C’est mon amie et collègue Titi qui m’a parlé de ce film fin janvier car elle pensait que ça m’intéresserait par son lien avec l’African American History Month challenge et elle avait bien raison! Nous sommes d’ailleurs allées ensemble le voir en VO avec Mrs B une autre amie et collègue qui s’intéresse à ce sujet!

Résumé de Allociné : « En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité.

Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune.  »

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J’ai beaucoup aimé ce film! D’abord avec les acteurs sont vraiment bons : Viggo Mortensen, Mahershala Ali sont vraiment excellents!

J’ai aussi aimé voir le Sud des Etats-Unis de cette période dans toutes ses contradictions : il y a la ségrégation partout mais les riches blancs s’enorgueillissent de revoir ce pianiste réputé pour faire bonne impression tout en lui refusant les mêmes droits que s’il était Blanc. C’est assez terrible… Il y a aussi le problème de voyager quand on est Noir aux Etats-Unis : le fait de devoir « choisir » ses logements et restaurants en fonction des lois régissant la séparation des Blancs et des Noirs et le fameux « Green Book » mais aussi la manière dont la police traitent différemment les gens selon qu’ils soient Blancs ou Noirs dans le Sud…

Mais surtout ce que j’ai aimé c’est le renversement des clichés : le Blanc ici est plutôt rustre, c’est un Italo-Américain du Bronx, qui ne s’exprime pas avec beaucoup de finesse et qui a le coup de poing facile et le Noir est un homme riche, cultivé et très raffiné. Ils sont en contraste total avec les clichés de l’époque. Et d’ailleurs, Tony, le chauffeur / garde du corps s’étonne que Don, le pianiste réputé ne soit pas plus comme les autres Noirs mais Don, lui souffre de n’avoir sa place nulle part : pas assez « noir » dans sa façon d’être pour se sentir de points communs avec sa « communauté » et trop noir pour être accepté par les Blancs… Et pourtant, à sa façon, il lutte, choisissant de venir dans le Sud pour montrer qu’un Noir peut jouer cette musique différente de celle que l’on pouvait imaginer qu’il joue.

Au fil du film, Tony va dépasser ses propres préjugés (lui qui ne n’avait au début pas beaucoup de tolérance pour qui que ce soit qui ne soit pas italien et encore moins un Noir).

C’est un film historique et drôle par moments mais aussi très touchant quand il s’agit de constater les injustices liées à la ségrégation et aussi émouvant quand on se penche sur la psychologie du personnage de Don.

Pour revenir sur le vrai « Green Book » ou « The Negro Motorist Green-Book », , vous pourrez trouver des informations plus précises en cliquant sur la photo. Dans la vidéo suivante (en anglais mais vous pouvez activer la traduction automatique en français) vous pourrez en apprendre plus sur la traversée des villes sur la Route 66 qui étaient régies par les lois Jim Crow en les informant de tous les commerces acceptant de servir les Noirs et aussi sur les « Sundown Towns » (les villes à couvre feu) c’est à dire les villes qui n’acceptaient pas que des Noirs soient sur la route après la tombée de la nuit.

L’histoire est basée sur l’histoire vraie entre Don Shirley et Tony « Lip » Vallelonga, raconté par Nick Vallelonga d’après les histoires racontée par son père et l’artiste. Ils étaient amis dans la vraie vie.  (Cliquez pour voir un article de Paris Match sur les deux hommes).

Dans cette vidéo (en anglais mais vous pouvez activer la traduction automatique en français), on peut écouter Don Shirley raconter sa vie d’artiste noir aux Etats-Unis et voir des images et des films d’époque, c’est vraiment intéressant après avoir vu le film!

10 commentaires sur « « Green Book, sur les routes du Sud » de Peter Farrelly (film) (+les Green books et Don Shirley) »

  1. Je vais visionner les vidéos. Je suis d’accord avec ce que tu dis, j’ai beaucoup aimé cette histoire. Au début on se demande comment Don Shirley peut supporter plus d’une heure ce type mal dégrossi, qui se baffre en permanence .. et puis les subtilités apparaissent et comme il est dit à un moment du film « la vie, c’est compliqué .. ». Quand on voit où on en était dans les années 60 (dont je me souviens, je commençais à m’intéresser à l’actualité) ce n’est pas étonnant que les problèmes racistes soient encore si présents aux Etats-Unis.

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    1. Ce film montre effectivement bien ce qu’était la ségrégation et les gens en général trouvent ça injuste (mes élèves aussi, du fond de leur campagne sont toujours indignés) et ce film montre bien la dualité de chacun.

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  2. Il a l’air très chouette ce film ! Je vais rarement au cinéma mais celui-ci me tente beaucoup. Je n’avais jamais entendu parler des Green Books.. .

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    1. j’en avais vaguement entendu parler mais je n’avais pas vraiment pris conscience de la difficulté de voyager quand on était noirs aux Etats-Unis. Le film est vraiment bien!

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  3. J’ai aimé ce film, tu le sais, malgré ses petits bémols.
    Et je suis ravie d’avoir découvert Mahershala Ali (magnifique !) – que j’ai vu hier dans Les figures de l’ombre (dans un petit rôle ; l’as-tu vu?)

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