On était des loups : Sandrine Collette (lu par Thierry Hancisse)

Liam est un homme solitaire, un ours de sa montagne et de ses forêts et il vit sa vie de chasseur solitaire dans un endroit très isolé (ça pourrait être le Canada ou l’Alaska) où les premiers voisins sont à des heures de route. Malgré ce mode de vie, il a une femme qui l’a suivi dans ce bout du monde loin de tout et qui a accepté son caractère et ses absences quand il part chasser. Mais il a aussi un fils, un petit garçon qu’il n’a jamais vraiment voulu car il est persuadé que là où ils vivent, les conditions de vie, la météo en hiver et l’éloignement de la civilisation en cas de problème ne sont pas compatibles avec la présence d’un enfant. Et pourtant, cela fait 5 ans et quelques qu’ils sont une famille et ils se sont habitués les uns aux autres.

Un jour, en rentrant d’une traque de loups, son fils ne vient pas le rejoindre en courant dès son arrivée et il sait tout de suite que quelque chose de va pas… En effet, Ava a été attaquée par un ours mais elle a protégé Aru, son fils, de son corps… En un instant la vie de Liam bascule… Il a perdu sa femme, la seule personne avec qui il pouvait vivre et il a en charge cet enfant de presque 6 ans qu’il ne connait pas vraiment et il sait qu’il ne pourra pas continuer sa vie comme avant -faite de chasses longues et de vie rude- avec cet enfant…

Il prend donc la décision de l’emmener à la ville pour « s’en débarrasser » auprès de son oncle et sa tante. Le voyage à cheval avec ce petit est déjà une aventure qui confirme à Liam qu’une vie à deux est impossible. Mais quand son oncle refuse de prendre Aru, la route du retour va mener à d’autres aventures, dramatiques et intenses et aussi formatrices.

Je ne vais pas en dire plus mais sachez qu’on passe par toutes les émotions en lisant ce roman qui nous donne uniquement les pensées de Liam et qui est très introspectif et qui ne cache pas les plus noires pensées qui le traversent, notamment son enfance difficile et sa relation à son propre fils. Il y a donc beaucoup de psychologie, beaucoup d’émotion mais aussi tout un aspect « nature writing » et de grandes aventures.

J’ai beaucoup aimé ce mélange et quand je l’ai terminé je m’étais dit que je n’étais vraiment pas passée loin du coup de coeur (et avec du recul, une fois que j’ai laissé décanter mon avis, il s’est transformé en coup de coeur!)

La lecture par Thierry Hancisse n’y est pas pour rien car il a pris une intonation assez plate et détachée correspondant parfaitement au personnage de Liam et j’ai appris que dans la version papier, il y avait très peu de ponctuation et ce « stream of consciousness / courant de conscience » est donc très bien rendu par l’intonation du lecteur.

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