Les grands espaces : Catherine Meurisse

Dans cet album, Catherine Meurisse raconte son enfance à la campagne. Ses parents, cultivés et passionnés de nature rénovent une vieille ferme et pour Catherine et sa soeur, c’est un véritable terrain de jeux.

Elles rêvent de trouver des trésors, des antiquités déterrées sous les pierres de leur maison en rénovation et se créent un musée à la Pierre Loti (mais avec quelques crottes desséchées car elles n’ont pas beaucoup d’antiquités 😉

Mais il y a aussi la littérature et les grands auteurs y sont très présents et liés à la nature.

La nature est quant à elle le centre de l’album : une nature abîmée par l’homme, reconstruite par les parents de Catherine Meurisse qui sont des magiciens qui bouturent toutes les plantes qu’ils aiment et qui redessinent leurs grands espaces. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur les saisons, sur les plantes et sur la culture… pas littéraire cette fois.

J’ai lu cette BD en parallèle de ma lecture de « Dans la forêt » et j’ai trouvé qu’il y avait des liens intéressant entre les deux lectures (en retirant les aspects dramatiques du roman, bien sûr) quant à la connaissance de notre environnement naturel. Et à l’époque où je lisais cette BD j’ai aussi vu un documentaire sur la permaculture (ce n’était pas celui que j’ai mis en lien mais cette vidéo est assez courte) ce qui se complétait bien.

Cet album est surtout un joli moment de poésie et un voyage dans une enfance baignée dans la création et c’est très agréable! Et il ne faut pas oublier qu’il y a aussi beaucoup d’humour enfantin sur tous ces aspects plus culturels et sociétaux.

Par exemple, j’ai beaucoup aimé ce passage où la mère de Catherine Meurisse démontre que Zola racontait n’importe quoi du point de vue de la nature :

Et voici un article de France Inter très intéressant !

  chez Noukette

Tombé dans l’oreille d’un sourd : Grégory Mahieux et Audrey Levitre

 

Grégory et Nadège, deux enseignants, deviennent parents de jumeaux. Les garçons naissent prématurés et malheureusement, ils apprennent assez vite Charles est atteint d’une maladie génétique rare qui va entraîner un régime alimentaire très contraignant. On leur signale aussi qu’il est possible que Tristan ait des problèmes d’audition mais les premiers tests ne sont pas concluants et les parents eux-mêmes ne remarquent pas de différences entre les deux bébés du point de vue de la surdité et pourtant quand les tests sont refaits, c’est une surdité profonde qui leur est annoncée.

Commence alors pour ce couple, cette famille, une difficile lutte pour permettre à Tristan de vivre au mieux dans la famille et dans la société : langue des signes et appareillage, orthophoniste, école spécialisée avec intégration en école ordinaire, bataille avec les administrations de l’education nationale pour avoir des emplois du temps qui permettent aux parents de s’occuper au mieux de leurs enfants à besoins particuliers.

C’est un portrait très réaliste de cette situation car c’est l’histoire personnelle de Grégory Mahieux et c’est vraiment instructif.

Je n’ai pas été particulièrement touchée par les dessins qui semblent être mis en retrait, assez figés, peut-être pour centrer l’ensemble sur le fond?

En lisant cette BD, j’ai forcément pensé à « Ce n’est pas toi que j’attendais » et « Les petites victoires » deux autres BD qui montrent des parents qui vivent avec la différence de leur enfant.

  chez Noukette