Nous sommes au milieu des années 60 et Hercule Poirot pensait prendre sa retraite quand une jeune femme vient le voir et s’accuse d’un meurtre pour ensuite décréter qu’il est trop vieux pour s’en occuper… Bien entendu, vexé, il veut essayer de démêler cette histoire. Son amie Ariadne Oliver (auteur de romans policiers) l’informe sur cette jeune personne et sa famille et à eux deux, ils enquêtent, chacun à sa façon.
La jeune fille, Norma Restarick, vient de renouer avec son père, qui 20 ans après avoir abandonné sa femme et sa fille pour aller autour du monde avec sa maîtresse de l’époque, est revenu dans la demeure familiale avec une jeune épouse. Les deux femmes ne s’entendent pas et Norma vit à Londres dans un appartement qu’elle partage avec deux autres jeunes filles. Elle a un petit ami qui ne plait pas tellement à sa famille car il est l’archétype du bohème du swinging London, cheveux longs et vêtements excentriques (et vie d’artiste et drogues).
Norma est montrée comme une jeune fille instable qui oublie de nombreuses choses ou pense avoir fait des choses dont elle ne se souvient plus. Hercule Poirot, qui pense qu’un crime récent aurait pu l’amener à penser qu’elle avait tué quelqu’un, enquête dans son entourage…
Comme d’habitude, les gens ont des choses à cacher… Je me suis doutée de certaines choses et il y a pas mal de coïncidences un peu faciles mais dans ce roman plus que l’enquête elle-même, ce que j’ai vraiment beaucoup aimé c’est la peinture de la société anglaise passée sous le regard de l’auteur, une vieille dame à l’époque. Elle regarde ces jeunes avec un regard à la fois curieux et distant … On sent bien que c’est un autre monde pour elle !
Mais j’ai aussi aimé le regard qu’elle porte sur elle-même et son personnage d’Hercule Poirot. En effet, on sent bien que le personnage Ariadne Oliver, c’est un peu elle et c’est l’occasion pour l’auteur de dire ce qu’elle pense de son personnage central, car vous ne le savez peut-être pas, mais Agatha Christie détestait Hercule Poirot et elle était un peu « obligée » de le garder, pour son public. Et cet extrait, ci-dessous, correspond sans doute à son propre sentiment !
Bref, ce n’est pas un Agatha Christie essentiel, même si je suis contente de l’avoir lu.
52e Agatha Christie de ma collection