Résumé de l’éditeur : « Janvier 2010. Mont-de-Marsan. Alain Bujak se dirige vers le Camp du rond, « chez les manouches ». Il y a rendez-vous avec Marie, la doyenne. Juste après la Seconde Guerre mondiale, ils se sont installés là, Marie avec ses parents, ses frères et sœurs, dans les baraques en bois laissées vacantes par les prisonniers allemands qui venaient de partir. Le Camp du rond est situé en bout de piste d’une base militaire aérienne. C’est une Zone A. Personne ne devrait y vivre compte tenu du bruit et des rejets de kérosène, dangereux pour la santé. L’ancienne équipe municipale a revendu le terrain à l’armée pour un euro symbolique. La nouvelle mairie décide de reloger les familles. Mais comment respecter leurs choix et leur identité, tout en respectant les normes et les lois ? L’isolement dû au racisme est bien plus violent que la misère…

Dans les Landes, le plus vieux camp de gitans de France doit être démantelé pour laisser place à une base militaire. A faire disparaître cet espace qui porte la mémoire de la communauté, c’est la communauté elle-même qu’on renverse et une identité qu’on gomme. Comment ceux qui ont toujours vécu en extérieur, et en dehors des villes pourraient supporter de vivre dans des logements ordinaires ? Est-il possible de trouver racine ailleurs, lorsqu’on est d’abord déracinés ? »

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Cet album est un récit et pour ne pas dénaturer les faits, j’ai préféré recopier les informations trouvées sur le site de Futuropolis. J’ai emprunté cet album par hasard pour le mois italien parce que le dessinateur est Italien et je suis vraiment ravie de cette découverte. Je ne suis pas passée loin du coup de coeur et je peux commencer par vous recommander cette BD!

Tout d’abord, c’est un récit et un album qui prend le temps d’apprendre à connaître ces « manouches ». L’auteur, ne se précipite pas, il les observe, les écoute et leur donne la parole et on a vraiment l’impression d’être chez eux et avec eux et c’est vraiment très enrichissant. On laisse passer les mois et on voit l’évolution d’un projet autour de cette communauté, la manière dont ils le vivent, l’acceptent plus ou moins bien, leur installation et leurs réactions.

J’ai aimé l’atmosphère qui en résulte tant dans le texte que dans les dessins au crayonné aux couleurs douces. C’est vraiment un album subtil et riche. L’album a aussi cette originalité d’être accompagné de clichés, des photos prises par Alain Bujak lors de ses visites du camps et plus tard aux nouveaux logements. Ces photos accentuent vraiment l’impression « d’y être ».

C’est vraiment un très beau moment humain que les auteurs nous font vivre.

Et une fois n’est pas coutume, je peux signaler que c’est une lecture qui vous est aussi recommandée par L’Homme!

Un aperçu avec quelques planches ici.

  chez Stephie

Chez Martine

27 commentaires sur « Kérosène : Alain Bujak et Piero Macola »

  1. Oh oui cela semble etre toute une BD d’utilite publique didonc….en tout cas les dessins sont beaux…et l’histoire tout en delicatesse pour apprendre

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