Le samedi 14 octobre, ma librairie préférée organisait une rencontre avec Guillaume Nail, un auteur jeunesse. Ce n’est pas leur habitude de recevoir des auteurs jeunesse alors nous n’étions pas nombreux mais j’ai beaucoup aimé cette rencontre, informelle et inhabituelle puisque nous étions dans une barque dans la rue et que cela a permis quelques échanges aussi avec des gens qui passaient par là! J’étais avec Bastien, mon petit dévoreur de livres!
Guillaume Nail se définit lui-même comme un robot multi-fonction (expression qui a beaucoup plu à Bastien qui l’a même reprise pour raconter la rencontre à son père le soir!) : après avoir été traducteur, puis acteur, puis scénariste il a eu envie d’écrire un roman jeunesse et il a adoré cela! Il dit se sentir vraiment bien dans l’écriture jeunesse. Il aime se reconnecter à l’univers de l’enfance, quand lui était enfant. Il trouve que dans l’écriture jeunesse, il y a du répondant et il se sent au bon endroit, là où il se sent bien.
Dans « Bande de zazous », il raconte l’histoire de Philippe, un garçon de 10 ans qui a un handicap (il boite) mais cela pose surtout problème à ses parents et il interprète ce que ses parents pensent et imagine que ses parents ne veulent plus de lui. A Paris, lors d’une visite, il se croit abandonné et décide de fuguer et c’est là qu’il va rencontrer une « bande de zazous ».
Pour Fanny, ma libraire, ce roman recèle de la magie dans les relations entre les personnages et n’importe qui peut reconnaître sa propre enfance. On peut tous s’y retrouver. Guillaume Nail explique qu’il pense qu’on a tous à un moment de sa vie vécu des moments où on ne s’est pas senti à la hauteur des attentes de quelqu’un de proche, où on a eu des doutes et c’est ce qu’il a voulu montrer. Il y a des liens forts entre Philippe qui a 10 ans et cette bande de personnages hétéroclites qui ne veulent pas le laisser seul un 24 décembre.
L’auteur avait une image très nette de son premier voyage en TGV, enfant, avec cette impression qu’aller à Paris serait plein d’aventures et il voulait transmettre que Paris c’était certes l’inconnu pour Philippe mais que ces gens, qui sont d’un autre monde, et lui, peuvent malgré tout se trouver et avoir des relations fortes : ils ne sont pas si éloignés que cela. Ces « zazous » ce sont des gens différents qui ont envie de passer du bon temps ensemble.
Dans son premier roman, « Qui veut la peau de Barak et Angela? », le personnage principal est une petite fille qui va passer des vacances dans le Cotentin et qui croit que cela va être horrible mais elle va vivre plein d’aventures. Cette petite fille, c’est un peu l’enfant qu’il aurait aimé être, pleine d’assurance et allant vers les aventures alors que lui était plutôt du genre à tout de suite prévenir ses parents!
Bastien a posé une question à Guillaume Nail : il voulait savoir s’il allait écrire d’autres romans. L’auteur nous a donc annoncé qu’il était en train d’écrire mais que cela prenait du temps. Il prenait des notes et pour l’instant, il savait qu’il allait se situer à Chinon et qu’il y aurait une enquête. Il a aussi dit qu’il connaissait ses personnages. Il a avoué qu’il commençait à parler de ce futur roman pour s’obliger à avancer dessus! Ensuite, il a prévu d’écrire une série plus pour des adolescents. Il a expliqué que plus il écrivait, plus il avait d’idées et moins il avait de temps pour écrire!
Il a aussi expliqué à Bastien qu’entre le moment où on écrit une histoire et le moment où elle devient un livre en librairie il se passe beaucoup de temps. Pour « Bande de zazous » par exemple, il y a eu 4 versions avant d’être publié. Il y a eu un vrai échange entre lui et son éditeur pour arriver à un résultat qui leur plaise à tous les deux. Ensuite, il y a eu le choix de l’illustratrice (Camille Jourdy) puis l’impression. Il nous a raconté que l’éditeur faisait attention au registre de langue adapté aux jeunes lecteurs mais qu’il avait insisté pour garder quelques expressions typiques de la région de Philippe (et la sienne à l’origine) même si l’éditeur pensait que tout le monde ne les comprendrait pas.
Après cet échange, il a dédicacé les livres. J’avais acheté les deux, un pour Bastien et un pour sa cousine et avant de les faire dédicacer j’ai demandé à Bastien de choisir celui qu’il voudrait garder (en sachant qu’il lirait les deux!) et Guillaume Nail nous a raconté qu’étant vraiment mauvais en dessin, c’était une amie à lui qui lui avait fait des tampons encreurs à la main : un mouton et une tour Eiffel! (Bastien n’a eu le droit de lire sa dédicace que le jour de son anniversaire quand il a déballé son cadeau!)
Ce fut une belle rencontre et nous n’avons pas tardé à lire les livres (nous avons commencé « Bande de zazous » à deux samedi soir et Bastien l’a fini tout seul le dimanche matin dans son lit!)
Je remercie encore Guillaume Nail pour sa gentillesse et Fanny de la Librairie Le Détour qui est une librairie formidable!




Bastien et moi avons lu « Bande de zazous » et « Qui veut la peau de Barack et Angela?«