« Mademoiselle Scaramouche » de Jean-Michel Payet

Nous sommes au temps de Louis XIV. Zinia Rousselière est une jeune fille qui a été élevée par un maître d’arme. A la mort de celui qu’elle croyait être son père, elle découvre qu’une Zinia Russelière a déjà été enterrée dans le caveau familiale dix ans auparavant… C’est le début d’une aventure : elle doit découvrir qui elle est réellement.

Elle a été confiée à Jean Rousselière par quelqu’un et ses recherches la mènent jusqu’à Paris sur les traces de son vrai père. Mais c’est sans compter sur le Baron de Villarmesseaux dont Zinia a tué le fils pour venger son père… Il aura une grande importance dans la quête de Zinia, bien plus importante qu’elle n’aurait pu s’en douter…

La jeune fille se fait rapidement des amis dans une troupe de théâtre avec qui elle rejoint Paris. Elle découvre qu’elle doit résoudre une énigme très importante pour découvrir son passé.

Elle découvrira les bas-fonds de la capitale ainsi que la noblesse et la cour du Roi. Elle sera même impliquée dans un complot d’état.

Ce roman est enlevé, plein de rebondissements. Il y a du mystère, un peu de « magie », les personnages sont attachants. J’ai aimé découvrir le monde du théâtre de l’époque. Peut-être que les considérations politiques que l’on découvre à la fin vont paraitre un peu complexes aux plus jeunes lecteurs.

Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette aventure historique et pourtant, Vive les bêtises, ma collègue doc, pourrait vous dire à quel point j’avais des a priori et que je n’étais pas du tout tentée par ce roman de cape et d’épée! Je vais maintenant pouvoir motiver les lectrices de 5ème du Club Lecture qui avaient les mêmes réserves que moi 😉

 

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Lu dans le cadre du prix des  2011-2012, sélection 5ème-4ème.

Ce roman est ma lecture « Personne connue » de ma catégorie « Petit Bac Jeunesse » pour le 

Le tag des 11 questions de Syannelle

J’ai été tagguée par Syannelle!

Je vais un peu tricher car normalement, il faut commencer par dire 11 choses sur soi… Mais j’avoue que je n’ai pas eu le courage de chercher 11 choses que je n’ai pas déjà dites sur moi… Allez donc faire un tour ici : avec  tous les tags auxquels j’ai répondu depuis le temps, je pense que je n’ai plus de secrets pour la blogosphère 😉

Je vais répondre aux 11 questions de Syannelle mais je vais encore tricher en ne posant pas 11 autres questions (et donc je ne tag personne) mais si vous voulez répondre aux questions de Syannelle, n’hésitez pas!


1) Quel est le roman qui t’as le plus marqué ?

« La couleur pourpre » de Alice Walker

2) Pour quelles raisons?

Je l’ai découvert lors de ma licence dans un cours de littérature sur « gender and racial discrimination » quand j’étais étudiante Erasmus en Irlande. J’ai eu un gros coup de coeur pour ce roman et je m’en suis ensuite servie comme base pour mon mémoire de DEA intitulé « L’affirmation de l’identité des femmes afro-américaines dans 3 romans d’Alice Walker ». J’ai adoré étudier ce sujet de la place des femmes noires dans la société américaine. Et j’ai beaucoup aimé le film de Stephen Spielberg.

3) A quel personnage t’es-tu la/le plus identifié(e)? 

Je n’ai pas de réponse à cette question… Je ne suis pas sure de m’identifier vraiment aux personnages, en tout cas pas assez durablement…

4) Y’a t-il des moments dans la journée que tu préfères pour lire et pourquoi?

Le soir dans mon lit, la nuit avec ma lampe de lecture quand je fais des insomnies, le matin au lit avant de me lever, l’après-midi dans mon canapé, dans la voiture lors de longs trajets (j’adore ça!), dans les salles d’attente (le cauchemar, ce sont les salles d’attente sans livre!)

5) Quel est le livre que tu as le plus détesté et pourquoi?

« L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery : je l’ai trouvé creux et prétentieux et extrêmement condescendant envers les personnes modestes.

6) Si tu pouvais rencontrer un auteur, ce serait qui?

Sorj Chalandon (enfin, si je pouvais le revoir je ne serai pas contre, cette fois-ci, je préparerai sans doute des questions

Michael Morpurgo (l’article de Emmyne m’a d’ailleurs donné encore plus envie!)

Agatha Christie (oui…bon…Mais, j’ai son autobiographie dans ma PAL, il faudrait que je me lance!)

7) Si on te donnait la chance de réaliser un rêve (impossible?), ce serait lequel?

Alors, pourquoi pas ne pas travailler en gagnant quand même assez d’argent pour vivre, voyager, avoir une femme de ménage et donc avoir tout mon temps pour lire et bloguer?

Sinon, voir un concert des Doors…

8) Si tu pouvais vivre ailleurs (même si tu es bien là où tu vis!) ce serait où?

A chaque fois que je vais à Londres, je me dis que j’adorerai y vivre (et pourtant j’y vais à chaque fois avec une quarantaine d’élèves 😉 … Ses parcs, ses musées, son excentricité…

9) Invente un titre de livre et un nom de plume!

C’est dur ça! Je n’ai jamais eu la velléité d’écrire (à part des poèmes à l’adolescence)… Alors, disons que je m’appellerai « Ennata Granville » et que j’écrirai un livre intitulé « Le temps y passe plus vite qu’ailleurs ».

10) Avec quel genre de livres es tu le moins familier et pourquoi?

Le fantastique, la science fiction, la fantasy… Je n’arive pas à m’y intéresser (et c’est pareil pour les films… Je me suis endormie devant « La guerre des étoiles » et « Le seigneur des anneaux »…

11) Que lis-tu en ce moment et qu’en penses-tu? Quel livre conseillerais-tu?

Je suis en train de lire « Le train bleu » de Agatha Christie qui est un peu lent au démarrage.

Je viens de finir « Into the darkest corner » (« Comme ton ombre ») de Elizabeth Haynes et j’ai trouvé que c’était un très bon thriller psychologique!

Jeux de glaces : Agatha Christie

Miss Marple se rend à Stonygates voir son amie de jeunesse Carrie-Louise qu’elle n’a pas vu depuis 25 ans sur les conseils de la sœur de celle-ci car elle s’inquiète pour elle.

C’est une femme aimable et idéaliste qui après avoir été deux fois veuve est à nouveau mariée avec un homme qui l’adore. Elle est restée en très bons termes avec les enfants de ses anciens maris. Son mari actuel, idéaliste lui aussi, a transformé la propriété en centre de réhabilitation de jeunes délinquants.

Dans cette maison vivent Carrie-Louise et son mari Lewis Serrogold, Mildred, la fille de Carrie-Louise et de son premier mari le richissime Gulbrandsen, qui est revenue habiter avec sa mère après la mort de son mari, Gina, la petite fille de Carrie-Louise, fille de sa fille adoptive, elle-même mariée depuis peu avec un américain et l’un des fils de son deuxième mari avec qui elle n’a aucun lien de sang mais de qui elle se sent très proche. Il y a aussi Jolly, la dame de compagnie totalement dévouée et Edgar Lawson qui fait office de secrétaire pour Lewis mais qui est surtout un de ses « cas » psychologiquement perturbé qu’il essaie de réhabiliter.

La première partie du roman présente cette « famille » hors du commun avec les tensions, les mésententes, le mépris, les alliances, les rapprochements… Tout cela observé par Miss Marple qui sait faire parler les gens sans en avoir l’air.
Puis un soir, le beau-fils de Carrie-Louise, Christian Gulbrandsen, administrateur de la fondation, vient à l’improviste pour parler à Lewis. Ce soir-là, Edgar Lawson fait une crise et menace Lewis d’un pistolet alors que le reste de la compagnie est dans le hall impuissante.

Je sens que je vais en dire trop alors je m’arrête là…

Alors qui est mort? Pourquoi? Est-ce que la santé de Carrie-Louise est en cause?

C’est un très bon petit roman où se posent vraiment les questions des relations qui unissent et séparent les personnages et comme d’habitude on pense que tout le monde est potentiellement coupable!
Miss Marple a un regard neutre sur cette famille et devine les jeux de glaces, les jeux de faux semblants! Je suis réconciliée avec Miss Marple!

18e Agatha Christie de ma collection

« Les amants du Spoutnik » de Haruki Murakami (Livre Audio lu par Pierre-François Garel)

Roman à trois personnages. Le narrateur (K.) est l’ami de Sumire, une jeune fille un peu en marge qui ne vit que pour l’écriture. Il nous raconte le vie de celle-ci et son amour pour Miu, une femme un peu plus âgée qu’elle qui vit dans un monde social différent du sien. Le récit passe de la narration du jeune homme à des dialogues entre les différents protagonistes, qui lui ont été rapportés où qu’il a vécu.
 
Sumire a l’ambition très forte de devenir écrivain. Un jour elle a un coup de foudre pour Miu, cette femme élégante et raffinée et pour la première fois de sa vie elle éprouve du désir. Elles se mettent à travailler ensemble, sans ambiguïté puisque Sumire ne lui déclare pas son amour. A son contact, elle change, physiquement et dans son envie d’écrire.
 
Elle continue de se confier à son ami, le jeune instituteur. Il est son confident, son point de repère, celui à qui elle demande des conseils. Il est amoureux d’elle mais a conscience que cet amour est impossible et préfère préserver son amitié.
Un jour, Sumire et Miu partent en voyage d’affaire en Europe et le jeune homme reçoit un coup de téléphone de Miu, qu’il ne connait que par les récits de Sumire. Elle lui demande de la rejoindre en Grèce car Sumire a disparu.
 
Haruki Murakami revisite le triangle amoureux, les relations amoureuses, les attentes et les espoirs, les impossibilités, les drames personnels et les ambitions perdues qui façonnent chaque être.
 
Au fil des discussions entre les différents personnages, il y a beaucoup d’incursions dans le monde des rêves ou plutôt dans un monde où la réalité n’est plus clairement établie… Est-on bien dans ce monde ou dans un autre?  Les thèmes oniriques qu’on retrouve souvent chez Haruki Murakami se mêlent très bien à la réalité, la frontière est très subtile car elle est souvent présentée comme des doutes ou des rêves des personnages.
 
C’est un roman d’ambiance plein de douceur et de questionnements au style simple et direct. C’est assez noir car il y a beaucoup de déceptions et les personnages semblent vivre un peu à côté de leurs vies.
 
J’ai beaucoup aimé ce roman que j’ai trouvé très bien lu par Pierre-François Garel qui a très bien su créer l’ambiance adaptée.

Merci à   et 

J’inscris ce texte au Défi Livres de Argali   puisque le personnage principal ne vit que pour l’écriture et qu’il y a de nombreuses réflexions des personnages sur l’écriture, la fiction et la réalité.

Allo, Hercule Poirot… : Agatha Christie

Ce recueil de nouvelles (avec comme sous titres « Nouvelles inédites ») est peut-être un peu décousu.

Les trois premières nouvelles sont des mini-enquêtes d’Hercule Poirot où tout repose sur des déductions logiques (pour la 2ème nouvelle « Un indice de trop », Agatha Christie « recycle » un indice déjà utilisé dans « Le crime de l’Orient Express »)

Les trois autres nouvelles ne sont pas des enquêtes criminelles à proprement parler mais plus des histoires mystérieuses basées sur les intuitions, le 6ème sens…

C’est différent, pas mal mais ce n’est pas vraiment un recueil que je recommande.

17e Agatha Christie de ma collection 

Ligne « personne connue » (Hercule le personnage mythologique) pour la catégorie « Agatha Christie joue au Petit Bac 2012

Festival Rue des Livres à Rennes, rencontre de blogueurs et rencontre avec Sorj (attention, je suis un peu en mode « groupie »)

 L’année dernière j’étais allée à Rennes pour les livres mais surtout pour rencontrer des blogueurs!

(clic clic pour les infos)

Cette année, je ne voulais pas rater ce rendez-vous, d’autant qu’il y avait plusieurs personnes avec qui j’avais beaucoup communiqué par blogs interposés depuis cette rencontre et que j’avais envie de revoir en vrai! Et puis l’envie de rencontrer encore de nouvelles personnes!

Et quand -cerise sur le gâteau- j’ai su que Sorj Chalandon serait présent en dédicace et en table ronde… vous vous doutez qu’il m’était impossible de ne pas y aller!!

Il y avait Canel, ConstanceEmilieGambadou, GéraldineGwenaelleJoelle et Florian, Midola, Mireille (non blogueuse mais grand lectrice de blogs 😉,  Sandrine, SylireYvon  et moi! Une belle brochette de blogueurs/euses!

La journée a commencé dans le salon avec les retrouvailles des « blogueurs de l’Ouest »! J’ai eu la très agréable sensation de retrouver des copines pour celles que j’avais rencontrées l’année dernière (oh…désolée, Yvon et Florian, mais quand même, dimanche, le féminin l’emportait, non? 😉 et j’ai été vraiment ravie de mettre des visages sur d’autres blogueuses rencontrées pour la première fois.

Puis je suis allée avec Sandrine sur le stand de Sorj Chalandon qui était tout seul. Je ne savais pas du tout ce que j’allais lui dire et puis… la bavarde qui est en moi a pris le dessus et on a pu parler un peu.

Je lui ai dit que je passais pour une groupie dans mon entourage et que je faisais du « prosélytisme pro Sorj Chalandon » en prêtant mes livres ou en conseillant des inconnus dans les magasins. Je lui ai aussi dit que je l’avais découvert lorsque j’étais juré au Prix de Elle et que j’espérai qu’il aurait le prix cette année (d’après lui, il n’a aucune chance car Delphine de Vigan est aussi en compétition et qu’elle raflait tous les prix des lecteurs en ce moment 😉

Je lui ai acheté  « Le Petit Bonzi » en lui disant que c’était le seul que je n’avait pas lu. Il m’a dit que c’était son premier roman est que c’était d’ailleurs sensé être le seul. Il l’avait écrit pour parler de son enfance de bègue mais qu‘après avoir fini ce livre il a eu envie de continuer. Il le considère comme son bébé.

Je lui ai dit qu’après avoir aimé « Mon traître » j’avais eu un peu peur de lire « Une promesse » de peur d’être déçue mais que j’avais été emportée par la poésie de ce livre. Comme on avait aussi parlé un peu de trahison avant, je lui ai dit qu’à mon sens « Une promesse » était le contraire de la trahison et il avait l’air d’accord.

Il a eu la gentillesse de dédicacer mes exemplaires de « Mon traitre » et « Retour à Killybegs » et quand je lui ai dit que j’avais un blog de lecture où je donnais mon avis sur mes lectures, et entre autres sur ses livres, il m’a demandé l’adresse que j’ai tapé sur son i-phone (comme une gourde qui ne savait pas où mettre ses doigts sur l’écran 😉 Je lui ai dit aussi qu’il était vraiment très apprécié sur les blogs mais il a dit qu‘il n’y allait pas car c’était parfois trop violent de lire des choses sur ses romans.

Bref, je l’ai trouvé charmant, très disponible et sympathique. (C’est pas comme ça que je vais calmer la « groupie attitude » 😉

Après les blogueurs se sont  promenés dans le salon en faisant des petites pauses bavardages avec les autres blogueurs que l’on croisaient!

Puis nous nous sommes ensuite retrouvés pour manger au restaurant des auteurs, un très bon repas marocain. Nous avons pu discuter encore plus (et j’ai pu prouver à mes voisins de table que j’étais vraiment bavarde et gourmande… Je le signale avant d’être dénoncée 😉

Avant d’aller à la table ronde où Sorj Chalandon et deux autres auteurs devaient parler, nous avons pris les traditionnelles photos de groupe (Merci Florian d’être le photographe officiel!). C’est alors que Sorj Chalandon est passé par là et il a accepté de jouer le jeu de la photo avec nous.

Ensuite il est resté à discuter avec nous de façon informelle, on a bien rigolé! C’était vraiment sympa

Voici un compte rendu le plus fidèle possible de la table ronde réunissant Sorj Chalandon, Gérard Landrot et Patricia Reznikov. Je prenais des notes dans le noir tout en regardant les gens qui parlaient… c’est un métier d’être journaliste!

Sorj Chalandon a remporté le Prix des Lecteur du Festival Rue des Livres. C’est un prix relayé dans les librairies et les bibliothèques de Rennes pour toucher le plus de lecteurs possible. Nous apprenons que Sorj Chalandon, en plus du Prix de l’Académie Française, a gagné le Prix Goncourt francophone polonais, un prix qui récompense un titre de la sélection du Goncourt français. Sorj Chalandon nous dit, avec un clin d’œil, que c’est la première fois que le lauréat du Prix polonais est différent de son homologue français.

Pour lui, les Prix des lecteurs sont importants car les gens aiment ou n’aiment pas, il n’y a pas d’influence d’éditeurs : « Un prix des lecteur c’est chimiquement pur ». Il s’est dit fier d’avoir perdu le Goncourt des Lycéens à 6 voix contre 7. Il a aussi dit être ravi d’être là parce que c’était un prix des lecteurs et que c’était pour cela qu’il était venu.

Concernant « Mon traître » et « Retour à Killybegs », il dit que ce sont des « livres accidentels, parce qu’il y a eu une trahison ». Il ne voulait pas écrire sur l’Irlande et sur son ami. Il ne voulait pas mêler la fiction à la réalité de la guerre d’Irlande. Il ne voulait pas « mêler un sang fictif à un sang réel. » Mais une fois que la trahison a eu lieu, le roman n’était pas un moyen de la pardonner ou même de la comprendre.

Le jeune français de « Mon traître » lui ressemble, c’était un moyen de se regarder et d’essayer de comprendre ce qui c’était passé dans son cœur au moment de cette trahison. Il a crée des personnages qui leur ressemblaient mais qui ne sont pas eux. « C’était plus un chemin personnel que littéraire mais les deux sont partis du même tombeau. Un tombeau physique et spirituel. J’étais blessé. Le roman c’était pour me sortir de cette blessure. J’aurai tellement aimé que ces romans n’existent pas, mais cette amitié n’existe plus. J’ai perdu un pote et j’ai deux romans. »

Il explique avoir changé la date de naissance du personnage du traître pour lui permettre de parler de l’histoire de l’Irlande en remontant dans le temps. Il explique que c’est une guerre qu’on ne connaissait pas. Il veut qu’on se souvienne de cette guerre.

Mais d’une manière générale, ces romans parlent de ce que c’est d’être traître et d’être trahi. « C’est un livre sur un amour qui a été sali. »

Il dit aussi qu’il a fait un traître acceptable, un traitre qu’on peut aimer qu’on peut comprendre et que pour lui c’est terrible. « J’espère que mon ami est mort en pensant qu’il avait trahi pour protéger son pays. Je le souhaite. »

La personne qui menait la discussion lui a aussi demandé de parler de sa manière d’écrire. Sorj Chalandon a expliqué que pour un journaliste écrire un roman, c’est dire « je ». Le reporter ne doit pas dire « je ». Dans le roman, l’auteur se réintroduit dans le monde des vivants (ou des morts). Dans un roman, il dit qu’il devient acteur. « Des choses qui me manquent dans la vie, je peux les mettre dans un roman : on peut tuer ou faire naître. » Le romancier n’a pas besoin de respecter la réalité.

Quant à ses moments d’écriture, il nous a expliqué que « le journalisme c’est le jour, la fiction, la nuit. Au point que je suis malheureux l’été car la nuit tombe tard! » Mais il dit qu’il se relit le jour car la nuit l’emmène parfois dans des lieux impossibles. Il relit le jour, à voix haute (car la lecture à voix haute ne laisse passer aucune faute) « avec le regard cruel du premier lecteur ce qui a été crée la nuit ». Et parfois il coupe tout ce qu’il a écrit.

Il décide d’un CD qui sera son compagnon pour un livre et qu’il écoute en boucle, car s’il aime le calme de la nuit, il n’a pas besoin de silence. Pour « Une promesse » c’était  « Tannhäuser » de Wagner et pour « Retour à Killybegs », c’était « O’Stravaganza ». La musique lui permet de se retrouver immédiatement où il en était.

Patricia Reznikov nous a aussi parlé de son roman « La nuit n’éclaire pas tout » dont le personnage principal est un auteur en panne d’inspiration qui rencontre une jeune femme qui répare les âmes qui va le faire renaître. Elle-même dit avoir déjà connu une période de doute au niveau de l’écriture comme son narrateur.

Au niveau de l’écriture, elle dit que la littérature est plus agréable que la vraie vie. On ne peut pas avoir la maîtrise de son existence mais on peut avoir la maîtrise de son écriture. Elle a aussi parlé de son histoire familiale, de la transmission, de l’exil et dit que ces thèmes étaient présents dans son roman.

Cette auteur était vraiment intéressante et agréable à écouter, avec beaucoup de simplicité et d’aisance elle a réussi à me donner envie de découvrir son livre. Quand je le lui ai dit au moment de l’acheter, elle a eu l’air étonnée, disant que ce n’était pas facile de participer à une table ronde avec des auteurs qu’elle ne connaissait pas bien sans avoir eu vraiment le temps d’échanger avant.

Et le troisième auteur était Gérard Landrot pour son roman « Tout autour des Halles quand finissait la nuit ». Il parle de la vie d’un immeuble pendant la deuxième guerre mondiale où se croisent des collabos et des résistants. Il y a dénonciation, pas par intérêt mais par manipulation. Concernant l’écriture, il dit que c’est agréable d’être le maître des destins de personnage qu’on a crée.

A la sortie de la table ronde, nous avons recroisé Sorj Chalandon avec quelques blogueuses et nous avons encore discuté un peu avec lui. Il semblait un peu désabusé de la banalité des questions posées par les journalistes qui sont souvent sans intérêt et qui ne creusent pas assez. Il remarquait qu’au Canada et en Belgique, d’où il revenait, les gens étaient plus curieux, s’intéressaient plus.

Je lui ai demandé s’il pensait à un autre livre mais il a dit qu’actuellement, il avait en avait fini avec son histoire avec la trahison mais qu’il n’y avait rien à venir pour l’instant, il n’avait pas d’inspiration. (Géraldine s’est pourtant donné beaucoup de mal pour lui trouver des sujets de romans en lui racontant toutes ses aventures 😉

Il avait l’air content de discuter avec nous et nous a dit que ce genre de rencontres n’étaient possibles que dans les petits salons, qu’à Paris, Nancy ou Brives, nous n’aurions pas pu parler comme ça.

Avant cette rencontre, j’aimais l’auteur, pour son style et ses thèmes… Je n’avais jamais vu d’interview de lui, donc je ne le jugeais que sur son œuvre et j’étais vraiment sous le charme et je dois dire que je le suis encore plus depuis que j’ai rencontré un homme simple, sympathique, drôle et patient avec cette joyeuse bande de « blogueuses de l’Ouest » comme il nous appelait!

Je m’aperçois que ce compte rendu est très long, sans doute trop (et il intéressera surtout les fans) mais j’avais vraiment envie de garder une trace pour moi de cette rencontre.

D’une manière générale, je tenais à dire que j’ai passé une super journée et que j’espère bien remettre ça l’année prochaine! Je n’ai pas pu dire au revoir à tout le monde mais merci à tous de votre bonne humeur et de votre enthousiasme! On se rend vraiment compte que le virtuel ne l’est pas vraiment car le contact passe tout de suite, on a l’impression qu’on se connait : c’est très agréable!

EDIT : en plus de tous les compte rendus de la journée que vous trouverez en cliquant sur les liens au début du billet, allez donc écouter l’interview que Constance a fait de Sorj Chalandon!

« Peine Maximale » de Anne Vantal

Dans ce roman, on assiste à un procès du début à la fin. On commence par le choix du jury populaire et on va jusqu’au verdict final. On assiste à la présentation de l’afffaire jugée, on écoute les témoins, on suit les interrogatoires des accusés et on entend les plaidoyers des avocats et enfin, on est présent lors des délibérations des jurés.

Mais ce qui est particulièrement intéressant -passionnant même– dans ce roman, c’est que chaque -court- chapitre donne le point de vue, les pensées, la vision d’un protagoniste de l’affaire (membre du jury, avocat, accusé, magistrat…) au fur et à mesure que le procès avance. On voit leur vision de l’affaire, leurs certitudes, leurs doutes, leurs craintes et aussi toutes petites choses qui viennent « parasiter » l’esprit…

On est vraiment dans la peau de chaque personnage.

Personnellement, je me suis vraiment imaginée dans ce procès et j’avoue que je n’aurai pas aimé être juré car mon opinion ne cessait de changer ou du moins était légèrement modifiée au fur et à mesure des informations qui nous était données. On se rend compte que ce n’est pas facile de se faire une « intime conviction ».

A lire tant pour la forme que pour les personnages qui sont vraiment réalistes et même attachants pour certains.

 

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Lu dans le cadre du prix des 2011-2012, sélection 3ème-seconde.

Des titres et un texte! Rendez-vous du mois de mars

Je reprends mon rendez-vous mensuel (le 2 du mois) : Il s’agit écrire un texte en intégrant tous les titres des livres chroniqués sur mon blog le mois précédant (ou le votre si vous souhaitez jouer avec moi). L’idée vient de Gwenaëlle qui a plein de jeux d’écriture à vous proposer!

Voici ma liste de titres :

Le petit prince cannibale

Belle-mère

Blog

Le chagrin et la grâce

Un ver dans le fruit

Poil au nez

Métal Mélodie

L’histoire du corbac aux baskets

Allo, Hercule Poirot

La ballade de Sean Hopper

Et voici mon texte  :

«  Allo, Hercule Poirot…

– Oui, c’est bien moi…

– Je vous appelle pour vous demander un conseil. Vous êtes habitué dans votre profession à écouter le chagrin et la grâce de la vie des gens, n’est-ce pas?

– Oui, c’est bien vrai… Dites moi donc ce qui vous tracasse…

– Je voudrai devenir écrivain. J’ai même un blog dans lequel j’écris sans cesse…

– Oui… Enfin, si je puis me permettre, avoir un « blog », comme vous dites, n’a jamais fait de qui que ce soit un écrivain, vous savez…

– Oui, je sais, je sais… Mais, j’ai plein d’idées! J’ai déjà écrit l’histoire du corbac aux baskets mais on la rejette sans arrêt… On me dit que c’est trop « jeune », à cause de l’argot et aussi des baskets…

– Oui, je m’en doute mon ami… Ce n’est sans doute pas du goût de tout le monde, je pense…

– J’aime aussi écrire des chansons.

– Ah… Et quel style de musique avez vous choisi?

– De la métal mélodie. C’est un mélange de hard rock et de folk… C’est la fois dur et doux… J’ai écrit un texte qui s’appelle « La ballade de Sean Hopper » mais personne ne s’intéresse à ma violence au coeur tendre…

– Certes, je peux concevoir que ce style soit quelque peu déroutant…

– Oh… Monsieur, je désespère… Ma belle-mère ne me soutient pas du tout. Elle dit que je ne suis qu’un bon à rien de saltimbanque et que depuis toujours elle avait senti qu’il y avait un ver dans le fruit

– Mais en même temps, il n’est pas faux de dire que vous n’avez pas encore eu de succès…

– Oui, je l’admets, mais je sens pourtant qu’il y a en moi un prince de l’écriture! Le petit prince cannibale qui mange le reste de ma vie… Voyez-vous ce que je veux dire?

– Moui… Alors… Pourquoi ne pas prendre le dessus sur le petit garçon qui est en vous en lui disant quelque chose du style : « Je vais y arriver! Poil au nez! »

– Monsieur? J’ai comme l’impression que vous vous moquez de moi…

– Moi? jamais de la vie mon jeune ami! »


 

Vous trouverez tous mes textes dans la rubrique « des titres et des textes »

 

Vive les bêtises a joué en novembre , en décembre, en février , en mars

 

Véronique a joué dans les commentaires du mois de janvier, dans les commentaires du mois de février et dans les commentaires du mois de mars

 

Et vous?


Les coups de coeur de Mrs B

Je lance une nouvelle rubrique, spécialement reservée à ma grande copine Mrs B, ma twin au travail… Ceux qui suivent ce blog de près la connaissent déjà un peu, que ce soit par ce que je dis d’elle ou par ses commentaires ou par nos lectures communes.

A ce jour, elle n’est pas (encore) décidée à ouvrir son blog, elle est donc une SBF (Sans Blog Fixe 😉  mais je lui fais une petite place dans le mien…

Dans cette rubrique, je vais aussi ajouter ses billets sur nos lectures communes! N’hésitez pas à commenter 😉

Mrs B vous donne son avis sur « Le garçon d’à côté » de Katrina Kittle

 

Sarah vit seule avec ses deux enfants, Danny 11 ans et Nate 17 ans, depuis la mort de son mari deux ans auparavant d’un cancer. Nate est un adolescent difficile et Danny manque de confiance en lui. C’est dans ce contexte familial tendu que Sarah part faire des courses et aperçoit  Jordan, le fils de ses voisins et camarade de Danny en route pour l’école. Mais Jordan a décidé d’en finir avec la vie et fait une overdose.

Sarah l’amène à l’hôpital et découvre alors toute l’horreur de la vie du jeune garçon dont les parents sont des pédophiles. Au fil des chapitres on découvre le calvaire vécu par Jordan mais aussi la vérité à laquelle est confrontée Sarah : la mère de Jordan était son amie et elle ne s’est rendue compte de rien. « Comment as-tu pu être proche d’elle pendant quatre ans et ne jamais te douter? ». Sarah va alors grâce au soutien de Nate accueillir Jordan chez elle.

J’ai beaucoup aimé ce roman . Les narrateurs se succèdent: Sarah, Jordan et Nate, ce qui nous permet de s’attacher à eux, de comprendre leurs sentiments et de suivre leurs évolutions.

Même si le thème est très éprouvant je vous conseille de le lire. Pour moi ça a été un vrai coup de coeur, une vraie bonne découverte .