Christophe André travaille dans une ONG et il est enlevé en Tchétchénie. Guy Delisle raconte sa captivité, jour après jour (111 jours) en décrivant tout ce qui se passe … ou ne se passe pas, tout ce qui passe par la tête de l’otage.

Il pense d’abord que cela va être régler en quelques jours, puis il compte les jours, les semaines et les mois en commençant à croire qu’il ne sortira jamais.

Il ne comprend pas la langue de ses ravisseurs et ne peut donc ni nouer de contact ni comprendre ce qui se passe autour de lui. Il subit absolument tout.

Nous sommes à la place de l’otage, on n’en sait pas plus que lui sur sa situation. On est dans la même attente, dans le même ennui des jours qui se ressemblent et où il ne se passe rien pour ensuite accélérer au moment de la libération.

Je connaissais Guy Delisle pour « Pyongyang » (lu avant le blog), « Chroniques Birmanes », « Chroniques de Jérusalem » et j’avais beaucoup aimé ces récits très instructifs, réalistes et sérieux mais qui contenaient aussi une part de légèreté et d’humour qu’évidemment, vu le sujet, on ne trouve pas dans ce récit. « S’enfuir » est réellement le témoignage d’un otage mais le parti pris de l’auteur de nous montrer chaque journée m’a un peu ennuyée même si j’ai bien conscience que c’était sans doute nécessaire pour rendre compte de l’enfermement et de l’incertitude ressentie par Christophe André.

Alors c’est un sentiment un peu mitigé : l’effet recherché est atteint car on se met à la place de l’otage enfermé ce qui est vraiment intéressant mais cela a aussi pour conséquence une certaine lassitude pour le lecteur.

Sur le site de Guy Delisle (clic clic), il y une rubrique qui concerne cet album dans laquelle on peut entendre des témoignages audio de Christophe André.

    chez Mo

 chez Karine:) et  Yueyin

46 commentaires sur « S’enfuir -Récit d’un otage : Guy Delisle »

  1. Comme toi, consciente de la nécessité de faire ressortir le fait que le temps s’étire mais assez dubitative en fin de lecture. Un album très différent de ce qu’il a fait jusqu’à présent. Ça tombe bien, je commençais à trouver qu’il utilisait sans cesse les mêmes ficelles, alors je serais assez curieuse de jeter un œil sur son prochain album (je précise que je n’ai aucune idée du sujet qu’il abordera ni de quand il sortira)

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  2. Je veux l’emprunter à la médiathèque depuis un moment déjà mais je ne l’ai toujours pas fait. Le sujet est intéressant même si j’ai peur de ressentir de l’ennui comme de nombreux lecteurs.

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  3. Tu restitues exactement les craintes que j’avais concernant ce titre. Le jour où je l’ai repéré en librairie, j’ai failli le prendre parce que, comme toi, j’ai beaucoup aimé les chroniques de l’auteur et parce que les premières pages m’ont plu. Et puis, à force de le feuilleter plus avant, j’ai eu peur qu’il devienne vite redondant et ennuyeux, du coup, je ne l’ai pas pris. Vu ce que tu en dis, je semble avoir bien fait… Mon impression se serait probablement vérifiée sur une lecture intégrale…

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    1. Je crois que tu t’es fait une bonne idée même si avec du recul, l’effet est sans doute nécessaire pour vraiment nous faire vivre l’expérience de l’otage.

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  4. Je seconde Jérôme… En fait, sur le coup, j’avais aimé. Beaucoup. Je trouvais qu’il nous faisait ressentir la lassitude et l’angoisse. Mais quand j’y repense plusieurs mois après, je me souviens aussi de cette lassitude… et je ne sais pas trop si je le relirais.

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  5. bin oui cela reste la vie d’un otage (pas le style serie US)….c’est assez difficile de critiquer cette lassitude car ils/elles la vivent durant leur emprisonnement….sacre livre en tout cas…

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    1. oui, c’est ça, à la fois que reconnais les qualités de cet album qui a su faire passer la vie de l’otage avec réalisme à la fois j’ai trouvé qu’il avait sans douté un peu trop loin 😉

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      1. oui peut-etre…mais vraiment certains sont restes plusieurs annees avec cette lassitude….et nous, a peine quelques pages, on s’ennuit….il parait que certain(e)s reviennent avec un ami imaginaire pour ne pas devenir fou …

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      2. je comprends bien et c’est pour ça que je vois du positif mais au point de vue du plaisir de lecture forcément ça se ressent

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    1. je ne nie pas du tout la qualité du travail et la réussite du projet 😉 mais ton avis est intéressant car ceux qui auraient peur de se lasser peuvent voir que tout le monde n’a pas ressenti ça comme moi 😉

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  6. Je crois que lire cet album, et ce genre d album, est important, voire même nécessaire, comme pour les témoignages des guerres passées, sauf que là c’est contemporain. Et ce, malgré le petit bémol que toi et d’autres avez souligné.
    Je vais tâcher de le trouver !

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    1. Je suis tout à fait d’accord avec toi et c’est pour ça que je pense que c’est une lenteur délibérée qui sert le récit mais comme la BD est un pavé…

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  7. Difficile de dire qu’on n’est pas intéressé par un tel témoignage, ce serait inconvenant. Si je le vois à la médiathèque je prendrai le temps de lire ce qui est arrivé à Christophe André.

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  8. Bien aimé justement cette longueur, qui montre celle que l’otage a pu vivre… le fait qu’on ne sache pas combien de temps il est resté captif maintient ce suspense…

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