Résumé de l’éditeur : « Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M’Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d’où ils s’élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l’insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore, retentit l’horrible cri de ce soldat fou qu’ils imaginent perdu entre les deux lignes du front, « l’homme-cochon ». À l’arrière, Jules, le permissionnaire, s’éloigne vers la vie normale, mais les voix de ses compagnons d’armes le poursuivent avec acharnement. Elles s’élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité.«
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Laurent Gaudé est un auteur que j’aime beaucoup (parmi les romans de lui que j’ai lus, j’ai juste abandonné « Ecoutez nos défaites ».) J’ai découvert après ma lecture que « Cris » était son premier roman et même si ce n’est pas mon roman préféré au niveau du style, c’est quand même un sacré tour de force pour un premier roman.
Ce roman est court mais très intense. Il raconte l’histoire poignante des tranchées pendant la 1er guerre mondiale mais au-delà de la guerre, c’est des hommes qu’il s’agit et surtout de la folie crée par cette guerre atroce.
L’auteur donne la parole aux soldats au coeur des conflits : simples soldats, officiers, médecin, un gazé coincé dans le no man’s land, un permissionnaire… C’est un témoignage de l’inhumanité de cette guerre qui transforme ses êtres humains et les plonge tous les uns après les autres dans une forme de folie…
C’est fort et cela fait vraiment prendre conscience de ce que traversent des soldat dans des combats si terribles (l’évocation des combats à la baïonnette fait froid dans le dos) et cette folie qui fait des hommes ordinaires des bêtes qui crient…
Dans le recueil « Les oliviers du Negus« , Laurent Gaudé a aussi parlé de la 1er guerre mondiale dans la nouvelle : « Je finirai à terre« , c’est donc sans doute un sujet qui lui tient à coeur.
Ce roman est parfait pour « De 14-18 à Nous – Challenge Première Guerre Mondiale 2023 » chez Blandine.