J’avais peur de lire ce roman, pour plusieurs raisons : d’abord parce que c’est un pavé de 760 pages, ensuite parce que tous ceux que je connais qui l’ont lu l’ont aimé donc j’avais peur d’être le mouton noir et puis le sujet me semblait très risqué, l’association de la condition des Noirs aux Etats-Unis avec les Juifs pendant la seconde guerre mondiale paraissait lourde et osée…

Et pourtant, j’ai eu un coup de coeur et j’ai profité de mes vacances pour dévorer ce roman en moins de 10 jours! Et même si c’est un roman qui au point de vue historique est d’une grande richesse, c’est surtout un vrai roman au souffle romanesque vraiment fluide et c’est un roman passionnant à tous points de vue!

Bon, maintenant, je me retrouve à essayer de vous raconter pourquoi ce roman a été un coup de coeur et là ça devient plus compliqué…

On va suivre Lamont Williams, un homme noir qui vient de sortir de prison où il avait été envoyé de façon injuste et qui à sa sortie doit faire ses preuves pendant 6 mois dans un emploi de réinsertion d’homme de ménage dans une clinique s’il veut espérer revoir sa petite fille. Là-bas, il va rencontrer un vieil homme malade avec qui il va lier une relation et qui va lui raconter sa vie et plus particulièrement son expérience à Auschwitz.

Nous suivons aussi deux universitaires dont les pères étaient aussi amis quand ils se sont connus pendant la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. ces avocats, un juif blanc et un Noir, ont travaillé avec Thurgood Marshall au moment de la déségrégation des écoles. Les fils sont professeurs d’histoire à l’université. Adam Zignelik est en pleine tourmente personnelle, car il vient de rompre avec sa compagne, et professionnelle, car il n’a pas de projet de recherche et va perdre son poste à Columbia. Le père de son ami lui suggère de faire des recherches sur les soldats Afro-Américains qui auraient participé à la liberation des camps de concentration.

Il va se lancer dans des recherches et découvre Henry Border, un psychologue américain, qui a interviewé des survivants de l’holocauste dès 1946 et cela va lui ouvrir tout un nouveau champs de recherches.

Au fil des ces allers-retours entre les différentes histoires, on va entrer aussi dans les histoires personnelles de chacun, le passé des uns et des autres, des grands pans de l’histoire mondiale, de l’histoire Américaine, des histoires particulières, des histoires universelles…

C’est vraiment un grand roman, c’est foisonnant mais je n’ai pas été perdue une seule fois, c’est historiquement très riche mais je n’ai pas pour autant eu l’impression de lire un cours d’histoire, c’est un puzzle dont toutes les pièces se mettent en place tout au long du roman et on n’oublie pas toute une part de psychologie…

C’est un roman que j’ai eu du mal à quitter et qui a fait que j’ai eu un peu de mal à passer au livre suivant!

A lire absolument!

 

20 commentaires sur « La mémoire est une chienne indocile : Elliot Perlman »

  1. Ton enthousiasme me fait très plaisir : j’avais adoré ce roman. J’ai ensuite beaucoup aimé Ambigüités, de ce même auteur, sur un sujet complètement différent, mais très habile et très fort aussi.

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    1. Je suis vraiment heureuse de partager ce coup de coeur avec tant de lecteur et merci de la remarque sur un autre roman de lui, je pense qu’un jour je le lirai à nouveau!

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