Allons faire un tour au Québec en ce mois de novembre!

C’est le retour de Québec en novembre    chez Karine:) et  Yueyin et cette année encore j’ai réussi, en prenant de l’avance à ne prévoir que des billets de lecture québécois (bon, ça risque de devenir plus compliqué pour les années à venir car j’ai bien profité des livres audio de Ici Radio Canada mais j’ai un peu fait le tour des titres qui me tentaient en deux saisons de Québec en Novembre (mais si vous avez dans vos archives des livres audio québécois à me prêter pour l’an prochain, n’hésitez pas 😉

Alors le programme du rendez-vous québécois c’est de lire des textes écrits par des québécois (avec une tolérance pour les textes qui se passent au Québec à condition que l’auteur ait vécu au Québec).

Si vous allez chez  Karine:) et  Yueyin vous trouverez toutes les informations et surtout une mine d’idées de lectures! Sur la page Facebook de Québec en Novembre on peut aussi échanger et prévoir des lectures communes.

Voici donc mon programme du mois :

  • Le 4 : « C’était au temps des mammouths laineux » de Serge Bouchard (lu par l’auteur)
  • Le 6 : une lecture commune autour de l’auteur Dany Lafferière. Je parlerai de « Je suis un écrivain japonais » (même si je l’ai abandonné).
  • Le 8 : je vais essayer de faire une recette québécoise et dans le rendez-vous « 10 ans de coups de coeur d’Enna » vous pourrez retrouver quelques titres québécois qui m’ont fait battre le coeur un peu plus que d’autres.
  • Le 10 : « Chicoutimi » de Jean-Jacques Busino, un roman jeunesse écrit par un Suisse mais qui se passe à Chicoutimi, un endroit où je suis allée et il l’a écrit en collaboration avec de enfants du coin.
  • Le 12 : « L’avaleur de sable » de Stéphane Bourguignon, lu par Normand Daneau. Une lecture commune avec Gambadou.
  • Le 14 : « Les petites victoires » de Yvon Roy pour le rendez-vous BD (je l’ai lu il y a plusieurs mois mais j’ai gardé mon billet exprès pour ce rendez-vous de novembre 😉
  • Le 16 : « Le fleuve » de Sylvie Drapeau (Lu par l’auteur) et je vais tout de suite vous dire que c’est un coup de coeur!
  • Le 18 : « Mammouth Rock » de Eveline Payette et Guillaume Perrault (Billet avec Bastien)
  • Le 20 : « Sagah Nah » de François Lapierre (BD)
  • Le 22 : « Manikanetish » de Naomi Fontaine. Une lecture commune avec ArgaliKarineNadège et Sharon à l’occasion d’une LC plus large autour de la littérature autochtone (c’est aussi un coup de coeur!).
  • Le 24 : « Les petites tempêtes » de Valerie Chevalier
  • Le 26 : Dans le cadre d’un rendez-vous commun autour du polar, j’ai mis la main sur deux romans noirs jeunesse : « Attention, les murs ont des oreilles » de Raymond Plante et « Le ventre du serpent » de Chrystine Brouillet (Billet avec Bastien)
  • Le 28 : « Betty Boob » de Julie Rocheleau et Véronique Cazot (la dessinatrice, Julie Rocheleau est Québécoise) à nouveau pour la BD de la semaine
  • Le 30 : « Hôtel Lonely Hearts » (édité en France sous le titre : « Les enfants de coeur ») de Heather O’Neill (lu par Alice Pascual). Elle est Québécoise anglophone.

Si vous voulez vous joindre à moi, n’hésitez pas! et si vous avez un livre d’un auteur québécois dans votre bibliothèque, n’hésitez pas : allez voir  Karine:) et  Yueyin car il suffit d’un titre pour participer : l’idée c’est de découvrir une littérature que personnellement, j’apprécie beaucoup!

Dans la combi de Thomas Pesquet : Marion Montaigne

Mes hommes s’intéressent beaucoup aux étoiles et à ce qui a trait à l’espace. Ils m’ont traînée dans plusieurs planetarium (je m’endors systématiquement!) et j’ai vu des films et j’ai même participé à la nuit des étoiles cet été… Ce n’est pas mon choix mais je dois dire que je suis forcément un peu intéressée par la force des choses 😉

Quand K, le fils de Mrs B a eu cette BD en cadeau d’anniversaire, je le lui ai empruntée pour L’Homme, et Bastien l’a lu plusieurs fois avant que je la lise, sans grande conviction au départ mais j’ai vraiment apprécié!

Résumé de l’éditeur : « Le 2 juin dernier, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé 6 mois dans la Station spatiale internationale. La réalisation d’un rêve d’enfant pour ce type hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour… Dans cette bande dessinée de reportage, Marion Montaigne raconte avec humour – sa marque de fabrique – le parcours de ce héros depuis sa sélection, puis sa formation jusqu’à sa mission dans l’ISS et son retour sur Terre. »

Bon, je partais avec un a priori négatif car je dois avouer que je n’aime pas le dessin de Marion Montaigne mais elle a su mettre beaucoup d’humour dans l’histoire de Thomas Pesquet et des vols dans l’espace ainsi que la vie dans l’ISS. C’est raconté avec des faits réels et scientifiques mais c’est aussi bourré de second degré, d’humour parfois un peu décalé qui joue sur la personnalité un peu « gendre idéal » de Thomas Pesquet en le mettant dans des situations un peu lourdes.

Bref, avec cette BD, on apprend plein de choses et on rigole beaucoup et c’était donc une très bonne surprise pour moi.

Je vous disais que Bastien l’a lu et il a aussi beaucoup aimé mais pour sa part, il y a pas mal de choses qui lui sont passées au-dessus : pas au niveau scientifique (il s’y connait plus que moi!) mais sur tout ce qui était vraiment de l’ordre du second degré ou des références culturelles qu’il n’avait pas. Mais cela ne l’a pas empêcher d’apprécier ce qu’il a compris.

 par K, le fils de Mrs B

Le garçon qui courait plus vite que ses rêves : Elizabeth Laird

Aujourd’hui que je cours encore un marathon, j’ai envie de vous parler de ce roman jeunesse dans lequel la course à pied est un élément important.

Solomon est un jeune garçon qui vit dans un village éthiopien avec sa famille et son grand père. Il va à l’école à pied et souvent en courant et courir est ce qu’il aime le plus. Un jour, son grand-père, une homme pas très loquace, lui demande de l’accompagner à Addis Abeba, la capitale, qui se trouve à quelques heures de chez eux.
Arrivés en ville, ils retrouvent un neveu et Solomon accompagne son grand-père chez un homme qui va lui faire découvrir que le vieil homme avait été une figure marquante de la course à pieds éthiopienne.
Malheureusement, le grand-père fait un malaise et Solomon est envoyé au village en urgence pour chercher son père… mais une panne du bus le pousse à courir presque toute la route qui le sépare de son village. Sa réussite sera révélatrice de ce que le grand-père voulait pour son petit fils  qui voyait en lui le futur athlète.
Ce roman jeunesse est un roman initiatique où la course à pied est le point central entre le désir secret de Solomon, le passé glorieux mais caché du grand-père, le passage dans Addis Abeba des médaillés olympiques éthiopiens qui font leur retour au pays juste au moment où Solomon est là.
C’est une belle histoire de famille qui parle des rêves mais qui présente aussi un mode de vie très différents pour les petits lecteurs occidentaux qui vont découvrir la vie d’un jeune éthiopien mais c’est aussi l’occasion d’évoquer aussi l’histoire du pays.
« Dans mes rêves, je cours, encore et toujours. Parfois mes pieds se détachent du sol et je suis sûr que si je pouvais aller un peu plus vite, je décollerais et m’envolerais comme un aigle.« 

Ce n’est pas non plus un hasard si je parle de ce roman aujourd’hui car au-delà de la course, le marathon que je cours aujourd’hui, le marathon vert de Rennes a pour objectif de planter des arbres, notamment en Ethiopie : chaque kilomètre parcouru = un arbre!

Petit éloge du running : Cécile Coulon

Aujourd’hui, alors que vous lisez ce billet, il y a des chances que je sois encore en train de courir encore un marathon après  Paris en 2012La Rochelle en 2013 (avec abandon au bout de 21 km pour cause de blessure), le Mont Saint Michel en 2014le marathon vert de Rennes en 2015, le Mont Saint Michel en 2016, et mon abandon à Paris en 2017

Alors vous pensez bien que quand je suis tombée par hasard sur ce petit livre, en plein dans ma 7ème préparation de marathon, peu de temps avant de courir le 5ème, je me suis dit qu’il n’y avait pas de hasard et je l’ai acheté! (Bon… le fait que ce soit Cécile Coulon qui l’ait écrit et dont j’avais adoré « Le coeur du pélican » n’y était pas pour rien non plus!)

Cécile Coulon est une grande coureuse et c’est donc un sujet qu’elle maîtrise vraiment. Elle écrit son essai en suivant le rythme et le découpage d’un marathon et elle en profite pour mêler des informations historiques, littéraires et sportives sur la course à pied. Elle y ajoute des touches très personnelles de coureuse mais aussi d’écrivain car elle ne pourrait pas écrire si elle ne courait pas! Et son essai est aussi très sociologique : elle parle des coureurs, que ce soit les coureurs « du dimanche » ou les marathoniens et comme je me situe entre les deux (je me considère un peu comme une « marathonienne du dimanche » … vu mes temps 😉 ) je m’identifiais bien!

Je pense que c’est un essai qui parlera fortement aux personnes qui courent, et pas seulement des marathons, et aussi à ceux qui aimeraient courir et ceux qui ne comprennent pas pourquoi on peut avoir envie de courir 😉

Forcément, je n’ai pu que penser à Autoportrait de l’auteur en coureur de fond : Haruki Murakami !

Voici ce que Cécile Coulon dit sur les départs de courses et ça sonne très juste :

Et puis, ça c’est ce qu’elle dit sur le fameux « mur » du marathon… Celui qui m’a achevée ou presque plus d’une fois et que je crains pour aujourd’hui :

« Si vous avez lu Harry Potter, vous avez forcément frissonné à partir du tome 3, quand apparaissent les Détraqueurs, ces gardes de la prison d’Azkaban, infâmes, fantomatiques, qui aspirent l’âme et les forces de ceux qu’ils choisissent d’affaiblir. Eh bien, au marathon, le mur, c’est un Détraqueur invisible mais gigantesque, présent à la fois dans les jambes et dans la tête de celui qui doit lui faire face. »

Miss Sarajevo : Ingrid Thobois

 

Dans ce roman, Joachim, la quarantaine, doit revenir à Rouen après la mort de son père alors qu’il n’y est pas retourné depuis 20 ans. C’est un photographe de guerre et dans le trajet en train qui le ramène à Rouen sur les pas de sa jeunesse, son esprit va voyager dans le temps et dans l’espace. Il va revisiter ses drames, les détricoter…

On remonte dans le passé pour comprendre l’histoire très complexe de sa famille. On devine, on comprend, le drame intime d’une famille où les parents meurtris -détruits- par un événement tragique n’ont plus su s’aimer, ni vraiment aimer leurs enfants … et la conséquence qui a été la destruction de leur fille adolescente qui a fini par se défenestrer… Moment particulièrement terrible pour Joachim, alors étudiant, qui était présent dans l’appartement familial quand cela s’est produit et qui a ensuite subi le silence pesant de ses parents.

Le deuxième drame qui revient à l’esprit de Joachim pendant ce voyage, c’est son passage par Sarajvo, au début des années 90,  peu de temps après la mort de sa soeur. En plein dans la guerre des Balkans, conflit terrible où les habitants de Sarajevo risquent leur vie -littéralement- à chaque coin de rue… Il est hébergé par une femme et sa fille. Le fils qui est dans l’armée les rejoint parfois. La jeune fille n’a pas mis les pieds hors de l’appartement depuis un an avant de participer à un improbable concours de « Miss Sarajevo ». Pendant ces deux mois, en deuil de sa soeur, il est confronté à la mort qui plane et entouré de gens qui vivent…

Il n’y pas de lien apparent entre les deux pans de vie de Joachim mais pourtant il les tisse dans ses souvenirs avec cette mort qui plane autour de lui. J’ai l’impression que ses parents se sont toute leur vie retranchés eux aussi dans le silence des secrets et de la culpabilité comme cette famille de Sarajevo pour se « protéger » de quelque chose. J’ai trouvé intéressant que dans son métier de photographe de guerre, Joachim semble avoir ce besoin d’aller au devant du danger et ce besoin aussi de tout fixer en images (et pourtant à Sarajevo, il prenait des « photos » sans pellicule, comme s’il se libérait de quelque chose)…

Finalement, mon impression est étrange car je ne suis ni vraiment emballée ni mitigée mais plutôt partagée. J’ai aimé beaucoup de choses dans ce roman : l’histoire, l’entremêlement des faits et le style que j’ai trouvé très beau et pourtant ma lecture n’a pas été aussi enthousiaste qu’elle aurait pu l’être… C’est curieux, je suis un peu déçue… et je ne sais pas pointer ce qui m’a manqué. Peut-être un peu de rythme ou un peu plus de lien entre les deux histoires?

#MRL18 #Rakuten

Merci à ma « marraine » des Matchs de la Rentrée Littéraire : Antigone (cliquez sur son nom pour voir son billet sur ce roman)

Pour en savoir plus sur le concours « Miss Sarajavo » qui a vraiment existé, cliquez sur la photo :

catégorie « art » car c’est le titre d’une chanson de U2

Les brumes de Sapa : Lolita Sechan

Pas facile de parler de cette BD. Je l’ai trouvée assez touchante et intéressante mais en même temps avec du recul, j’ai du mal à raconter ce que j’en ai pensé car j’ai aussi le souvenir d’un personnage principal qui m’a un peu agacée. Globalement, cependant c’est une histoire qui nous permet de voir évoluer une jeune fille qui va devenir moins centrée sur elle.

Le personnage principal est l’auteur. Elle est une jeune femme de 22 ans, d’un milieu assez protégé qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Elle part au Vietnam un peu sur un coup de tête et sur place cette éternelle insatisfaite déteste tout ce que qu’elle vit jusqu’à ce que dans le petit village de Sapa elle rencontre par hasard une jeune fille, presqu’une enfant, Lo Thi Gom, une jeune Hmong une minorité au Vietnam. Elles échangent et ce sera son seul bon et beau souvenir du Vietnam.

Elle ne pourra pas s’empêcher de penser à  Lo Thi Gom quand elle est à Paris ou au Québec. Elle a d’ailleurs pour projet de faire une BD sur la jeune fille. Elle vit sa vie entre sa mère, son père (le chanteur Renaud) qui a « des brumes de Sapa dan les yeux », son travail de dessinatrice et sa vie amoureuse. Et puis elle retourne à Sapa pour retrouver cette amie qui au début ne la reconnait pas…

Elles deviennent alors vraiment amies, elles partagent des choses fortes malgré leur différences, malgré le gouffre culturel qui les sépare, elles arrivent à échanger et partager.

Cette histoire est assez touchante et nous fait entrer dans la nature humaine d’une jeune femme qui se cherche et on découvre aussi des choses intéressantes sur le Vietnam, sur les Hmong et sur des amitiés qui peuvent exister malgré les différences.

Repéré chez Martine!

  chez Noukette

Fénitchka (suivi de Une longue dissipation) : Lou Andreas-Salomé (Lu par Anna Mouglalis)

Sans la pré-sélection du prix Lire dans le Noir, je n’aurais sans doute jamais entendu parler de ces nouvelles et de son auteur. Je me suis renseignée et j’ai découvert que Lou Andreas-Salomé était une femme de lettres allemande d’origine Russe qui s’est trouvée liée -amicalement et/ou amoureusement ou intellectuellement avec Friedrich Nietzsche, Rainer Maria Rilke, Sigmund Freud… Elle était une femme plutôt libre et moderne pour son époque et ses deux nouvelles écrites en 1896 et 1898 mettent en scène des jeunes femmes qui semblent être des miroirs de l’auteur.

« Fénitchka » : Fénitchka est une jeune femme qui rencontre un homme à Paris. Il croit que cette étudiante Russe est une fille plus légère qu’elle ne l’est en réalité et celle-ci l’éconduit. Mais à la suite, ils deviennent amis. Le hasard les fait se retrouver en Russie. Leur amitié se renoue et ces deux intellectuels échangent souvent sur le sentiment amoureux et sur la liberté de ne pas se marier car Fénitchka est bien en avance sur son temps dans ses relations amoureuses et dans son désir de ne pas se plier au rôle qui est traditionnellement attribué aux femmes.

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« Une longue dissipation » : La narratrice est une jeune femme devenue artiste, à Paris. Mais quand elle était jeune, elle était fiancée à un médecin, un cousin dont elle était folle amoureuse et pour lequel, à l’époque, elle aurait été capable de tout donner, de se plier à ses désirs, prête à devenir la femme parfaite et soumise même si en réalité, elle s’ennuyait. Cet homme l’a quittée un jour et c’est à partir de ce moment qu’elle est partie vivre une vie libre d’artiste. En revenant voir sa mère qui vit toujours chez son cousin, elle découvre que ce dernier a toujours des sentiments pour elle et que s’il l’a quittée c’était pour ne pas lui couper les ailes, car il sentait qu’elle allait contre sa nature de femme libre en s’attachant à lui. Autour d’autres personnages de femmes (une domestique qui travaille pour plus tard devenir enseignante et une jeune baronne lourdement handicapée), cette nouvelle est l’occasion de discourir sur la place de la femme dans la société et le couple et sur l’amour et la liberté.

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Ces nouvelles sont vraiment très modernes et avant de savoir qu’elles avaient été écrites au tournant du 20 ème siècle, je me disais qu’elle pouvait avoir été écrites dans les années 1960 avec tous ces questionnements sur la place des femmes et sur l’impact que la société a sur les relations entre les hommes et les femmes.

J’ai trouvé le style beau et le propos intéressant. Par contre, c’est le deuxième livre audio que j’écoute qui est lu par Anna Mouglalis et je n’aime pas du tout sa voix qui est beaucoup trop grave, trop basse au point où parfois je ne comprenais pas ce qu’elle disait. Cela transformait le texte en marmonnement… il a fallut que je me concentre vraiment pour ne pas perdre le fil et c’est dommage.

 Chez Sylire

La parure et autres nouvelles : Guy de Maupassant (Lu par Philippe Lejour)

Quand j’étais au lycée, j’ai beaucoup lu de nouvelles de Maupassant et j’aimais beaucoup ça. Quand j’ai reçu cette lecture audio pour la pré-sélection du prix Lire dans le Noir, j’étais ravie de redécouvrir Maupassant par ses nouvelles. J’ai apprécié la version audio mais je dois dire que ce ne sont sans doute pas les meilleures nouvelles que j’ai lues de lui. Mais on ne peut pas nier que Maupassant sait en peu de mots dresser des portraits très humains des hauts et des bas de la société.

Voici quelques mots sur ces 4 nouvelles :

« La parure » : Mathilde Loisel est mariée à un modeste employé d’un ministère mais elle rêve de richesses et de bonne société. Un jour, son mari reçoit une invitation pour une grande fête dans le grand monde. Son mari se sacrifie pour lui acheter une belle tenue et elle emprunte une parure de diamants à une amie riche. Cette soirée se passe merveilleusement bien, Mathilde Loisel est la reine de la soirée, elle fait très bonne impression. C’est certainement un des plus beaux moments de sa vie… Jusqu’à ce qu’en rentrant chez elle, elle découvre qu’elle a perdu la parure de son amie… Cela changera le cours de leur vie…

« L’enfant » : Jacques Bourdillère, un noceur patenté tombe amoureux d’une jeune fille. Il la demande en mariage mais ils doivent attendre car les parents de la jeune fille ne voit pas d’un bon oeil sa vie dissolue. Il rompt avec sa maîtresse mais malgré tout, le soir de son mariage, il reçoit une lettre d’un médecin qui lui annonce qu’une femme vient d’accoucher d’un enfant et qu’elle va certainement mourir…

« Mon oncle Jules » : Joseph Davranche  raconte à un ami pourquoi il donne de l’argent à un mendiant. Il explique qu’il avait un oncle Jules qui devait beaucoup d’argent à sa famille. Il était parti en Amérique sans rembourser et il était le mouton noir de la famille, jusqu’à ce qu’ils reçoivent une lettre annonçant qu’il les rembourserait bientôt. Alors que la soeur de Joseph vient de se marier avec un prétendant qui peut-être s’est laissé persuader par cet « oncle d’Amérique », toute la famille prend le ferry pour Jersey et là, ils croisent un homme qui ressemble plus à un mendiant qu’autre chose et qui travaille pour le capitaine mais surtout qui ressemble beaucoup à l’Oncle Jules…

« La mère Sauvage » : La mère Sauvage est une femme assez discrète et dure à la peine. Son mari est mort, tué par les gendarmes et son fils est à la guerre. Sa ferme a été réquisitionnée pour loger des soldats Prussiens. Elle vit auprès d’eux s’occupe d’eux en restant taciturne sans s’exprimer vraiment. Un jour, elle reçoit une lettre lui annonçant la mort de son fils au combat et tout en gardant son calme va décider de se venger de ce destin qui s’acharne contre elle…

 Chez Sylire

La vengeance du pardon : Eric-Emmanuel Schmitt

Ce livre est un recueil de 4 nouvelles et elles ont toutes comme point commun de parler du pardon à divers niveaux : le pardon envers les autres, envers soi-même ou celui que l’on refuse ou que l’on espère…

Evidemment c’est compliqué de parler de nouvelles car de part leur format court, il ne faut pas trop en dire sur l’intrigue. Voici quelques mots sur chaque nouvelle :

« Les soeurs Barbarin » raconte l’histoire de deux sœurs jumelles qui ont vécu dans la rivalité : l’une étant toujours jalouse et l’autre toujours prête à lui pardonner toutes ses mesquineries et méchanceté…

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« Madame Butterfly » raconte l’histoire d’une rencontre entre un jeune homme plein d’avenir et d’une jeune fille intellectuellement limitée qui ont une aventure sexuelle du point de vue du garçon mais qui est une histoire d’amour pour la jeune fille. Un enfant naît mais c’est seulement plus tard que les liens se renouent…

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« La vengeance du pardon » raconte l’histoire d’une femme dont la fille a été assassinée parc un tueur en série. Pourtant cette femme rend visite régulièrement à cet homme en prison, elle lui parle, le fait parler et semble chercher à le comprendre. Le lecteur qui peut trouver son attitude dérangeante comprend à la fin, qu’elle lui fait un cadeau empoisonné.

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« Dessine-moi un avion » raconte l’histoire d’un vieil homme passionné d’aviation qui porte de lourds secrets liés à la 2ème guerre mondiale et à son amour des avions. Il se lit d’amitié avec une petite fille,  sa voisine avec qui il va partager la lecture du « Petit Prince ». Ce sera le lien avec le passé…

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J’ai aimé ces nouvelles qui font la part belle aux personnages et à la psychologie. Elles sont très bien construites et bien écrites, mêlant le mystère et l’envie de savoir où l’auteur veut nous emmener. Une bonne découverte.

 avec Jostein : Allons voir son avis!

Les rêveurs : Isabelle Carré (Lu par l’auteur)

Tout d’abord, je ne sais pas situer si ce livre est roman ou  un documentaire mais il est claire que même si c’est romancé, c’est aussi la vie d’Isabelle Carré. J’aime beaucoup l’actrice et je pressens, sans la connaître bien entendu, que j’apprécierais la femme et je partais donc dans cette lecture avec un très bon à priori, d’autant qu’il est lu par Isabelle Carré et elle le lit très bien, car c’est une bonne actrice mais aussi parce qu’elle fait vivre son histoire.

Sans suivre vraiment d’ordre chronologique, Isabelle Carré revient sur la jeunesse de sa mère, son adolescence, sa déchéance après avoir eu un enfant hors mariage. Elle raconte aussi sa vie de famille très bohème avec sa mère fantasque et dépressive et son père original et qui va surtout se révéler homosexuel.

Isabelle Carré raconte avec beaucoup de tendresse ces personnes de sa vie, vrais personnages de sa vie. Et puis, elle se raconte au milieu de tout cela, celle qu’elle est devenue au coeur de cette tourmente familiale. Elle montre ainsi un portrait d’elle sans concession, toujours à fleur de peau.

Ce texte pourrait paraître assez nombriliste mais je l’ai trouvé plus profond que cela. Peut-être parce qu’en parlant de Isabelle Carré, l’autrice parle aussi d’une femme de ma génération et elle parle d’une famille dysfonctionnelle qui pourrait être à la fois un peu la nôtre mais aussi tellement hors du commun.

Je vous conseille la version audio si vous aimez ce support.

 Chez Sylire