Eleanor Oliphant a une vie bien rangée et bien réglée. Elle est extrêmement soucieuse de choisir les mots justes, s’appliquant à toujours s’exprimer le plus correctement possible et de respecter les bonnes manières. Mais Eleanor a beaucoup de mal avec les codes sociaux. Son intelligence et sa culture font qu’elle est un peu comme sortie d’une autre époque et qu’elle ne comprend pas les gens qui l’entourent, elle ne comprend pas les manières actuelles et passe à côté du second degré et des non-dits. Et pourtant, Eleanor a 30 ans et travaille dans une grande ville… Elle est à part, ne se gênant pas pour remettre les gens à leur place sans penser à mal et à être parfois trop franche. Pour ceux qui connaissent la série « The big bang theory », elle m’a fait pensé à Sheldon tout au long de ma lecture.)

Sa vie réglée comme du papier à musique depuis toujours (appartement, travail, vodka le weekend pour faire passer le temps plus vite) va être bousculée par deux événements à peu près au même moment. Lors d’une inhabituelle sortie dans un bar, elle croise le regard d’un musicien sur scène et est persuadée que c’est l’homme de sa vie et décide donc de se transformer pour aider un peu le destin, ce qui va la faire essayer de coller aux codes de féminité auxquels elle ne s’était jamais intéressée jusqu’ici (ce qui entraîne des passages vraiment drôles!)

L’autre événement se produit lorsqu’en sortant du travail avec son collègue informaticien, Raymond, elle est croise un vieil homme qui fait un malaise devant eux dans la rue et le fait d’appeler les secours va la lier à Raymond et à la victime. Pour la première fois, elle est confronté à l’empathie, aux relations humaines et sociales et elle s’aperçoit que ça lui est très agréable.

Il faut savoir aussi qu’Eleanor revient de loin. On sait certaines choses dès le début mais beaucoup d’informations sur son passé sont distillées petit à petit, l’air de rien au fil de son évolution. Elle a une importante brûlure au visage qui date de son enfance et elle a été placée en familles d’accueil mais reste en contact avec celle qu’elle appelle « mummy » en anglais (c’est à dire, le nom vraiment enfantin pour maman). Il est clair dès le début qu’il y a quelque chose dans son passé qui n’est pas dit et les transformations dans la vie d’Eleanor, que ce soit dans son fonctionnement social ou dans sa personnalité et son rapport aux autres vont lui permettre d’y voir plus clair.

Eleanor répète souvent qu’elle va très bien mais c’est un peu de l’auto persuasion mais elle finira par aller mieux!

J’ai eu un coup de coeur pour ce roman qui est à la fois drôle et sérieux : la différence, la solitude et les relations humaines dans notre société sont très importants mais ces sujets sont traités aussi avec des touches de légèreté quand il s’agit de mettre en lumière certains aspects de notre société actuelle sous le regard très candide d’Eleanor.

Il y a aussi tout une thématique autour des traumatismes de l’enfance et c’est vraiment réussi!

Je vous recommande vraiment ce roman qui n’est pas un « feel-good » mais qui très intelligemment fait qu’en le refermant on se sent bien et on a envie d’être gentil avec les gens que nous croisons!

 chez Antigone

catégorie animal (= un animal fantastique du monde de J. R. R. Tolkien)

19 commentaires sur « Eleanor Oliphant va très bien (Eleanor Oliphant is Completely Fine) : Gail Honeyman »

  1. Une de mes meilleures lectures des derniers mois ! Elle est attachante Eleanor et on frémit de plus en plus en entrant dans son histoire.

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