Adèle et moi : Julie Wolkenstein

Ce livre est entré dans ma vie au moment du prix de ELLE lorsque des copines jurées ont été extrêmement déçues que leur coup de coeur ne passe pas le présélection et n’ait pas sa chance pour ce prix. Je savais que je le lirai un jour pour cette raison, mais aussi parce que l’histoire se situe en grande partie à 10 mn de chez moi. Je vous renvoie vers l’avis de Valérie (sur Babelio) qui a été la première à me donner envie et aussi chez Galéa qui avait enfoncé le clou (et qui m’avait dédié son billet… presque 2 ans après, je l’ai ENFIN lu 😉

Alors même si vous ne voyez pas de coup de coeur en haut de ce billet, je peux dire que je n’en suis pas loin : je suis conquise. J’ai dévoré ce roman de 600 pages tout en le savourant et je peux vous dire que s’il avait passé la présélection de ELLE, il aurait été mon titre préféré!

Julie Wolkenstein nous parle de son arrière-grand-mère Adèle et elle parle aussi d’elle. C’est sans doute mon bémol et ce qui fait que je n’ai pas eu le vrai coup de coeur, car j’ai trouvé que ce « moi » était un peu trop présent dans certains détails sans intérêt, même si le parallèle entre les deux femmes étaient malgré tout souvent intéressant. J’ai aussi trouvé dommage qu’elle ajoute un chapitre de liste de lieux à la toute fin, à mon avis, elle aurait du finir avec son chapitre « 1er janvier 2012 » (mais bien entendu je ne vous dirai pas pourquoi, à vous de venir me dire si vous êtes d’accord avec moi quand vous l’aurez / si vous l’avez lu 😉

Elle ne sait pas grand chose sur cette femme mais au fil de ses recherches, elle en brosse un portrait très romanesque, point d’ancrage d’une saga familiale passionnante. D’abord on voyage dans le temps, entre 1870, où Adèle enfant est envoyée à Saint Pair sur Mer dans la Manche pour être protégée de la guerre à Paris et l’entrée dans la 2ème guerre mondiale. On y voit donc les changements dans la société (très aisée) que fréquentent Adèle et sa famille, mais en plus des drames historiques on traverse des drames personnels, entre naissances, mariages, morts…

Adèle est une femme hors norme, elle le sent depuis qu’elle est enfant et elle passera sa vie à ne pas vivre comme les autres femmes de son milieu et de son époque. Elle demande son mari en mariage et est très libérée avec lui, elle ne supporte pas les contraintes des goûters d’enfants ou des mondanités avec les femmes de son entourage, elle a de l’argent mais préfère le dépenser pour se faire construire un havre de paix à Saint Pair, le village sur la côte normande qu’elle a toujours aimé. Cette maison, perchée au-dessus de la mer, c’est son refuge mais c’est aussi le point de rendez-vous de toute la famille et donc un personnage à part entière de cette histoire d’une vie.

Les maisons ont d’ailleurs leur importance dans le roman, ainsi que les lieux géographiques. La poésie, la musique, la littérature, les journaux intimes, les secrets de famille, les liens ténus entre fictions et réalité… Autant d’éléments qui m’ont tellement plu dans cette histoire et qui me donnent envie de vous donner envie de le lire 😉

Alors, le fait que je connaisse les lieux qu’elle décrit a apporté un petit plus à ma lecture… Mais je suis sure que ce récit pourra rappeler d’autres villages ou lieux de votre vie et pourra donner un petit coup de projecteur nostalgique sur un certain passé.

Bref, même si j’ai un peu de mal à en parler aussi bien que je le voudrais (pourquoi est-ce toujours plus difficile d’écrire un billet sur un roman qu’on a aimé que sur un roman qu’on a détesté??), j’espère vous donner envie de le découvrir! Ne soyez pas effrayés par les 600 pages : je n’aime pas les pavés et pourtant je l’ai lu en une semaine de vacances et je l’ai trouvé très facile à lire!

Petit clin d’oeil : il m’arrive régulièrement de courir au même endroit que Julie Wolkenstein, peut-être l’ai-je déjà croisée ? 😉

Deuxième clin d’oeil : p 513, Adèle évoque le feu d’artifice de Saint Pair le 13 juillet 1934… or hier, le 13 juillet, je suis aussi allée voir le feu d’artifice de Saint Pair, qui a la réputation d’être le plus beau du coin 😉

Et enfin, troisième clin d’oeil : je vous ai dit que les maisons étaient importantes dans l’histoire « La Croix Saint Gaud », la maison d’Adèle, aussi appelée « la maison du Capitaine » car placée en hauteur sur une butte et celle d’Arabella, sa cousine, « La Saigue », la maison de Julie Wolkenstein… Je cours dans souvent dans ce coin là et j’ai regardé les grandes maisons du 19 ème d’un autre oeil, je les ai scrutées, et même prises en photo en me disant « Ce sont peut-être celles-là » 😉

Plus tard, après avoir fini le roman, j’ai joué au détective : je suis allée à l’endroit où l’auteur décrit l’environnement de la maison et j’ai regardé de laquelle il pouvait s’agir…

J’ai donc pensé que c’était celle-ci…

Je suis ensuite allée dans l’impasse près des maisons, je suis même montée jusqu’à la barrière de la maison blanche (hum hum… je me suis un peu sentie comme une espionne et après je me suis dit que les voisins allaient croire que j’étais en train de préparer un cambriolage, à faire le tour des villas avec mon appareil photo 😉 j’ai même « échappé » de justesse aux habitants de la maison blanche qui sont sortis juste quand je tournais le dos 😉

Et puis je suis allée à l’Office du tourisme et les filles là-bas ont été charmantes! Il faut dire que je ne suis pas la première à me renseigner sur Adèle… Et je dois avouer ma déception quand elles m’ont dit qu’en fait l’auteur avait inventé cette maison… Par contre elles m’ont indiqué la maison de famille de l’auteur et j’ai pu la voir « en vrai » (et je n’étais pas loin, lors de ma première « enquête » 😉 Alors je dois avouer que j’ai été assez émue par cette maison, qui n’est pas tout à fait « la Saigue » mais qui est sans doute beaucoup la maison d’Adèle …

Alors voici peut-être la maison « officielle » et puis les deux maisons qui pour moi auraient pu être « La Croix Saint Gaud » 😉

Challenge Pavé de l’été 2015 de Brize (600 pages en version brochée)

34 commentaires sur « Adèle et moi : Julie Wolkenstein »

  1. J’ai lu et aimé deux romans de cette auteure et j’avais don acheté « Adèle et moi » lors d’une de mes visites chez Gibert. Le billet de Galéa avait fini de me convaincre que ce roman allait me plaire et puis ton billet enfonce le clou. Il est très émouvant ton billet et donne envie !

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  2. Sympa ton billet avec sa enquête qui lui donne un ton très personnel. J’ai le livre dans ma PAL et vu ce que tu en dis (et ce qu’en avaient dit Valérie et Galéa) il a toutes les chances de me plaire.
    C’est une auteure que je ne connais pas du tout.

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    1. Merci Je l’ai découvert en suivant les yeux fermés les avis de Valérie
      et Galéa et je ne regrette pas du tout. Je suis contente de relancer ton
      envie de le lire, je pense qu’il pourra te plaire!

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  3. Quand les copines du Prix Elle avaient été déçues qu’il ne soit pas sélectionné, cela m’avait intriguée. Je pense que je le lirai un jour. Ton billet m’a donné très envie de le lire en tout cas, même si ce n’est pas tout à fait un coup de coeur pour toi.

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  4. Je me suis beaucoup ennuyée dans cette lecture, à tel point que je n’avais même pas écrit de billet !! En tout cas tant mieux si tu as beaucoup aimé et merci pour ces jolies photos qui donnent envie de revenir à Granville

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    1. C’est toujours amusant de voir un avis opposé au sien (alors que moi je
      l’ai dévoré en une semaine Mais au moins ce billet t’aura fait voyager
      chez moi (tu reviens QUAND tu veux!!)

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  5. oh oui on t’a bien suivi sur FB…a la recherche de la maison d’adele…c’est genial comme tout….en tout cas le sujet est assez recurrent en ce moment….alors il doit etre bien ecrit didonc pour etre assez passionnant…

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  6. ça a l’air vraiment bien et quand je vois les photos de la maison, je pense aussi à des maisons près de chez moi ( Ouistreham, Luc sur Mer, Merville Franceville), ça devait être à la mode ce type d’architecture à une certaine époque

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  7. rho il est vraiment super chouette ton billet. Adèle restera toujours pour moi un moment fort de l’aventure ELLE (même si ça a dérapé à la fin) mine de rien Adèle est restée en creux pendant un an, et je crois que nous aurions été nombreuses à l’avoir élu s’il avait passé la présélection de septembre.
    Complètement d’accord avec toi, la liste de la fin est inutile et aurait du être coupée par l’éditeur, ça laisse un mauvais arrière-gout alors que l’ensemble est délicieux, et oui aussi, l’auteur est trop présente et trop peu sympathique (mais cela m’a moins gênée que toi).
    Je ne peux pas croire que la maison de la Croix Saint Gaud n’existe pas, je l’ai complètement fantasmée cette maison du capitaine, et je l’imagine exactement comme celle de ta photo. (par contre, fais attention, tu as un peu déflorer son mini twist de sur la Saigue et la maison du capitaine, moi, ça m’avait prise par surprise, j’avais aimé ce moment…enfin rien de capital non plus).
    Après je me dis que finalement peu importe ce qui est vrai de ce qui est inventé, c’est un beau roman bien réussi, pour lequel je garde une immense affection, et qui a été le point de départ aussi d’autre chose pour moi en tant que lectrice. PS. Merci de m’avoir associé à ton enquête sur IG, c’était top

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    1. C’est curieux quand on pense qu’il a suffit de quelques mauvaises notes
      pour que ce livre que nous avons beaucoup aimé ne passe pas chez ELLE.
      C’est là qu’on se rend compte des différences de goûts (mais même Eva avec
      qui je partage souvent des goûts communs n’a pas aimé…) Ça me rassure que
      tu sois d’accord avec moi sur le dernier chapitre (je l’ai lu en
      diagonale!). Pour les maisons, j’ai essayé de jouer avec les virgules pour
      ne pas déflorer (mais comme tu l’as lu, tu sais
      Et j’ai aussi vraiment aimé ne plus savoir ce qui était vrai du faux : à
      certains moments, je lisais ça comme une biographie et d’autre comme une
      fiction et du coup ça a été un très bon mélange. Je ne pouvais pas ne pas
      t’associer à ma petite enquête vu que c’est en grande partie grâce à toi
      que j’ai eu envie de lire ce roman En tout cas je suis contente que mon
      billet soit « à la hauteur »

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    1. Chouette! Et quand tu le liras, tu pourras imaginer différentes maisons
      (encore que des maisons de ce style là, il y en a aussi plein dans les
      stations balnéaires bretonnes

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  8. Elles sont superbes, ces maisons… si on m’en donnait une, je la prendrais ! Quant au livre, il est noté, amis j’ai assez de pavés ou semi-pavés, pour cet été, et il attendra un peu !

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  9. Je suis en train de le lire, et suis ravie de découvrir votre « enquête » car j’y pensais aussi mais c’est une mission improbable pour moi, même si je suis allée à Granville il y a presque 5 ans. J’avais envie moi-aussi de visionner ce qui restait de « vrai ». Mais j’ai un grand plaisir à découvrir Adèle – la tante Odette n’est pas mal non plus

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  10. Voilà, je viens de le lire (je n’avais pas oublié la déception de Galea à l’époque) d’écrire mon billet, puis de lire les vôtres. Je suis moins enthousiaste (mais je l’ai dévoré!) , j’adore ton reportage photo!!! Comme toi j’ai trouvé la dernière liste à la fin inutile (on n’apprend rien dedans?) et la narratrice file vite sur Jules (il existe ou pas? Et cette Bénédicte bien pratique?)

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