Novembre thématique : Québec en Novembre et le Mois Celte!

Au mois de novembre, sur le blog, à part pour deux lectures, je vais suivre les rendez-vous


chez Karine:) et Yueyin et le

chez Cryssilda.

Voici mon programme pour les lectures québécoises :

Le 4 novembre : « Le libraire » de Gérard Bessette et « Les filles bleues de l’été » de Mikella Nicol (EC avec Sylire) (les deux en audio pour un rendez-vous « audio »)

Le 6 novembre : « Les nombrils T1 » de Delaf et Dubuc (LC avec Maelly et Adely) et « Paul à la campagne » de Michel Rabagliati (2 BD pour un rendez-vous BD)

Le 10 novembre : « Bondrée » de Andrée A Michaud (en audio) LC avec Sylire et Valentyne et BlueGrey (Pour un rendez-vous « polar »)

Le 14 novembre : « Wenjack » de Joseph Boyden et « Jeu blanc » de Richard Wagamese (coup de coeur) (Pour un rendez-vous « Canadien non Québécois »)

Le 16 novembre : « Nikolski » de Nicolas Dickner (en audio) LC avec Sylire et Isabelle (Pour un rendez-vous autour de l’auteur) et « La petite patrie » de Julie Rocheleau et Gregoire Normand (BD)

Le 22 novembre : « La Petite Poule d’Eau » de Gabrielle Roy (en audio) LC avec Sylire.

Le 24 novembre : « Une berceuse en chiffons -La vie tissée de Louise Bourgeois » : Amy Novesky et Isabelle Arsenault (Album coup de cœur) (Pour un rendez-vous « jeunesse »)

Le 26 novembre : « L’orangeraie » de Larry Tremblay (un coup de coeur)

Voici mon programme pour les lectures celtes :

Le 12 novembre : « Quand tu es parti » de Maggie O’Farrel (Irlande du Nord et Ecosse)

Le 30 novembre : « Trois étoiles et un meurtre » de Peter May (Ecosse)

*

Je ferai aussi une recette le 8 novembre mais à l’heure qu’il est je n’ai pas encore décidé ce que ça sera ni si elle sera québécoise ou celte (Je sais, je sais, ça va être juste 😉

*

Et vous? Vous lirez Québécois et/ou Celte en novembre?

Les grands espaces : Catherine Meurisse

Dans cet album, Catherine Meurisse raconte son enfance à la campagne. Ses parents, cultivés et passionnés de nature rénovent une vieille ferme et pour Catherine et sa soeur, c’est un véritable terrain de jeux.

Elles rêvent de trouver des trésors, des antiquités déterrées sous les pierres de leur maison en rénovation et se créent un musée à la Pierre Loti (mais avec quelques crottes desséchées car elles n’ont pas beaucoup d’antiquités 😉

Mais il y a aussi la littérature et les grands auteurs y sont très présents et liés à la nature.

La nature est quant à elle le centre de l’album : une nature abîmée par l’homme, reconstruite par les parents de Catherine Meurisse qui sont des magiciens qui bouturent toutes les plantes qu’ils aiment et qui redessinent leurs grands espaces. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur les saisons, sur les plantes et sur la culture… pas littéraire cette fois.

J’ai lu cette BD en parallèle de ma lecture de « Dans la forêt » et j’ai trouvé qu’il y avait des liens intéressant entre les deux lectures (en retirant les aspects dramatiques du roman, bien sûr) quant à la connaissance de notre environnement naturel. Et à l’époque où je lisais cette BD j’ai aussi vu un documentaire sur la permaculture (ce n’était pas celui que j’ai mis en lien mais cette vidéo est assez courte) ce qui se complétait bien.

Cet album est surtout un joli moment de poésie et un voyage dans une enfance baignée dans la création et c’est très agréable! Et il ne faut pas oublier qu’il y a aussi beaucoup d’humour enfantin sur tous ces aspects plus culturels et sociétaux.

Par exemple, j’ai beaucoup aimé ce passage où la mère de Catherine Meurisse démontre que Zola racontait n’importe quoi du point de vue de la nature :

Et voici un article de France Inter très intéressant !

  chez Noukette

Tombé dans l’oreille d’un sourd : Grégory Mahieux et Audrey Levitre

 

Grégory et Nadège, deux enseignants, deviennent parents de jumeaux. Les garçons naissent prématurés et malheureusement, ils apprennent assez vite Charles est atteint d’une maladie génétique rare qui va entraîner un régime alimentaire très contraignant. On leur signale aussi qu’il est possible que Tristan ait des problèmes d’audition mais les premiers tests ne sont pas concluants et les parents eux-mêmes ne remarquent pas de différences entre les deux bébés du point de vue de la surdité et pourtant quand les tests sont refaits, c’est une surdité profonde qui leur est annoncée.

Commence alors pour ce couple, cette famille, une difficile lutte pour permettre à Tristan de vivre au mieux dans la famille et dans la société : langue des signes et appareillage, orthophoniste, école spécialisée avec intégration en école ordinaire, bataille avec les administrations de l’education nationale pour avoir des emplois du temps qui permettent aux parents de s’occuper au mieux de leurs enfants à besoins particuliers.

C’est un portrait très réaliste de cette situation car c’est l’histoire personnelle de Grégory Mahieux et c’est vraiment instructif.

Je n’ai pas été particulièrement touchée par les dessins qui semblent être mis en retrait, assez figés, peut-être pour centrer l’ensemble sur le fond?

En lisant cette BD, j’ai forcément pensé à « Ce n’est pas toi que j’attendais » et « Les petites victoires » deux autres BD qui montrent des parents qui vivent avec la différence de leur enfant.

  chez Noukette

Un été d’enfer! : Vera Brosgol

Vera a presque 10 ans et elle vit aux Etas-Unis mais elle n’a pas la même vie que les filles de son école avec qui elle voudrait être amie. Tout d’abord, elle vit avec sa mère et son frère dans un petit appartement, sans son père puisque ses parents ont divorcé et qu’elle ne voit plus son père… Mais surtout elle est arrivée de Russie il y a peu et son mode de vie est complètement différent et elle ne comprend pas forcément tous les codes de la société américaine dans laquelle elle vit.

Elle traverse des moments assez humiliants pour une petite fille quand elle fait tous les efforts possibles pour s’intégrer auprès de ses camarades de classe plus riches et tellement américaines. Elle se sent vraiment différente et seule. Les seuls moments où elle se sent à sa place sont à l’église orthodoxe auprès d’autres Russes et quand une fille lui parle d’un camps de vacances réservé à la communauté russe, Vera se raccroche à l’idée de passer un été avec des gens à qui elle pourra s’identifier et auprès de qui elle pourra être elle-même.

Malheureusement, quand elle arrive dans le camps dans la forêt, elle se retrouve avec des jeunes plus âgés qu’elle (à presque 10 ans elle est en effet à la frontière entre les enfants et les ados) et les jeunes filles de 14 ans qui partagent sa tente sont loin d’être sympathiques.

Très vite elle découvre toutes sortes d’aspects du camps qui lui donne envie de fuir mais elle est obligée de rester et se retrouve confrontée à la nature humaine des autres jeunes mais aussi à la nature pas toujours accueillante. Les petites humiliations et les conflits adolescents vont se multiplier en plus des inquiétudes liées à la vie en communauté dans la nature (les toilettes à elles seules donnent envie de partir à toutes jambes 😉 )

C’est un joli album sur l’enfance et sur la différence et sous couvert d’humour et de petites aventures, il y a aussi un vrai sujet sur la jeunesse et le fait de grandir.

Bon, ça ne donne pas forcement envie d’envoyer ses enfants dans un camps de vacances en foret! 😉

Les dessins sont agréables, ronds au trait épais avec un fond vert.

A la fin, l’auteur dans une note dit quelque chose de très intéressant :

avec Lasardine : allons voir son avis !

Et puis Colette : Sophie Henrionnet et Mathou

L’histoire est celle d’Anouk, une trentenaire qui vit à Paris, qui s’ennuie dans son travail dans une bibliothèque et qui rêve de travailler dans une librairie. Un jour, elle apprend la nouvelle très soudaine de la mort de sa soeur. Elles s’étaient perdues de vue depuis plusieurs années et quand Anouk part en province pur l’inhumation et pour régler les affaires de sa soeur, elle apprend qu’elle a été nommée tutrice de Colette, la fille de Zoé, âgée de 7 ans.

C’est évidemment un grand bouleversement pour Anouk qui jusqu’ici vivait une vie plutôt simple et sans contrainte. Elle doit prendre toutes sortes de décisions qui vont changer sa vie : la vente ou pas de la boutique de sa soeur? Prendre Colette en charge ou pas? Rester en province ou repartie à Paris? Seule ou avec la fillette? Et quand une proposition du travail de ses rêves s’offre à elle, les questions sont encore plus difficiles…

Il y a donc la vie d’Anouk… Et puis Colette… cette petite fille attachante qui a perdu sa maman et qui ne sait plus où elle en est et qui va apprendre à sa tante à devenir une maman de remplacement. Elles vont s’apprivoiser et s’adopter.

C’est une jolie histoire sur le fond mais je regrette que tout aille trop vite, que le deuil soit un peu trop passé sous silence et que certaines choses un peu téléphonées arrivent trop facilement, mais il faut sans doute voir cette histoire comme un conte dans le quotidien.

Je ne suis pas particulièrement emballée par les dessins que je trouve trop enfantins et manquant de nuances (alors que j’aime beaucoup Mathou dans ses illustrations. Je trouve qu’elle est meilleure dans des formats courts.

Des planches chez l’éditeur

BD repérée chez Stephie

Les Passeurs de livres de Daraya -Une bibliothèque secrète en Syrie : Delphine Minoui

Je ne suis pas une grande fan de documentaires et témoignages alors si j’ai un coup de coeur pour ce genre de livre c’est que vraiment j’ai été très touchée!

Pour ne pas dénaturer le fond de ce livre je vous recopie le résumé de l’éditeur :

« De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d’explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d’exhumer des milliers d’ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans une bibliothèque clandestine, calfeutrée dans un sous-sol de la ville.

Leur résistance par les livres est une allégorie : celle du refus absolu de toute forme de domination politique ou religieuse. Elle incarne cette troisième voix, entre Damas et Daech, née des manifestations pacifiques du début du soulèvement anti-Assad de 2011, que la guerre menace aujourd’hui d’étouffer. Ce récit, fruit d’une correspondance menée par Skype entre une journaliste française et ces activistes insoumis, est un hymne à la liberté individuelle, à la tolérance et au pouvoir de la littérature.

Delphine Minoui est grande reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient. Prix Albert Londres 2006 pour ses reportages en Iran et en Irak, elle sillonne le monde arabo-musulman depuis 20 ans. Après Téhéran, Beyrouth et Le Caire, elle vit aujourd’hui à Istanbul, où elle continue à suivre de près l’actualité syrienne. »

*

Ce texte est vraiment passionnant, bouleversant et émouvant. Je l’ai déjà prêté plusieurs fois et offert une fois et ce n’est sans doute pas la dernière fois!

Dans ce livre on apprend énormément de choses sur ce qui s’est passé en Syrie et à Daraya plus précisément (et même moi qui m’étais intéressée à la situation à l’époque où j’ai couru le marathon de Paris pour récolter des dons pour l’UNICEF et les enfants en Syrie, je ne savais pas tout ça). On s’interroge sur les positions des différents grands pouvoirs impliqués et on est complètement effaré par ce que subit le peuple pris au piège, pris en otage de ces combats terriblement destructeurs.

Et puis, il y a les livres… Il y a ces hommes, jeunes hommes privés de leurs études, privés de leurs espoirs, qui ne supportent pas de voir ces livres perdus et qui les sauvent, comme on sauverait des enfants et qui créent cette bibliothèque secrète, ce lieu de savoir et de paix sous les bombes qui détruisent tout, ce lieu d’ouverture d’esprit quand les corps sont enfermés, ce lieu de nourritures intellectuelles en pleine famine créée par les blocus…

L’amour des livres, le besoin de savoirs et la passion de l’esprit quand tout le reste semble perdu et voué à la destruction pourrait paraître dérisoire mais finalement, il devient essentiel et c’est d’une beauté émouvante.

Vous qui lisez des blogs de lecture, vous qui devez être des amoureux des livres, je n’ai qu’une chose à vous dire : lisez ce livre!

Repéré chez Amandine qui m’avait donné envie!

« Documentaire 2018 »

J’inscris ce texte au Défi Livres de Argali  

catégorie métier

A crier dans les ruines : Alexandra Koszelyk

L’histoire est celle de Léna et Ivan, deux jeunes Ukrainiens qui vivent à Pripyat, à deux pas de Tchernobyl. Ils se connaissent depuis qu’ils sont enfants et s’aiment avec l’innocence de la jeunesse. Leurs chemins vont se séparer avec la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986 quand Léna et sa famille vont partir en France du jour au lendemain.
Léna va vivre en Normandie avec ses parents et sa grand-mère et va devoir se recréer une identité car ses parents ont préféré effacer l’Ukraine de leurs vies allant jusqu’à dire à la jeune fille de 13 ans qu’Ivan était mort. Elle va se construire auprès des livres et des mythes d’autres cultures tout en ayant toujours au fond d’elle ce regret, ce manque de son passé. De son côté, Ivan, qui n’est pas mort, écrit des lettres à Léna, une par an, mais ne sachant pas où elle est, il ne les envoie pas. Dans ce qu’il écrit, il y a du désespoir de se sentir abandonné par celle qu’il aime en plus de subir la nouvelle vie en Ukraine post Tchernobyl.
Dès le début du roman, on sait que Léna, une fois adulte, va retourner en Ukraine, à Pripyat plus précisément. Le présent et le passé vont se rejoindre.
Les phrases sont très courtes et les chapitres sont très brefs, je n’ai pas adhéré au style, ce qui m’a empêché de m’imprégner et de plonger dans l’histoire et sans doute de m’attacher à Léna qui est au centre de ce roman. Curieusement, je me suis plus attachée à Ivan qui pourtant est beaucoup moins présent dans le roman. Je l’ai trouvé touchant jusqu’à la fin. J’ai d’ailleurs préféré la fin, les derniers chapitres en Ukraine, sans doute parce que Ivan prend le devant de la scène. Il faut dire que j’ai aussi eu du mal à croire à la nouvelle vie de la famille de Léna alors que la vie de Ivan en Ukraine me semblait plus réaliste.
Alexandra Koszelyk est érudite et elle a sans doute eu envie de nous dire beaucoup de choses dans son premier roman et on apprend en effet beaucoup de choses sur Tchernobyl mais aussi sur la culture antique et sur diverses mythes et légendes mais cela m’a personnellement un peu perdue, il y en avait trop pour moi, notamment tous les parallèles avec la culture de la Grèce Antique.
Ce roman, je l’ai lu parce que je connais l’auteur par blogs interposés depuis des années, même si on ne s’est jamais rencontrées et c’est quelqu’un que j’apprécie. Le succès fulgurant du roman auprès des blogueurs et des libraires me faisait un peu peur et à juste titre car vous le constatez, mon avis est nettement moins enthousiaste que d’autres. Mais cela n’empêche que je suis vraiment très heureuse pour Alexandra que son premier roman ait un tel succès et je lui souhaite d’ailleurs d’en avoir longtemps. C’est un roman qui a su trouver son public et qui se lit vite et facilement. Je pense qu’il pourrait d’ailleurs beaucoup plaire aux adolescents qui seront peut-être plus sensibles au personnage de Léna que moi. Pour ma part, je suis un peu passé à côté, à mon grand regret.

par Ma Best

Te souviendras-tu de demain ? : Zygmunt Miloszewski

Ludwik et Grazyna sont un couple de personnes âgées qui vivent en Pologne. Ils fêtent les 50 ans du début de leur relation. Le début du roman nous montre donc un couple autour de 80 ans avec leur complicité et leusr ressentiments après toutes ces années passées ensemble. Grazyna semble regretter de ne pas avoir vécu plus d’aventures tandis que Ludwik se satisfait de leur années de vie tranquille.

Et puis, le lendemain de leur anniversaire, ils se réveillent ensemble mais ils ont retrouvé leurs corps de jeunesse tout en ayant gardé tous leurs souvenirs de 50 ans de vie commune. Ils sont toujours en Pologne, dans le passé, mais le pays qu’ils ont rejoint a changé et leurs vies dans ce nouveau présent ne sont pas exactement les mêmes que quand ils ont vécu la première fois.

Ils vont devoir deviner ce qui se passe et comprendre de nouveaux codes. Certains aspects du passé ont bien eu lieu (la 2e guerre mondiale par exemple) mais la Pologne ne fait pas partie du bloc communiste, au contraire, elle entre dans une union avec la France.  Les opinions de la population s’opposent entre ceux qui veulent cette union et ceux qui y voient une colonisation.

Les circonstances de la vie de Ludwik et Grazyna font qu’ils ne sont pas ensemble dans leur nouvelle vie et découvrent même qu’ils ne sont pas forcément très compatibles… Ils ont même du mal à comprendre et accepter leurs personnalités de cette nouvelle époque et leurs choix de vie. C’est d’ailleurs l’occasion de vivre une autre vie…  Et pourtant, on n’efface pas 50 ans de vie commune comme ça.

Je me suis entièrement laissée emporter par cette aventure à la « Retour vers le futur » (et pour la petite anecdote, le hasard a voulu que j’ai revu ce film au moment de ma lecture!) avec des questions politiques sur la situation de la Pologne, passée et présente (ou future?) et sociales. Par exemple, Grazyna est une femme de 80 ans qui arrive dans les années 60 et qui essaie d’insuffler des idées plus progressistes et féministes aux jeunes femmes qu’elle fréquente. Et pendant qu’on parle des petites touches rapportées du futur, Ludwik essaie de vendre à un éditeur un « Da Vinci Code » et « Harry Potter » à la polonaise pour devenir riche mais les idées ne suffisent pas, ses talents d’écrivain n’étant pas à la hauteur…

Je n’ai pas été gênée de ne pas connaitre Varsovie mais je pense que ce roman aura encore plus de saveur pour ceux qui connaissent la ville car ils verront tout de suite ce qui a changé et qui ne correspond pas à la réalité du 21e siècle. J’ai vraiment apprécié ma lecture mais je dois avouer avoir été un peu déçue par la fin. J’ai eu l’impression qu’après avoir monté tout un monde parallèle très réussi l’auteur avait un peu de mal à trouver une fin à la hauteur. La fin est assez réaliste en rapport avec l’histoire mais elle est tombée un peu à plat pour moi mais pas au point de me gâcher le plaisir de lecture que j’ai eu avant.

Merci à   et Fleuve Editions

Né d’aucune femme : Franck Bouysse (lu par Simon Duprez et Cachou Kirsch)

La première chose que je voudrai dire c’est que j’ai vu ce roman classé en catégorie « polar » plusieurs fois, notamment dans des prix, comme le prix des lectrices de Elle qu’il a gagné dans cette catégorie et je ne suis pas du tout d’accord avec ce choix. C’est un roman sombre, noir, parfois dur mais ce n’est pas un polar…

Je n’ai pas envie d’en dire trop car si j’avais entendu de bons échos de ce roman, je n’avais rien lu dessus, donc je l’ai commencé l’esprit très ouvert et j’ai envie de vous laisser le découvrir comme moi.

Je vais juste vous dire qu’un prêtre va découvrir le journal d’une femme dans un asile et y lire son témoignage sur une vie de malheurs. C’était une jeune fille qui aura été abandonnée et brisée, utilisée et qui a haï et aimé et qui a tout perdu… Il est question de famille , de filiation, de maternité. Il y a de la cruauté terrible et de l’amour qui ne se dit pas. Il y a du désespoir, des regrets et de l’espoir.

C’est un roman dur mais c’est avant tout un très beau roman, avec des personnages vraiment bien écrits. J’ai vraiment aimé cette histoire qui se passe un peu hors du temps, il est difficile de le situer, il a un côté intemporel : ça pourrait être au moyen âge, ça pourrait être dans les années 50, ça pourrait être aujourd’hui tant les thèmes traités et les personnages décrits sont quasiment universels.

J’ai aussi beaucoup aimé le style et la place que prend la nature dans le récit et la grande humanité que l’on découvre dans des situations assez inhumaines.

La version audio est excellente! L’alternance des deux voix est très adaptée au roman et les lecteurs savent rendre toute la poésie du texte.

 2020

Chez Sylire

Merci à

Catégorie « polar » 2019

Manifesto : Léonor de Récondo (Lu par l’autrice et Jacques Chaussepied)

J’ai entendu parlé de ce roman lors de ma rencontre avec l’autrice quand elle nous a dit qu’elle venait juste d’enregistrer sa partie de Manifesto pour Audiolib alors j’attendais avec impatience la sortie du livre audio car j’avais beaucoup aimé sa lecture de Amours.

C’est un roman en partie autobiographique et en partie imaginaire puisque Léonor de Récondo raconte la dernière nuit de son père qu’elle a passée avec lui et sa mère à l’hôpital et qu’elle croise avec des conversations imaginaires entre son père Félix et « Ernesto » Hemingway.

Les passages très personnels sur les derniers instants avec son père sont très touchants par leur réalisme et par l’émotion que l’on peut imaginer vivre soi-même et ils sont aussi l’occasion de se remémorer son père, l’artiste, l’homme curieux et intéressé par toutes sortes de choses. Les passages de conversations entre les deux hommes âgés sont l’occasion d’avoir un regard plus large sur la vie de Félix, comme son enfance, l’exil d’Espagne, la guerre et l’art, en faisant des parallèles entre les souvenirs de Félix et ceux d’Ernesto.

J’ai beaucoup aimé ce roman que j’ai trouvé plein de vie avec les personnages d’Ernesto et Félix qui sont des hommes qui ont remplis leurs vies d’expériences et de sensations, artistiques et humaines et c’est aussi un texte plein de douceur et d’émotions filiales avec le regard que pose Léonor, la fille adulte, sur ce père mourant mais aussi le regard de Léonor, petite fille, sur son père dans ses souvenirs.

Je ne sais pas si c’est parce que mes propres parents ont l’âge du père de l’autrice que cela m’a particulièrement touchée mais je pense que cela peut toucher tout le monde. J’ai trouvé que l’idée de mêler la « vraie vie » et ces conversations imaginaires était très originale et apportait vraiment une dimension littéraire et que cette partie appartenant à la fiction permettait aussi d’apporter une vision presque historique à la vie de son père.

Au niveau de la version audio, c’est Léonor de Récondo qui lit les parties qui se passent à l’hôpital et Jacques Chaussepied qui lit les parties de Ernesto et Félix et c’est vraiment bien, cela apporte un rythme très musical à cette audiolecture.

Pour en savoir plus sur ce que Léonor de Récondo dit elle-même de ce roman, vous pouvez aller lire la partie « Manifesto » dans ce billet!

Chez Sylire

avec Sylire : Allons voir son avis!

Merci à