La vérité sort de la bouche de Bastien

 Bastien a 8 ans et 7 mois… Voici ses petites phrases et ses bons mots volontaires ou involontaires!
  • «C’est la chaleur qui fait sentir mauvais des pieds. Quand on transpire il y a des bactéries qui se développent et elles pètent et c’est pour ça que ça sent pas bon!»
  • «J’ai remarqué que souvent les femmes ont les cuisses plus dodues que les hommes! Moi si je croise un monstre, je lui dirai «Ne me mangez pas! Mangez plutôt une femme, y a plus à manger! » Et toi, maman, il y a encore plus à manger sur tes bras aussi!»(bon, j’ai beaucoup moins rigolé, là 😉 )

 

  • «Comme j’ai presque plus d’argent des dents, au 1er mai, on pourrait acheter du muguet dans un magasin et je l’ai revendrai au même prix ou moins cher.
    -Mais tu ne gagneras rien!
    Ben si vu que c’est vous qui m’achèterez le muguet et moi qui garderai l’argent!»

 

  • «J’ai deux bonnes raisons de ne plus vouloir manger du boeuf bourguignon. La première c’est que je n’aime pas le boeuf bourguignon… (là, on n’a pas pu s’empêcher d’éclater de rire en disant qu’après cet argument, ce n’était pas la peine de poursuivre l’argumentation) Et la deuxième, c’est que pendant la guerre de 100 and, les bourguignons étaient nos ennemis et je ne veux pas manger un plat inventé par nos ennemis!»

 

  • «Y a des policiers penchés sur des machines à donner des amendes.»

 

  • Sur le périphérique parisien, il y a un embouteillage : «C’est un bouchon ou elles sont garées les voitures!?»

 

  • «Hier, papa a dit que comme je n’avais pas regardé d’écran je pourrai en regarder deux demain et comme aujourd’hui c’est le demain d’hier, je vais pouvoir en regarder deux!»

 

  • «Quelque fois je me demande comment vous arrivez à relire votre écriture!»

 

  • «Le stress c’est le mélange de deux émotions : l’impatienté… enfin, le fait d’être impatient, et l’angoisse. Et moi, je suis stressé par la compétition de karaté

 

La vérité sort de la bouche de Bastien

 Bastien a 8 ans et 3 mois… Voici ses petites phrases et ses bons mots volontaires ou involontaires!
  • «Il est où papa?
    -Au travail.
    Il travaille même le mercredi?
    -Oui, parfois.
    Pauvre papa!»

 

  • Sa marraine lui dit qu’elle a été à la Martinique cet été et Bastien lui coupe la parole :
    «La Martinique? Vous avez pas vu un garçon qui s’appelle Noah C, c’est un garçon de ma classe qui est allé à la Martinique aussi!»

 

  • Bastien voit que je prends d’anciens pantalons à lui pour son cousin plus jeune.
    «Mes pantalons, ils vont être trop grands pour lui!
    -Mais non, ce sont des pantalons trop petits pour toi!
    Ah oui! 
    -Ben oui Bastien, les pantalons à ta taille, tu les portes, on ne les donne pas!»

 

  • Il a eu un livre de cuisine pour enfant à Noël, et il nous fait une recette classée 3 étoiles de difficulté : «Cette recette, c’est une difficilité 3!»

 

  • Nous lisons ensemble un livre sur le racisme : « Heureusement pour A (son copain métis) que notre ville n’est pas affectée par le racisme!« 

 

  • Suite de la lecture du livre sur le racisme et il me dit : «Imagine qu’un de mes amis dise des insultes racistes et ben moi, je serais obligé de ne plus être ami avec lui, parce que d’abord je suis contre le racisme mais en plus, si imagine je reste ami avec lui, ben je risquerais de commencer à penser comme lui et ça, je voudrais pas!»

 

  • Nous allons chez mes parents manger la galette des rois. Je dis que je vais me faire ma propre galette des rois sans beurre :
    «Je vais faire une petite galette des rois une personne!
    Plutôt DEUX personnes, si tu veux en reprendre! Moi, j’en reprendrai sans doute une part!»

 

  • Il mange des petits biscuits qui s’appellent « Petits carrés aux amandes » mais s’écrit en les voyant : « Mais, ils se sont trompés! Ils sont pas carrés, ils sont rectangles! » (c’est vrai!)

 

  • Il lit la bouteille de Salvetat : «A consommer de préférence à l’ombre d’un pin» :
    «Ah mais il faut faire attention aux chenilles processionnaires sous les pins! C’est très dangereux! Surtout pour les animaux parce que c’est très urticant. Dans un zoo, il y a même un ours qui a dû avoir un plâtre à la patte tellement il a été urtiqué!»

 

  • «Nous, à l’école,on n’utilise plus le mot «ami», ni «copain», on dit «pote». «Ami», c’est comme si c’était un mot de l’ancien temps, qui  n’existe plus!»

 

  • Hier il a eu sa première gastro et a vomi toute la nuit (première fois en plus de 8 ans, j’avoue que si j’ai souffert de cette nuit, je m’estime heureuse!) : « Je vais pas mourir, hein maman, t’es sure?« 
 

Voyage au Québec : du côté du Saguenay et un tour chez les baleines

Suite de mon voyage au Québec, après mon passage à Québec avec Jules, nous voici avec Karine! Vous avez pu voir quelques photos de Karine et moi dans un premier billet mais voici maintenant un petit compte rendu en photos de la suite du voyage!

Le 14 août, nous avons quitté Québec dans la petite voiture de Karine (qui fonctionnait très bien, cette information aura son importance plus tard dans le voyage) pour prendre la route touristique jusqu’à La Baie dans le Saguenay.

Nous nous sommes arrêtés à Sainte Anne de Beaupré pour voir l’église assez impressionnante (par ses miracles et par le nombre de messes chaque jour!)

 

Puis nous sommes allés à Baie Saint Paul, une très jolie petite ville avec de belles maisons traditionnelles, beaucoup de galeries d’artistes et un glacier délicieux dans une boutiques de confiseries absolument hors du temps!

Le 14 août, Karine s’est renseignée et il y a une opportunité de voir les baleines aux Escoumins à condition de partir tout de suite au saut du lit alors nous sautons dans nos vêtements chauds  et dans la voiture et nous avons filé dans la voiture de Karine pour presque 200 km.

La route s’est bien passée et nous sommes arrivés juste à temps mais la voiture a commencé à peiner sur les derniers kilomètres, les vitesses semblant avoir du mal à se passer…

Nous nous sommes équipés de gros blousons et de gilets de sauvetage et avons rejoint une vingtaine de passager sur un bateau et nous avons attendu. Tout d’abord nous avons juste vu quelques souffles de baleines, je me disais qu’on devrait s’en contenter, après tout, la nature fait ce qu’elle veut mais nous avons eu la chance de voir quelques dos et à un moment, petit miracle, une baleine s’est approchée de notre bateau et elle est sortie tout près de nous! C’était magique! Plus tard nous avons pu voir aussi le dos d’une baleine bleue ce qui est encore plus rare! Une expérience géniale!

La vue sur la Baie des Escoumins est superbe!

Nous restons manger là-bas et quand nous reprenons la voiture nous constatons qu’elle n’allait plus bien du tout et elle a fini par complètement lâcher en haut d’une côte, Karine ayant juste réussi à la mettre sur le bas côté. A ce moment-là, un charmant policier a fait demi tour pour nous rejoindre et après avoir sécurisé la route, il a commencé par ouvrir le capot pour voir d’où venait le problème. Puis, il a amené Karine chez le garagiste puis quand ils sont revenus, il appelé le dépanneur et quand Karine et L’Homme sont partis avec la dépanneuse jusqu’à Tadoussac, il nous a emmené avec Bastien dans la voiture de police et il a même brièvement mis la sirène exprès pour Bastien! Nous avons eu une très bonne impression de la police québécoise!

 

La voiture devant rester chez le garagiste (pour ne jamais en sortir malheureusement), le père de Karine vient nous chercher à Tadoussac. Nous nous consolons en nous disant que nous sommes dans un magnifique endroit sous un beau soleil et que ça aurait pu être pire! Nous allons donc faire un tour à Tadoussac et nous finissons la journée chez un brasseur à dessiner avec Bastien, bavarder et boire des bières!

Au retour avec le père de Karine, nous avons pris le traversier (le bac) sur le Saguenay et la vue dans le soleil couchant était magnifique!

Cette journée a été extraordinaire, par la nature que nous avons vu mais aussi par « l’aventure » vécue avec Karine (elle est connue pour ses aventures rocambolesques et je suis contente d’en avoir vécue une avec elle, même si j’aurais préféré pour elle que sa voiture soit réparable!)

Karine a écrit un billet qui raconte cette journée « Miss Catastrophe » 😉

Le 15 août, le ciel était très couvert et il y avait du vent mais cela ne nous a pas empêchée, Karine et moi d’aller faire un petit jogging le long de la baie qui malgré les nuages était spectaculaire!

Puis nous sommes allés manger en ville mais admirez la vue en route :

L’après-midi, il s’est mis a pleuvoir sérieusement mais nous avons visité le Musée du Fjord pour le plus grand bonheur de Bastien qui aime tant les insectes et L’Homme et moi avons appris pas mal de choses sur le Québec.

Ensuite, nous avons rencontré un souffleur de verre qui était passionné.

Avant de rentrer, Karine nous a emmené à Chicoutimi pour qu’on prenne nos billets de bus pour le lendemain et pour nous montrer la « petite maison blanche » rescapée du déluge de Saguenay de 1996 dont nous avons entendu parler dans le musée et que Karine avait vécu en direct.

Et enfin, le soir, avant de rentrer, le ciel s’est dégagé pour nous offrir une belle dernière vue de La Baie

Le 16 au matin, Karine est retournée travailler et une amie de sa mère a eu la grande gentillesse de nous emmener à Chicoutimi pour notre car et elle a pris la peine de nous emmener par une route touristique pour finir notre voyage en beauté!

Le matin, en l’attendant, j’ai profité de la verrière de Karine pour bouquiner avec « sa » vue!

Passer du temps avec Karine, chez elle, fut un moment inoubliable de nos vacances. J’ai vraiment eu le sentiment qu’on se connaissait depuis longtemps « pour de vrai » et Bastien et L’Homme se sont sentis aussi « comme chez eux » (Bastien a adoré jouer au baby-foot et il a eu la chance de lire plein d’album et jouer avec les petites figurines de Karine!). Merci mille fois Karine!

 

chez Karine:) et  Yueyin

Paul Calhoun est mort …

Le 6 juin, je vous racontais une belle histoire : des retrouvailles après 70 ans entre Paul Calhoun un parachutiste américain qui avait participé au Débarquement en Normandie en juin 1944 et mon père qui était alors un petit garçon. L’américain avait été caché par mon grand-père et le grand-père d’Eric S qui avait fait le lien avec moi au-travers du blog. Ce fut une rencontre virtuelle mais très vivante grâce à des échanges de mails, de lettres et de photos avec Paul Calhoun et surtout avec son fils aîné qui a été présent pour faire le lien entre les familles.  Nous lui avons envoyé des fleurs le 6 juin, un article lui a été consacré dans un journal américain et dans la Presse de la Manche chez nous.

C’est donc avec beaucoup de tristesse que j’ai lu le dernier e-mail de Paul Calhoun Jr aujourd’hui car il nous annonçait la mort de son père le 25 juin dernier. Ce n’est pas en soit une surprise car il nous avait déjà dit que son père avait attrapé une pneumonie et fait une chute et à 92 ans, on se doutait bien que ce n’était pas bon signe, mais c’est malgré tout une nouvelle que j’ai appris avec les larmes aux yeux.

Cet homme, je ne le connaissais pas réellement, je ne l’avais jamais rencontré mais je sentais pourtant qu’il y avait un lien fort avec ma famille. Un lien qui allait même au-delà de nos familles… un lien presque historique. Je sais que vous avez été nombreux à être touchés par cette histoire et je voulais vous faire part de son issue. C’est triste mais en même temps, nous avons eu la chance de retrouver Paul Calhoun et il a su à quel point il nous a marqué et lui aussi a été touché.

Voici un extrait de l’email envoyé par le fils de Paul et vous constaterez que nous avons tous été heureux de cette aventure et c’est un souvenir que nous garderons en nous pour toujours :

« Les mots ne suffisent pas à exprimer à quel point cela avait été important pour papa d’avoir de vos nouvelles à la fin de sa vie et de recevoir autant d’hommages et de remerciements de votre part et de tant d’Américains qui ont lu son histoire. Il avait l’intention de vous écrire et vous remercier personnellement pour les fleurs que vous avez envoyées à la date anniversaire du jour J, mais malheureusement ses forces l’ont laissé avant qu’il n’ait eu la chance de le faire. 

Vous aurez toujours une place spéciale dans le cœur de tous les membres de la famille Calhoun. J’ai l’intention de rester en contact avec vous, et j’espère vous rencontrer dans un avenir pas trop lointain et vous remercier personnellement pour votre prévenance et gentillesse extraordinaire. »

Alors merci Paul Calhoun pour ce que vous avez fait pendant la guerre, je suis contente de vous avoir connu même si ce n’était que par les mots et des photos. Je suis surtout heureuse que vous ayez pu entendre à quel point vous avez marqué des vies. Le plus important est là : des émotions sont passées entre nos deux familles.

PAUL CALHOUN 1922-2014


COMMENTAIRES LAISSÉS SUR CANALBLOG À L’ÉPOQUE :
  • C’est très émouvant, une fois de plus Posté par SD49lundi 30 juin 2014 |
  • Je n’ai pas voulu attendre avant de l’écrire : j’ai lu le mail à 17h avant de partir du collège et j’avais les larmes aux yeux… C’est dingue quand même cette histoire aura été brève mais pourtant sur 70 ans… et on aurait pu le manquer : mais il a su qu’on pensait à lui et ça l’a touché, c’est beau je trouve. Posté par Ennalundi 30 juin 2014
  • C’est vraiment très émouvant ce que tu écris. Posté par Dame ribambellelundi 30 juin 2014

  • C’est une émotion sincère… Posté par  Enna lundi 30 juin 2014 |
  • Tres emouvant ………. j’en ai les larmes aux yeux …. quelle chance vous avez eu de vous retrouver … peu importe si c’est virtuel ou non … les mots sont la … la rencontre est la ….. et c’est quelque chose de tres important …. Posté par stefflundi 30 juin 2014
  • C’est une rencontre qui a mis 70 ans à se faire, elle n’a duré que peu de temps mais elle a été intense. C’est une belle histoire. Posté par  Enna lundi 30 juin 2014 |
  • Oui, c’est très émouvant. Posté par sylire, lundi 30 juin 2014 |
  • Je trouve tellement touchant le mail du fils de Paul qui en nous annonçant la mort toute récente de son père pense à nous alors que ça fait si peu de temps que nous sommes dans leur vie. Paul Calhoun a vraiment su être aussi touché que nous par cette histoire. Posté par Ennalundi 30 juin 2014
  • Ce serait vraiment formidable que vous puissiez vous rencontrer. Posté par sylire, lundi 30 juin 2014
  • Il me semble que ça aura sans doute lieu au printemps prochain. Posté par  Ennalundi 30 juin 2014
  • Tu as fait un beau travail de mémoire ! Cela restera. Posté par Annelundi 30 juin 2014 |
  • J’ai seulement été le vecteur de cette transmission mais je suis heureuse d’avoir fait partie de cette aventure et j’espère garder cette mémoire vive. Posté par  Ennalundi 30 juin 2014 
  • Oh oui vraiment toute une histoire qu’on pourrait considerer belle…mais emouvante c sur… Posté par rachelmardi 01 juillet 2014
  • Les retrouvailles étaient belles, sa mort est triste, le tout est émouvant… Posté par Ennamardi 01 juillet 2014 |
  • oh que oui…… Posté par rachelmardi 01 juillet 2014 |
  • Les yeux mouillés. Posté par Claire, mardi 01 juillet 2014 |
  • Moi aussi … Posté par Ennamardi 01 juillet 2014
  • Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il a tenu le coup pour vivre cette commémoration et le temps des remerciements et de la gratitude ; c’est une belle vie bien remplie, qui se termine et l’histoire avec sa famille n’est pas rompue … Posté par aifelle1mardi 01 juillet 2014
  • Oui, c’est une grande chance que nous ayons pu le connaître, on aurait pu se manquer, mais ce rendez-vous a pu avoir lieu et visiblement, il lui a
    autant apporté qu’à nous donc c’est une belle fin de vie, dans les honneurs auxquels ils ne s’attendait sans doute pas. Posté par  Ennamardi 01 juillet 2014 |
  • J’ai les larmes aux yeux. Merci de partager cette belle histoire avec nous Posté par sophie/vicimmardi 01 juillet 2014
  • Je savais que de nombreuses personnes avaient été heureuses de découvrir cette histoire qui était très positive et je savais que la mort de Paul
    allait aussi toucher beaucoup de personnes. Je suis encore émue aussi. Posté par  Ennamardi 01 juillet 2014 |

Paul Calhoun : la suite

Je vous ai raconté l’histoire de le recherche fructueuse de Paul Calhoun, voici les dernières nouvelles :

Le 6 juin 2014, mes parents, Eric et Alexandra S., ma tante et moi avons envoyé un bouquet à Paul Calhoun dans la maison de retraite où il vit aux États Unis. Son fils a profité pour organiser une petite réunion hommage débarquement en réunissant une dizaine de vétérans avec un gâteau pour Paul.

Paul Calhoun Jr nous a aussi dit que le soir ils allaient regarder les cérémonies du du débarquement à la télévision nationale.

Il nous informe aussi que de plus en plus de personnes sont au courant de cette  histoire 😉

Hier j’ai parlé de cette histoire vraie à une classe de 4ème et une classe de 3ème. Je pense qu’ils ont été touché. Je crois qu’ils ont été ému de penser que cet homme qui a tant fait pendant la guerre était reconnaissant envers les français qui l’avaient aidé et surtout que 70 ans plus tard il s’en souvienne si clairement. Je leur ai aussi conseillé de parler à leurs grands-parents qui avaient peut-être des souvenirs d’enfance à leur raconter car cette transmission était importante.


COMMENTAIRES LAISSÉS SUR CANALBLOG À L’ÉPOQUE :
  • oh oui cela va faire une sacre belle discussion entre generations….vraiment une bien belle histoire…. Posté par racheldimanche 08 juin 2014
  • Quelle histoire ! je suis allée lire ton premier billet. Des histoires comme celle-là, il y en a beaucoup, mais lorqu’elles arrivent dans sa propre famille, c’est autre chose ! Tu as raison, internet ne fait pas qu’éloigner les gens ou les rendre mauvais .. il peut aussi rapprocher et recréer du lien, la preuve  Posté par aifelle1dimanche 08 juin 2014 |
  • c’est ce que j’aime le plus dans tout ce qu’on entend en ce moment dans les reportages : les petites histoires dans la grande histoire et celle-ci me
    tient évidemment beaucoup à coeur  Vive internet et les blogs  Posté par  Ennadimanche 08 juin 2014 |
  • Mon père a raconté hier à mes enfants ses souvenirs de l’arrivée des américains dans notre village. Posté par sylirelundi 09 juin 2014 |
  • C’est chouette! C’est aussi bien pour ça les grandes commémorations, ça permet aux gens de parler de leurs histoires personnelles! Posté par  Ennalundi 09 juin 2014
  • Je tombe (presque) par hasard sur votre blog… Passionnant! J’ai pour ma part 78 ans … et je suis encore vivant, ce qui me permet d’avoir  quelques souvenirs de ces jours de juin 1944. A l’époque, nous ( les enfants) passions beaucoup de temps dans le bois de Barnavast (pour voler — pardon M. Sauvey — des sapins morts destinés à chauffer des réfugiés qui habitaient comme nous au hameau Dorey à Montaigu). Jean-Baptiste SAUVEY a orienté peu de temps avant le débarquement un Italien qui avait échappé aux Allemands (il travaillait pour eux à St Sauveur le  vicomte) vers la ferme où ma mère attendait comme nous le retour de mon père prisonnier. Cet Italien s’appelait Paolo VALENTI. Grâce à Internet (aussi), je l’ai retrouvé en 2005. Je suis allé le voir chez lui en Sicile. Il m’a dit avoir connu « un parachutiste américain » (il dit ne pas se rappeler son nom) qui passait comme lui ses nuits dans le bois de Barnavast en attendant la libération. Comme j’avais lu « Parachutés le 6 juin », j’ai fait le rapprochement avec Paul CALHOUN… Leurs destins se sont séparés le 20 juin: Paul Calhoun a rejoint les siens ( d’après Paolo, on lui aurait presque reproché d’avoir attendu !) et Paolo … a été emmené comme prisonnier en Angleterre, soupçonné d’être un espion! Sa vie, à lui aussi, est extraordinaire et emblématique du sort des Italiens pendant cette guerre ! A mon retour de Sicile, la Presse de la Manche avait accepté de publier une sorte d’appel à témoignages que je lui avais envoyé. Les résultats avaient été assez maigres. Je suis d’autant plus heureux de pouvoir faire ce recoupement avec le vôtre. Posté par BLED Bernard, samedi 14 février 2015 |
  • Bonsoir et bienvenue sur mon blog. Je suis ravie de lire votre commentaire car j’aime vraiment cette idée de chaîne dans l’histoire! J’ai d’ailleurs
    immédiatement transmis votre commentaire à mon père et au petit fils de M Sauvé! Malheureusement Paul Calhoun est décédé mais mes parents vont rencontrer son fils très prochainement et ils feront un petit pèlerinage dans la région. Merci pour votre histoire c’est un beau moment d’histoire! Posté par  Ennasamedi 14 février 2015

Nous avons retrouvé le soldat Calhoun…Une histoire qui commence en juin 1944 en Normandie…

Je vais vous raconter une histoire… Une « petite » histoire dans la « grande » Histoire… Une histoire extraordinaire qui a commencé en juin 1944 et qui trouve un épilogue aujourd’hui…Une histoire digne d’un roman mais qui est une histoire vraie!

La grande histoire a commencé en 1944 mais l’histoire que je vais vous raconter a commencé sans qu’on se doute de son issue le 11 décembre 2008  sur le blog! Ce jour là, je parlais d’un recueil de témoignages de soldats américains qui évoquait ma famille et mon grand-père, instituteur anglophile, qui, avec d’autres normands, a aidé Paul Calhoun, un parachutiste américain blessé… Ce livre a toujours été pour moi une petite part de la légende familiale. Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours été émue de penser que ma famille avait fait quelque chose de positif pendant la guerre. Ce livre et le diplôme que mon grand-père a reçu après la guerre sont des choses très importantes pour moi et c’est pour cela que j’en avais parlé sur le blog.

Et puis, le 1er avril 2014, j’ai reçu un mail par la messagerie du blog :

« Suite à des recherches concernant le soldat Paul Calhoun, j’ai découvert votre blog et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que votre grand père comme le mien l’avait recueilli et caché jusqu’au 20 juin 1944. C’est même mon grand père, Jean Baptiste S., garde du bois de Barnavast qu’il l’avait conduit jusque chez le maire de Teurthéville Bocage, chez qui votre grand père, Mr G. était réfugié avec sa famille.
Je suis à la recherche du livre « Parachutés le 6 juin » car moi aussi, j’étais très fier de pouvoir lire ces pages de l’Histoire concernant ma famille dans cet ouvrage. Malheureusement, ce livre a été perdu. Avez-vous des informations supplémentaires concernant cet épisode ? L’Etat dont était originaire Mr Calhoun par exemple ? Une adresse ?
D’autre part, je dispose d’une photographie de ce soldat, visiblement entourés de nos grands pères respectifs. D’autres personnages restent à identifier. Si vous souhaitez la découvrir, je vous laisse mon adresse mail »

Vu les noms des villages et les noms de famille (dont je n’ai laissé ici que les initiales), ce mail ne pouvait pas être un poisson d’avril! J’ai immédiatement prévenu mon père qui se souvenait très bien du grand-père de ce monsieur et je lui ai transféré le mail et j’ai répondu à Eric S pour lui dire à quel point son mail  m’avait agréablement surprise.

Il s’en est suivi une correspondance régulière et fournie  entre mon père et Eric et sa femme Alexandra. Mon père a offert à Eric un exemplaire de « Parachutés le 6 juin » qu’il avait en plus et ils se sont rendus compte qu’ils avaient tous les deux la même photo du parachutiste Paul Calhoun :

Photo prise par mon grand-père devant la ferme de le Hannière, le 20 juin 1944, jour où les Américains sont arrivés au Theil et ont récupéré Paul Calhoun. Le 1er à droite de Paul Calhoun est Jean-Baptiste S. le grand père d’Eric L’enfant à gauche est Victor S. l’oncle d’Eric toujours vivant et l’autre enfant plus à droite est mon père.

Dans ce cadre, que mon grand-père avait fait avec l’insigne de la 101ème Airborne et que ma tante a conservé depuis toujours, sur la deuxième photo, on voit Paul entouré de deux hommes dont l’un est Jean-Baptiste S. et l’autre l’ancien officier Belge Aimé de Courtye (qui est mentionné dans le livre).

A partir de là, une sorte de chaîne s’est mise en route pour rechercher Paul Calhoun : grâce à une amie qui travaille au Mémorial de Caen,  Alexandra a été mise en contact avec  Mr Lamache, qui travaille au musée de Sainte Mère Église. Ce dernier a trouvé des renseignements : nous avons donc appris que Paul Calhoun était né en 1922. Il était était engagé volontaire au 506° Regiment d’Infanterie Parachutiste de la 101ème Division Aéroportée, les « Screaming Eagles ».

De nombreuses pistes ont été suivies : des messages sur des sites concernant l’Airborne Division, un courrier à une personne portant le même nom que le fils de Paul Calhoun, un courrier à  l’Ambassade de France à Washington (car certains vétérans ont reçu la Légion d’Honneur), et l’Association des Amis de la 101ème basée à Carentan…

Grâce à l’un de ses contacts, Alexandra a appris que la dernière adresse connue de Paul Calhoun était Venice. Mon père a tout d’abord écrit une lettre à l’ancien parachutiste directement et après 3 semaines sans nouvelles, il a eu l’idée de s’adresser à la mairie de Venice pour savoir s’ils avaient connaissance d’un certain Paul Calhoun et si l’adresse était toujours valide, en expliquant pourquoi il le recherchait. La personne qui a reçu le courrier, Kit McKeod, a été très touchée par le message de mon père, étant lui même un ancien de l’académie militaire de West Point et surtout lui aussi fils de vétéran ayant servi en Europe pendant la 2ème guerre mondiale! Il a découvert que Paul avait déménagé à Saratoga Springs dans une maison de retraite et il a fait lui-même la démarche de contacter la personne responsable, Chris Comeau, qui elle-même a transmis les informations à Paul et à son fils (dans la première lettre de mon père, il y avait un rappel de l’histoire et des photos).

Le 22 mai, le fils aîné de Paul Calhoun, Paul Jr, a écrit un mail à mon père et vous vous doutez bien qu’il y a eu plus d’une larme qui ont coulé dans quelques foyers normands!! En voici quelques passages traduits :

« Mon père a reçu votre lettre grâce aux efforts de Kit et Chris pour le retrouver. Je connais l’histoire aussi bien que vous, même si le point de vue est différent. Il fait partie de la tradition familiale Calhoun.

Mon père et moi sommes profondément émus de lire votre courrier et d’apprendre que l’histoire est toujours dans votre mémoire. Papa est en bonne santé et conserve toutes ses capacités mentales à l’âge de 92 ans. Il n’utilise pas un ordinateur, mais il peut toujours écrire, et il voudra sans doute prendre le temps de vous écrire ses pensées personnelles. Je lui ai demandé quand il avait été en contact avec votre père ou Jean-Baptiste S. pour la dernière fois et il pensait que cela faisait plus de 20 ans [En réalité cela fait bien plus longtemps car mon grand-père est décédé depuis plus de 40 ans]. Il se rappelle les jours avec votre famille encore clairement.

[…] Tout le monde dans la famille connait de l’histoire de notre père en Normandie, et ils seront tous ravis et touchés de savoir que vous et Eric pensez de lui.

Nous avons souvent essayé de faire revenir papa en Normandie, mais il ne l’a jamais fait. Je ne sais pas pourquoi. Je sais qu’il a toujours été rempli d’amour et de gratitude pour ce que votre famille a fait pour lui, ce qui nous a toujours touché, moi, ma sœur et mon frère, et toute sa famille élargie. »

Des échanges de courriers entre les familles françaises et Paul Jr ont suivi.

Le 26 mai, nous avons reçu un nouveau mail de Paul Jr :

« J’espère que ça ne vous dérange pas, mais j’ai partagé votre première lettre à papa avec quelques autres. Tout le monde est très ému. C’est un merveilleux hommage à vous tous qui avez fait l’effort de le trouver. Votre gratitude pour ce qui s’est passé il y a 70 ans est un message d’une grande valeur pour tous ceux qui ont assisté à la tragédie de la guerre. En outre, l’héroïsme du peuple français et votre appréciation de la liberté est peut-être bien connue, mais il est important pour tous les Américains de s’en souvenir.  

Aujourd’hui c’est le Jour du Souvenir (Memorial Day) aux États-Unis, une fête nationale pour se souvenir de ceux qui sont tombés dans toutes nos guerres. Il n’a jamais été plus significatif pour moi après réception de vos lettres. »

Mais surtout, il y avait dans ce message une lettre de Paul Calhoun Sr!

« Votre lettre du 26 Avril a été un choc agréable pour moi. Je me souviens très bien de votre père comme il parlait bien anglais, et votre mère qui a mis une attelle sur ma main tandis que deux petits garçons regardaient, les yeux écarquillés. 

J’ai gardé les deux photos toutes ces années après que votre père me les ait envoyées. C’était un grand homme!

Je crois que Jean-Baptiste S. a été la première personne que j’ai rencontrée après m’être échappé. Quand j’ai frappé à sa porte j’espérais que la maison n’était pas occupée par les Allemands. Quand il a ouvert la porte, j’ai dit: « Je suis un  parachutiste Américain, je suis blessé, j’ai froid, j’ai faim. »

Je n’oublierai jamais le courage des personnes qui m’ont conduit à travers les bois à la ferme où nous avons rencontré votre père. Ils auraient risqué leur vie si les Allemands nous avaient vus.

Lorsque les soldats américains ont chassé les Allemands hors de la ville, votre père m’a donné deux œufs de canard à manger crus avant de me donner une gorgée de calvados. Bientôt, tous les villageois se sont réunis pour hisser le drapeau français et chanter « La Marseillaise ». C’était une scène très émouvante que je n’oublierai jamais!

J’ai rapidement trouvé la 101e division aéroportée près de Sainte Mère Église. J’étais le seul des 30 parachutistes de notre avion à revenir. 

Plus tard, nous sommes allés à Bastogne, puis en Allemagne, en Autriche, et enfin Berlin, avant de retourner aux États-Unis.

Votre père et moi avons échangé des cartes de Noël pendant quelques années et il m’a envoyé des roses à quelques reprises. Il m’a envoyé un livre qu’il a aidé à rédiger appelé « Parachutés le 6 Juin » qui parle de moi. 

Je vous suis reconnaissant à vous et à votre famille d’avoir écrit. »

Voici une photo de Paul Calhoun il y a deux ans, à 90 ans lors des célébrations de D-Day :

Avec mes parents, ma tante (qui était un bébé lorsque Paul a été soigné par ma grand-mère) et Eric et Alexandra, nous allons lui envoyer un bouquet bleu, blanc, rouge, couleurs françaises et américaines le 6 juin.

Il est déjà prévu que les deux familles françaises se rencontrent cet été et il est fort possible un jour il y ait une rencontre franco-américaine!

De son côté, Alexandra, professeur d’histoire dans un lycée a monté une exposition sur le 70ème anniversaire du débarquement et elle rajouté un panneau relatant les retrouvailles avec Paul Calhoun et de mon côté, aujourd’hui même, je compte lire à mes élèves de 4ème et 3ème la lettre de Paul Calhoun pour leur parler de cet évènement avec une « histoire vraie »!

Je suis très émue en écrivant cet article : j’ai souvent pensé que sans des hommes comme Paul Calhoun, de jeunes hommes courageux, et sans des français également courageux comme mon grand-père et le grand-père de Eric les choses auraient été bien différentes…

Et je trouve aussi qu’on peut dire qu’internet n’est pas un outil qui éloigne les gens car sans mon blog, Eric et Alexandra ne seraient pas entrés en contact avec mon père et à eux trois ils n’auraient pas retrouvé Paul si facilement! Le virtuel a ainsi permis de vraies rencontres!

En cliquant sur cette photo, 

 vous arriverez sur un article très intéressant d’un journal américain qui raconte l’histoire de Paul Calhoun, notre histoire! Et ce qui est extraordinaire, c’est que j’ai reçu le lien vers cet article par un mail sur la messagerie du blog par une dame dont je ne reconnaissais pas le nom. Cette américaine (qui a étudié le français à l’université et qui m’écrit en français) ne connaît ni ma famille ni la famille Calhoun mais elle a été très touchée en lisant cet article. Elle a fait quelques recherches sur Internet et en tapant « Paul Calhoun » et « parachutiste » elle est tombée sur mon article de 2008 et elle m’a écrit pour me transmettre l’article pensant que cela m’intéresserait! Merci encore Susan!

Et la suite ici...

Et la fin...

Et pour ceux qui voudraient découvrir l’aventure de juin 1944 : Voici le passage qui concerne Paul Calhoun dans le livre :

 


COMMENTAIRES LAISSÉS SUR CANALBLOG À L’ÉPOQUE :
  • C’est une très jolie histoire.Je pense comme toi qu’internet rapproche les gens la preuve ! Posté par sylirevendredi 06 juin 2014
  • Je trouve aussi! ça rend le monde plus petit  Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014
  • C’est vraiment très touchant cette histoire Posté par SD49vendredi 06 juin 2014
  • C’est émouvant, n’est-ce pas! J’en ai parlé à mes 3eme europe cet après-midi (sans parler du blog) et ils avaient l’air très touchés! Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014
  • Petite larme au coin de l’oeil…Posté par Claire, vendredi 06 juin 2014 |
  • Moi même, alors que je connais bien l’histoire j’avais presque la larme à l’oeil en en parlant aux 3eme europe tout à l’heure! Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014 
  • Comme Claire très touchée par ton récit et émue pour vous tous pour vos retrouvailles, n’hésite pas à nous en parler…. J’aurais aimé que mon père puisse arriver à parler de sa participation à la guerre, du temps où il avait été fait prisonnier …. mais il ne l’a jamais fait , quel regret pour moi !! Posté par Véronique, vendredi 06 juin 2014 
  • Merci! Mon autre grand-père, anglais, était soldat dans l’armé britannique,il s’est battu, a été blessé et n’a jamais parlé de la guerre non plus (et
    comme il est mort très jeune, il n’a même pas pu revenir dessus plus tard. Et le fils de Paul Calhoun nous a dit qu’il a fait un enregistrement de son père qui lui a parlé de la guerre et que c’est la seule fois qu’il en a parlé en famille. Je pense que pour ses enfants et petits enfants c’est aussi une manière de découvrir mieux l’homme qu’il a été. Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014
  • C’est une belle et émouvante histoire… En ce jour de commémoration, nous avons chacune une pensée pour nos grand-pères respectifs…Posté par Elise, vendredi 06 juin 2014
  • C’est un bon moment pour se souvenir oui! Et j’ai aussi pensé à toi quand on a été au cimetière allemand : ils étaient si jeunes pour la plupart…

    Posté par Ennavendredi 06 juin 2014
  • Une belle histoire, merci pour ce partage ! Posté par aproposdelivresvendredi 06 juin 2014
  • Je suis contente de vous la raconter car elle est à la fois personnelle et universelle : il y a eu tant de petites actions des uns et des autres qui
    ont aidé d’autres hommes à faire de grandes choses. Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014 |
  • très beau billet, j’ai été très émue, presqu’une petite larme! c’est génial que tu aies pu retrouver la trace de Paul Calhoun…ton grand-père était un homme admirable, heureusement que des gens comme lui ont existé durant la guerre…Posté par Evavendredi 06 juin 2014 |
  • Je suis émue encore aujourd’hui! En fait, mon grand père n’a pas fait de choses extraordinaire mais avec tant d’autres, je crois qu’il s’est juste montré humain au bon moment et ces petits actes deviennent essentiels dans des périodes dangereuses. Aujourd’hui j’ai raconté cette histoire à mes élèves de 3ème europe et je leur ai dit : « mon grand-père n’était pas un grand résistant mais il a fait des petites choses qui ont  changé le cours des choses un peu mais assez pour qu’un homme se souvienne de lui 70 ans après et je leur ai conseil de toujours se dire que leurs actions pouvaient changer les choses et de toujours penser au-delà d’eux même. Ils avaient l’air touchés! Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014 |
  • Ce témoignage est très émouvant…. Mon grand-père a été au STO en Allemagne. Ma tante a toujours les carnets qu’il a écrits là-bas. Pour ma part, je n’ai que des photocopies mais quand je les ai lues, j’ai été très touchée aussi. Posté par saxaoulvendredi 06 juin 2014
  • C’est toujours émouvant de penser à cette partie de la vie de nos aïeux. As-tu lu la BD « le carnet de Roger »? Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014
  • Non, je ne connais pas. Posté par saxaoulvendredi 06 juin 2014 je pense que ça pourrait te plaire! Posté par  Ennasamedi 07 juin 2014 |
  • c vraiment une bien belle histoire…oh que ouii…de chouettes retrouvailles… Posté par rachelvendredi 06 juin 2014
  • oui, c’est fort de se dire que cette personne qu’on « connait » dans un livre devient réelle! Posté par  Ennajeudi 12 juin 2014
  • Quelle belle histoire ! Tu la transmets à ton tour… Posté par Annevendredi 06 juin 2014
  • Oui, et cet homme est aussi ému que nous, c’est ça qui est touchant! Posté par  Ennavendredi 06 juin 2014
  • je viens de lire les quelques pages que vous avez mises en ligne concernant le débarquement sur les plages normandes de Paul Calhoun, ce témoignage est si fort et bien écrit que j’avais l’impression d’être en sa compagnie dans ces marécages à essuyer ces tirs. Beaucoup beaucoup d’émotions (des yeux qui piquent aussi) on se rend mieux compte de l’importance de ce que ces hommes loin de chez eux ont réalisés pour libérer la France. Posté par evalea, vendredi 06 juin 2014
  • Internet peut en effet réserver d’impressionnantes rencontres ! C’est un beau témoignage, surtout en cette période de commémoration. J’ai passé ce week-end en compagnie de mon grand-oncle qui a partagé avec nous ses souvenirs des bombardements de Lisieux alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’années… Ces témoignages sont vraiment importants et nous font sentir à quel point ces événements sont proches de nous et qu’il ne faut rien oublier. Posté par Midolamardi 10 juin 2014
  • exactement, c’est l’occasion de permettre aux gens de parler et de bien se souvenir que ce n’est pas si loin et qu’il faut être vigilent! Posté par  Ennamardi 10 juin 2014
  • Je suis très émue par votre récit. «Vous dites: mon grand-père n’a pas fait de grandes choses » Moi je vous dit que oui, car vous sa petite fille vous agrandissez son geste en racontant à vos élèves tous les petits gestes que chaque soldat a fait… C’est là le point intéressant vous perpétuez le souvenir de ceux hélas qui sont tombés… Et vive le blog qui m’a permis à moi aussi de faire des retrouvailles émouvantes grâce à mon blog ….. Il est beau le soldat Calhoun , ce vieillard de 92 ans! Dépêchez-vous d’aller à sa rencontre .Posté par plumesetmotsjeudi 12 juin 2014 |
  • Bienvenue ici et merci pur ces belles paroles! J’espère avoir transmis un petit quelque chose avec cette histoire  Posté par  Ennajeudi 12 juin 2014 |
  • merci pour cette très belle histoire Posté par sophie/vicimdimanche 22 juin 2014
  • De rien, ça tombait tellement bien qu’elle arrive à ce moment là! Je ne pouvais pas ne pas en parler  Posté par Ennalundi 23 juin 2014 |
  • bonjour, je serais ravi de rentrer en contact avec vous et continuer la belle histoire que vous écrivez Posté par phle12000, mercredi 03 août 2016
  •  Vous pouvez me contacter par le formulaire de contact si vous le souhaitez. Posté par  Ennavendredi 05 août 2016
  • je suis le fils de ferdinand lemonnier sur la photo en bas à gauche Posté par phle12000, vendredi 05 août 2016
  • C’est un billet profondément émouvant. J’en ai les larmes aux yeux.  Posté par Valériejeudi 27 juillet 2017 
  • J’ai relu tous les billets sur Paul Calhoun pour me rafraîchir la mémoire avant de rencontrer son fils et je suis émue à chaque fois. Malheureusement Paul Calhoun est mort mais cette aventure reste incroyable. Posté par Ennajeudi 27 juillet 2017 |

Une semaine en Iran (Isphan, Kashan,Téhéran)

L’Iran est un pays dont le nom fait un peu peur… mais quand le Voyageur m’a proposé cette destination en 2007, passée la première inquiétude, je me suis souvenue que l’Iran c’était aussi la Perse, un nom qui fait beaucoup plus rêver…

Nous sommes donc partis tous les deux avec nos sacs à dos et nos billets aller-retour Istanbul-Téhéran…et rien d’autres…pas de réservations d’hôtel et pas de visas … En effet, il est possible d’acheter un visa pour une semaine à l’arrivée à l’aéroport…(Pour un premier grand voyage, c’était vraiment la plongée dans l’aventure!)

Nous avons donc limité notre séjour à 3 villes : Ispahan, Kashan et Téhéran, avec une excursion à Abyané.

Je suis tombée amoureuse de Ispahan, une ville lumineuse (mais aérée), des monuments sublimes (le fameux « bleu d’Ispahan ») et des rencontres avec des gens vraiment curieux des autres.

Mosquée de L’Imam sur la place à Ispahan. La porte est tournée vers la place mais la Mosquée est « décentrée » pour être tournée vers la Mecque.
 
 
Le portail de la Mosquée de l’Imam à Ispahan.
 
La Mosquée Sheikh Lotfillah, toujours sur la grande place de Ispahan.
 
 
Détail du balcon de Palais Ali Qapu sur la place à Ispahan.
 
Palais Chatel Sotun, « le palais aux 40 colonnes » (20 sur le balcon et 20 qui se reflètent dans l’eau). Palais sublime, avec des oeuvres d’art qui ont été épargnées par la révolution islamique, notamment des peintures où l’on voit des danseuses presque nues et des banquets où coule le vin!
 
 
Le pont Si-o-seh, l’un des nombreux pont de Ispahan…et … le Voyageur!
 
A Kashan, il faisait beaucoup plus chaud (sans doute car il n’y avait pas la fraîcheur apportée par l’eau). Nous sommes arrivé un vendredi, et c’est un jour où la vie s’arrête littéralement, c’était très étrange!
 
 

Derrière des façades très sobres se cachent des demeures magnifiques qui ont été récemment rénovées, ici, Khan-e-Tabatabei.

 
Nous avons pu monter sur le toit du hammam historique.
 
Avant de rejoindre Téhéran, nous avons fait une excursion de la journée à Abyané, un village de montagne, entouré de roches et de montagnes.
 
Puis nous sommes rentré par Téhéran.
 
La circulation (des voitures et des piétons) est assez spectaculaire à Téhéran…D’ailleurs voici une vidéo que j’ai filmée là-bas!

A Téhéran, nous avons eu la grande chance d’avoir été guidés par une jeune fille adorable que nous avions rencontré au départ, à l’aéroport de Istanbul, qui parlait anglais et qui nous avait donné son numéro de téléphone pour que nous l’appelions à notre arrivée à la capitale. Elle s’est occupée de nous, nous a promené dans toute la ville en voiture, nous a invité à dîner, nous a fait visité un grand parc et nous à même invité à boire le thé chez elle, dans un magnifique appartement sur les hauteur de Téhéran. C’était une rencontre formidable!

 
Nous avons d’ailleurs fait beaucoup de rencontres pendant cette semaine. Des gens qui étaient curieux de voir des étrangers et qui avait envie de pratiquer leur anglais (et leur français). De nombreuses personnes nous ont demandé si elles pouvaient nous prendre en photo, avec eux ou parfois juste nous! (C’était une drôle de sensation, comme si on était devenu célèbre sans le savoir!!).
 
De nombreuses personnes voulait juste nous parler, parler de tout et de rien, de nous, de la France, du monde…Se posant des questions sur la raison de notre voyage en Iran, se demandant si on n’avait pas eu eu peur de venir (ils ont bien conscience de l’image que dégage leur pays).
 
A un moment, j’ai été assaillie par une « nuée » d’adolescentes joyeuses qui avaient plein de questions à me poser en anglais, depuis « Where are you from? »(D’où venez vous?) à « Is this your husband? »(Est-ce votre mari?) en passant par « What’s your favourite colour? »(Quelle est votre couleur préférée?) et « What do you think of the scarf ? »(Que pensez vous du foulard?)… C’était un très joli moment, très gai, un échange… J’ai pensé à mes élèves…qui n’auraient sans doute pas eu cette curiosité…
 
 
Une autre scène touchante « d’échange culturel » s’est passée à Ispahan, quand trois jeunes hommes, étudiants en français, nous ont abordé car ils nous avaient entendus parler. Quand je leur ai dit que nous venions de Normandie, l’un d’eux a eu un cris du coeur « Comme Guy de Maupassant! » Ils parlaient un français un peu ampoulé, un peu « scolaire », se coupaient la parole en utilisant les formules de politesse du farsi (la langue parlée en Iran) mais en français…Ils rêvaient d’une France sortie des livres, qu’ils ne verraient sans doute jamais car ils n’ont pas le droit de sortir du pays avant d’avoir fait leur service militaire, après leur études, et qu’après tout cela…il fallait bien travailler…
 
L’autre particularité de ce voyage était pour moi d’être tout le temps « déguisée » puisque la tenue islamique est obligatoire pour toutes les femmes même les occidentales : un pantalon long, une tunique ou un manteau large atteignant au moins mi-cuisses et un foulard pour cacher les cheveux (mais pas le visage).
 
 
Moi, dans une de mes tenues iraniennes!
 
C’est supportable pour une semaine…Humainement, c’est dur de se dire que c’est obligatoire…J’ai croisé des regards mauvais de femmes traditionalistes car mon pantalon montrait un tout petit peu mes chevilles ou qu’une de mes tuniques était un peu trop courte, mais j’ai surtout vu les regards et les sourires des jeunes femmes qui semblaient heureuses de voir une occidentale dans leur pays…Toutes les jeunes femmes à qui nous avons parlé nous ont dit qu’elles préféreraient avoir le choix comme en Turquie par exemple…
 
Avant de partir, j’avais lu que les jeunes filles jouaient avec les codes dans les grandes villes, mais à Téhéran, nous avons été refoulés d’un café avec notre amie Iranienne car ma tunique était un peu courte… Mais je n’étais pas la seule : j’ai pu constater que les jeunes femmes qui portaient des vestes trop cintrées ou des foulards dévoilant trop de cheveux n’avaient pas le droit d’entrer… Les règles avaient en effet été renforcées ce jour là (et cela avait été annoncé à la télévision)! Les jeunes femmes que nous avons rencontrées mettent beaucoup d’espoir dans la génération suivante…
 
Ce voyage fut éblouissant par toutes les merveilles que nous avons vu, totalement dépaysant, et extrêmement enrichissant sur le plan humain.
 
On a pris notre temps, on a profité du fait qu’on voyageait à deux et pas en groupe au pas de charge pour vraiment rencontrer des gens aussi curieux de nous que nous l’étions d’eux.
 
C’est un pays que j’aurai envie de revoir!
 
En attendant, je vous conseille vivement « Persepolis » de Marjane Satrapi, en livre ou en film!

Ma famille pendant la deuxième guerre mondiale : en France

Dans la préface de « Parachutés le 6 juin -Témoignages américains et français » de François Lemonnier-Gruhier on apprend que ce livre concerne « […] des témoins civils, […] leur collaboration patriotique avec les Américains, […] le témoignage personnel de plusieurs parachutistes qui, d’Amérique ont envoyés le récit circonstancié de leurs aventures »

Ce petit livre a depuis toujours eu une place particulière dans ma famille (cet exemplaire est d’ailleurs dédicacé par François Lemonnier-Gruhier à ma grand-mère) et je me souviens que depuis que je suis petite je cherchais des pages en particulier…car dans ce livre il y a un passage qui concerne ma famille…

C’est un livre qui m’a toujours émue…d’abord parce que voir son nom de famille dans un livre n’est pas anodin, ensuite parce que se dire que sa famille a pu participer à sauver quelqu’un pendant une guerre est important, et puis enfin, parce que se dire que cette scène est restée gravée dans l’esprit d’un homme qui a traversé cette guerre est quelque chose de fort.

En effet, mon grand-père paternel, instituteur et secrétaire de mairie à T…, petit village de la Manche, parlait couramment anglais et surtout était très anglophile et curieux des autres. Quand un parachutiste américain, Paul Calhoun (c’est l’un des témoins mentionnés dans ce livre) a eu besoin d’aide, c’est mon grand-père qui a été appelé pour l’aider.

« Mme G… [ma grand-mère] le soigne, défait son pansement, lave la plaie. La main est sanguinolente, le sang rougit la cuvette. Mme G…tamponne doucement les chairs avec du coton et de l’eau oxygénée. […]

-Je ne vous fait pas mal? Lui fait demander Mme G… plusieurs fois par son mari.

-No…no… Madame. Et puis tout à coup : Look at the little boy (Regardez le petit garçon).

Jacques G[mon père] qui n’ a que huit ans est enfoncé au coin du banc à dossier, il est littéralement vert! La vue du sang l’impressionne.

[…]

M. G [mon grand-père] montre Jacques qui le tient par le main et ne perd pas un geste, pas un mot de cette scène. Dans un coin la délicieuse petite Madeleine G[ma tante] sourit gentiment dans son berceau, elle est trop petite, elle ne se souviendra pas de Paul Calhoun, le parachutiste américain.

[…]

Et l’Américain, d’un baiser sonore embrasse bien fort « the little boy ». Et Jacques G…, d’un baiser humide et frais ainsi que tous les baisers d’enfant, embrasse le parachutiste. Il semble à Paul Calhoun que ce baiser concrétise, à ses yeux, pour toujours la franche et bonne amitié de la France. »

 


COMMENTAIRES LAISSÉS SUR CANALBLOG À L’ÉPOQUE :
  • C’est très émouvant ces témoignages concernant ta famille. Posté par Aifellejeudi 11 décembre 2008
  • @Aifelle : je trouve aussi, la lecture du livre sur Guernsey m’a particulièrement interpellée et fait pensé à ma famille en général! Le fait que ce petit bout d’histoire soit dans un livre est encore plus particulier!Posté par Ennajeudi 11 décembre 2008
  • C’est très beau de retrouver une tranche de vie de sa famille dans un livre. Surtout dans ce contexte! Posté par yoshi73jeudi 11 décembre 2008 |
  • @yoshi73 : c’est sûr que toutes les familles ont des histoires personnelles liées à l’Histoire et certaines qui sont souvent bien plus impressionnantes, mais celle-là elle est racontée dans ce livre qui sera pour moi toujours très spécial! Posté par Ennajeudi 11 décembre 2008