No country for old men -Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme : Cormac McCarthy (Lu par Eric Herson-Macarel)

Llewelyn Moss, un chasseur, tombe par hasard sur un carnage dans le désert américain, visiblement un règlement de compte entre trafiquants de drogues. Tout le monde est mort ou presque. Il trouve un sac contenant plus de 2 millions de dollars en liquide et décide de tenter sa chance en les gardant pour lui. Il a bien conscience qu’il ne pourra pas s’en sortir facilement alors il met sa très jeune femme à l’abri et part essayer de se mettre lui aussi en sécurité. Il est assez lucide sur la situation, un peu désenchanté, mais il espère s’en sortir.
 
Le shérif Ed Tom Bell enquête sur la tuerie du désert. C’est une sorte de cow-boy à l’ancienne qui raconte certains faits mais qui revient aussi sur son passé et sur le passé de la région. Il montre aussi comment la société a évolué. Il comprend vite que Moss est indirectement lié à la scène et veut le protéger.
 
Le personnage central de ce roman est un tueur à gages sans pitié, Anton Chigurh, qui veut récupérer l’argent volé. Sans pitié, sans scrupules, d’une violence froide, immédiate et radicale : il tue tous ceux qui sont sur son chemin… Il ressemble à un psychopathe très efficace. Il est à la poursuite de Llewelyn Moss et compte bien récupérer l’argent et se débarrasser de lui après…
 
Et enfin, personnage intermédiaire, entre le bien et le mal, il y a aussi Carson Well, un autre tueur à gage qui est chargé de récupérer l’argent de l’electron libre Chigurh et qui donne une chance à Moss de s’en sortir s’il lui donne l’argent…
 
Sorte de course poursuite  très noire et violente, une sorte de road movie/western/ film de gangster réunis… C’est un bon roman au style assez froid (très détaillé, on suit les moindres faits et gestes des personnages, peut-être que si je l’avais lu en version papier ça m’aurait énervé à la longue). 
 
Eric Herson-Macarel lit ce roman avec un certain détachement qui sert bien le récit même si j’ai parfois eu du mal à suivre car les personnages ne se distinguent pas forcément très facilement les uns des autres et j’avais parfois du mal à réaliser de qui il s’agissait, il faut être bien concentré!
 
« Le problème c’est pas de savoir où on est. Le problème, c’est qu’on croit qu’on y est arrivé sans rien emporter avec soi. Cette idée que t’as de repartir à zéro. Que tout le monde a. On repart pas à zéro. C’est ça le problème. Chaque chose que tu fais tu la fais pour toujours. Tu ne peux pas l’effacer. Rien de ce que tu fais. »
 
Les frères Cohen en ont fait un film que je n’avais pas réussi à voir jusqu’au bout car il est très violent (mais en voyant des extraits maintenant que j’ai lu le roman, je me rends compte qu’ils ont été assez fidèles! Mais la violence passait mieux à l’écrit qu’au cinéma je trouve!)

Petit Bac : 4ème et (presque) dernière grille!

La partie 2013 est terminée!!

Voici le quatrième bilan du Petit Bac 2013! Cette année nous étions 98 inscrits!

La partie est sensée être finie mais comme je sais que certains sont comme moi et ont lu des livres qui ne seront en ligne que courant janvier : j’accepte les liens jusqu’au 29 janvier pour clôre la partie le 31 janvier 2013 (mais pas au-delà, faut pas charrier, non plus 😉 et uniquement pour finir une ligne entamée (par pour en commencer une qui ne sera jamais finie 😉

Depuis le début de la partie, 

Wakanda Merlette, Nini Missbouquinaix

 FloMissisaLiliCartondemmaCharabistouilles

George, Petite FleurLoesha,

AcherontiaMinifourmiMrs BTitoulematouArgaliAccrobiblioSoieAkialam ont  fini 1 ligne! Bravo!

GemmaKarine:), Marion Secrète LouiseJosteinCatherine, Valbouquine ont fini 2 lignes! Bravo! 

LilibaAngeselphieLapetitemuAnne ont  fini 3 lignes!  Bravo!

Elodie  a fini 4 lignes! Bravo!

Et moi j’ai fini 5 lignes! Bravo!

Valérie MoGaspara  ont fini 6 lignes! Bravo!

L’énigme du retour : Dany Laferrière (Lu par l’auteur)


J’ai pris ce livre audio à la médiathèque par hasard parce que j’avais bien aimé ce que j’avais lu il y a très longtemps de Dany Laferrière et que je me suis dit que ça me ferait au moins un titre pour le challenge « Québec en septembre » de Karine 🙂 … Et quelle chance! 
 
Ce livre est une vraie merveille!
 
Tout d’abord, il est lu par l’auteur avec son accent, sa voix posée et grave qui colle parfaitement à son texte.
 
Mais surtout c’est vraiment très bien écrit : poétique et en même temps réaliste, avec des variations de style très harmonieuses qui donne un vrai rythme au livre. J’ai tellement aimé l’écriture que j’ai envie de l’acheter en version papier pour relire certaines phrases que j’avais envie de noter (mais en conduisant…pas pratique!)
 
Je parle de « livre », bien que sur la couverture de la version papier ce soit noté « roman » car c’est vraiment un objet particulier… Roman sans doute par sa forme mais c’est aussi une autobiographie, un témoignage, un journal intime, une histoire familiale, une réflexion sur le monde… C’est un livre d’une grande richesse…
 
Dany Laferrière parle de lui et de son père qui vient de mourir. Il retourne à Haïti, le pays qu’il a quitté à 23 ans pour vivre en exil au Québec pendant plus de 30 ans. Il parle de la vie d’un exilé, dans son pays d’origine et dans son pays d’adoption, il raconte Haïti avec un double regard de celui qui en vient et qui y retourne changé, il parle aussi du Québec et du froid. C’est un texte sur les contrastes entre deux pays, deux mondes, entre le Nord et le Sud, entre les gens qui sont partis et ceux qui sont restés. C’est une réflexion sur les espoirs et les déceptions, sur l’histoire politique de ce pays du point de vue des personnes ordinaires mais aussi sur l’identité, sur la famille… Il y a beaucoup d’amour pour son pays d’origine et pour les gens dans ce texte.
 
Je vous le recommande vraiment (en audio ou en papier)! Une très belle découverte pour moi!
 
J’ai trouvé quelques citations (sur Babelio et Wikiquotes) :
 
« Une telle léthargie m’atteint
toujours à ce moment de l’année
où l’hiver est bien installé
et le printemps encore si loin.
Au milieu de la glace de fin janvier
on n’a plus d’énergie pour continuer
et il est impossible de rebrousser chemin. »
 
« En fait, la véritable opposition n’est pas
entre les pays, si différents soient-ils,
mais entre ceux qui ont l’habitude
de vivre sous d’autres latitudes
(même dans une condition d’infériorité)
et ceux qui n’ont jamais fait face
à une culture autre que la leur. »
 
« Je n’achetais un livre que
si l’envie de le lire était plus forte
que la faim qui me tenaillait. »
 
« Et l’exil du temps est plus impitoyable
que celui de l’espace.
Mon enfance
me manque plus cruellement
que mon pays. »
 
« Si on meurt ici plus vite qu’ailleurs,
la vie est ici plus intense.
Chacun porte en soi la même somme
d’énergie à dépenser
sauf que la flamme est plus vive
quand son temps pour brûler
est plus bref. »
 
J’arrête là, car si j’avais le livre sous les yeux, je sens que je pourrai recopier une page sur deux!

 

Québec en Septembre chez  Karine:) et  Yueyin (Dany Laferrière vit au Québec depuis qu’il a 23 ans et la première partie parle du Québec.

40 ans? Même pas peur!

Hier j’ai fait une grosse fête où j’ai invité la famille et des amis de toutes les époques de ma vie pour mes 40 ans (et les 4 ans de Bastien).

J’ai fait faire l’invitation par ma copine Boudu et elle a fait quelque chose de vraiment personnel qui me correspond bien! Vous pouvez d’ailleurs en savoir plus en allant sur son blog!

C’était une fête formidable avec des gens extraordinaires! Toutes ces personnes réunies qui font partie de ma vie depuis des années qui se retrouvaient ensemble ce soir, c’était un moment de grand plaisir et d’émotions!

J’ai été TRÈS gâtée, j’ai eu énormément de cadeaux, tellement que je me sens aujourd’hui gênée, avec l’impression de ne pas mériter tout ça! J’ai eu des marques d’attention très personnelles comme une chanson écrite rien que pour moi et des gens qui ne se connaissaient pas vraiment se sont contactés derrière mon dos pour organiser des choses comme un sac de 40 cadeaux!! (40!!)! Je n’ai pas pleuré mais mon coeur a bien fondu hier soir! Et j’ai aussi dansé comme une folle!!!

Cette fête a été pour moi l’occasion de m’interroger sur ce que c’était de vieillir… 

Voici ce que j’ai préparé pour l’occasion (j’étais trop émue pour le dire aussi précisément) : 

« J’ai 40 ans… Il y a des gens qui ont plus de 40 ans, pour qui ça paraît jeune, certains qui en ont moins et qui croient que je suis vieille et d’autres qui sont entrés en même temps que moi dans cet âge qui fait un peu peur … Mais bon, la question c’est vraiment : « Qu’est-ce que ça change ? »

Personnellement, il parait qu’à 25 ans, j’AVAIS 40 ans…  Et depuis mes 29 ans j’ai l’impression de vieillir à l’envers… De rajeunir… Mais ce qui est vraiment bizarre c’est qu’aujourd’hui, à 40 ans j’ai ENCORE l’impression d’avoir 29 ans…

Mais bien sûr ce n’est pas possible… C’est d’autant moins possible que j’ai cruellement pris conscience cette année que mes premiers élèves de 4ème ont aujourd’hui 27 ans (alors je ne vous parle pas de mes premiers élèves de 3ème qui doivent  le même âge que moi… environ 29 ans 😉 D’un autre côté, il n’y a pas longtemps j’ai rencontré un ancien élève qui m’a dit « Vous deviez être super jeune quand vous étiez ma prof parce que maintenant, vous être encore vachement jeune » … Comme quoi, tout est relatif !

La différence entre moi à 20 ans et moi à 40 ? Et bien il y en a du positif et du négatif !

Physiquement, déjà ! A 18 ans je me faisais opérer du pied l’année de terminale pour être dispensée de sport au Bac (J’ai un peu honte avec du recul… Mais d’un autre côté, j’ai eu une mention au bac que je n’aurai peut-être pas eu sinon…) et à 40 ans je vais courir mon deuxième marathon! (Je vous rappelle que le marathon c’est 42 km 195 … Et comme je ne suis pas très douée, c’est 5h30 de course ! )

Je fais quelques kilos de plus qu’à 20 ans mais en même temps, je me sens carrément mieux dans ma peau, je suis assez décomplexée! Et comme en plus depuis que mon anniversaire est passé j’en ai perdu pas mal, je me dis que c’est valable de vieillir! Je suis connue pour mettre des jupes en toutes saisons et j’ai un peu peur que plus je vieillis plus elles raccourcissent 😉

J’ai attendu d’avoir 40 ans pour mettre des vernis à ongles de toutes les couleurs et j’écoute du rock rock qui fait sauter dans tous les sens et que L’Homme appelle du « bruit » ! 

Bon, à 40 ans, je ne m’habille plus chez « kilo-shop » (friperie de ma jeunesse) et Emmaüs (que des fringues « vintage ») comme à 20 ans mais je continue à mettre des vêtements très colorés…(notamment des collants de toutes les couleurs!) C’est juste qu’ils ne sentent plus le grenier et ils sont à ma taille et ne piquent pas ! Ah oui et il faut aussi que j’avoue que certaines des fringues que je portais pour de vrai, à 20 ans, à la fac, sont passées dans les déguisements maintenant !

Par contre, 40 ans, ça veut dire ne plus être capable de se coucher très tard et vivre normalement le lendemain ! Surtout quand le lendemain commence au plus tard à 8h à cause d’un petit garçon, certes adorable, mais qui récupère plus vite que moi du haut de ses 4 ans ! 

C’est aussi être devenue la mémoire vivante de mon collège… je fais partie des « vieilles » : je passe pour l’ancienne combattante qui radote : « vous vous souvenez de un tel ? » (Mes jeunes collègues se retiennent à peine de me dire « Non Mamie, c’était de ton temps, ça ! »)

Par contre quand j’étais jeune j’étais plutôt casanière et en vieillissant, j’ai commencé à voyager grâce à L’Homme, et cet été, nous n’avons pas bougé à part en Bretagne et j’avoue qu’un petit voyage « à l’aventure » avec L’Homme et Bastien me démange un peu !

D’ailleurs, la plus grosse différence entre moi à 20 and et moi à 40, c’est sans doute celle-là : je suis bien accompagnée de quelqu’un de très patient avec moi et j’ai Bastien. Ça veut dire qu’à 40 ans ma famille s’est élargie, mes parents, mes frères et leurs familles, ma belle-famille et ma petite famille à moi !

C’est pas si mal de vieillir en fait ! 😉

Le chuchoteur : Donato Carrisi (Lu par Pierre Forest)

Cinq petites filles ont été enlevées. Six bras gauches ont été retrouvés dans des tombes…

Goran Gavilla, un criminologue et son équipe d’inspecteurs spécialisés accompagnés de Milla Vasquez, experte en enlèvement d’enfants, s’occupent de l’enquête. Ils s’aperçoivent que la 6ème victime dont ils ne savent rien est sans doute maintenue en vie par son bourreau. Assez vite, un corps est retrouvé, puis un autre et à chaque fois, ces découvertes permettent d’en faire d’autres, totalement inattendues… Le tueur fait exprès d’emmener les enquêteurs exactement où il le souhaite. Il est toujours en avance sur eux…

On découvre les turpitudes du monde et la face la plus sombre de la société.

L’équipe est une sorte de micro société avec des personnalités fortes, des gens qui ont un vécu parfois lourd et qui doivent vivre ensemble pendant cette enquête. Ils sont tous un peu écorchés et on en apprend plus sur eux au fur et à mesure.

Je ne peux pas trop en dire mais c’est un excellent thriller à plusieurs niveaux, plein de rebondissements, qui fait froid dans le dos -pas seulement par les actes ignobles qui sont évoqués mais par l’angoisse que l’auteur crée.

Donato Carrisi est un spécialiste en criminologie et il a écrit une thèse sur un tueur en série mais ce n’est pas seulement sa connaissance du sujet qui fait que ce roman est très réussi mais aussi sa capacité à donner une vraie épaisseur à tous ses personnages.

Un détail : le lieu où se passe l’action n’est jamais cité et tous les personnages ont des prénoms et noms qui pourraient être rattachés à différents pays ou cultures et on ne peut jamais imaginer un lieu précis ce qui donne un côté universel à cette histoire et qui la rend encore plus effrayante… 

Je l’ai lu en livre audio et le lecteur, Pierre Forest , est excellent, il fait vraiment vivre ce roman!

Repéré chez Mrs B et Sandrine

Des titres et un texte! Rendez-vous d’octobre

 

Voici le rendez-vous mensuel : il s’agit écrire un texte en intégrant tous les titres des livres chroniqués sur mon blog le mois précédant (ou le votre si vous souhaitez jouer avec moi). L’idée vient de Gwenaëlle qui a plein de jeux d’écriture à vous proposer!

 

Voici ma liste de titres des livres chroniqués en septembre sur mon blog:

Une faiblesse de Carlotta Delmont

Zone de non-droit

Tout s’est bien passé

Mapuche

Argentina Argentina

Le vieux qui ne  voulait pas fêter son anniversaire

Mort sur le Nil

Automne

Voyage aux îles de la Désolation

Les heures souterraines

Les petits ruisseaux

Le chuchoteur

L’énigme du retour

 

Et voici mon texte  :

« Après avoir lu « Rester sur place est une faiblesse » de Carlotta Delmont, j’ai décidé de tout quitter pour faire un tour du monde. Et tout s’est bien passé.

J’ai vu les petits ruisseaux et les mers immenses, les plaines et les montagnes.

Au printemps, j’étais en Amérique du Sud et j’ai aimé une Mapuche, belle et sauvage, qui criait, rageuse, « Argentina, Argentina, país de mierda! » à cause du passé de son peuple.

J’ai traversé une zone de non-droit et j’en suis ressorti indemne.

L’été, je suis allé en Egypte et j’y ai croisé le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire et qui attendait sa mort sur le Nil.

A l’automne, j’ai poursuivi le voyage aux îles de la Désolation.

Et maintenant, je connais les heures souterraines où je ne sais plus d’où je viens et où je vais. Et je sens le vent de l’incertitude qui me parle –le chuchoteur– qui me dit que je ne pourrai arrêter d’avancer que le jour où j’aurai percé l’énigme du retour.

Alors je continue le voyage. »

 

Vous trouverez tous mes textes dans la rubrique « Des titres et des textes »

Vive les bêtises a joué sur son blog avec ses titres en 2011: en novembre , en décembre, en 2012 : en février , en mars, en avril, en mai , en juillet, en août, en  septembre, en octobre,  en novembre, en décembre , en 2013 : en janvier, en mai

Véronique a joué dans les commentaires avec mes titres en 2012 : en  janvier, en février, en mars, en avril, en mai, en juin, en juillet, en août, en septembre, en octobre, en novembre, en décembre, en 2013 : en janvier, en février, en mars, en avril, en mai, en juin, en août, en septembre

Lucie a joué sur son blog avec ses titres en 2013 : en février, en mars, en avril, en mai, en juin, en juillet

Emmanuelle a joué sur son blog avec ses titres en 2013 : en avril, en mai

Aiguillettes de dinde au miel et aux épices

Voici une recette de mon invention! Pour la purée de patate douce c’est chez Yza qu’il faut aller! (Clic clic sur le lien 😉

Ingrédients  pour 4 personnes : 2, 3 ou 4 escalopes de dinde (selon les appétits) / 2 C à C de gingembre moulu / 1 C à C de 5 épices / 2 gousses d’ail / 3 C à C de jus de citron / 4 C à C de sauce soja / 4 C à C de miel / sel-poivre

> Couper les escalopes de dinde en bandes

> Mélanger tous les ingrédients avec la viande, laisser mariner une demie heure

> Faire cuire à la poêle avec un peu d’huile d’olive avec la marinade jusqu’à ce que la viande soit légèrement dorée

> Servir avec une délicieuse purée de patate douce ou des nouilles chinoises

EDIT : j’ai fait la même recette avec du filet mignon, que j’ai coupé en tranches avant de le faire mariner et cuit à la poële et c’était délicieux aussi! 

Les heures souterraines : Delphine de Vigan (Lu par Marianne Epin)

Dans ce roman, deux voix se croisent, deux vies sont racontées : celle de Mathilde et celle de Thibault.
 
Mathilde est une mère de famille, qui vit seule avec ses trois enfants et qui travaille dans une grande entreprise en tant que cadre. Elle avait des responsabilités, était reconnue et appréciée dans ce travail qu’elle aimait jusqu’à ce que son chef la prenne en grippe et lui fasse subir un harcèlement moral totalement destructeur qui l’affaiblit dans tous les domaines de sa vie.
 
Thibault est médecin pour les urgences médicales à Paris. Il passe sa vie dans sa voiture à aller soigner des gens : de la bobologie aux grandes détresses, il croise toute la société qui va mal dans sa journée de travail. Il doit se monter solide et pourtant, il vient de quitter la femme qu’il aime mais qui elle ne l’aime pas assez. Il souffre de cette rupture même s’il la sait salutaire.
 
Le récit se consacre à une journée qui, pour les deux personnages, chacun de leur côté, va être une journée de remise en question, d’introspection et de prise de conscience que la vie ne peut pas continuer ainsi.
 
J’ai été très touchée par ce roman. L’histoire de Mathilde est poignante et révoltante. C’est une femme forte et pourtant elle est affaiblie petit à petit. Il y a un côté presque « thriller » dans l’opération de destruction de son chef. Il est dur de se dire que des gens subissent ça tous les jours… Et pourtant…
 
Quant à Thibault, c’est plus un passage à vide, une impression que sa vie a été vaine, des interrogations sur ce que sa vie a été pour lui et ce qu’il est pour les autres.
 
J’ai aimé le style de Delphine de Vigan qui est précis et fluide (j’avais aussi beaucoup aimé « Rien ne s’oppose à la nuit »). Elle sait traiter ces thèmes forts avec beaucoup de justesse et et d’émotion retenue.
 
La lectrice, Marianne Epin, est excellente. J’avais vraiment l’impression d’entendre les personnages s’exprimer tant elle savait rendre leurs émotions, leur retenue, leur découragement et cela avec un rythme qui correspondait parfaitement aux situations.
 
A la fin, il y a un entretien avec Delphine de Vigan que j’ai trouvé très intéressant.

Voyage aux îles de la Désolation : Emmanuel Lepage

Cette bande dessinée est entre le documentaire et le carnet de voyage.  Emmanuel Lepage a l’opportunité d’accompagner une mission sur les îles de la Désolation (Kerguelen…). Il raconte le voyage en bateau et ce qu’il découvre sur les îles. 

Il « croque », peint, dessine les paysages, les animaux, l’histoire mais surtout les gens qu’il rencontre, ceux qui travaillent et vivent là-bas dans des conditions si particulières pour des missions scientifiques.

C’est très instructif. L’auteur est confronté aux images de son rêve d’enfant et découvre la réalité de ces îles qui ont toujours été magiques pour lui.

Les dessins sont somptueux : des aquarelles et des dessins d’une grande puissance esthétique. C’est vraiment magnifique et fort! La nature est au centre de cet album mais c’est aussi une incursion très humaine parmi des hommes et des femmes qui tiennent vraiment à cet environnement.

Le billet de Mo qui m’a donné envie de le découvrir!

« Tout ce que je suis » de Anna Funder

Je n’ai pas réussi à rentrer dans ce roman. J’ai laborieusement essayé de m’attacher aux personnages, à leurs histoires, à l’Histoire même, mais en vain

Ce qui m’a le plus gênée, c’est la confusion entraînée par les allers-retours temporels et géographiques entre aujourd’hui en Australie, 1939 aux Etats-Unis et pendant l’entre-deux guerres en Allemagne. J’avais beau me concentrer, j’étais perdue à chaque nouveau chapitre, entre les personnages et les périodes.

Je pense que la confusion est en grande partie due au fait que je n’ai pas « entendu » de voix différentes pour chaque personnage. Ils n’avaient pas, pour moi, une identité assez marquée, ils manquaient tous d’une certaine épaisseur.

J’ai trouvé la partie historique sur les pacifistes de la première guerre mondiale, l’entre-deux guerres et la montée d’Hitler intéressante mais noyée dans des histoires personnelles, dans le désir un peu artificiel de l’auteur de créer une saga entre passé et présent. Sans compter que ça finit par ressembler à une autobiographie croisée de plusieurs personnages, réels ou fictifs.

Encore une fois, pour moi, je regrette que la forme ait primé sur le fond et les personnages aient été négligés.

Je me suis ennuyée et c’est donc une rencontre ratée pour moi.

 

Lu dans le cadre du  2014

D’ailleurs vous pouvez aller fouiner sur les blogs des copines jurées de ELLE : 

Ankya,  AwaBiancaBlandine

Eva, FleurGaléa, Kirili

MarieMeelly, Micmélo

MiorMusme, Tynn

ValérieVirginie

Lu dans le cadre du  2014

D’ailleurs vous pouvez aller fouiner sur les blogs des copines jurées de ELLE : 

Ankya,  AwaBiancaBlandine

Eva, FleurGaléa, Kirili

MarieMeelly, Micmélo

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ValérieVirginie