Le bal mécanique : Yannick Grannier

Il ne va pas être facile de vous parler de ce roman de 550 pages environ qui est vraiment très riche et qui se décompose en deux parties assez distinctes et pourtant liées. La première partie (qui fait la moitié du roman) est comme une introduction de la deuxième ou comme une suite prémonitoire de ce que l’on va lire dans la deuxième partie… mais pas vraiment… Bref, ne vous inquiétez pas si cela semble compliqué, c’est en réalité très fluide à la lecture et clair mais difficile à présenter sans trop en dire !

Donc dans le Livre I, on rencontre Josh Schors qui est présentateur d’une émission de décoration d’intérieur qui mêle des reconstructions de maisons et de la psychologie familiale. En effet, en passant par la maison des candidats, il analyse, avec sa femme et son équipe, les liens qui existent entre les différents membres de la famille.

De son côté, sa propre famille est particulière. Son père, Carl Schors, vit en France. C’est un artiste peintre renommé mais vieillissant qui est en froid avec son fils dont il ne comprend pas le choix de carrière « show-bizz ». De son côté Josh en veut à son père d’avoir été si absent, égoïste et centré sur l’art et l’alcool pendant sa jeunesse. L’histoire de Carl est singulière car il a été adopté juste avant la deuxième guerre mondiale. Ses parents biologiques étaient allemands et son père, un marchand d’art d’origine juive, a confié son fils à son avocat vivant aux Etats Unis.

L’histoire familiale est remise sur le devant de la scène quand une histoire de spoliation de tableaux de grands peintres de l’entre-deux guerres est découverte et concerne Théodor Grenzberg, le père de Carl. En faisant faire des recherches, il découvre alors qu’il aurait eu une grande sœur. Mais ce pan de l’histoire familiale restera pour l’instant un mystère pour la famille de Carl et Josh même si ce dernier mène l’enquête…

Par contre le lecteur, lui, revient en arrière dans le livre 2, puisque celui-ci est centré sur la vie de Théo Grenzberg, sa jeunesse, son attrait pour l’art non en tant qu’artiste mais en tant que marchand, sa vie de famille, bohème et chaotique. Il y a un petit côté « Scott et Zelda » dans sa vie avec sa femme dans un entre-deux guerres allemand entre crise et décadence.)

Il a une fille, Magdalena, qui grandit et prend son indépendance et se rebelle contre la vie qu’elle a connue jusqu’ici…

Je n’en dis pas plus mais sachez que cette partie nous plonge dans le monde artistique de cette époque : le parrain de Magdalena est Paul Klee et elle devient élève de l’école Bauhaus. C’est une fresque culturelle foisonnante et aussi une peinture historique de l’Allemagne sous la montée d’Hitler. Et cela est vraiment très intéressant.

Mais c’est aussi une histoire familiale qui, mise en parallèle avec l’histoire de Carl et Josh, révèle des points communs en filigrane.

J’ai beaucoup aimé ce roman et s’il n’a pas été un coup de cœur, c’est parce que j’ai trouvé quelques longueurs dans la partie concernant le passage de Magda à l’école de Bauhaus et que j’aurais aimé une conclusion un peu plus développée reprenant les personnages de la première partie. Mais c’est un roman que j’ai trouvé vraiment riche et passionnant.

Merci à  et  

Catégorie « loisir » de ma ligne générale pour le Petit Bac 2017