520 km : Max de Radiguès

Ce sont les vacances d’été et Simon découvre que Louise, sa petite amie a changé son statut Facebook à « Célibataire ». Elle lui dit que son père ne veut plus qu’ils se voient car il trouve qu’elle est trop jeune pour être amoureuse.

Simon est  malheureux et décide sur un coup de tête d’aller à Montpellier pour reconquérir Louise. Mais le voyage en stop ne se passe pas comme il l’imaginait. Il frôle des dangers, se retrouve complètement démuni, fait une rencontre amicale inattendue et une fois à Montpellier, les choses ne se passent vraiment pas comme il le souhaitait…

Cette BD est vraiment bonne : elle s’adresse aux jeunes lecteurs sur des thèmes qui ne peuvent que les intéresser : l’amour, la déception amoureuse, l’impression de pouvoir tout conquérir, l’amitié. Une belle histoire réaliste.

« Un été en apnée » est le deuxième tome qui d’après ce que j’ai compris raconte le même été du point de vue de Louise. Le CDI devrait l’avoir en 2015! J’ai hâte de la lire!

Un garçon de 3ème du club lecture du collège l’a lue et nous a dit qu’il avait adoré!

Vous pouvez aller faire un tour sur le site de l’auteur!

LC avec Saxaoul. Allons voir son avis!

Une histoire d’hommes : Zep

J’ai emprunté cette BD par curiosité car je savais que c’était la première BD « adulte » de l’auteur de Titeuf et je ne suis pas fan de ses albums jeunesse alors j’avais envie de savoir comment il avait adapté son style.

Et c’est une vraie transformation! Sur des cases suggérées par des fonds colorés aux teintes poudrées qui emplissent aussi les personnages et qui changent tout au long de l’album (gris, bleu, mauve, brun, vert…). Les visages des personnages sont réalistes aux traits sobres en noir et blanc (avec les couleurs du fond)

L’histoire est celle de quatre hommes qui se retrouvent après presque 20 ans sans s’être vus. Ils vont en Angleterre, dans la maison -le manoir?!- de celui d’entre eux qui est devenu une rock star qui a beaucoup de succès. Les trois autres ont des vies complètement différentes mais ils ont partagé leur jeunesse quand ils étaient les membres du groupe de rock montant les « Tricky Fingers ».

Il y a des flash-back qui racontent ce passé un peu fou de la vie de tournée, les difficultés d’Yvan, le frère mal dans sa peau de Sandro, la star…

Il y a des histoires de musique, de drogue et d’alcool, d’amitié et d’amour et de ruptures… Les histoires de ces jeunes hommes à l’époque qui se retrouvent après des années, chacun ayant bien changé…

Sans vouloir dévoiler quoi que ce soit, je trouve juste que la révélation à la fin était sans doute inutile mais malgré tout j’ai aimé cet album sur les questionnements de ces hommes. C’est une sorte de bilan d’une vie qui montre que peu importe le chemin pris, aucune vie n’est idéale, elles ont toutes de bons et de moins bons côtés et que malgré les longues ruptures les amitiés peuvent survivre.

Le style m’a plu aussi : je retenterai le prochain album adulte de Zep!

                     

« Les crocodiles » de Thomas Mathieu -Violences faites aux femmes : Ne pas laisser le silence s’installer ni la censure s’en mêler

Crocodiles, la censure

En réaction à la censure à Toulouse de l’exposition des dessins de Thomas Mathieu tirés de son projet « Les crocodiles » qui décortique et dénonce les violences faites aux femmes depuis le harcèlement de rue jusqu’au viol,  Mo et d’autres blogueuses ont proposé qu’aujourd’hui nous parlions d’une ou de plusieurs BD concernant les violences faites aux femmes.

Avant même de lire le billet de Mo, j‘avais été choqué de cette censure découverte sur Facebook grâce à une amie, alors c’est avec plaisir que je me joins à elle. Je sais que les femmes peuvent subir des violences même quand elles sont persuadées qu’elles ne se laisseront pas faire, je sais aussi que ces violences peuvent passer les gestes, les mots ou  une ambiance néfaste. Je le sais très bien…

Je sais aussi que la littérature peut aider à agir. Par exemple, après avoir lu la bande dessinée « Inès« , je suis intervenue dans l’immeuble d’en face quand j’ai vu qu’une de mes jeunes voisine se faisait malmener par son ex.. Je n’ai pas fait grand chose, juste ouvert la porte de l’immeuble et appelé (ils étaient sur le palier à l’étage) et demandé si ça allait, si elle avait besoin d’aide. Quand l’homme a répondu que ça allait, j’ai repris en demandant plus fort : « Je ne vous parlais pas : Vous allez bien madame? Vous voulez que j’appelle quelqu’un? » et après ça, il est reparti. Plus tard, la jeune femme est venue me voir pour me remercier… J’espère toujours réussir à oser intervenir dans la mesure de mes possibilités pour ne pas laisser faire.

Et toujours sur le sujet et dans le domaine de la BD, je vous recommande la lecture de ce billet de Diglee, que j’ai trouvé instructif et inspirant : « Stop harcèlement de rue »

Sur le blog, j’ai déjà parlé de la BD  (Cliquez pour lire mon billet)

et aussi   (Cliquez pour lire mon billet)

Et pour le rendez-vous d’aujourd’hui, j’ai acheté   dans ma librairie. J’aurai pu me contenter du blog mais j’ai parfois des envie d’achats « militants »! 

Je ne regrette pas car c’est déjà un bel objet livre : avec sa tranche verte, du même vert que les « crocodiles » qui représentent les hommes dans la BD. Le reste est en noir et blanc et grisés.

Le contenu correspond au blog : les dessins représentent des témoignages de femmes qui racontent leurs expériences personnelles de harcèlement et d’agressions, de mal-être dans la rue ou le métro et même dans son environnement proche. Je dois dire que j’ai lu cette bande dessinée en plusieurs fois car je l’ai trouvée violente et dure. J’ai la grande chance de vivre dans une toute petite ville, plutôt rurale et de ne pas avoir à prendre les transports en commun ou à avoir à rentrer tard le soir seule… Et je n’ai donc pas eu à subir ces situations (quoi que, j’ai en subi quand même certaines mais pas de manière régulière et répétée) Et pourtant je me suis totalement identifiée à ces femmes, j’ai pris de plein fouet les remarques et les situations évoquées et la frustration et la peur que cela peut engendrer.

J’ai aussi beaucoup apprécié les conseils et plus particulièrement « Réagir en tant que témoin » que vous pourrez trouver sur le blog en cliquant sur le lien et qu’il me parait essentiel de lire!

 

 

 […]

A lire et à faire lire!

Cet été-là : Mariko Tamaki et Jillian Tamaki

Rose et Windy sont des amies d’enfance. Rose est un peu plus âgée, elle est dans cette entre-deux -plus tout à fait une petite fille et pas tout à fait une adolescente. Elles sont heureuses de se retrouver pour jouer tous les étés au bord du lac. Rose vient avec ses parents, notamment avec sa mère qui ne va pas bien et Windy avec sa grand-mère et sa mère adoptive, un peu hippy.

Rose est attirée sans trop savoir pourquoi par l’ado qui s’occupe du magasin du camping. Elles observent de loin ces jeunes qui ont des préoccupations beaucoup plus « adultes » et sexuelles qu’elles, Windy pour s’en moquer et Rose avec un regard presque envieux.

J’ai beaucoup aimé cette BD que j’ai trouvée très juste sur le passage de l’enfance à l’adolescence, sur le fait d’avoir envie de rester petite et d’avoir aussi envie de grandir vite. J’ai lu cet album en même temps que « L’homme de la montagne » et j’ai trouvé que la relation entre les deux amies était très proche de celle décrite entre les deux soeurs par Joyce Maynard.

C’est pour moi une très bonne BD. J’ai beaucoup aimé le dessin aussi avec ses gros plans sur des détails, la nature qui est au centre de cet été et les émotions qui sont bien transmises.

Un peu de bois et d’acier : Chabouté

En noir et blanc sans texte et elle dit pourtant beaucoup de choses cette bande dessinée! Elle raconte l’histoire d’un banc de parc -rien d’autre qu’un peu de bois et d’acier- mais c’est le « personnage principal » qui croise la vie de nombreuses personnes.

Le banc est au centre de chaque page, les saisons changent, les passants passent, des gens s’arrêtent, s’assoient. Des vies se déroulent -touchantes et émouvantes, amusantes ou ordinaires. C’est un lieu où les gens se retrouvent, se croisent, se rencontrent.

J’ai adoré cette histoire de vies, j’ai aimé suivre des bribes d’existences et imaginer ce qui se passe avant et après la parenthèse par le parc et le banc.

A lire!

        par ma Best

Lecture « matière » pour ma ligne générale du Petit Bac 2014

« La ronde » de Birgit Weyhe

 

Bande dessinée en 10 chapitres, chaque chapitre étant centré sur un personnage. Ils ont tous comme point commun une médaille en or gravée au nom de Marie qui va voyager à travers le temps et les lieux au grès des hasards et des rencontres : elle fera un tour complet.

Cette médaille part du Québec quand elle est donnée par Marie Boivin à son mari, soldat canadien qui part se battre en Flandres pendant la première guerre mondiale. Elle voyagera ensuite en France, en Allemagne, au Kenya pour revenir au Québec dans les années 2000 dans la famille de Marie Boivin. Elle sera offerte, volée, échangée, vendue. Elle portera chance, fera le lien entre les personnes, aidera celui qui la possède ou qui s’en débarrasse.

Dans cette BD, elle est surtout l’occasion de raconter des tranches de vies individuelles dans l’histoire mondiale. On traverse l’Histoire, les époques, les pays et des vies très différentes et pourtant il y a en commun l’envie d’être heureux, aimé et libre.

J’ai aimé le dessin en noir et blanc, très graphique qui illustre parfois les pensées des personnages en images en plus de montrer les événements.

J’ai trouvé la narration très intéressante.

A découvrir!

                          par ma Best

« Seuls T3 Le clan du requin » de Gazzotti et Vehlmann

 

Dans ce 3eme tome, on retrouve les 5 amis sur la route. Ils ont quitté la grande ville et ils sont partis à la recherche d’autres humain en bus aménagé.

Ils tombent sur une bande d’enfants qui vivent entre eux dans le parc d’attraction « Treasure Island » dans lequel il y a, entre autre, un requin dans un bassin. Les enfants vivent en communauté sous le commandement de Saul, le fils du propriétaire du parc.

Saul a décidé que les enfants doivent être « mariés », associés par deux. Ils découvrent que Saul a des idées dominatrices assez inquiétantes. Il a décidé de punir Dodji qui s’est rébellé et Leila ne supporte pas qu’on lui dise quoi penser.

La solidarité entre les membres du groupe des 5 est très importante et grâce à cela ils vont pouvoir rester ensemble.

A la fin, Terry se souvient que Yvan avait eu un souvenir lorsqu’il avait trop bu dans le tome 2.

Les dernières pages de la BD sont assez angoissantes car on réalise qu’ils ont été surveillés…

J’ai refermé cet album en ayant vraiment envie de lire la suite.

 

Et puis une BD jeunesse dans laquelle on trouve une petite pointe de féminisme ça fait du bien 😉

       

 

 

 

  Lecture « animal » pour ma ligne BD du 

« Seuls T2 Le maître des couteaux » de Gazzotti et Vehlmann

On retrouve dans cet album les personnages du Tome 1, toujours dans la ville vidée de ses habitants mais ils ont maintenant emménagés dans le grand hôtel pour se sentir plus en sécurité (il y a des animaux sauvages sortis d’un zoo en liberté).

La vie à l’hôtel est particulière : ils vivent dans un luxe, une opulence et dans une certaine oisiveté qu’ils n’ont jamais connus. Ils perdent leurs repères et des tensions se créent. Particulièrement entre Dodji et Leïla, les deux plus grands à la personnalité forte.

Un danger rôde, ils sont suivis, observés et risquent leurs vies…

Le mystère ne se lève toujours pas sur l’absence des habitants de leur vile et ils n’arrivent pas à joindre d’autres personnes… Mais ils ne sont pas vraiment seuls…

C’est vraiment une réussite, on a envie de connaître la suite!

 

       

 

 

 

  Lecture « objet » pour ma ligne BD du 

« Demain, demain » de Laurent Maffre

 

Cette bande dessinée raconte un pan très sombre de l’histoire sociale récente de la France : les  bidonvilles aux portes de Paris dans lesquels étaient parqués les travailleurs maghrébins qui venaient travailler en France, seuls ou en famille.

Dans cette BD, on suit principalement la vie de la famille de Kader qui a été rejoint par sa femme et ses deux enfants qui étaient jusqu’alors en Algérie. On découvre la vie misérable sur place. Cette misère, cette précarité et la volonté de la France de non seulement fermer les yeux sur ces conditions mais en plus d’empêcher les gens d’essayer de vivre mieux sont vraiment terribles.

C’est aussi l’occasion de montrer le rêve, l’eldorado que représente la France pour les candidats à l’immigration et comment ceux qui sont partis montrent une image faussée de leur vie sur place pour ne pas décevoir tout le monde.

J’ai beaucoup aimé les dessins, très fins et détaillés, réalistes. Quand je repense à cette album je revois presque des scènes de film.

Il y a aussi des informations concrètes sur l’histoire de ces bidonvilles et à la fin, il y a une annexe avec des photos, consacrée à Monique Hervo, une française qui a vécu dans les bidonvilles par choix pour être présente auprès des populations.

Personnellement,  j’avais entendu parlé de ces bidonvilles car dans une autre vie j’ai bien connu un fils de rapatrié d’Algérie harki dont les parents avaient été envoyés dans ce genre d’endroit  après avoir du quitter leur pays… 

 

                     

Lecture « moment » pour ma ligne BD du 

Repéré chez Mo

 

« Celle que je ne suis pas » T 1 / « Celle que je voudrais être » T2 / « Celle que je suis » T3 de Vanyda

Vanyda a écrit cette série en 3 tomes, mais je ne vais pas rentrer dans les détails de chaque tome car je pense qu’il faut vraiment les lire comme un ensemble : il y a une véritable unité, même si chaque album raconte des périodes différentes.

L’histoire est celle de Valentine que l’on rencontre alors qu’elle rentre en 3ème avec sa bande de copines. Chacune a sa propre personnalité et elles ne peuvent pas se passer les unes des autres même si les relations ne sont pas toujours simples. Dans le 2ème tome, elles vont au lycée et dans le 3ème tome elles sont en première.

Les thèmes abordés sont l’adolescence, l’amitié, son évolution au fur et à mesure que l’on grandit (elle est fusionnelle ou déchirée, en bande ou plus exclusive), l’amour (celui que l’on porte à quelqu’un qui ne sait même pas que l’on existe, celui que l’on croit « devoir » vivre  et celui que l’on ressent vraiment). Il y est aussi question des relations avec les parents, présents ou absents, puisque l’adolescence est l’âge où l’on commence à quitter l’enfance.

J’ai vraiment beaucoup aimé cette BD que j’ai trouvée extrêmement juste sur l’adolescence. J’ai reconnu certaines choses que j’ai vécue ou ressenties en tant qu’adolescente (oui, il y a bien longtemps de cela!) et d’autres que je perçois chez les adolescents que je côtoie.

Cette BD est une incursion subtile dans l’adolescence avec un certain mal-être par moment, avec des choix à faire et l’évolution des relations et du caractère. A lire et à faire lire aux ados!

Au niveau des dessins, j’ai aussi beaucoup aimé : les traits en noir et blanc sont fins et délicats et il y a un petit esprit « manga » sans que cela en soit vraiment qui va très bien au sujet, d’autant que certains personnages sont passionnés de ce genre.