« Courir sur la faille » de Naomi Benaron

Dans ce roman on découvre le Rwanda à la veille d’un génocide. Jean-Patrick Nkuba est un jeune d’origine Tutsi qui a grandi dans un environnement protégé et tolérant. Après la mort accidentelle de son père, il va vivre à la campagne chez son oncle.

A cette époque la vie est déjà compliquée pour les Tutsis d’accéder aux études –ils doivent être les meilleurs pour pouvoir espérer avoir des places en éducation supérieure. Jean-Patrick est repéré pour ses capacités sportives et il est pressenti pour participer aux Jeux Olympiques d’Atlanta au 800 mètres.

On suit alors l’évolution de la situation politique du Rwanda et la vie de Jean-Patrick. C’est à la fois l’histoire du pays, l’histoire de la haine entre deux ethnies au sein d’un même pays, des haines ancestrales qui se réveillent petit à petit, qui s’intensifient et qui atteignent des proportions inimaginables –le génocide– les attaques gratuites et les meurtres entre voisins et même amis…

Au milieu de ces tourments, Jean-Patrick qui naïvement croit encore à la tolérance car il a été élevé dans cet état d’esprit, se focalise sur son projet de vie : courir le 800 mètres aux Jeux Olympique pour le Rwanda. Béa, sa petite amie, fille de journaliste engagé, est elle-même très impliquée dans l’opposition à ce régime de haine. Le frère de Jean-Patrick est soldat dans l’armée rebelle Tutsi. Et il y a aussi des amis américains, témoins horrifiés mais impuissants du drame.

Ce roman montre bien la montée d’abord silencieuse d’un état autoritaire et la vie qui tente de continuer normalement, de se dérouler dans une certaine normalité, jusqu’à ce que cela soit impossible puisque le pays passe dans une zone de non-droit.

La passion sportive de Jean-Patrick semble le préserver un temps de ce qui l’entoure mais on voit bien avec ce roman que personne ne peut faire confiance à personne dans ce pays où l’identité ethnique est plus importante que la valeur des personnes.

J’ai bien aimé ce voyage au Rwanda au cœur d’une période historique que je ne connaissais pas vraiment et j’ai aimé ces personnages, -même si Jean-Patrick est souvent trop naïf mais Béa est un personnage de jeune femme investie dans la vie de son pays qui est intéressant. J’ai toutefois trouvé qu’il y avait quelques longueurs au milieu du roman, on aurait pu passer plus vite de la vie normale au chaos. Et la fin est peut-être un peu « guimauve » alors que ce n’était pas le cas du reste du roman. Mais globalement c’est une lecture qui m’a plu. 

 

Lu dans le cadre du  2014

D’ailleurs vous pouvez aller fouiner sur les blogs des copines jurées de ELLE : 

Ankya,  AwaBiancaBlandine

Eva, FleurGaléa, Kirili

MarieMeelly, Micmélo

MiorMusme, Tynn

ValérieVirginie

 

 

1/6

 

 

 

 12ème lecture pour le   

15 commentaires sur « « Courir sur la faille » de Naomi Benaron »

  1. Ce qui est dommage, c’est que ça finisse en guimauve, sinon c’est quand même intéressant ce regard sur un pays en guerre. Les gens continuent malgré tout à avoir des aspirations, des rêves. Est-ce que tu connais Jean Hatzelf il a écrit sur les Hutus et sur les Tutsis?

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  2. Eh oui c’est un premier roman avec les longueurs qui y sont souvent un défaut, mais quelle belle histoire, je me suis laissé passionner par Jean-Patrick, et pourtnt la course à pied et moi ça fait au moins trois

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  3. Je l’ai lu et je n’ai même pas eu envie d’en parler. Je l’ai trouvé mal écrit, d’une façon un peu enfantine peut-être, et je m’attendais à tellement mieux tant le sujet était porteur que j’ai été déçue. Mais avec du recul, je me rends compte que le génocide est plus familier pour moi. J’ai découvert au delà de l’atrocité dont nous avons tous entendu parler le quotidien Tutsi dans cette période. Positif donc au final.

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