« Descendent -Les héritiers d’Africatown » de Margaret Brown (documentaire) / « Mudbound » de Dee Rees (Film) sur Netflix

Descendent -Les héritiers d’Africatown

J’ai entendu parler de ce documentaire parce que Barack Obama en a parlé sur Instagram. Dans la ville de Mobile, Alabama, il y a toute une communauté noire qui est composée des descendants des esclaves amenés par le bateau négrier le Clotilda qui a la particularité d’avoir été le dernier bateau à débarquer des esclaves alors qu’à cette époque ce trafic était déjà illégal. Le Clotilda ayant été détruit immédiatement après l’arrivée des esclaves, les descendants cherchent à le retrouver pour avoir des traces du passé de leurs ancêtres. Ce qui est fascinant, c’est qu’en 1927, Zora Neal Hurston, l’autrice et anthropologue, avait filmé le témoignage de Cudjo Lewis, le dernier esclave survivant et l’histoire de ces esclaves s’est transmise de génération en génération et que la plupart des descendants sont encore présents à Africatown, le nouveau nom de cette localité. Passionnant, historiquement et culturellement et se regarde comme une enquête!

Mudbound

Dans le Sud des Etats-Unis, les McAllen, un couple blanc, Henri et Laura avec leurs jeunes enfants et le grand-père acariâtre viennent s’installer dans le Mississippi où le père a acheté une ferme alors qu’ils viennent de Memphis. Ce sont les années 1940 et le frère du mari est à la guerre en Europe. Sur cette ferme, il y a Hap et Florence Jackson et leurs enfants, une famille de Noirs, métayers, qui travaillent dur pour faire fructifier la terre qu’ils louent aux McAllen. Leur fils aîné va au front de la 2e guerre mondiale… Les deux soldats reviennent auprès de leurs familles mais ni l’un ni l’autre n’arrivent à reprendre leur ancienne vie, notamment pour le jeune homme noir qui a pu goûter à une certaine liberté pendant son temps en Europe. En effet, le Sud des Etats-Unis de ces années est une terre de ségrégation et de racisme et le film montre bien tous les aspects de ce racisme prégnant, que ce soit par des petits sous-entendu dans la relation presque « propriétaire/esclave » entretenue par Henri ou par par des situation s dramatiques liées au Ku Klux Klan.

J’ai trouvé ce film excellent, avec une histoire vraiment bien construite et un très bon jeu d’acteur et une très belle mise en scène et lumière qui rend l’ensemble à la fois noir et très esthétique. A voir!

Grace à Mimipinson et son billet sur « Mississippi » d’Hillary Jordan, j’ai découvert que « Mudbound » était une adaptation de ce roman!

« The Get Down » crée par Baz Luhrmann / « C’est assez noir pour vous ?!? » de Elvis Mitchell / « Oprah + Viola » entretien de Viola Davis par Oprah Winfrey sur Netflix

Aujourd’hui, je vous présente des séries ou documentaires vues sur Netflix qui ont pour point commun le cinéma ou la musique.

Cette série en deux saison (je n’ai vu que la première) se passe dans le Bronx en 1977 et montre la montée du disco en particulier avec le personnage de Mylene une jeune hispanique qui rêve d’être la dernière chanteuse à la mode, et l’émergence du hip-hop avec les sessions de « get down » et de DJ avec Zeke un jeune poète qui va se mettre à rapper. La culture musicale est au centre de cette série mais c’est aussi une série sur une époque très bien rendue par les costumes et la bande son et les graffiti. Il y a aussi des histoires de rivalités de bandes, des histoires de famille, de quartier détruit, et des histoires d’amitié et d’amour. J’ai particulièrement aimé l’épisode 5.

Article très intéressant sur « Slate ».

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Ce documentaire revient sur la place et la représentation des Noirs au cinéma américain. C’est un documentaire historique qui revient sur le passé et l’absence de représentation ou une mauvaise image données des Noirs. Et puis l’explosion dans les années 1970 du cinéma Blaxploitation qui a changé la donne. Si vous aimez le cinéma et que la cause des Noirs vous intéresse : ce documentaire est pour vous!

Un article dans Télérama.

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J’aime beaucoup l’actrice Viola Davis et j’ai déjà parlé d’elle ici et sur le blog. Alors quand j’ai vu passer cet entretien par Oprah Winfrey je me suis empressée de le regarder. Autour de son livre de mémoires, c’est l’occasion pour Viola Davis de parler de sa vie de petite fille noire pauvre et sa passion du cinéma.

« Colin in Black & White » par Colin Kaepernick et Ava DuVernay / « Dear White People » par Justin Simien sur Netflix

Deux séries qui montrent et font réfléchir à ce que c’est d’être un jeune Noir aux Etats-Unis et qui questionnent le racisme au quotidien.

C’est un documentaire un peu hybride : c’est la vie de Colin Kaepernick (le joueur de football américain qui a mis un genou à terre pour le droit des Noirs) présentée comme une série classique avec des acteurs qui raconte sa jeunesse de jeune Noir adopté par un couple blanc, doué pour tous les sports et particulièrement le baseball mais dont la vraie passion et le but ultime est de percer dans le football américain. On y découvre pratiquement en même temps que lui toutes les brimades plus ou moins grandes (mais toujours pesantes) liées au fait qu’il soit Noir. Mais en plus, le vrai Colin Kaepernick intervient aussi vraiment pour faire des parallèles avec l’histoire passée ou présente des Noirs aux États-Unis et j’ai trouvé ça assez passionnant et instructif.

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« Le prestigieux campus universitaire de Winchester est en proie aux rivalités, aux amours et aux crises identitaires. Mais il fait face à une nouvelle révolution quand les étudiants blancs qui écrivent pour le magazine université Pastiche débarquent à une soirée en arborant un blackface pour protester contre l’émission de radio « Dear white people », animée par une étudiante métisse, Samantha White, dans laquelle elle dénonce les injustices et les comportements racistes sur le campus.« 

Dans cette série, dont j’ai vu la saison 1 (dont j’ai recopié le résumé sur internet) et la saison 2, il est question de l’identité noire dans le milieu de jeunes universitaires. Des incompréhensions entre les Blancs et les Noirs, du rejet des uns et des autres ou des rapprochements amoureux ou sexuels.

J’ai beaucoup aimé cette série qui sous couvert d’être une « campus series » fait vraiment réfléchir à l’identité noire et à la difficulté du vivre ensemble.

Heartstopper Tome 1 Deux garçons, une rencontre : Alice Oseman + Heartstopper (Série Netflix)

couverture anglaise
couverture française
La série

Cette BD est à l’origine d’une excellente série Netflix que j’ai regardée le mois dernier. Je l’avais conseillée à mon amie Mrs B qui m’a fait la surprise de m’offrir le premier de la BD en anglais.

L’histoire se passe dans un lycée de garçons en Angleterre. Charlie a 15 ans et il est ouvertement homosexuel et s’il a été harcelé l’année précédente, il est maintenant bien perçu dans le lycée malgré une certaine timidité. Nick est un jeune de 16 ans, rugbyman, sportif, sérieux et sympathique. Ils ne gravitent pas dans les mêmes cercles au lycée mais se retrouvent côte à côte dans un groupe d’étude et s’entendent très bien.

Ils deviennent amis et Charlie a très vite un coup de coeur pour Nick tout en se doutant bien que ce dernier est certainement aussi hétéro que possible mais de son côté, Nick réalise que ses sentiments pour Charlie dépassent une simple amitié et cela le perturbe beaucoup.

Les deux garçons vont se rapprocher de plus en plus, de façon aussi délicate que cela peut-être dans une première histoire d’amour, pleine d’incertitudes, de peur de se faire avoir (Charlie a subi une relation cachée juste avant) et la peur du regard des autres (Nick est pris par surprise par ses sentiments qui ne correspondent pas à son groupe d’amis).

La série est très fidèle à la BD, les acteurs ressemblent bien aux personnages. Concernant les dessins, ils ont un air de manga, avec un assez gros traits et des cases très sobres. Je ne suis pas tombée sous le charme du côté graphisme mais j’ai vraiment trouvé l’histoire formidable et je pense que la série de 4 albums devrait se trouver dans toutes les médiathèques et tous les CDI!

Ce premier tome met en lumière deux personnages mais dans la série, plusieurs autres personnages sont développés en parallèle de Charlie et Nick, j’en déduis que les 3 autres tomes vont présenter un peu plus les autres personnages. Je ne vais donc pas trop développer ces aspects de la série pour ne pas spoiler pour ceux qui ne liraient que la BD.

Série de huit épisodes de 30 minutes environ par Alice Oseman (scénariste -autrice de la BD à l’origine de la série) et Euros Lyn (réalisateur).

J’ai eu envie de regarder cette série après avoir lu des témoignages d’homosexuels adultes qui disaient qu’ils auraient adoré avoir accès à ce genre de représentation quand ils étaient adolescents eux-mêmes.

Ce que j’ai vraiment aimé dans la série c’est que les histoires d’amours homosexuelles sont montrées de façon aussi naturelles que des histoires hétérosexuelles, aussi maladroites, incertaines et pleines d’espoir.

C’est une série vraiment mignonne, touchante et cela aborde les thématiques de l’amour, de l’amitié, de la tolérance. J’ai beaucoup aimé et je pense que comme la BD, c’est une série parfaite pour les adolescents qui peuvent se poser des questions sur leur sexualité ou qui ont des amis qui se déclarent homosexuels, bisexuels ou transsexuels. Mais c’est aussi une série qui peut être regardée par tout le monde et j’ai lu quelque part que c’était une « rom-com gay » et je trouve que l’appellation est bonne.

Autre point très intéressant, le réalisateur explique qu’il a voulu que la majorité de l’équipe de réalisation soit issue de la communauté LGBT pour pouvoir apporter un éclairage le plus authentique possible, lui-même étant gay. D’ailleurs le personnage transgenre est joué par une actrice transgenre et si je ne suis pas allée chercher pour tous les acteurs, j’ai lu un article dans lequel Joe Locke -qui joue Charlie- parle de sa propre expérience de jeune gay.

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par mon amie Mrs B
chez Lou et Titine
@lemoisbritish sur Instagram

Downton Abbey, La Chronique des Bridgeton, Get Even, Anatomy of a Scandal : quelques séries anglaises sur Netflix

Sans rentrer trop dans les détails je vais vous présenter quelques séries anglaises que j’ai regardées et aimées sur Netflix pour le mois anglais.

Downton Abbey

Je vais commencer par dire deux mots du film « Downton Abbey II Une nouvelle ère » que je suis allée voir au cinéma. C’est le 2e film qui a suivi la fin de la série. J’ai beaucoup aimé celui-ci, j’ai trouvé les dialogues excellents (même s’ils pompent allègrement une partie de l’intrigue de « Dansons sous la pluie »). On est plongé dans les années 1920 et c’est un plaisir de retrouver les personnages de la série. J’ai ri et pleuré!

Du coup ça m’a donné envie de regarder à nouveau la saison 5 de Downton Abbey que j’avais vue il y a longtemps et dont je ne me souvenais pas très bien et la saison 6 que je n’avais jamais vue. J’ai vraiment adoré les retrouver et j’étais un peu triste de savoir que c’était vraiment fini! Pour ceux qui ne connaitraient pas, c’est l’histoire d’une famille noble anglais au début du 20e siècle ainsi que l’histoire du personnel de la maison. Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans la série en commençant par la saison 1 (ce que je referai peut-être un jour 😉 .

En 2013, j’avais fait un billet sur mes personnages préférés!

la chronique des bridgerton

Cette série se situe au début du 19e siècle en Angleterre et j’ai un peu eu l’impression de voir un « prequel » de Downton Abbey : des familles nobles et leur préoccupations essentielles : faire de bons mariages!

C’est un savant mélange des genres, entre un côté réaliste et historique (la place des femmes dans la société, la place des fils dans une même famille, l’importance de l’argent et du mariage…), un côté complètement décalé et inventif (les couleurs de peau et la diversité qui ne correspondent pas à l’Angleterre de l’époque mais qui passe vraiment bien, on n’y pense pas longtemps : même la reine est noire!) et un côté très sensuel : il y a quelques scènes de sexe assez explicites… (Pendant le voyage scolaire, j’ai vu plusieurs élèves de 4e-3e qui la regardaient sur leur téléphone et maintenant que je l’ai vue, je me dis qu’elles étaient peut-être un peu jeunes… c’est une série à ne pas forcément regarder en famille : gros risque de moments de gêne!

Je ne détaille pas les deux saisons mais dans les deux cas, au coeur de la série il y a des histoires de mariages et une personne d’abord inconnue, puis connue uniquement par les spectateurs, écrit des chroniques acides sur la société des nobles de Londres.

J’ai beaucoup aimé et j’ai dévoré les deux saisons à la suite.

Get Even (Les justicières)

Série un peu plus ado, mais pas que! Dans un lycée privé, des filles qui n’ont rien en commun et qui aux yeux des autres ne se connaissent même pas, ont un jour fait un pacte pour agir contre ceux qui harcèlent les autres au lycée. Il y a l’élève boursière très sérieuse, l’élève très riche mais provocatrice, l’Américaine geek un peu isolée et la fille « populaire » et assez hautaine.

Quand un garçon du lycée est retrouvé mort avec une revendication au nom de leur groupe secret (qu’elles n’ont pas laissée), elles vont alors rechercher les véritables coupables qui veulent leur mettre ce crime sur le dos.

anatomy of a scandal

Cette adaptation du roman « Anatomie d’un scandale » de Sarah Vaughan (cliquez pour voir mon avis) est très fidèle.

Je ne vais pas rentrer dans les détails (vous pouvez aller lire mon avis sur le roman) mais j’ai beaucoup aimé le jeu des acteurs et les trouvailles de réalisation pour jouer sur les flash-backs.

Une très bonne série pas vraiment policière mais surtout un portrait de la nature humaine, du couple et de la perception du consentement!

chez Lou et Titine
@lemoisbritish sur Instagram

Autour de la musique sur Netflix : « A choeur ouvert » (Documentaire) / « What happened, Miss Simone? » (Documentaire)

A choeur ouvert

Dans ce documentaire en plusieurs épisode fonctionne un peu comme un radio crochet où l’on suit plusieurs participants, d’abord lors d’auditions puis lors de la préparation d’un grand spectacle.

La différence avec toutes les émissions de chanteurs amateurs que l’on connait c’est que c’est Ezekiel Williams, évêque de l’état de Virginie aux Etats-Unis qui veut monter une chorale de gospel géante et hors normes. Il auditionne les chanteurs à l’aide d’autres spécialiste du gospel et même avec la participation de son neveu Pharell Williams.

J’ai été extrêmement touchée par la musique, par les personnalité des chanteurs, par toute la bienveillance et la beauté de la musique. Tous les chanteurs ne sont pas Noirs, mais il y a une vraie unité humaine dans cette chorale pourtant composée d’ identités si particulière. Mais le point commun, c’est cette musique, typiquement Afro-Américaine qu’est le gospel!

A voir absolument si vous aimez les chorale (moi ça me fait toujours pleurer d’émotion!).

What happened, Miss Simone?

C’est un documentaire sur la chanteuse Nina Simone, réalisé par Liz Garbus en 2015.

Ce documentaire biographique nous parle de sa vie, sa carrière musicale (et son grand regret de ne pas avoir pu être une pianiste classique malgré ses grandes qualités, à cause de la couleur de sa peau) et de son implication dans le mouvements pour les droits civiques aux Etats-Unis.

On y découvre une femme souvent à fleur de peau, borderline, terriblement talentueuse mais assez malheureuse et sa vie est replacée dans le contexte historique et sociale de l’époque. beaucoup d’images d’archives et de témoignages, notamment de sa fille que j’ai trouvée touchante avec un regard lucide sur se mère.

C’est vraiment un documentaire intéressant si on aime la musique et si on s’intéresse aux droits des Noirs aux Etats-Unis. Une belle découverte faite par hasard en faisant un tour sur Netflix.

Nina Simone est une chanteuse que j’aime beaucoup. Elle me touche énormément dans sa façon de chanter et dans ses choix de chansons. J’avais lu un très bel album jeunesse avec Bastien : « Nina » de Alice Brière-Haquet et Bruno Liance que je vous recommande.

Au passage, je vous signale que Sophie Adriansen sortira mi mars une biographie de Nina Simone : « Nina Simone, mélodie de la lutte » (je pense que je vous en reparlerai!).

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Autour du dramaturge August Wilson sur Netflix : « Le Blues de Ma Rainey » (Film), « Le Blues de Ma Rainey : une histoire à transmettre » (Documentaire), « Trouver sa voix : le concours August Wilson » (Documentaire), « Fences » (Film)

La magie de Netflix c’est de passer d’un visionnage à un autre et trouver une belle thématique et de faire de belles découvertes. J’ai commencé par regarder « Le Blues de Ma Rainey » dont j’avais entendu parler avec les Oscars. Le film était suivi « Le Blues de Ma Rainey : une histoire à transmettre » grâce à quoi j’ai découvert que ce film était l’adaptation de l’oeuvre du dramaturge August Wilson. Netflix m’a ensuite fait la suggestion du documentaire « Trouver sa voix : le concours August Wilson » qui m’a donné très envie de voir le film « Fences », une autre adaptation d’un pièce d’August Wilson. Je vais essayer de vous donner envie de faire le même cheminement que moi car j’ai adoré cet ensemble de visionnage!

August Wilson

August Wilson était un dramaturge afro-américain né en 1945 à Pittsburgh en Pennsylvanie et mort en 2005 à Seattle. August Wilson a écrit surtout sur la condition des Noirs en Amérique au xxe siècle et a obtenu le prix Pulitzer pour « Barrières » (« Fences ») et « La leçon de piano ».

 Le Blues de Ma Rainey

Informations trouvées sur Wikipédia : « Le Blues de Ma Rainey (Ma Rainey’s Black Bottom) est un film américain réalisé par George C. Wolfe, sorti en 2020 sur Netflix. Il s’agit d’une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Ma Rainey’s Black Bottom (1982) d’August Wilson mettant en scène la chanteuse de blues Ma Rainey, qui est incarnée par Viola Davis. À Chicago, 1927. Ma Rainey, la « mère du blues » travaille sur un nouvel album studio. Les sessions d’enregistrement sont marquées par des tensions entre l’artiste, son agent, son producteur et ses musiciens. »

Je dois commencer par dire que j’aime beaucoup Viola Davis, l’actrice principale qui joue merveilleusement bien tous les rôles même quand il s’agit ici de s’enlaidir. Elle a une vraie présence! J’ai beaucoup aimé ce film qui montre le pouvoir de cette femme qui était une personnalité incroyable du blues mais qui a un regard très lucide sur le fait que les Blancs ont besoin d’elle pour sa musique mais qui n’oublie pas que les Noirs ne sont pas pour autant respectés par ailleurs.

De plus, il y a le personnage de Levee, jeune musicien ambitieux joué par Chadwick Boseman qui est vraiment fort et touchant.

Le Blues de Ma Rainey : une histoire à transmettre

Ce documentaire est vraiment intéressant : c’est un peu le « making of » du film « Le blues de Ma Rainey ». Viola Davis, Denzel Washington, George C. Wolfe et d’autres personnes liées au film reviennent sur la difficulté et le plaisir à adapter une pièce de August Wilson. Il y a notamment la costumière qui évoque certaines scènes et cela a son importance car le film a eu un Oscar pour les costumes et Chadwick Boseman, qui a eu l’Oscar de meilleur acteur à titre posthume, est aussi mentionné pour son rôle et son interprétation. Très intéressant!

Un extrait ici!

Trouver sa voix : le concours August Wilson 

Tous les ans, un grand concours est organisé aux Etats-Unis : un concours de monologues tirés des pièces de August Wilson. Des lycéens de partout dans le pays font d’abord un concours régional et la finale se déroule à Broadway.

Le documentaire se présente un peu comme une téléréalité, on suit certains jeunes en particulier, on les voit dans leurs vies, ils nous parlent de leurs ambitions, leurs rêves, ils expliquent ce que le théâtre signifie pour eux et comment les pièces d’August Wilson leur parlent et comment elles sont à la fois spécifiques aux Afro-Américains et à la fois assez universelles. Viola Davis et Denzel Washington, entre autres, interviennent aussi.

J’ai adoré ce documentaire! J’ai été très émue et j’ai vraiment aimé les extraits des monologues que nous voyons. J’ai trouvé ces jeunes excellents acteurs et j’ai vraiment trouvé l’ensemble passionnant! Si vous aimez le théâtre ou les histoires de jeunes qui vont au bout de leurs rêves je vous le recommande vraiment.

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Résumé repris sur Wikipédia : « Dans les années 1950, à Pittsburgh, Troy Maxson, ancien joueur de la Negro League de baseball est devenu éboueur. Il vit avec son épouse Rose et son fils cadet Cory dans une maison qu’il a pu acheter avec une partie de l’indemnité de blessure de guerre de son frère Gabriel qui, blessé à la tête, est devenu un handicapé mental qui erre dans le quartier et qui est menacé d’internement. Son fils aîné, Lyons, n’arrive pas à se stabiliser, vivant de petits contrats de musique et devant subir les récriminations de son père. Très exigeant avec sa famille, Troy reporte sur ses fils les malheurs et les discriminations dont il a été victime avant de trouver un foyer stable avec Rose. Il ne digère toujours pas la non-reconnaissance de sa valeur au baseball, car pour lui sa carrière a été gâchée à cause de sa couleur de peau. Il est particulièrement sévère et exigeant avec son plus jeune fils et, quand un recruteur de football américain lui fait une proposition, Troy refuse qu’il tente sa chance.« 

Denzel Washington et Viola Davis… Je pourrais presque m’arrêter là et vous dire que rien que pour ces deux acteurs ce film vaut la peine (Viola Davis! je l’adore, je pense que c’est une de mes actrices préférées)!

Et puis, le fond est vraiment intéressant : une histoire de famille complexe, une situation sociale liée à la couleur de la peau, le portrait d’une communauté, la position de l’homme noir face à sa femme et aux femmes en général, de la femme noire face à la maternité et à sa position de pilier (malgré elle) de la famille, des relations père-fils très tendues, la place du sport et de la musique comme vecteur de la progression sociale… C’est vraiment un film d’une grande richesse.

Et j’ajouterai que c’est extrêmement bien joué!

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Free Angela and all political prisoners (Documentaire) / Angela Davis Une histoire des Etats-Unis (Théâtre) / Amend : Le droit d’être américain, histoire d’un combat (Série documentaire sur Netflix) / Kevin Hart’s Guide to Black History (Documentaire humoristique sur Netflix)

Aujourd’hui, je vous propose un billet avec 4 supports audiovisuels qui parlent des droits des Noirs aux Etats-Unis.

Free Angela and all political prisoners de Shola Lynch

Ce documentaire présente la manière dont en 1970, Angela Davis, universitaire, féministe et militante pour les droits civiques proches des Black Panthers et membre du comité de défenses des « Frères de Soledad » a été accusée d’être impliquée directement dans la mort d’un juge et condamnée. Cela montre les incohérences de l’accusation, sa fuite et sa défense et tout le mouvement « Free Angela » qui s’en est suivi.

Je ne connaissais pas bien l’histoire d’Angela Davis et j’ai trouvé ce documentaire absolument passionnant! Ca se regarde comme une fiction : on a beau savoir comment cela se termine, on est pris dans cette histoire!

Angela Davis Une histoire des Etats-Unis de Faustine Noguès -Cie Heliotrope-

Seule en scène, l’actrice Astrid Bayiha donne vie à Angela Davis et à son combat avec originalité en passant par du texte slamé, de la musique, de la vidéo.

J’ai trouvé l’ensemble très original et intéressant, très moderne et pourtant bien ancré dans l’époque de la pièce. Je suis contente d’avoir vu le documentaire sur Angela Davis avant de voir la pièce de théâtre car j’avais l’impression de mieux comprendre toutes les allusions aux faits historiques.

Amend : Le droit d’être américain, histoire d’un combat de Robe Imbriano et Tom Yellin

Présenté principalement par Will Smith mais aussi d’autres acteurs qui lisent des extraits de textes (ce qui rend le documentaire plutôt original), cette série documentaire est composée de 6 épisodes d’environ 1 heure chacun.

Autour du 14e amendement qui normalement établit l’égalité entre tous les américains et qui avait été ratifié après l’abolition de l’esclavage, le documentaire décortique comment ce 14e amendement a été refusé aux Noirs aux Etats-Unis (avec notamment l’institutionnalisation de la ségrégation dans les états du sud mais aussi par la violence faite aux Noirs par la police. Des épisodes sont aussi consacrés aux inégalités entre Américains à cause du sexisme en traitant des mouvements féministes et aussi au niveau des droits des LGBT.

J’ai trouvé cela passionnant et j’ai vraiment appris beaucoup de choses (le mythe de Lincoln, le sauveur de Afro-Américains est un peu écorné par exemple!)

Kevin Hart’s Guide to Black History

Entre documentaire pédagogique et spectacle comique pour les enfants, voici une façon de présenter des personnalités Afro-Américaines importantes mais qui sont plutôt méconnues dans le but de montrer aux jeunes que les Noirs aux Etats-Unis ne sont pas seulement associés aux esclaves. Sous formes de sketches, plus ou moins drôles (sans doute plus pour les enfants) cela permet de raconter des histoires vraies de façons plutôt sympathiques.

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13th (Le 13e) : documentaire Netflix

J’ai regardé ce documentaire en janvier et je vous recopie le résumé de Wikipédia pour ne rien oublier : « Le 13e est un documentaire américain réalisé en 2016 par Ava DuVernay. Le film explore les « liens entre la race, la justice et l’incarcération de masse aux États-Unis ». Le titre fait référence au treizième amendement à la Constitution des États-Unis qui a libéré les esclaves et interdit l’esclavage (à moins qu’ils ne soient emprisonnés à cause d’un crime). Le documentaire s’ouvre avec des statistiques récentes : les États-Unis représentent 5 % de la population mondiale mais 25 % des personnes incarcérées dans le monde. La réalisatrice démontre que l’esclavage s’est perpétué depuis son abolition à travers des actions telles que la criminalisation de certains comportements. Des affranchis étaient par exemple accusés de vagabondage et forcés à travailler pour l’État ou loués à des propriétaires terriens. D’autres raisons ont conduit à la fin du 20e siècle à l’incarcération de masse des gens de couleur aux États-Unis comme la privatisation du droit de vote pour les afro-américains et la guerre à la drogue menée par les républicains. La réalisatrice examine aussi les centres pénitentiaires devenus de véritables complexes industriels et pointe du doigt les bénéfices réalisés par certaines entreprises à la suite de ces incarcérations. Le 13e a reçu un accueil positif de la critique et a été nommé pour un Oscar du meilleur film documentaire lors de la 89e cérémonie des Oscars.« 

J’ai trouvé le propos et la forme de ce documentaire poignant. C’est à la fois historique et social, cela remet la situation judicaire actuelle pour les Noirs aux Etats-Unis en perspective en expliquant à quel point le passé, l’esclavage et la ségrégation ont eu un poids jusqu’à nos jours.

Je vous recommande vivement ce documentaire qui est vraiment instructif et passionnant!

Le documentaire est disponible sur Youtube
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Seven Seconds (Série Netflix)

Cette série de dix épisodes d’environ 1h m’avait été conseillée par mon amie Mrs B ma spécialiste des séries, il y a déjà un moment, et j’ai profité de l’African American History Month pour la regarder et pour vous en parler. Ce n’est pas un hasard si je vous en parle le lendemain de mon billet sur le roman « Milwaukee blues » car j’ai souvent repensé à cette série en lisant le roman : quelque chose dans l’ambiance et dans le sujet même si ce n’est pas exactement la même chose évidemment.

Brenton Butler, un adolescent afro-américain est renversé par la voiture d’un homme qui traversait trop vite le parc enneigé. Ce dernier est policier et il appelle son chef qui arrive avec deux autres policiers. Ils camouflent l’accident et repartent vivre leurs vies. Mais quand on découvre Brenton de nombreuses heures plus tard, il n’est pas mort mais presque. Sa famille cherche à savoir qui a pu laisser leur enfant pour mort dans la neige. La substitut du procureur, une jeune femme noire épaulée par une policier blanc intègre qui sont tous les deux un peu cabossés dans leurs vies privées mais qui ont surtout une réelle envie de trouver les réponses à ce crime.

Cette série met en lumière de nombreux aspects sociaux qui permettent de peindre un portrait des Etats-Unis peu reluisant : il y a bien entendu, l’impunité des policiers blancs qui pensent qu’ils peuvent tuer (ou laisser mourir) des Noirs sans conséquence. Dans ce cas particulier, les policiers sont aussi véreux et touchent à des trafics de drogues avec des gangs.

Les gangs sont d’ailleurs aussi au coeur de cette ville et de la communauté noire : beaucoup de jeunes n’ont pas tellement d’alternatives, économiquement et socialement, et tombent entre les mains des gangs. L’oncle de Brenton est d’ailleurs typiquement dans cette situation : ancien membre d’un gang, il a rejoint l’armée pour en sortir mais à son retour d’Irak, il se retrouve tiraillé entre le retour dans l’illégalité ou le retour à l’armée…

Le système judiciaire est aussi montré avec toutes ses limites et le racisme plus ou moins caché…

J’ai beaucoup aimé cette série avec des personnages qui sont loin d’être manichéens et très bien campés par les acteurs. J’ai trouvé que le côté polar était enrichi par tout l’aspect social.

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