Rouge : Jan De Kinder

Bastien continue son aventure d’« Incorruptible » et je l’accompagne à nouveau.

Voici donc l’avis de Bastien, 7 ans, en CE1, pris en notes tel quel par mes soins  :

C’est l’histoire d’un enfant qui s’appelle Arthur qui rougit et le monde se moque de lui, surtout Paul. Et une petite fille essaie de leur dire d’arrêter mais elle a peur que Paul la tue.

A la fin, tout le monde veut dire ce qui s’est passé et ensemble ils arrivent à faire en sorte que Paul abandonne. Mais au début la petite fille se moquait aussi.

Ce livre, il est bien mais par contre, c’est dommage parce qu’ils disent pas pourquoi Arthur il rougit. Moi, à mon avis, il rougit d’amour. Au début, on comprend pas trop mais à la fin, c’est plutôt bien. Ça me fait penser à des choses qui arrivent quelques fois à l’école. Y en a qui se moquent quand il y a des amoureux mais il n’y a pas plus de honte à avoir une amoureuse.

Les dessins sont assez beaux, les couleurs sont jolies même s’il y a beaucoup de rouge.

« Ma page préférée : parce que tout le monde défend Arthur. »

Et voici mon avis de maman :

Pour moi qui ai lu cet album avec un regard de maman et de professeur de collège, c’est un coup de cœur et j’ai immédiatement pensé que cet album pourrait même être lu par des 6ème (et ma collègue documentaliste à qui je l’ai prêté a confirmé en disant que pour elle, il y avait assez d’implicite pour des 6ème) et le sujet est malheureusement toujours d’actualité.

Cet album parle de harcèlement. Cela commence innocemment, par des moqueries sans grandes conséquences : Arthur rougit facilement et les camarades de classe en rient. Mais très vite, Paul, un autre garçon devient méchant et violent. Une petite fille commence à regretter les moqueries mais elle-même a peur et n’ose pas intervenir pour faire arrêter le harceleur. Enfin, les enfants réalisent qu’en se serrant les coudes, ils peuvent arrêter le cercle vicieux de cette méchanceté.

C’est un très bel album adapté à toutes tranches d’âges. Je vous le recommande vivement !

   

 

 sélection CE1 2016-2017

 Catégorie « couleur » du Petit Bac 2016

Commentaires laissés sur Canalblog à l’époque :
  • J’ai découvert cette initiative il y a 5 ans, lorsque mon grand est entré en CP. Depuis, chaque année, c’est le même plaisir qui se renouvelle. On adore découvrir ces ouvrages. J’aurai l’occasion de découvrir le livre que tu présentes puisque mon second loustic est aussi en CE1. On a déjà lu « La Grande Aventure du Petit Tout » qui nous a fait craqué (lu, relu et re-relu… c’est dire si la lecture a fait écho chez mon petit bonhomme)
Posté par Mo, mercredi 30 novembre 2016
  • On n’a pas encore lu celui dont tu parles mais ça ne saurait tarder. Je n’avait pas réalisé que nos garçons avaient le même âge, je le pensais plus jeune ou plus vieux
Posté par ennapapillon, mercredi 30 novembre 2016
Kentin est de janvier 2009, donc un poil plus vieux que Bastien 
Posté par Mo, mercredi 30 novembre 2016
  • Ah oui ils sont de la même année mais n’ont pas tout à fait le même âge (quand ils sont petits ça se ressent c’est choses là
Posté par ennapapillon, mercredi 30 novembre 2016
Posté par lasardine, mercredi 30 novembre 2016
  • tout à fait d’accord avec toi!
Posté par ennapapillon, mercredi 30 novembre 2016
  • oh oui il faut…le probleme du bashing ne va pas s’arreter….malheureusement mais il doit etre explique….
Posté par rachel, mercredi 30 novembre 2016
  • oui, là le message est différent, c’est que l’on peut aider à ce que ça s’arrête si on s’y met à plusieurs et c’est important.
Posté par ennapapillon, mercredi 30 novembre 2016
  • oui vraiment, j’entends cela tous les ans….et cela continue quand meme….je ne sais pas quand cela va s’arreter….mais bon au moins les parents peuvent etre mis dans le combat….
Posté par rachel, jeudi 01 décembre 2016
  • Sympa ce moment de partage surtout pour nous faire découvrir des coups de coeur.
Posté par Manika, mercredi 30 novembre 2016
  • ça tombe bien, les livres de cette sélection semblent bons
Posté par ennapapillon, mercredi 30 novembre 2016
  • je vois que vous avez transmis le virus du  » blogging » à votre fiston!!! c’est sympa ce double avis!
Posté par titoulematou, mercredi 30 novembre 2016
  • oui, c’est vrai (enfin, pour l’instant il est d’accord pour me dire ce qu’il pense d’un livre, j’espère ne pas le lasser
Posté par ennapapillon, jeudi 01 décembre 2016

Louis parmi les spectres : Fanny Britt et Isabelle Arsenault

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Louis

Je pourrai me contenter de vous dire que cet album est une vraie merveille et qu’il faut absolument le lire tant pour ses dessins que pour l’histoire car c’est exactement ce que je pense !

Cet album est tout d’abord d’une grande beauté : traits délicats, dessins d’une grande légèreté et aussi d’une grande force. Les couleurs sont subtiles : noir et blanc et éclats de jaunes. Et l’écriture des textes qui change en fonction de qui parle.  J’ai adoré ! J’avais envie de photographier toutes les pages !

Et puis il y a l’histoire de Louis. Louis est un jeune garçon, entre l’enfance et l’adolescence. Louis s’inquiète pour son père qui boit trop et qui est tellement malheureux d’être séparé de sa femme. Il s’inquiète pour sa mère qui n’est plus tout à fait la même depuis la séparation, qui s’inquiète tant pour ses fils et qui tente de cacher cela.

Et puis, il y a surtout Billie…  Billie, cette jeune fille de l’école qui vient en vélo, Louis l’aime de loin car il n’ose pas lui dire et pourtant, il l’aime avec une grande maturité. Il est vraiment beau cet amour !

Et toutes ces inquiétudes sont comme des spectres qui entourent Louis.

Et puis il y a de l’espoir. L’espoir de retrouver une vie de famille normale, l’espoir d‘oser parler à Billie.

Des touches d’humour et de légèreté avec Truffe, le petit frère de Louis, trop jeune pour réaliser les difficultés ressenties par le grand-frère, fou de musique et insouciant.

Je n’ai pas envie d’en dire plus en fait, j’ai envie que vous tombiez sous le charme de ce garçon et de sa vie pas simple. Il y en a des choses dans la tête de Louis et elles sont magnifiquement racontées !

Bravo aux auteurs ! J’ai hâte maintenant de découvrir « Jane, le renard et moi » !

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Merci à Mo  de m’avoir fait découvrir cet album dans son bar à BD et merci beaucoup la pastèque pour cette merveilleuse découverte!

2016 objectif 2016 : -45

7169085-une-collection-de-bulles-de-discours-de-style-bd-illustration       BD de la semaine saumonchez Moka

québec  chez Karine:) et  Yueyin

Rencontre avec Gudmundur Andri Thorsson

Samedi 19 novembre, à l’occasion du Festival Nordique Les Boréales, l’auteur islandais Gudmundur Andri Thorsson est venu chez moi, à la librairie Le Détour et je n’ai pas résisté à l’envie de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas du tout !

 

L’homme

Fanny, ma libraire débute la rencontre en demandant à Gudmundur Andri Thorsson de nous parler de lui. Il commence par dire qu’elle a très bien prononcé son nom 😉 puis il confirme que « La valse de Valéyri » n’est pas son premier roman (« J’ai 58 ans. Je crois que j’en ai écrit 8. »). Son premier roman date de 1988 et s’intitule « Ma joyeuse angoisse ». Il nous raconte que sa mère était journaliste à la radio et son père écrivain : « Elle donnait les informations et lui, il les créait. Elle disait toujours la vérité, lui ne la disait jamais et moi je suis un mélange des deux. Je dis quelques fois la vérité mais pas toujours et je ne suis pas sûr de quand c’est le cas ! »

Il explique que l’Islande est un petit pays avec peu d’habitants ce qui « oblige » les habitants à être multiples. Lui-même est ou a été journaliste, critique, rédacteur dans une maison d’édition, créateur d’émissions de radio et écrivain. « Et aussi guitariste et chanteur dans un mauvais groupe. En plus, je suis marié et j’ai deux enfants. J’habite tout près de la résidence présidentielle -ça sonne mieux que ça ne l’est… ça y est… je commence à broder ! »

 

L’auteur

Ses livres n’ont pas beaucoup été traduits -celui-ci est le premier traduit en français. Quelques-uns ont été traduits en allemand. Quand ce roman est sorti, il s’était fait à l’idée que les étrangers ne s’intéressaient pas à ses livres et donc « que les étrangers ne s’intéressaient pas à la littérature ».

Il raconte que son père est mort au moment de l’écriture de ce roman et qu’il a beaucoup pensé à lui en l’écrivant. Il est persuadé que son père a veillé sur lui et qu’où qu’il soit, il y est pour quelque chose si ce livre marche à l’étranger car c’est ce qu’il voulait pour lui. « C’est la seule explication que je vois pour qu’il soit traduit et qu’il ait eu un prix littéraire ! »

Fanny lui a demandé s’il avait toujours vécu à Reykjavik et il a expliqué qu’en Islande, tous les ados et lycéens travaillent quelque part dans le pays pour savoir d’où ils viennent, comment les Islandais vivaient avant et vivent maintenant. « C’est aussi pour nous rendre plus solides, gagner des muscles et gagner un peu d’argent ! »

Lui-même a été dans trois villages différents et a travaillé dans le poisson. Il a fait la connaissance de plein de gens et vu plein de choses, certaines belles, d’autres moins. Il s’est rendu compte que pendant qu’il travaillait, sa tête se remplissaient de gens.

Dans ce roman, il y a des gens qu’il a rencontrés, des choses qu’il a vues et d’autres qu’il a inventées. Il avait envie de raconter l’Islande qui n’existe nulle part ailleurs qu’en Islande. Il explique qu’au moment où il a écrit ce roman, c’était la grande crise économique en Islande et il avait envie de créer quelque chose de beau pour les Islandais pour qu’ils réalisent comme « la vie est belle quand le soleil brille toute la journée et qu’on boit de l’aquavit de pissenlit en écoutant de la musique. »

En tant qu’écrivain, tout d’un coup, il a une histoire dans la tête et ensuite son rôle c’est de dégager cette histoire pour écrire.

 

« La Valse de Valeyri »

L’histoire de « La valse de Valeyri » se passe dans un petit village islandais le 24 juin. Les habitants du village sont liés à une chorale et 16 personnages nous parlent de leurs vies dans le village. Contrairement à ce qu’on imagine de la littérature islandaise, le roman ne montre pas une vie rude et difficile. Ici on est dans la vie, autour du village.

Dans le village, il y a une vieille histoire enterrée qui monte comme une brume qui lui donne une couleur. « C’est toujours comme ça dans tous les villages mais la vérité n’apparaît jamais vraiment. C’est comme une énigme qui n’est jamais résolue car il n’y a pas Erlendur dans tous les villages ! » (Spéciale dédicace à Cryssilda et Aifelle…)

Dans le village qu’il a imaginé, il y a environ 1000 habitants et au début il avait prévu d’écrire sur tout le monde. Ils étaient tous dans sa tête mais ça lui aurait pris 20 ans et il a donc fait des choix.

Pour finir sur le roman, il nous dit que pour lui ce n’est pas un roman ni un recueil de nouvelles mais un peu des deux. Une histoire qui se termine dans une autres, des éléments d’une histoire que l’on retrouve dans une autre. Tout se passe en même temps. « C’est comme quand on tricote ou qu’on brode, c’est un enchevêtrement. La prochaine fois ça sera 32 personnages. J’ai envie de faire une sorte de tapisserie de Bayeux ! »

 

La musique

Dans ce village, il voulait faire ressortir l’harmonie qui est importante en Islande, notamment par la chorale qui est un point commun aux personnages du roman. D’ailleurs en Islande, il y a énormément de chorales et même des chorales de différents corps de métiers comme « la chorale de la police qui chante en uniforme des chansons douces et mièvres. C’est très mignon ! »

Il avait envie de parler de ce qui était harmonieux et agréable mais aussi de ce qui est dans l’ombre. Il raconte des choses tristes aussi mais qui s’inscrivent dans le rythme. La musique colore un peu le récit car il trouve que la musique est l’art le plus important.

 

L’Islande et les Islandais

Il parle de la mélancolie propre aux Islandais. Il donne un mot islandais pour « mélancolie » qui ne peut pas être traduit mais qui se décompose en deux mots : tristesse et douceur/sécurité. « C’est un beau sentiment. Les Islandais ne se sentent jamais aussi bien que quand ils se sentent mal. »

L’auteur explique que le 24 juin a une signification spéciale en Islande. C’est la Saint Jean, la journée la plus longue et il raconte qu’il y a tout un folklore autour de ce jour. « Beaucoup de gens croient qu’il faut se rouler nus dans la rosée et cette nuit, les vaches parlent et elles disent beaucoup de mal des hommes. Les elfes, les trolls et les fantômes se mettent en mouvement. » Il ajoute que personnellement, il ne croit pas aux elfes et aux fantômes mais qu’ils font partie de la réalité islandaise et « les gens peuvent raconter qu’ils ont vu un elfe ou un fantôme sans qu’on les enferme pour autant ! »

 

La langue

Autrefois, l’islandais était une langue du monde. Le suédois, le danois et le norvégien ont subi beaucoup d’influences du français et de l’allemand « parce que ça faisait chic » mais l’islandais a été oublié et les Islandais avec.

Les Islandais sont très conscients de la nécessité de préserver cette langue qui leur a été confiée. Pendant tout le 20ème siècle, ils ont créé des mots islandais pour toutes les inventions technologiques. « Peut-être que c’est le destin de l’islandais de se perdre parce que toutes les langues doivent être utilisées quotidiennement mais si l’islandais disparait, c’est tout un monde qui disparaît. Il faut comprendre que ce serait tout un héritage culturel qui disparaitrait. »

 

 

Je ne connaissais pas l’auteur mais j’ai trouvé que c’était un homme qui sous des dehors timides est en réalité un grand bavard avec beaucoup d’humour pince sans rire – nous avons souvent ri pendant cette rencontre- et j’ai essayé de garder cet esprit en faisant quelques citations. Il avait le sourire et l’œil pétillants!

Merci et bravo à sa traductrice (quel travail !) qui nous a permis de vivre cet échange.

Mais surtout un grand merci à Fanny et Raphaël de la librairie Le Détour qui fêtaient leurs 6 ans ce soir-là ! Bravo à eux pour leur enthousiasme et leurs bons conseils. C’est vraiment agréable d’avoir des libraires si sympathiques et une librairie où on se sent chez soi !

 

Le festival des Boréales a aussi été à mon programme du samedi matin mais indirectement! En effet, grâce à la rencontre avec Arnaldur Indridasson organisée à Caen ce jour là, j’ai eu l’occasion de revoir Aifelle et de rencontrer Cryssilda qui venaient toutes les deux (de deux destinations différentes) pour rencontrer l’auteur islandais! Et nous en avons profiter pour bavarder de tout et de rien pendant toute la matinée! Et ça a été un réel plaisir!!

 

Je précise juste qu’Aifelle est floutée à sa demande 😉 Vous remarquerez d’ailleurs qu’elle sourit sous le floutage 😉

Voyage dans les pays Nordique avec Cryssilda pour  (Cliquez sur le logo)

Tandem : Séverine Vidal et Irène Bonacina (Billet avec Bastien)

Bastien est devenu un « Incorruptible » ! Il participait déjà au prix des Incorruptibles avec sa classe depuis la grande section de maternelle mais il a eu envie de s’inscrire aussi à titre individuel à la médiathèque !

Voici donc sa première lecture, ou plutôt notre première lecture car j’ai décidé de les lire avec lui pour partager cette expérience de lecture !

Voici donc l’avis de Bastien, 7 ans, en CE1, pris en notes tel quel par mes soins  :

Ça se passe à l’école et à la rivière. Les personnages, il y a un hibou (ils disent pas son nom) et un canard. C’est les personnages principaux. Le hibou c’est une fille et le canard, c’est un garçon, c’est des enfants.

C’est l’histoire d’un hibou qui est amie avec un canard. Ils aiment bien se faire des rendez-vous à l’école. A un moment, ils font un mini-voyage de l’école à la rivière et à la fin, ils sont tout simplement amoureux.

Les images étaient très bien. Le négatif, je trouve que ça manque un peu de couleurs parce que qu’il y a que du jaune, du noir et du blanc mais les textes, c’est positif, ils sont très lisibles. Les dessins sont très bien faits.

Et voici mon avis de maman :

Cet album est vraiment adorable. Les dessins sont vraiment jolis et délicats avec un petit air retro. Les dessins très épurés aux traits fins en noir et jaune sur fond crème m’ont beaucoup plu.

L’histoire est très touchante. C’est celle d’une petite fille qui attend quelqu’un. On ne sait pas qui au début (moi, j’ai d’abord cru qu’elle parlait de son père) mais il s’agit d’un nouvel ami qui lui manque déjà. Leur amitié est forte et faite de tout ce qui est important pour deux enfants.

Très jolie histoire que j’ai beaucoup aimée.

 sélection sélection CE1 2016-2017

Curtain : Poirot’s last case (Poirot quitte la scène) : Agatha Christie

J’aime beaucoup Agatha Christie, vous le savez mais celui-ci va jusqu’au coup de cœur.

Avant de vous parler de l’histoire, quelques mots sur le livre qui est très particulier. C’est le dernier roman dans lequel apparaît Hercule Poirot et le savoir donne une saveur particulière à ce roman. Quand j’ai visité Greenway House, la maison d’été d’Agatha Christie, pendant les vacances, j’ai appris qu’Agatha Christie avait écrit ce roman pendant la 2ème guerre mondiale, pour sa fille, au cas où elle devait mourir. Puis elle l’a laissé dans un coffre-fort pour qu’il ne soit pas publié avant sa mort et la famille l’a publié à titre posthume en 1975. Je trouve cette anecdote assez fascinante et encore plus car Agatha Christie arrive à ne pas du tout dater son roman dans le contenu et  elle donne même à la jeune femme du roman un côté très indépendant qui ne détonnerait pas dans les années 1960-70 !

Qu’en est-il donc de l’histoire ?

Elle est racontée par Hastings, l’ami de Hercule Poirot. Ce dernier qui est très malade et diminué, lui a demandé de le rejoindre à Styles, la demeure où ils se sont connus des années auparavant et où ils ont résolu leur premier crime ensemble. Poirot explique à Hastings qu’il l’a fait venir pour être ses yeux et ses jambes et l’aider à résoudre une énigme dont il ne peut pas tout lui dire. Il veut éviter un meurtre sans pour autant lui dire qui il soupçonne. D’après Poirot, un mystérieux X serait la cause de nombreux crimes dans lesquels d’autres personnes ont été condamnées ou au moins soupçonnées. Et il serait présent dans la chambre d’hôtes que Styles est devenue, tenue par le colonel Luttrell et sa femme.

Un certain nombre de personnes de tous horizons s’y retrouvent. Il y a un chercheur, le Dr Franklin, sa femme hypocondriaque et son infirmière ainsi que Judith, la fille de Hastings, qui est l’assistante du chercheur. Allerton, un beau parleur, Miss Cole, une femme assez discrète, Norton, un homme un peu insignifiant, Boyd-Carrington, un ami d’enfance de Mrs Franklin…

La vie en commun dévoile des liens entre certains habitants et aussi des tensions, des jalousies et des non-dits entre les uns et les autres. Ça aurait pu être anecdotique mais après un accident où un des personnages reçoit un coup de feu, c’est une mort qui arrive dans le groupe… Il semblerait que ce soit un suicide mais Hercule Poirot et ses petites cellules grises n’en pensent pas moins… Ce ne sera d’ailleurs pas la seule mort et la question est de savoir si toutes ces morts ont été causées par quelqu’un et qui ?

J’ai trouvé cette histoire extrêmement bien construite et pleine de mystère et de rebondissements… Et la fin… Mais quelle fin !!

C’est la première fois que je lis un Hercule Poirot en anglais et c’est vraiment bien plus drôle car il parle un anglais un peu bancal et ampoulé, entrecoupé de mot en français et ça lui donne encore plus de personnalité !

48e Agatha Christie de ma collection 

 catégorie « objet » pour ma ligne « Agatha Christie »  du Petit Bac 2016

 chez Titine

« Kampuchéa » de Patrick Deville

 

Je suis allée au Cambodge en 2008 et j’en ai gardé un souvenir fort, notamment à Phnom Penh, de tout ce qui concernait les Khmers rouges. J’ai visité avec les larmes aux yeux le musée Tuol Sleng (S 21) où les Cambodgiens ont été torturés et où les photos d’identité de toutes ces victimes rendaient ce génocide très réel ainsi que les « Killing fields » les charniers…

C’est pour cela que j’avais acheté ce roman en 2012. Ce qui m’a plu dans « Kampuchéa » c’est tout ce qui concernait justement les Khmers rouges. En effet, le narrateur est à Phnom Penh au moment du procès des leaders des Khmers rouges et il revient à cette occasion sur la mise en place de ce régime de terreur et sur son développement dans le pays. Et j’ai trouvé cela passionnant ! J’ai été révolté et ça m’a rappelé ce que j’avais appris à l’époque de mon voyage.

Mais malheureusement, je n’ai pas lu le roman en entier (et même avant de l’abandonner au 2/3 du roman, j’avais lu certains passages en diagonale pour ne lire que les passages concernant les Khmers rouges.)

L’auteur m’a perdu en parlant de tout un tas de personnes liées à l’histoire du Cambodge et de la France et j’avoue qu’il m’a perdu (c’était sans doute intéressant mais j’ai eu du mal à passer d’une époque à l’autre et je n’ai pas eu envie de me forcer.

 

*

 objectif 2016 : -44

 chez Anne et Antigone

« Jacotte » de Géraldine Collet et Estelle Billon-Spagnol

 

Encore une lecture à deux et un billet à quatre mains avec Bastien.

J’ai emprunté cet album après l’avoir vu passer chez Saxaoul et Bastien a voulu le lire avec moi et à vrai dire, je suis allée faire à manger et il a poursuivi la lecture tout seul et je l’entendais rire tout seul à voix haute. Cela m’a un peu étonnée car je n’avais pas été super emballée au début de ma lecture mais en fait, je pense qu’il y vraiment des pages qui font rire les enfants et qui ne parlent pas forcément aux adultes et d’autres qui m’ont beaucoup plu et qui ont moins amusé Bastien .

En 60 petites histoires, on découvre Jacotte, une petite fille que l’on voit évoluer dans sa famille, avec son petit frère et ses parents, ses amis, son amoureux et l’école. J’ai pensé à « Mortelle Adèle » mais en moins cynique et c’est peut-être un peu comme une petite sœur d’Adèle, une petite fille un peu coquine mais pas vraiment méchante, plus abordable pour des plus jeunes lecteurs.

 

L’avis de Bastien, 7 ans, CE1 (pris en note tel quel par mes soins) :

C’était super et surtout rigolo. Et surtout c’était bien qu’il y ait beaucoup d’histoires.

Ça parle d’une petite fille qui veut changer de nom. Et ensuite, il se passe beaucoup de choses très rigolotes. Elle parle de Perceval, son amoureux, Paulo son doudou un peu vivant et ses parents et son petit frère.

C’est trop marrant quand on répète « Arnaaaaaaque ! » [Mot qui ponctue les exaspérations de Jacotte]

Les dessins sont très beaux, il y a assez de couleurs.

 

 

« Je suis d’accord avec Jacotte sur l’anti-pollution. »

 

 

   

Le Petit Prince de Calais : Pascal Teulade

Jonas a 15 ans, il vit en Erythrée avec ses parents, sa grand-mère et sa petite sœur. Jonas n’aime pas trop l’école, tout ce qu’il aime c’est pêcher avec son père dans la mer Noire. Il a une passion pour les poissons, presque un don et son seul trésor est d’ailleurs un livre sur les poissons.

Un jour il est menacé d’être envoyé à l’armée et ses parents, qui savent que c’est beaucoup trop risqué, s’organisent pour qu’il fuit le pays et aille en Angleterre rejoindre un lointain cousin.

A contre cœur, pour ses parents, Jonas part et après un voyage très dur, il se retrouve en France, à Calais. Il ne parle que le Tigrigna, la langue de l’Erythrée, et n’arrive pas à se faire comprendre.

Il vit dans les dunes, seul, complètement isolé, avec l’espoir de passer en Angleterre. Il ne sait pas vraiment pourquoi il est là, seul à souffrir du froid, de la misère et de la solitude mais il le fait pour ses parents et parce qu’il n’a plus le choix de revenir en arrière.

Il croise des adolescents français, plein de bonnes intentions mais qui ne peuvent pas grand chose en grande partie parce qu’ils sont déconnectés de la réalité de Jonas.

Ce roman jeunesse est très fort, très touchant, réaliste et triste. C’est un beau roman plein de rêves d’un monde meilleur même si pour Jonas la vie rêvée ,c’est d’être avec sa famille.

Je conseille ce roman à partir de 12 ans.

Merci à   et « La joie de lire »

Âmes Graphiques – Carte blanche-

 

Pour le rendez-vous photographique du Petit Carré Jaune  « Âme graphique », cette fois-ci Sabine nous laisse carte blanche.

Cette photo a une histoire particulière. C’est une photo que j’ai prise samedi dernier quand je suis allée voir ma maman à l’hôpital où elle a été hospitalisée d’urgence pour un problème cardiaque.

Cette photo est pour moi pleine d’espoir, car ma maman a beau avoir 80 ans et être à l’hosto, vous devinez son sourire sous le floutage et moi, il m’a fait du bien ce sourire car il m’a bien rassurée ! (Et elle est rentrée chez elle depuis hier soir!)

Et puis, sur cette photo, il y a aussi la poésie du dessin que Bastien a fait pour sa grand-mère car il sait qu’elle adore les oiseaux et en particulier les mésanges. Alors, il a trouvé une photo et il a copié (sans décalquer) et je le trouve très beau son dessin !

 

Le prochain rendez-vous est le jeudi 29 décembre 

Jeanne Moreau a le sourire à l’envers : Simon Boulerice (lu par Olivier Morin et Émilie Bibeau pour ICI.Radio-Canada.ca)

Enregistré pour ICI Radio Canada : Livres audio | Première PLUS | ICI Radio-Canada Première

Léon a 15 ans, il va au lycée à Montréal, vit avec ses parents qui se connaissent depuis leur jeunesse et son frère aîné qui semble si parfait. Son meilleur copain, Carl, est vraiment beau, il a un succès fou avec les filles, tandis que lui a des pellicules qui sont pour lui un cauchemar…  

Léon a donc une vie plutôt ordinaire d’ado de son temps, une vie pas passionnante, pas originale pour deux sous… à part qu’il a une correspondante, une vraie, à qui il écrit des vraies lettres à l’ancienne. Il écrit régulièrement à Léonie qui habite à Québec et qui, elle, semble avoir une vie qui sort de l’ordinaire.

A force de s’écrire, il tombe un peu amoureux d’elle et quand elle vient passer le weekend chez lui, dans sa famille, il apprend à mieux la connaître mais surtout il ouvre les yeux sur sa famille et notamment son frère qui n’est pas si parfait que cela et qui ne va pas si bien que ça.

Ce roman ado est plutôt pas mal dans son genre. Il est amusant, il traite des problèmes ordinaires d’ado mais il creuse aussi un peu plus loin sur l’amitié, le sentiment d’appartenance, sur le mensonge comme moyen d’exister et sur la difficulté de grandir et de s’accepter puisqu’il est aussi question du sujet plus grave de l’anorexie (mais sous un angle très différent de ce que l’on voit d’habitude).

Pour être honnête, ce que j’ai préféré dans cette lecture c’est d’entendre ces adolescents québécois prendre vie grâce aux voix d’acteurs québécois. Ça a été un réel plaisir d’entendre leurs accents et d’entendre rouler les expressions québécoises comme elles doivent être dites. J’ai vraiment eu l’impression d’y être ! Je vous conseille donc la version audio !

 Chez Sylire : Le thème du mois est « Un roman francophone »

 

chez Karine:) et  Yueyin