieu, le roman n’était pas un moyen de la pardonner ou même de la comprendre.

Le jeune français de « Mon traître » lui ressemble, c’était un moyen de se regarder et d’essayer de comprendre ce qui c’était passé dans son cœur au moment de cette trahison. Il a crée des personnages qui leur ressemblaient mais qui ne sont pas eux. « C’était plus un chemin personnel que littéraire mais les deux sont partis du même tombeau. Un tombeau physique et spirituel. J’étais blessé. Le roman c’était pour me sortir de cette blessure. J’aurai tellement aimé que ces romans n’existent pas, mais cette amitié n’existe plus. J’ai perdu un pote et j’ai deux romans. »

Il explique avoir changé la date de naissance du personnage du traître pour lui permettre de parler de l’histoire de l’Irlande en remontant dans le temps. Il explique que c’est une guerre qu’on ne connaissait pas. Il veut qu’on se souvienne de cette guerre.

Mais d’une manière générale, ces romans parlent de ce que c’est d’être traître et d’être trahi. « C’est un livre sur un amour qui a été sali. »

Il dit aussi qu’il a fait un traître acceptable, un traitre qu’on peut aimer qu’on peut comprendre et que pour lui c’est terrible. « J’espère que mon ami est mort en pensant qu’il avait trahi pour protéger son pays. Je le souhaite. »

La personne qui menait la discussion lui a aussi demandé de parler de sa manière d’écrire. Sorj Chalandon a expliqué que pour un journaliste écrire un roman, c’est dire « je ». Le reporter ne doit pas dire « je ». Dans le roman, l’auteur se réintroduit dans le monde des vivants (ou des morts). Dans un roman, il dit qu’il devient acteur. « Des choses qui me manquent dans la vie, je peux les mettre dans un roman : on peut tuer ou faire naître. » Le romancier n’a pas besoin de respecter la réalité.

Quant à ses moments d’écriture, il nous a expliqué que « le journalisme c’est le jour, la fiction, la nuit. Au point que je suis malheureux l’été car la nuit tombe tard! » Mais il dit qu’il se relit le jour car la nuit l’emmène parfois dans des lieux impossibles. Il relit le jour, à voix haute (car la lecture à voix haute ne laisse passer aucune faute) « avec le regard cruel du premier lecteur ce qui a été crée la nuit ». Et parfois il coupe tout ce qu’il a écrit.

Il décide d’un CD qui sera son compagnon pour un livre et qu’il écoute en boucle, car s’il aime le calme de la nuit, il n’a pas besoin de silence. Pour « Une promesse » c’était  « Tannhäuser » de Wagner et pour « Retour à Killybegs », c’était « O’Stravaganza ». La musique lui permet de se retrouver immédiatement où il en était.

Patricia Reznikov nous a aussi parlé de son roman « La nuit n’éclaire pas tout » dont le personnage principal est un auteur en panne d’inspiration qui rencontre une jeune femme qui répare les âmes qui va le faire renaître. Elle-même dit avoir déjà connu une période de doute au niveau de l’écriture comme son narrateur.

Au niveau de l’écriture, elle dit que la littérature est plus agréable que la vraie vie. On ne peut pas avoir la maîtrise de son existence mais on peut avoir la maîtrise de son écriture. Elle a aussi parlé de son histoire familiale, de la transmission, de l’exil et dit que ces thèmes étaient présents dans son roman.

Cette auteur était vraiment intéressante et agréable à écouter, avec beaucoup de simplicité et d’aisance elle a réussi à me donner envie de découvrir son livre. Quand je le lui ai dit au moment de l’acheter, elle a eu l’air étonnée, disant que ce n’était pas facile de participer à une table ronde avec des auteurs qu’elle ne connaissait pas bien sans avoir eu vraiment le temps d’échanger avant.

Et le troisième auteur était Gérard Landrot pour son roman « Tout autour des Halles quand finissait la nuit ». Il parle de la vie d’un immeuble pendant la deuxième guerre mondiale où se croisent des collabos et des résistants. Il y a dénonciation, pas par intérêt mais par manipulation. Concernant l’écriture, il dit que c’est agréable d’être le maître des destins de personnage qu’on a crée.

A la sortie de la table ronde, nous avons recroisé Sorj Chalandon avec quelques blogueuses et nous avons encore discuté un peu avec lui. Il semblait un peu désabusé de la banalité des questions posées par les journalistes qui sont souvent sans intérêt et qui ne creusent pas assez. Il remarquait qu’au Canada et en Belgique, d’où il revenait, les gens étaient plus curieux, s’intéressaient plus.

Je lui ai demandé s’il pensait à un autre livre mais il a dit qu’actuellement, il avait en avait fini avec son histoire avec la trahison mais qu’il n’y avait rien à venir pour l’instant, il n’avait pas d’inspiration. (Géraldine s’est pourtant donné beaucoup de mal pour lui trouver des sujets de romans en lui racontant toutes ses aventures 😉

Il avait l’air content de discuter avec nous et nous a dit que ce genre de rencontres n’étaient possibles que dans les petits salons, qu’à Paris, Nancy ou Brives, nous n’aurions pas pu parler comme ça.

Avant cette rencontre, j’aimais l’auteur, pour son style et ses thèmes… Je n’avais jamais vu d’interview de lui, donc je ne le jugeais que sur son œuvre et j’étais vraiment sous le charme et je dois dire que je le suis encore plus depuis que j’ai rencontré un homme simple, sympathique, drôle et patient avec cette joyeuse bande de « blogueuses de l’Ouest » comme il nous appelait!

Je m’aperçois que ce compte rendu est très long, sans doute trop (et il intéressera surtout les fans) mais j’avais vraiment envie de garder une trace pour moi de cette rencontre.

D’une manière générale, je tenais à dire que j’ai passé une super journée et que j’espère bien remettre ça l’année prochaine! Je n’ai pas pu dire au revoir à tout le monde mais merci à tous de votre bonne humeur et de votre enthousiasme! On se rend vraiment compte que le virtuel ne l’est pas vraiment car le contact passe tout de suite, on a l’impression qu’on se connait : c’est très agréable!

EDIT : en plus de tous les compte rendus de la journée que vous trouverez en cliquant sur les liens au début du billet, allez donc écouter l’interview que Constance a fait de Sorj Chalandon!

24 commentaires sur « Festival Rue des Livres à Rennes, rencontre de blogueurs et rencontre avec Sorj (attention, je suis un peu en mode « groupie ») »

  1. @Clara : je t’avoue que si je devais lire tous les compte rendus sans avoir pu y aller, je serai déçue … L’année prochaine, il y a aura peut-être le même genre de rencontre!

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  2. J’aurais aimé y être (un coup d’oeil sur les horaires sncf m’en a dissuadée) mais comme je n’ai jamais lu de roman de S Chalandon, je serais peut être restée à côté, on ne sait pas.
    Merci pour tous les détails!

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  3. Trop la classe, les photos avec Chalandon !!! Bon, va falloir que je passe sur ma déception de Une promesse et que je relise un jour cet auteur…
    Et dis donc, y’en avait du beau monde !!!

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  4. Merci pour ton compte-rendu détaillé de la rencontre. Ils ont dit tellement de choses intéressantes que je n’ai pas pu me rappeler de tout ! C’était vraiment une très chouette journée où l’on avait en effet l’impression de connaître tout le monde. A refaire !

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  5. Non, ce n’est pas trop long, c’est juste parfait. C’est très intéressant tout ce que Sorj dit sur son écriture car j’ai beau l’avoir entendu plusieurs fois, c’était toujours pour parler de trahison et non d’écriture. Une rencontre avec Sorj Chalandon, c’est un moment inoubliable. Et ensuite, on aime encore davantage ses romans.

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  6. Magniifque journée ! On s’y croirait. Bon, il faut que je sorte Sorj Chalandon de la PAL, à Lille je l’avais tdéjà trouvé très sympa et disponible, comme tu dis, même envers quelqu’un qui n’avais pas lu ses bouquins… Il sera aussi à Paris, je crois…

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  7. Un billet exhaustif qui fera sans doute plaisir à toutes celles qui n’ont pas pu être là… C’est vrai que c’est un bon moyen d’en garder la trace. J’ai été ravie de faire ta connaissance en « vrai »! A la prochaine.

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  8. Vous êtes épatantes les filles, avec tous vos billets, on a vraiment l’impression d’y être. C’était une chouette journée (déjeuner compris )

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  9. Bravo pour ce super compte-rendu, je reviendrai pour la partie ‘table ronde’ + tard.
    J’ai bcp, bcp aimé le livre de Gérard Landrot, fini in extremis ce midi. J’aime bcp ces livres (ou films) où l’on voit que n’importe qui peut être amené à faire n’importe quoi, sans perversité particulière, qd le chaos règne…

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  10. Toi et Géraldine étiez les groupies en chef, pas de doute ! Tes photos sont chouettes et ton compte rendu très complet.
    L’an prochain, j’espère que nous aurons un peu plus de temps pour papoter. La place à table fait que l’on discute plus avec les uns qu’avec les autres.

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  11. Un excellent compte-rendu qui permet de revivre ces bons moments.J’avais lu quatre livres de Sorj et Canel en avait déjà parlé avec tant d’émotion à Nantes que j’étais ravie de le rencontrer et d’admirer sa simplicité.

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  12. Un Grand Merci pour ce compte-rendu complet et très peu « objectif »… mais grâce « aux groupies » de Sorj Chalandon de la blogosphère, j’ai découvert et eu un coup de coeur pour Retour à Killybegs et Mon traître !
    Je me réjouie d’avoir encore quelques livres à découvrir de cet auteur très touchant dans ses livres mais aussi dans ses interviews.
    Je regrette vraiment de ne pas avoir pu faire le déplacement pour Rennes…

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  13. tu signes un compte-rendu exhaustif : je ne suis pas sûre de prendre le temps d’en écrire un aussi long, même si ça a été un plaisir de faire votre connaissance à tous, que ça aille de mettre un visage sur un pseudo pour certains aux longues conversations pour d’autres, en passant par l’entrecroisement dans les allées du salon… des rencontres très contrastées avec les blogueurs, mais qui m’ont toutes fait plaisir : en effet le contact passe bien

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  14. Et bien , c’est ce qu’on appelle un billet plus que complet !
    Je suis aussi sous le charme de SC, que je ne connaissais pas il y a quelques semaines, avant d’avoir lu killybegs.
    Du coup, je suis reparties avec 3 de ses livres, dont le petit bonzi et mon traitre bien sûr !

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  15. Woaw, il est super ton billet … on n’a pas pu aller à la conférence parce que je voulais quelques dédicaces BD mais avec ton billet, c’est comme si j’y étais allée Et je suis contente de t’avoir revue, même si avec le grand groupe qu’on était, il n’a pas toujours été facile de bavarder longuement avec tout le monde

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