Où le regard ne porte pas (T1 et T2) : Georges Abolin et Olivier Pont

J’avais repéré ces album il y a bien longtemps chez Sandrine (cliquez pour voir son billet) et elle conseillait à l’époque d’avoir les deux tomes sous la main avant de le commencer, conseil que je vous donne aussi (mais j’ai vu qu’il existait aussi une version intégrale de ce titre). En effet, on peut rester sur sa faim en attendant la suite mais aussi pour mon cas, je dois dire que le premier tome a pris plus de sens en lisant le deuxième car j’étais un peu perdue dans le premier. Je vais essayer de vous expliquer pourquoi sans trop en dire!

Je vais commencer par vous donner les résumés de l’éditeur :

Tome 1 : « 1906, Barellito. Une famille venue de Londres emménage au bord de la mer, dans un petit village d’Italie. Le père veut se consacrer à la pêche. Le fils, William, se réjouit déjà à l’idée de courir en pleine nature, loin de la grisaille londonienne. Et puis, il y a Lisa, la petite voisine aux cheveux noirs qui l’a si gentiment accueilli… Mais les habitants de Barellito ne cachent pas leur hostilité aux nouveaux arrivants. Ils n’apprécient pas que des  » étrangers  » s’installent chez eux. Quant à Lisa, elle semble douée d’étranges pouvoirs… »

Tome 2 : « Des années après leur séparation, devenus adultes, Lisa, William, Paolo et Nino se retrouvent enfin, à Istanbul où réside Lisa. Celle-ci leur apprend qu’elle vient de perdre l’enfant qu’elle attendait et que son compagnon, Thomas, l’a quittée précipitamment. Pour William, Paolo et Nino, la surprise est totale et les souvenirs reviennent vite à la surface… Lisa leur demande de l’accompagner au Costa Rica où se trouverait Thomas. C’est aussi là que la réponse à leurs étranges visions se trouve… Une magnifique histoire au dénouement inattendu dans lequel on découvrira aussi  l’explication du titre… »

Dans le premier tome, il y a un air d’insouciance chez 4 enfants qui s’entendent très bien et qui sont tous nés le même jour. Mais au-delà des jeux d’enfants dans la campagne et le bord de mer italien, il y aussi d’étranges séances presque chamaniques où les enfants ont des visions qu’ils ne comprennent pas (et pour être honnête, moi non plus avant de lire le tome 2!). Leurs relations sont très fortes mais des événements extérieurs les séparent.

Ils se retrouvent dans le deuxième tome, ou plutôt, 20 ans plus tard, Lisa, la jeune fille du groupe dont les 3 garçons étaient plus ou moins amoureux, fait appel à ses compagnons de jeu d’enfance pour leur demander de l’aide. Ils partent ensemble au Costa Rica pour retrouver l’amoureux de Lisa mais dans cette aventure c’est bien plus qu’ils vont découvrir… Ils vont comprendre ce qui les unissait quand ils étaient enfants, ils vont comprendre leurs visions et nous, lecteurs allons comprendre la part fantastique qui était latente dans le premier tome.

J’ai plutôt bien aimé cette histoire mais j’ai préféré le deuxième tome, le premier tome se dispersant sans doute un peu trop dans des histoires sur l’île qui n’étaient pas forcément « utiles » à l’histoire. Les dessins sont très agréables, les couleurs rendant vraiment bien les atmosphères.

Ce n’est pas un coup de coeur mais une bonne découverte malgré tout.

Qui veut la peau de Barack et Angela? : Guillaume Nail (Billet avec Bastien)

J’ai acheté ce roman à l’occasion de la rencontre avec Guillaume Nail dont je vous parle aussi aujourd’hui.

Léa a 10 ans et elle n’est pas du tout contente d’aller en vacances dans le Cotentin avec ses parents. Persuadée qu’elle va s’ennuyer à mourir, elle rejette toutes les propositions de ses parents et passe son temps à bouder et à râler. Un soir, elle va se cacher dans le hangar de la ferme voisine et assiste à une scène qui l’effraie : était-ce un kidnapping ou un meurtre? En tout cas, quelqu’un ou quelque chose a été assommé par trois individus inquiétants…

Le lendemain, elle accepte d’accompagner ses parents à la ferme d’à côté pour faire des cueillettes de légumes et elle essaie de mener son enquête mais elle tombe sur Paul, le fils de la ferme qui a son âge. Elle s’aperçoit que l’homme vu la veille dans le hangar est en fait le fermier et elle sent qu’on cherche à lui cacher quelque chose dans cette ferme.

Quand, dans le journal, elle voit un article sur la disparition d’un mouton noir dans une exploitation voisine, elle se dit qu’elle a peut-être trouvé une clé du mystère.

Elle va donc poursuivre son enquête et sans en dévoiler plus, je peux juste vous dire que les vacances de Léa ont finalement été le contraire d’ennuyeuses!

J’ai bien aimé cette histoire pleine d’humour et d’action. Léa est une petite pré-ado qui a du caractère -que ce soit pour faire enrager ses parents ou pour découvrir la vérité!

Pour la petite histoire, Guillaume Nail nous a dit qu’il avait été inspiré par un fait divers dans un journal de la Manche et quand j’ai lu le roman, je me suis tout de suite souvenue de cette information que j’avais lue moi aussi! Je l’ai d’ailleurs retrouvée ici.

Bastien a choisi de garder ce roman pour lui alors c’est celui-ci que l’auteur lui a dédicacé :

Voici maintenant l’avis de Bastien (8 ans) pris sous la dictée sans que je ne change un mot (et sans qu’il ait eu connaissance de mon avis) :

« Ça parle d’une petite fille qui part en vacances dans le Cotentin et elle a peur de s’ennuyer et finalement, elle va dans un hangar où elle voit des gens assommer quelque chose -un corps vivant- sous un drap et après, elle va mener une petite enquête et elle va voir que c’est un mouton et elle va découvrir les coupables. Mais je laisse du suspens pour ceux qui vont le lire.

J’ai tout aimé dans l’histoire mais en particulier que ce soit une enquête parce que j’aime ce genre de truc avec des détectives. J’ai bien aimé les illustrations dans le journal -la tête de la fermière était très drôle!

Guillaume Nail m’a écrit en dédicace qu’il fallait que j’essaie de trouver la réponse avant Léa mais je n’ai pas réussi! »

Bastien et moi avons aussi lu le deuxième roman de Guillaume Nail : « Bande de zazous »

 catégorie « personne célèbre »

Bande de zazous : Guillaume Nail (Billet avec Bastien)

J’ai acheté ce roman à l’occasion de la rencontre avec Guillaume Nail dont je vous parle aussi aujourd’hui. Bastien a choisi qu’on offrirait ce roman à sa cousine mais nous l’avons quand même lu tous les deux avant de l’offrir 😉

Philippe a 10 ans et sa mère l’emmène à Paris pour la journée le 24 décembre. Il est excité par le fait de prendre le TGV et de voir la capitale pour la première fois mais il est également inquiet car il va voir un spécialiste qui va déterminer s’il peut être opérer pour l’empêcher de boiter. Philippe est inquiet car il croit que ses parents et surtout sa mère auraient préféré avoir un enfant en « bon état de marche » pas un enfant « cassé » et il s’est persuadé qu’ils voudront se débarrasser de lui après ce rendez-vous et même que sa mère va l’abandonner  à Paris.

Plutôt que de subir cela, il fugue alors qu’il est dans les grands magasins et se retrouve seul à Paris. Le hasard lui fait rencontrer une bande de jeunes adultes un peu fantasques de tous horizons qui font la fête dans un bar. Ils le prennent sous leur aile et il leur raconte quelques mensonges pour ne pas leur dévoiler qu’il est seul dans la capitale.

De fil en aiguille, de hasards en rencontres, les uns et les autres se dévoilent et montrent les failles derrière la joie et la « bande de zazous » et Philippe se lient d’une belle amitié -certes fugace, le temps de quelques heures,  mais intense dans leurs rapports. Ils s’apportent mutuellement, malgré -ou grâce- à leurs différences et personne ne juge personne.

Un style moderne, facile à lire sans être cucul, ce roman jeunesse saura parler aux plus jeunes (Bastien à 8 ans a beaucoup aimé, vous pouvez lire son avis à la suite) comme aux adultes. Il y a un côté intemporel qui fait que chacun peut s’imaginer à la place de Philippe. Ça a été une bonne découverte pour moi en tant qu’adulte. Ce roman soulève la question des relations entre personnes d’horizons différents et le fait qu’on peut s’entendre et se soutenir même si on se croit différent mais aussi le fait que des paroles peuvent avoir un poids très lourd si elles sont mal interprétées, particulièrement entre parents et enfants.

J’ai beaucoup aimé et je vous le recommande entre 8 ans (pour des bons lecteurs curieux de romans ancrés dans la réalité) et jusqu’au collège mais aussi pour les adultes!

Voici maintenant l’avis de Bastien (8 ans) pris sous la dictée sans que je ne change un mot (et sans qu’il ait eu connaissance de mon avis) :

« C’est l’histoire d’un enfant qui croit que ses parents ne l’aiment pas alors il part lui-même et dans un bar il rencontre une bande de zazous qui vont l’adopter pour quelques jours. Les zazous c’est une bande d’amis très sympas, des adultes.

J’ai adoré car j’ai trouvé que l’histoire est bien choisie : un enfant qui fuit sa famille mais qui la fuit pas vraiment parce qu’en fait, il croit que ses parents veulent qu’il parte alors il part de lui-même.

Avec les zazous, ça se passe bien parce qu’ils sont très sympathiques. Ils sont vite devenus amis même si au début Philippe se méfiait un peu. Il y a un des adultes qui s’appelle Philippe aussi.

J’ai aimé tout le livre, j’ai juste trouvé bizarre qu’on donne du champagne à un enfant. Ils vivent quelques petites aventures mais c’est pas vraiment des aventures. »

Bastien et moi avons aussi lu le premier roman de Guillaume Nail : « Qui veut la peau de Barack et Angela? »

Rencontre avec Guillaume Nail (auteur jeunesse)

Le samedi 14 octobre, ma librairie préférée organisait une rencontre avec Guillaume Nail, un auteur jeunesse. Ce n’est pas leur habitude de recevoir des auteurs jeunesse alors nous n’étions pas nombreux mais j’ai beaucoup aimé cette rencontre, informelle et inhabituelle puisque nous étions dans une barque dans la rue et que cela a permis quelques échanges aussi avec des gens qui passaient par là! J’étais avec Bastien, mon petit dévoreur de livres!

Guillaume Nail se définit lui-même comme un robot multi-fonction (expression qui a beaucoup plu à Bastien qui l’a même reprise pour raconter la rencontre à son père le soir!) : après avoir été traducteur, puis acteur, puis scénariste il a eu envie d’écrire un roman jeunesse et il a adoré cela! Il dit se sentir vraiment bien dans l’écriture jeunesse. Il aime se reconnecter à l’univers de l’enfance, quand lui était enfant. Il trouve que dans l’écriture jeunesse, il y a du répondant et il se sent au bon endroit, là où il se sent bien.

Dans « Bande de zazous », il raconte l’histoire de Philippe, un garçon de 10 ans qui a un handicap (il boite) mais cela pose surtout problème à ses parents et il interprète ce que ses parents pensent et imagine que ses parents ne veulent plus de lui. A Paris, lors d’une visite, il se croit abandonné et décide de fuguer et c’est là qu’il va rencontrer une « bande de zazous ».

Pour Fanny, ma libraire, ce roman recèle de la magie dans les relations entre les personnages et n’importe qui peut reconnaître sa propre enfance. On peut tous s’y retrouver. Guillaume Nail explique qu’il pense qu’on a tous à un moment de sa vie vécu des moments où on ne s’est pas senti à la hauteur des attentes de quelqu’un de proche, où on a eu des doutes et c’est ce qu’il a voulu montrer. Il y a des liens forts entre Philippe qui a 10 ans et cette bande de personnages hétéroclites qui ne veulent pas le laisser seul un 24 décembre.

L’auteur avait une image très nette de son premier voyage en TGV, enfant, avec cette impression qu’aller à Paris serait plein d’aventures et  il voulait transmettre que Paris c’était certes l’inconnu pour Philippe mais que ces gens, qui sont d’un autre monde, et lui, peuvent malgré tout se trouver et avoir des relations fortes : ils ne sont pas si éloignés que cela. Ces « zazous » ce sont des gens différents qui ont envie de passer du bon temps ensemble.

Dans son premier roman, « Qui veut la peau de Barak et Angela? », le personnage principal est une petite fille qui va passer des vacances dans le Cotentin et qui croit que cela va être horrible mais elle va vivre plein d’aventures. Cette petite fille, c’est un peu l’enfant qu’il aurait aimé être, pleine d’assurance et allant vers les aventures alors que lui était plutôt du genre à tout de suite prévenir ses parents!

Bastien a posé une question à Guillaume Nail : il voulait savoir s’il allait écrire d’autres romans. L’auteur nous a donc annoncé qu’il était en train d’écrire mais que cela prenait du temps. Il prenait des notes et pour l’instant, il savait qu’il allait se situer à Chinon et qu’il y aurait une enquête. Il a aussi dit qu’il connaissait ses personnages. Il a avoué qu’il commençait à parler de ce futur roman pour s’obliger à avancer dessus! Ensuite, il a prévu d’écrire une série plus pour des adolescents. Il a expliqué que plus il écrivait, plus il avait d’idées et moins il avait de temps pour écrire!

Il a aussi expliqué à Bastien qu’entre le moment où on écrit une histoire et le moment où elle devient un livre en librairie il se passe beaucoup de temps. Pour « Bande de zazous » par exemple, il y a eu 4 versions avant d’être publié. Il y a eu un vrai échange entre lui et son éditeur pour arriver à un résultat qui leur plaise à tous les deux. Ensuite, il y a eu le choix de l’illustratrice (Camille Jourdy) puis l’impression. Il nous a raconté que l’éditeur faisait attention au registre de langue adapté aux jeunes lecteurs mais qu’il avait insisté pour garder quelques expressions typiques de la région de Philippe (et la sienne à l’origine) même si l’éditeur pensait que tout le monde ne les comprendrait pas.

Après cet échange, il a dédicacé les livres. J’avais acheté les deux, un pour Bastien et un pour sa cousine et avant de les faire dédicacer j’ai demandé à Bastien de choisir celui qu’il voudrait garder (en sachant qu’il lirait les deux!) et Guillaume Nail nous a raconté qu’étant vraiment mauvais en dessin, c’était une amie à lui qui lui avait fait des tampons encreurs à la main : un mouton et une tour Eiffel! (Bastien n’a eu le droit de lire sa dédicace que le jour de son anniversaire quand il a déballé son cadeau!)

Ce fut une belle rencontre et nous n’avons pas tardé à lire les livres (nous avons commencé « Bande de zazous » à deux samedi soir et Bastien l’a fini tout seul le dimanche matin dans son lit!)

Je remercie encore Guillaume Nail pour sa gentillesse et Fanny de la Librairie Le Détour qui est une librairie formidable!

Bastien et moi avons lu « Bande de zazous » et « Qui veut la peau de Barack et Angela?« 

Le jour des baleines (Why the whales came) : Michael Morpurgo

L’histoire se passe dans les  îles Scilly, au large de l’Angleterre, un endroit très sauvage et assez isolé. Nous somme en 1914 et Gracie et Daniel sont un petit garçon et une petite fille assez aventureux qui parcourent leur île de Bryher de long en large pour faire naviguer leurs bateaux de bois. Sur l’île, il y a aussi un homme étrange que tous les habitants appellent « The Birdman » (je l’ai lu en anglais mais j’imagine que ça a été traduit « L’homme oiseau ». Il est considéré comme une sorte de fou mais surtout il traîne derrière lui une réputation de danger et de malédiction. Les gens disent que lui et l’île de Samson dont il est le dernier survivant sont maudits et qu’il faut absolument les éviter.

Mais le hasard fait que Gracie et Daniel commencent à communiquer avec lui par messages en coquillages sur le sable tout d’abord puis en direct et ils deviennent amis. L’homme, passionné d’oiseaux, est un grand solitaire qui porte un secret en lui et qui porte une culpabilité qui explique son retrait du monde mais c’est un homme bon.

Zachariah Woodcock, puisqu’il a un nom, n’a qu’un objectif : éviter qu’une malédiction arrivée des dizaines d’années auparavant ne se reproduise et pour cela, il faudra que les enfants et lui arrivent à persuader les gens de l’île qu’il faut se montrer solidaires et raisonnables.

En toile de fond, il y a la guerre, le père de Gracie s’étant engagé dans la Marine. Comme souvent avec Michael Morpurgo, la place des animaux est essentielle comme lien entre les hommes et la nature.

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 chez Antigone

 chez Titine

 catégorie « animal »

Le journal d’Anne Frank (lu par Irène Jacob)

Après avoir lu « Mon amie Anne Frank », je me suis dit qu’il fallait quand même que je lise enfin ce texte si connu. Je l’ai trouvé en version audio à la médiathèque et je me suis dit que c’était l’occasion parfaite.

La version d’Audiolib est la version intégrale, c’est à dire le journal d’Anne Frank avec ses propres corrections ainsi que les passages que Otto Frank, son père, avait supprimés avant sa première publication afin de préserver la morale (Anne était une jeune adolescente et elle exprimait ses sentiments sur les garçons) et pour préserver la mémoire de sa femme, la mère d’Anne car leurs relations n’étant pas sereines, il estimait que ce n’était pas correcte de laisser ces passages.

Voici ce que dit la 4ème de couverture d’Audiolib :

« Le nom de cette toute jeune fille, née en 1929, arrêtée sur dénonciation en 1944 déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, et  morte du typhus en mars 1945, est connu dans le monde entier : Anne Frank est devenue le symbole des victimes des idéologies racistes, du nazisme à l’apartheid. Elle a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et ce texte, classé 19ème parmi les 100 meilleurs livres du XXème siècle, reste l’un des plus émouvants sur la vie quotidienne d’une famille juive sous le joug nazi. 
Audiolib donne ici la première version audio intégrale, lue avec subtilité et sensibilité par Irène Jacob, de ce texte devenu emblématique des victimes de toutes les barbaries. »

Je vais commencer par dire que le texte est très bien lu par Irène Jacob mais je dois avouer que j’ai abandonné cette lecture après un tiers. L’histoire d’Anne Frank est celle d’une adolescente de 13 ans qui vit en huis clos avec ses parents et sa grande soeur et une famille d’inconnus et un homme adulte et c’est une vraie ado… Elle est très critique, elle se plaint beaucoup, notamment de sa mère, se présente souvent comme la victime des brimades de tous (personne ne la comprend, sauf son père qui lui passe presque tout) et je dois admettre que si au début je me suis dit : « C’est bien, c’est une vraie ado, c’est presque rassurant », elle a fini par m’exaspérer…

Je me suis assez vite ennuyée : c’est un peu toujours pareil : les disputes, les leçons, les repas, le pipi caca… j’exagère à peine… A un moment quand même elle dit qu’elle est un peu gênée de se plaindre de ses vêtements usés quand d’autres Juifs souffraient vraiment…

J’ai un peu honte d’avoir ressenti ça et d’avoir abandonné mais ça ne passait pas!

Pour en savoir plus sur Anne Frank cliquez sur son nom.

Mon amie Anne Frank : Alison Leslie Gold

Comme tout le monde j’ai entendu parler d’Anne Frank (même si au moment de lire ce roman je n’étais pas sûr d’avoir lu « Le journal d’Anne Frank » -chose que j’ai corrigée -en partie » depuis et dont je vous parle aussi aujourd’hui).

Ce roman raconte l’histoire d’Hannah Goslar -qui était amie avec Anne Frank. Elles allaient à l’école ensemble et se fréquentaient en dehors. Hannah est déçue d’apprendre que Anne est partie en Suisse (c’est l’explication que la famille Frank a donné avant de se cacher) alors qu’elle doit rester à Amsterdam.

Au travers du quotidien d’Hannah, on découvre la vie des Juifs à Amsterdam, l’évolution de leur statut puis l’arrestation.

Sa famille est envoyée dans les camps et c’est toujours aussi poignant. Là, Hannah revoit brièvement Anne.

Lire l’histoire -vraie- d’Hannah, c’est un peu lire l’histoire qu’aurait pu être celle d’Anne Frank si elle n’avait pas été cachée.

Un roman jeunesse qui raconte un pan poignant mais nécessaire de l’Histoire.

 Personne connue

Le jour d’avant : Sorj Chalandon

 

Ce n’est un secret pour personne ici ou dans la vraie vie : je suis une grande fan de Sorj Chalandon! J’ai lu tous ses romans et je me suis rendue coupable de « groupie attitude » quand je l’ai rencontré… Mais je sais aussi que grâce à moi plusieurs personnes ont découvert cet auteur et l’aiment aussi (encore l’autre jour je l’ai conseillé à une dame chez mes libraires!!) Comme toujours avec lui, j’ai terriblement hâte de lire son dernier roman (j’avais dit à L’Homme que c’était ce que je voulais comme cadeau d’anniversaire, quitte à n’avoir rien à déballer le jour même car le roman sortait après le 10 août et je suis allée l’acheter le lendemain de mon retour des Etats-Unis 😉 Et en même temps, j’ai toujours cette petite peur : peur qu’après des années d’amour pour cet auteur je sois déçue… mais cela n’a jamais été le cas!

Depuis sa sortie, il y a eu des dizaines de billets sur ce roman, je n’en ai lu aucun car je ne voulais rien savoir sur l’histoire, j’avais juste vu tous les coups de coeur et je partage ce coup de coeur mais comme c’est dur de parler d’un coup de coeur et surtout de passer après tant de billets élogieux…

Je ne vais pas vous raconter l’histoire (je ne savais pour ma part que deux choses : cela se passait dans les mines et c’était une histoire de vengeance) je vais plus vous dire pourquoi vous devez le lire.

Tout d’abord parce que comme toujours, Sorj Chalandon écrit bien. Ça peut paraître simpliste à dire comme ça, mais franchement, son écriture se lit comme une évidence : ses mots, ses phrases devaient être ceux-là, pas d’autres. Ce qu’il écrit sonne tout simplement juste et c’est très fluide. Il y a une forme de poésie du quotidien dans son écriture. Je suis sure que j’ai déjà utilisé ces termes dans d’autres billets sur l’un ou l’autre de ses romans car c’est vraiment ce que je ressens en le lisant. Je trouve que son écriture n’est pas « artificielle ».

Et puis, il y a sa façon de parler de ses personnages. Ils sont très humains, ils ne sont pas manichéens, ils sont attachants et touchants dans leurs faiblesses comme dans leurs forces.

Alors sans rentrer dans les détails de l’histoire, ce roman raconte comment la mémoire personnelle et la mémoire collective sont étroitement liées, comment le passé peut envahir le présent et chaque instant, comment la haine peut prendre des chemins détournés, surtout quand c’est au fond la haine de soi. Il y est question de justice, de perte, de recherche de réponses, de culpabilité… Et c’est aussi un bel hommage aux mineurs.

J’ai retrouvé des sensations de lectures que j’avais eu en lisant « Mon traître », ma première découverte de Sorj Chalandon. Je ne peux que vous encourager à le lire, c’est un beau roman, vraiment fort, plein d’humanité : un gros coup de coeur!

 avec MartineLasardine et Tiphanie (Allons voir leurs avis!)

L’Homme pour mon anniversaire

Un funambule sur le sable : Gilles Marchand

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre au début de cette lecture mais j’ai vite compris qu’on était dans une sorte de conte ancré dans la réalité. Un enfant est né avec un violon dans la tête -littéralement, un instrument de musique- et personne ne comprend comment cela est possible. Les médecins n’ont pas d’explications.

Tout d’abord surprotégé par sa famille, il finit par aller à l’école mais son violon dans la tête -son handicap invisible mais sonore puisque son violon peut se mettre à jouer à n’importe quel moment- ne lui facilite pas la vie. Il peut aussi parler avec les oiseaux mais ce « don » est lui aussi plutôt un handicap car il passe pour un fou.

Au cours de sa scolarité, il devient ami avec Max qui lui aussi est handicapé mais pour sa part un handicap qui se voit. Il est fou de musique et leur amitié est une sorte de solidarité contre le reste du monde.

On suit Stradi -son surnom devenu son nom- au lycée, amoureux fou de Lélie puis malheureux quand son handicap les sépare. Il fuit le monde, vers l’océan qui le protège puis il retrouve le bonheur même s’il doit se remettre en question profondément.

C’est une vie de différence, une vie de musique qui isole. Une vie d’amitié, d’amour et de recherche d’acceptation de soi.

J’ai apprécié cette lecture mais j’ai fini par me lasser un peu. Je me suis dit que le roman aurait gagné à être un peu resserré, plus concis. J’ai parfois pensé à un roman pour jeunes adultes-grands adolescents. Je l’ai trouvé bien écrit, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Vian dans l’histoire et dans la poésie des images évoquées, il y a de beaux sentiments, une fausse légèreté. Mais malgré tout il m’a manqué un petit quelque chose pour que le roman me marque vraiment.

 

Merci à  et 

 avec Mumu dans le bocage et Manika (Allons voir leurs avis)

A Girl From Earth est d’un avis plutôt  proche du mien (cliquez sur son nom)

Happy birthday Bastien! (Et la vérité sort toujours de sa bouche ;-)

18 octobre 2009… après un long moment à la maternité Bastien est enfin né! Il y a 8 ans! DÉJÀ??? Avec son père, on a du mal à y croire!

Alors parfois il nous fait penser à un ado (et ça n’est pas réjouissant!), parfois il faut crier, parfois il faut mettre des croix rouges et faire du chantage à l’écran mais souvent, c’est un enfant gentil et drôle, inventif et curieux, malin et créatif et surtout un lecteur passionné!

Il reste un petit garçon qui gambade dans la rue en me tenant par la main (ça va durer combien de temps? J’adore!), qui n’en finit pas de perdre sa 3ème dent seulement, qui est fou de Lego Ninjago, mais qui peut aussi lire d’une traite un livre d’adulte sur les roches et cristaux et qui aime tant les insectes… Bref, mon petit garçon qui commence à devenir grand… J’espère qu’il va continuer à pousser comme ça et deviendra quelqu’un d’heureux comme il semble l’être actuellement!

Bon anniversaire Bastinou!

Il gambade!

Attaque de guillis!

Ce mois-ci, j’ai sans doute noté moins de phrases par manque de temps mais il continue à me faire rire avec ses bons mots 😉

A table, je dis : «Je reçois des pubs Airbnb de Franklin aux États-Unis… Ils ont dû se rendre compte qu’on était passé par là!
En revanche, ils ne se sont pas rendus compte qu’on était partis depuis un moment!»

*

«S’tas…

-Hein? Ça veut dire quoi?

Si ça s’trouve…

-Mais où tu as entendu ça?

C’est moi qui le dis dans la cour!»

*

«Tu veux goûter mon coca?
Ça va pas! Tu veux que je m’empoisonne avec des produits chimiques? Moi, y a que les bonbons que je veux bien manger comme produits chimiques!» (A ce jour, il n’a jamais bu de coca, car par principe, je ne voulais pas qu’il en boive petit et maintenant que ça ne me dérange plus, il n’en veut pas 😉

*

«Laisse moi un peu de place dans ton lit si tu veux que je te lise une histoire!
Heee! Me pousse pas! C’est mon lit! Oublie pas que c’est moi qui t’invite!»

*

«Maman!!! Dans mon livre y a quelqu’un qui lit des romans d’Agatha Christie!!»

*

«Maman c’est quoi un annuaire?»

*

« J’ai une histoire de Je bouquine qui s’appelle comme ton livre! Tu crois que c’est la même histoire?»

*

«C’est de la brume ou quelqu’un fait cuire des saucisses?»

*

A la boulangerie, il hésite… «Pris par la tentation, je prends ce gâteau!»

*

«Tu as un tee-shirt Chevalier sans peur et sans reproche, c’est toi?
Bah, ça dépend des moments!»

*

J’ai mis un mot à la maîtresse pour demander si ça ne posait pas de problème  que je fasse des cookies mardi pour que Bastien fête son anniversaire en classe vu que le mercredi il n’y a pas école et pour savoir combien d’élèves il y avait dans la classe et Bastien m’a dit que quand elle a écrit 21, il lui à dit : «Non, 22 avec toi!» (j’avais bien sûr prévu d’ajouter un cookie pour elle 😉

*

Bastien n’est pas un grand fan de la piscine et hier, c’était la première séance de piscine avec l’école : « C’est pas juste! Me gâcher la veille de mon anniversaire avec la piscine!! » (mais en fait le soir il m’a dit : « En fait, la piscine, c’était mieux que ce que je croyais. »

*

Avant de se coucher, il me demande :

« C’est vrai que je voulais pas sortir et qu’ils ont dû te donner des produits à l’hôpital? (je lui avais lu le billet de son arrivée sur « son » blog le matin)

-Oui, c’est vrai et ensuite, ils ont dû me couper le ventre pour te faire sortir.

Mais normalement ça sort par où les bébés? (Aaaah… la question tant redoutée…) Ça sort par … derrière?

Non, ça sort par le devant des mamans… Je te montrerai sur un livre demain (j’ai un livret Astrapi sur « comment on fait les bébés qui date de mon enfance… Je vais le ressortir s’il m’en reparle 😉

Ce midi je lui ai fait un de ses repas préférés depuis les Etats-Unis : des « chicken tenders » et  frites maison +des bâtonnets de carottes 😉

Ça fait 8 ans qu’on est une famille!

On a fêté son anniversaire ce midi avec mes parents mais on le fête aussi samedi prochain avec les copains (on emmène quelques garçons voir Lego Ninjago Movie au cinéma… oui, oui, sacrifice de parents…) et le dimanche de la semaine suivante, nous le fêterons avec ses 4 grands-parents comme chaque année.