Impossible : Erri de Luca (lu par Laurent Natrella et Denis Podalydès)

Résumé de l’éditeur : « On part en montagne pour éprouver la solitude, pour se sentir minuscule face à l’immensité de la nature. Nombreux sont les imprévus qui peuvent se présenter, d’une rencontre avec un cerf au franchissement d’une forêt déracinée par le vent.
Sur un sentier escarpé des Dolomites, un homme chute dans le vide. Derrière lui, un autre homme donne l’alerte. Or, ce ne sont pas des inconnus. Compagnons du même groupe révolutionnaire quarante ans plus tôt, le premier avait livré le second et tous ses anciens camarades à la police. Rencontre improbable, impossible coïncidence surtout, pour le magistrat chargé de l’affaire, qui tente de faire avouer au suspect un meurtre prémédité.
Dans un roman d’une grande tension, Erri De Luca reconstitue l’échange entre un jeune juge et un accusé, vieil homme «de la génération la plus poursuivie en justice de l’histoire d’Italie». Mais l’interrogatoire se mue lentement en un dialogue et se dessine alors une riche réflexion sur l’engagement, la justice, l’amitié et la trahison.
« 

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Je ne vais pas en dire plus que le résumé qui raconte bien l’histoire de ce court roman. C’est une histoire qui, du point de vue psychologique, montre deux personnalités fortes et d’un point de vue éthique et politique et même philosophique, dépeint un homme qui a été fidèle à ses convictions toute sa vie. Je ne connais pas bien la vie Erri De Luca mais son personnage semble vraiment beaucoup lui ressembler ce qui rend l’histoire encore plus intéressant. Et en plus, on découvre toute la force de la montagne. Un beau roman.

La version audio est extrêmement bien lu par Laurent Natrella et Denis Podalydès qui incarnent vraiment les personnages.

Notre part de nuit : Mariana Enriquez (lu par Clara Brajtman, Françoise Cadol et Féodor Atkine)

Résumé de l’éditeur : « Un père, Juan, et son fils Gaspar traversent l’Argentine par la route. À qui cherchent-ils à échapper ? Comme son père, Gaspar a hérité d’un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d’une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle. Gaspar pourra-t-il être sauvé de son destin fatidique ? Mariana Enriquez repousse les limites du roman et impose sa voix magistrale, quelque part entre Silvina Ocampo, Cormac McCarthy et Stephen King. Un grand livre, où l’Histoire et le fantastique se conjuguent dans une même poésie de l’horreur. »

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Je dois être honnête et vous dire que j’ai abandonné cette audiolecture après un tiers mais comme ce CD fait plus 27 h d’écoute, vous voyez que j’en ai quand même écouté pas mal!

J’ai bien aimé le début avec une sorte de road trip pour un père et son fils (certains aspects m’ont fait penser à « On était des loups » de Sandrine Collette). Il y avait bien des sous-entendus sur les « pouvoirs » que possèdent le père et le fils mais cela restait vague. J’ai commencé à me lasser quand le sujet est rentré plus dans le côté « mystique » voir « horreur »… Sachant que le roman était tellement long, je ne me sentais pas de continuer…

Comme c’était une lecture pour le prix Audiolib et que c’était un CD lu par trois acteurs, quand j’ai décidé d’arrêter, j’ai passé des chapitres pour écouter toutes les voix car je n’avais entendu que Féodor Atkine et j’ai donc écouté quelques passages lus par les deux lectrices. Et je tiens à dire que j’étais totalement sous le charme de la voix de Féodor Atkine mais que les passages lus par Clara Brajtman et Françoise Cadol étaient aussi excellents. Si j’ai abandonné ce n’est qu’à cause du sujet du roman, car à la fois le style qui m’a bien plu et les voix des lecteurs feront que ce titre ne sera pas le dernier de mon classement pour le prix Audiolib.

catégorie moment de la journée

Le Carré des indigents : Hugues Pagan (lu par Cyril Romoli)

Résumé d’Audiolib : « L’inspecteur principal Claude Schneider revient dans la ville de sa jeunesse après la guerre d’Algérie. Nommé patron du Groupe criminel, il ne tarde pas à être confronté à une douloureuse affaire : Betty, la fille d’un modeste cheminot, n’est pas rentrée alors que la nuit est tombée depuis longtemps. Schneider n’arrive toujours pas à accepter sa mort. Faire la lumière sur cette affaire ne l’empêchera pas de demeurer au pays des ombres… Novembre 1973. L’inspecteur principal Claude Schneider revient dans la ville de sa jeunesse après un passage par l’armée et la guerre d’Algérie dont il ne s’est pas remis. Il aurait pu rester à Paris et y faire carrière, mais il a préféré revenir « chez lui ». Nommé patron du Groupe criminel, il ne tarde pas à être confronté à une douloureuse affaire : Betty, la fille d’un modeste cheminot, n’est pas rentrée alors que la nuit est tombée depuis longtemps. Son père est convaincu qu’elle est morte. Schneider aussi. Schneider est flic, et pourtant, il n’arrive toujours pas à accepter la mort. Surtout celle d’une adolescente de quinze ans au petit visage de chaton ébouriffé. Faire la lumière sur cette affaire ne l’empêchera pas de demeurer au pays des ombres…

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J’ai abandonné cette lecture à un peu plus de la moitié mais pour être franche j’ai eu envie d’arrêter avant ça…

Je m’ennuyais vraiment pendant cette écoute et en plus j’avais l’impression qu’il ne se passait rien et parfois il arrivait des choses qui sortaient de je ne sais où (soit j’avais décroché de mon audiolecture soit c’était confus…). A vrai dire, je n’avais aucune envie de savoir ce qui allait se passer dans l’histoire…

Dans ce que j’ai à reprocher aussi au roman, c’est son aspect très descriptif. J’avais parfois l’impression de lire une audiodescription dans un film : beaucoup de descriptions physiques et d’actions et j’ai trouvé ça un peu trop lourd. De plus, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de personnages et que le gimmick de donner des surnoms à tous les personnages n’arrangeait pas les choses.

J’ai aussi eu du mal à croire à l’ambiance des années 1970, j’ai trouvé le roman difficile à situer dans le temps mais j’avais plus l’impression que ça se passait dans les années 40 ou 50…

Vous l’aurez compris, je suis passée complétement à côté de ce roman. La version audio n’a pas réussi à compenser mes bémols…

Catégorie bâtiment (= Pièce commune autour de laquelle sont rangées les cabines des officiers dans la Marine)

Rencontre de jurées du Prix Audiolib aux studios Nova

La semaine dernière, j’ai participé à une réunion avec des jurées du prix Audiolib à Studio Nova. Il y avait Cdrju, Goodbooks_goodfriends, Lemurmuredesameslivres, Manonlitaussi, Mapetiterevolutionlitteraire, Papotageslivresques, ainsi que plusieurs adorables personnes de chez Audiolib et de Studio Nova!

Avec Hermine, notre interlocutrice privilégiée chez Audiolib!

Nous avons pu voir le fonctionnement d’un studio d’enregistrement

et nous avons aussi pu nous frotter à l’enregistrement d’un texte dans un studio d’enregistrement :

Découverte des textes que nous allons lire
Comme c’est étonnant de s’entendre dans le casque!

Pour m’écouter lire un extrait de Percy Jackson suite à l’enregistrement parfaitement arrangé dans les studio Nova :

Nous avons rencontré Lola Naymark, l’actrice talentueuse qui a lu « Sa préférée »

Nous avons fini la journée avec une table ronde où nous avons échangé autour de la lecture audio et de nos livres audio préférés pour le prix ou autres!

C’était un moment génial! J’ai adoré!

Les Rois maudits, tome 1 : Le Roi de fer de Maurice Druon lu par Jérémie Covillault

Résumé de l’éditeur : « Les Rois maudits, célèbre fresque historique en sept volumes, font revivre le XIVe siècle, entre le procès des Templiers et les débuts de la guerre de Cent Ans. Traduits dans le monde entier, Les Rois maudits ont remporté un succès exceptionnel et sont considérés comme un des modèles contemporains du roman historique.
Le Roi de fer, premier volume du cycle, a pour figure centrale Philippe IV le Bel, roi d’une beauté légendaire qui règne sur la France en maître absolu. Tout doit s’incliner, plier ou rompre devant l’autorité royale. Mais l’idée nationale loge dans la tête de ce prince calme et cruel pour qui la raison d’État domine toutes les autres. Sous son règne, la France est grande et les Français malheureux.
« 

Je vais être franche avec vous : je n’avais pas vraiment envie de lire ce livre et sans le prix Audiolib je ne serais JAMAIS allée de moi même le lire! Le côté historique sur une période qui ne m’intéresse pas à priori n’avait rien pour m’attirer… Et pourtant, après un petit temps d’adaptation au vocabulaire de l’époque (au début, je ne pouvais pas m’empêcher de penser au film « Les visiteurs » avec certaines expressions et conjugaisons vieillies) je me suis assez vite laissée porter et j’ai aimé! Je ne dis pas que je lirai toute la série (il y a 7 tomes chez Audiolib) mais je ne regrette pas de l’avoir lu!

Quant à l’histoire, sans rentrer dans les détails, il est question de la cour et de ses manigances politiques et religieuses, des jeux de pouvoir et d’influence, d’amour et d’adultère et même un peu de sorcellerie. Je n’ai jamais vu la série « Game of Thrones » mais j’en ai largement entendu parler et je comprends maintenant pourquoi G.R.R. Martin explique dans la préface (lue par Lemmy Constantine) à quel point il a été inspiré par « les Rois Maudits » pour sa célèbre série : tous les ingrédients sont là. Mais au-delà du côté purement romanesque, il y a aussi un aspect historique et véridique, une peinture de la société de l’époque et des enjeux royaux mais également un côté roman d’aventure qui pourra donc plaire à tout le monde!

Ce fut donc une bonne surprise pour moi. Le lecteur, Jérémie Covillault, n’y est sans doute pas pour rien car avec sa voix grave et rocailleuse il a vraiment su donner vie au roman.

Catégorie gros mot

À qui la faute : Ragnar Jónasson (Lu par Slimane Yefsah)

Résumé de l’éditeur : « Quatre amis d’enfance. Une randonnée au cœur de ce que l’Islande a de plus sauvage. Un huis clos d’où surgissent trahisons et secrets. Réussiront ils tous à survivre à cette nuit ? Ils pensaient se retrouver le temps de quelques jours paisibles. Une simple chasse à la perdrix dans les hauts plateaux de l’est de l’Islande… Mais le voyage tourne au cauchemar. Une tempête de neige violente et inattendue s’abat sur eux et les oblige à se réfugier dans un pavillon de chasse abandonné. À l’intérieur, une découverte macabre changera à jamais le cours de leur existence – et de leur amitié. C’est le début d’une longue nuit, où les quatre amis voient ressurgir ce qu’ils ont de pire en chacun d’eux.« 

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Je dois vous dire dès le début que je n’ai pas apprécié ce roman, ou plus exactement je n’en ai pas bien vu l’intérêt… Il est court alors je l’ai audiolu jusqu’au bout mais franchement je ne l’ai pas trouvé bon.

Tout d’abord, le postulat de départ ne m’a pas du tout convaincue… Dans le résumé, on parle d’une « découverte macabre » dans le refuge mais ce n’est pas du tout macabre : il y a juste un homme, vivant, avec un fusil et qui ne parle pas et ne bouge pas… Ils sont quatre adultes, ils sont armés, mais les quatre amis sont terrorisés par cet homme et ils parlent de lui en étant dans la même pièce (un refuge ce n’est pas grand, non?) sans que cela ne le fasse réagir…Ils ont tellement peur que deux d’entre eux vont affronter le blizzard -sans arme!- pour essayer de rejoindre un autre refuge pour appeler des secours et les deux autres vont rester dans le refuge… Pour moi, c’était totalement incohérent donc, dès le début j’écoutais avec une oreille critique.

D’autre part, ces quatre amis de lycée, tellement proches qu’ils vont passer un weekend dans des conditions extrêmes et isolées ne semblent pas se connaître si bien que ça, ni s’apprécier tant que ça pour certains…

Bref, je n’y ai pas cru une seconde et le dénouement ne m’a pas convaincue non plus. Donc on peut dire que je suis passée à côté! La version audio ne m’a pas gênée mais pour autant elle n’a pas su transcender le roman …

Le seul aspect un peu positif c’est l’ambiance pesante mais comme pour moi elle repose sur quelque chose de plutôt irréaliste ça n’avait pas tellement d’effet… J’ai lu que les droits d’adaptation cinéma ont été acquis par Ridley Scott et j’imagine que ça fera sans doute un meilleur film que ça n’a été une lecture pour moi!

C’est la première fois que je lis un roman de Ragnar Jónasson et j’ai aussi vu plusieurs avis qui disaient que ce n’était pas un roman du niveau habituel de cet auteur alors peut-être qu’il faudra que je lui donne quand même une deuxième chance avec un autre titre! (Mais pas tout de suite!)

Sa préférée : Sarah Jollien-Fardel (lu par Lola Naymark)

Jeanne la narratrice, raconte son histoire, son enfance pauvre dans un village de montagne en Suisse et sa vie de famille meurtrie auprès d’une mère battue et humiliée, d’un père alcoolique, violent et malsain et d’une soeur, abusée. Elle grandit ainsi, elle-même battue à 8 ans…

Son salut, physique, sera son départ à Lausanne à l’école normale pour devenir enseignante. C’est là qu’elle va s’approprier son corps par la nage et commencer à s’ouvrir sur les autres, se faire des amis et même connaître l’amour.

Mais pour autant la résilience n’est pas totale et elle a du mal à se détacher de son enfance traumatisante malgré un entourage qui l’aide elle ne peut pas oublier et elle ne comprend pas sa mère qui reste et elle ne peut pas pardonner à son père.

J’ai aimé ce roman très intime et j’ai trouvé intéressant cette incursion dans le traumatisme d’une enfance. Il y a aussi toute une réflexion sur les différences sociales.

J’ai aimé la manière dont la lectrice donnait vie au personnage de Jeanne tout en révolte et en recherche d’elle même.

L’eau du lac n’est jamais douce : Giulia Caminito (lu par Florine Orphelin)

Résumé de l’éditeur : « Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde. Mariano et moi sommes dans le couloir qui conduit aux chambres, culottes courtes et mollets raides, et sans ciller nous fixons notre peur : ne pas être comme Antonia, ne jamais être à la hauteur, ne remporter aucune bataille. » Antonia, une femme fière et têtue, s’occupe d’un mari handicapé et de quatre enfants. Pauvre et honnête, elle ne fait pas de compromis et croit au bien commun. Pourtant, elle inculque à sa fille le seul principe qui vaille : ne compter que sur ses propres capacités. Et sa fille apprend : à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps. Mais sa violence, tapie tel un serpent, ne cesse de grandir. Nous sommes en l’an 2000, les grandes batailles politiques et civiles n’existent plus, seul compte le combat pour affirmer sa place dans le monde.

Je ne suis pas vraiment d’accord avec la quatrième de couverture qui met l’accent sur la mère et la famille mais pour moi, ce roman est une histoire d’adolescence : la vie de Gaïa au sein de sa famille et avec ses amis. Issue d’une famille italienne pauvre, elle doit tout le temps faire ses preuves et c’est aussi un roman social avec les différences de classes sociales à Rome dans les années 2000.

Pour une fois je suis bien embêtée au moment d’écrire mon billet parce que je n’ai pas grand chose à dire… Quand je pense à ce roman, ma première impression c’est que je me suis globalement ennuyée… J’ai plutôt aimé le tout début sur la vie de famille haute en couleur dans leur appartement précaire mais très vite je me suis lassée…

Dans plusieurs avis, j’ai lu que Gaïa était une jeune fille en colère mais moi j’ai surtout une adolescente d’une grande banalité qui vivait une vie plutôt ordinaire. Autre chose qui m’a gênée, c’est que j’avais du mal à situer le roman dans les années 2000, je ne saurais dire pourquoi, j’avais parfois l’impression que ça se passait dans les années 1960…

Sur cette thématique de l’adolescence, j’ai préféré L’amie prodigieuse et Le nouveau nom d’Elena Ferrante (tiens, tiens, autrice italienne aussi…) et La petite conformiste de Ingrid Seyman.

Par contre je n’ai pas de bémol sur la lecture par Florine Orphelin qui a su prendre la personnalité du personnage principal, et franchement sans elle j’aurais sans doute abandonné… malheureusement ça n’a pas suffit à me faire aimer l’histoire.

Entre fauves : Colin Niel (lu par Charlotte Campana, Cyril Romoli, Alexandre Nguyen et Thierry Blanc)

Quatre personnages, quatre voix, deux continents, deux moments différents : en France, Martin, garde au parc national des Pyrénées, passionné d’ours et activement anti chasse, et Apolline, une jeune femme d’une famille aisée, grande amatrice de chasse à l’arc ; en Namibie, Kondjima , un jeune Homba  qui voit son village dépérir à cause de la sécheresse et il y a aussi Charles le lion…

Au présent, Martin, qui participe à un site internet de « chasseurs de chasseurs », voit une photo d’une jeune femme à côté de la dépouille d’un lion en Afrique et il n’a de cesse de trouver qui elle est pour lui faire payer ce crime.

Quelques mois avant, Apolline et son père sont en safari en Namibie pour tuer un lion.

Quelques temps avant, un village dans le Kaokoland en Namibie subit la violence d’un lion solitaire qui a décimé des bêtes et Kondjima qui est amoureux d’une fille du village hors de sa portée sociale cherche une solution pour impressionner le père de celle-ci.

Le roman alterne les points de vue des personnages mais aussi des vies radicalement différentes qui pourtant se retrouvent toutes liées à ce qui s’est passé pendant cette chasse en Afrique et cela aura des conséquences terribles jusque dans les montagnes des Pyrénées.

Ce roman est très riche : des sujets écologiques sur la diversité animale et sur le rôle de l’homme dans la destruction de la nature que ce soit en France ou en Afrique, le militantisme anti chasse et les grands chasseurs et les traditions africaines qui se frottent à la modernité. Il y a de l’aventure tout en s’intéressant à la personnalité et la psychologie de chaque personnage. Ils ne sont pas manichéens et c’est ce que j’ai apprécié. Ca se lit comme un polar.

J’ai beaucoup aimé la lecture à quatre voix qui apporte beaucoup à l’histoire et j’ai trouvé les voix très adaptées à la personnalité de tous les personnages.

Catégorie animal

On était des loups : Sandrine Collette (lu par Thierry Hancisse)

Liam est un homme solitaire, un ours de sa montagne et de ses forêts et il vit sa vie de chasseur solitaire dans un endroit très isolé (ça pourrait être le Canada ou l’Alaska) où les premiers voisins sont à des heures de route. Malgré ce mode de vie, il a une femme qui l’a suivi dans ce bout du monde loin de tout et qui a accepté son caractère et ses absences quand il part chasser. Mais il a aussi un fils, un petit garçon qu’il n’a jamais vraiment voulu car il est persuadé que là où ils vivent, les conditions de vie, la météo en hiver et l’éloignement de la civilisation en cas de problème ne sont pas compatibles avec la présence d’un enfant. Et pourtant, cela fait 5 ans et quelques qu’ils sont une famille et ils se sont habitués les uns aux autres.

Un jour, en rentrant d’une traque de loups, son fils ne vient pas le rejoindre en courant dès son arrivée et il sait tout de suite que quelque chose de va pas… En effet, Ava a été attaquée par un ours mais elle a protégé Aru, son fils, de son corps… En un instant la vie de Liam bascule… Il a perdu sa femme, la seule personne avec qui il pouvait vivre et il a en charge cet enfant de presque 6 ans qu’il ne connait pas vraiment et il sait qu’il ne pourra pas continuer sa vie comme avant -faite de chasses longues et de vie rude- avec cet enfant…

Il prend donc la décision de l’emmener à la ville pour « s’en débarrasser » auprès de son oncle et sa tante. Le voyage à cheval avec ce petit est déjà une aventure qui confirme à Liam qu’une vie à deux est impossible. Mais quand son oncle refuse de prendre Aru, la route du retour va mener à d’autres aventures, dramatiques et intenses et aussi formatrices.

Je ne vais pas en dire plus mais sachez qu’on passe par toutes les émotions en lisant ce roman qui nous donne uniquement les pensées de Liam et qui est très introspectif et qui ne cache pas les plus noires pensées qui le traversent, notamment son enfance difficile et sa relation à son propre fils. Il y a donc beaucoup de psychologie, beaucoup d’émotion mais aussi tout un aspect « nature writing » et de grandes aventures.

J’ai beaucoup aimé ce mélange et quand je l’ai terminé je m’étais dit que je n’étais vraiment pas passée loin du coup de coeur (et avec du recul, une fois que j’ai laissé décanter mon avis, il s’est transformé en coup de coeur!)

La lecture par Thierry Hancisse n’y est pas pour rien car il a pris une intonation assez plate et détachée correspondant parfaitement au personnage de Liam et j’ai appris que dans la version papier, il y avait très peu de ponctuation et ce « stream of consciousness / courant de conscience » est donc très bien rendu par l’intonation du lecteur.

Catégorie animal