Profession du père (d’après le roman de Sorj Chalandon) : Sébastien Gnaedig

En bonne fan de Sorj Chalandon, je ne pouvais que m’intéresser à cette adaptation du roman éponyme de l’auteur pour lequel j’avais eu un coup de coeur. Et c’est une bonne adaptation, très fidèle au récit de cette famille dysfonctionnelle avec ce père mythomane et manipulateur et surtout maltraitant envers un enfant qui est crédule et aveuglé par son père qu’il admire.

Pour l’histoire, je vous envoie vers mon billet sur le roman :

Le dessin sobre et rond en noir et blanc, aux décors épurés rendent vraiment bien l’époque, les situations glaçantes que vit le fils auprès de ce père terrible. Il y a beaucoup de pudeur et de retenue dans la description des violences physiques tout en laissant transparaître les violences psychologiques.

C’est une adaptation très réussie.

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Une joie féroce : Sorj Chalandon

L’histoire est celle de Jeanne, une femme qui approche de la quarantaine, une femme assez discrète qui vit avec Matt, un homme froid et distant. Ils ont une vie assez banale même s’ils ont aussi du mal à se relever de la mort de leur enfant. Et puis, Jeanne apprend qu’elle a un cancer du sein et elle va devoir changer, s’élever et le cancer sera le point de départ. D’abord un choc qui l’anéantit, elle doit en plus subir l’éloignement égoïste de son mari.

Pendant cette période de soins, Jeanne va faire la connaissance de Brigitte une autre malade qui est pleine de vie et de vitalité. Elle va la bousculer, la pousser dans ses retranchements, la soutenir, lui donner la force de se relever. Grâce à elle, Jeanne décide de se battre. J’ai été touchée par ces passages sur l’évolution du personnage qui grandit en passant par toutes sortes de sentiments.

Avec Brigitte, il y a sa compagne Assia et une autre malade, la jeune Mélody. Les quatre femmes vivent alors ensemble et le combat contre la maladie et leur rapport perturbé à la maternité vont les rapprocher. Et c’est alors que leur histoire va basculer dans un autre combat et le roman va changer de ton et d’atmosphère.

En effet, elles vont devenir une bande de criminelles et vont risquer gros pour une bonne cause, en tout cas une cause qui a du sens pour elles, une cause qui parle à leur « sororité », à leur maternité… Le roman devient alors plus un roman noir de gangsters improvisés. Et même si le ton est moins subtil et la situation assez irréaliste, on veut savoir comment cela va tourner.

Et puis, la fin nous montre que les transformations des unes et des autres auront un impact sur le long terme. Jeanne ne sera plus jamais la même, elle est plus forte et cela grâce à toutes ces rencontres, tous ses drames qui, au lieu de l’écraser, l’ont faite grandir.

Si vous suivez ce blog depuis un moment, vous n’êtes pas sans savoir que je suis une « sorjette », c’est à dire une grande fan de Sorj Chalandon! J’ai tout lu de lui et je l’ai rencontré plusieurs fois et depuis quelques années je lis ses romans dès leur sortie sans même lire le résumé ou un article de blog ou de presse 😉

Si j’ai bien aimé ce roman que je qualifierai de bon roman, avec juste ce qu’il faut d’émotions (j’ai été touché par de nombreux aspects) et de rythme, je dois avouer -malgré mon admiration pour l’auteur- que ce n’est pas un très bon Sorj Chalandon. L’histoire m’a plu mais il m’a manqué le style de Sorj Chalandon que je trouve d’habitude si fin et fort.

Je conclurai en disant que ce roman vaut le coup d’être lu mais qu’il ne faut pas en attendre autant que dans les autres romans de l’auteur car il aurait pu / dû être bien meilleur mais il reste cependant bien meilleur que d’autres romans alors lisez-le sans à priori 😉

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