Cadavre exquis : Pénélope Bagieu

Cette BD nous présente d’abord Zoé, une jeune femme qui travaille comme hôtesse d’accueil dans divers salons. Elle n’est ni épanouie dans sa vie professionnelle ni dans sa vie privée puisqu’elle n’arrive pas à se lier avec ses collègues et que son homme est un lourdaud avec qui elle ne partage pas grand-chose. Elle est assez aigrie et malheureuse.

C’est alors qu’elle rencontre par hasard Thomas Rocher –un auteur très connu qui vit en ermite dans son grand appartement parisien et qu’elle ne reconnait pas (au grand dam de l’homme). Ils se revoient et commencent une histoire où la fraicheur et la naïveté de Zoé apporte un nouveau souffle à l’auteur qui se remet à écrire après une période de page blanche.

Ils ne sortent jamais de l’appartement mais Agathe, l’éditrice de Thomas, leur rend visite ce qui crée des tensions entre eux. Un jour, alors que Zoé va dans une librairie pour chercher à se cultiver un peu, elle découvre que Thomas lui a caché quelque chose de capital.

Même si elle soutient l’auteur de son mieux pendant la phase d’écriture frénétique qu’il traverse, Thomas devient obsédé par son roman et finit par la mettre à l’écart.

J’ai beaucoup aimé cette BD qui pointe du doigt les travers de certains auteurs à succès avec un égo surdimensionné. On y voit aussi le monde de l’édition de l’intérieur. Et la fin est assez jubilatoire !

Une bonne découverte vraiment amusante !

ligne BD catégorie « Mort » du Petit Bac 2015

J’inscris ce texte au Défi Livres de Argali  

« Little Tulip » de Boucq et Charyn

J’ai emprunté cette BD car j’avais lu des billets très positifs sur la blogosphère il y a quelques mois mais je ne me souvenais plus vraiment de quoi il s’agissait  (même si je me souvenais que c’était un sujet dur et violent). En la feuilletant, j’ai craint que les dessins ne me plairaient pas mais j’ai quand même tenté pour me faire ma propre idée.

Et je me suis pris une claque ! Effectivement, si je ne mets pas de coup de cœur c’est uniquement parce que je n’ai pas été complètement emballée par les dessins qui m’ont un peu « dérangée » et la fin devient un peu « fantastique » et ça ne m’a pas paru vraiment utile, mais je dois dire que c’ets une vraie BD « coup de poing » !

Paul est tatoueur à New York au début des années 1970. Lui-même est extrêmement tatoué mais se montre très secret au sujet de la signification de ses tatouages. Il aide la police à faire des portraits robots de criminels car il a un grand talent de dessinateur et une très bonne perception des caractères. Malheureusement, dans le cas de viols et de meurtres en série qui ont lieu dans la ville, il n’arrive pas à « voir » le coupable.

En parallèle, Paul nous raconte son passé. En 1947, il vit avec ses parents à Moscou mais ils sont envoyés tous les trois au goulag en Sibérie. Ils sont séparés et  « Pavel », l’enfant de 7 ans qu’il est, doit grandir dans un « orphelinat » entre travaux forcés, exploitation sexuelle et peur. Ce qui le sauve c’est de savoir très bien dessiner et de faire des « tatouages » en pastel sur le corps de ses camarades.

Il cherche ses parents et se retrouve alors impliqué dans des gangs de criminels qui sont ceux qui dirigent réellement les camps. Il apprend l’art du vrai tatouage et connaît l’enfer des luttes de pouvoir entre des hommes plus insensibles les uns que les autres.

Cette bande dessinée montre avec violence et force l’horreur des goulags et montre que les soviétiques n’avaient rien à envier aux nazis dans le domaine de l’horreur et de la déshumanisation.

C’est malgré tout une histoire humaine positive puisque Paul en ressort grandi plutôt que détruit.

Les couleurs dans les tons bruns et aux couleurs chaudes donnent une ambiance très appropriée au récit.

Le hasard a voulu que cet été je lise aussi un roman jeunesse qui parle des déportations soviétiques (« Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre ») j’en fais la thématique du jour.

 chez Titine (Jerome Charyn, le scenariste est américain et une partie de la BD se passe aux Etats Unis)

« Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre » de Ruta Sepetys

Cela faisait un moment que j’avais envie de lire ce roman et en même temps le sujet me faisait un peu peur. Je savais que c’était un roman fort et j’ai donc profité des vacances pour le lire.

C’est ce que j’appelle un roman coup de poing qui nous montre un pan effrayant et horrifiant de l’histoire avec un grand H et la manière dont les êtres humains supportent et survivent à l’horreur (là aussi avec un grand H) et à l’injustice.

Lina est une jeune lituanienne qui vit avec son frère et ses parents. Son père est universitaire, ils sont cultivés et vivent une vie paisible. Lina est une artiste de talent qui ne peut pas s’empêcher de dessiner. Un jour, en 1941, le NKVD (les soldats soviétiques, qui s’appellera plus tard le KGB) les arrête sans explication et les déporte en train comme des milliers d’autres lituaniens.

Ils sont séparés, le père d’un côté, la mère et les enfants de l’autre et passent un temps qui semble interminable dans des wagons à bestiaux dans des conditions effroyables. Puis ils sont parqués dans un camp de travail puis envoyés en Sibérie et leurs conditions de vie deviennent de pire en pire…

Ce roman montre la nature humaine depuis la plus noire, en commençant par Staline et les ordres qui ont été donnés au départ mais aussi avec les personnalités des commandants et des gardes. Et il y a aussi la force dégagée par de beaux personnages qui essaient toujours, même dans des situations dramatiques, de faire ressortir le meilleur.

Ce roman est historiquement instructif car j’avais beau le savoir que Staline avait été un terrible bourreau, je suis sortie bouleversée car cela a été comme une prise de conscience de l’ampleur des choses. On parle beaucoup des camps de concentration et d’extermination nazis mais pas autant des camps soviétiques je trouve.

A la fin du roman, l’auteur ajoute quelques notes pour parler de l’histoire vraie puisque sa propre famille a vécu des choses racontées dans ce roman et elle s’est aussi servies de témoignages de personnes rencontrées.

J’ai terminé ce roman avec les larmes aux yeux. Je recommande cette histoire à partir de 14 ans mais aussi aux adultes !

Le hasard a voulu que cet été je lise aussi une BD qui parle des goulags en Sibérie («Little Tulip») : j’en fais la thématique du jour.

 chez Titine

« Un petit boulot » de Iain Levison (Lu par Olivier Cuvellier)

Jake Skowran a perdu son travail à l’usine comme la majorité de la ville quand le fournisseur principal d’emplois a fermé. Il a aussi perdu sa petite amie qui est partie avec un autre dans une autre ville, sa voiture qu’il a du revendre et sa télé et le câble, quand il n’a plus eu les moyens de payer. Il a cependant continué à parier sur des matches de football et quand son bookmaker à qui il doit des milliers de dollars lui propose non seulement d’effacer sa dette mais en plus de gagner de l’argent en tuant sa femme, Jake accepte.

Il découvre alors qu’il est « fait » pour ce travail qui lui rapporte de l’argent sans être trop difficile. Grâce à ce « petit boulot », il reprend confiance en lui et en l’avenir, se voyant même acheter l’épicerie du coin avec son meilleur ami et vivre une vie rangée avec une femme…

Plein de second degré et de cynisme, ce roman suit les codes du roman de gangsters et de tueurs à gages mais avec beaucoup d’humour prenant le personnage principal à contre pied.

Mais c’est aussi un roman social qui pointe du doigt des dysfonctionnements économiques de la société américaine moderne qui laisse sur le bord du chemin un grand nombre de citoyens.

Olivier Cuvellie , le lecteur, est très bien, il a su rendre l’ambiance du roman et le côté détaché et pince sans rire du personnage principal.

Une bonne découverte.

                     

  avec Sylire : Allons voir son avis!

 Chez Sylire  (Le thème du mois était  « un roman d’un auteur américain, ou qui se passe en Amérique »)

 chez Titine

 catégorie « Taille » de ma ligne « Audio » 

« Moderato cantabile » de Marguerite Duras (lu par Pauline Huruguen)

Je vais avoir un peu de mal à parler de ce roman, car je me suis assez ennuyée en l’écoutant (et pourtant la lecture de dure que 2h20 pour le texte intégral) et du coup, il n’est pas simple de mettre en avant l’histoire…

Anne Desbaresdes est une femme aisée et oisive qui n’a d’autre occupation que d’emmener son fils aux leçons de piano ou déambuler avec lui dans les rues de cette ville côtière dont son mari est le directeur d’une usine importante.

Un jour, son quotidien bien huilé s’enraye quand elle assiste à un crime passionnel dans le quartier du professeur de piano de son fils. Le lendemain, elle revient dans le café où a eu lieu le drame, attirée de façon presque morbide, car elle veut en savoir plus. Son fils joue dehors et elle se met à boire du vin avec un homme, ancien ouvrier qui a quitté l’usine et qui semble bien la connaître de loin. Ils parlent et ils boivent. Elle revient régulièrement, ils parlent et ils boivent… Sa vie l’ennuie…

Et le roman m’a ennuyée je n’ai vraiment rien d’autre à en dire… Désolée d’égratigner Marguerite Duras mais ces deux heures et quelques d’écoute ne me laissent vraiment pas de souvenirs marquants… Cette femme m’a plutôt fait pitié, j’avais envie de la secouer !

La lectrice Pauline Huruguen a lu ce roman avec une voix assez monotone qui allait très bien au personnage de Anne Desbaresdes… et qui a participé à mon ennui (mais je pense que j’aurai ressenti la même chose avec la version papier !)

Bref, je suis passée complètement à côté de cette histoire (ou alors, c’était le but de l’auteur et je suis tombée pile poil dans l’ambiance recherchée 😉 

Âme Graphique -Regards

 

Pour le rendez-vous photographique du Petit Carré Jaune  « Âme graphique », le thème était cette fois-ci « Regards ».

J’ai choisi de prendre le regard de Bastien qui exprime tant de choses : il était en train de regarder « Bambi » pour la première fois et je l’ai pris en photo discrètement : ses yeux laissaient passer tous les sentiments ressentis : il est intrigué, inquiet, amusé, ému…

Prochain rendez-vous le jeudi 29 octobre! 

Tarte salée au poulet au curry et tagliatelles de courgettes

 

Je suis contente de moi car cette recette est une invention! J’avais des escalopes de poulet à utiliser et nous avons été invités à un pique-nique de dernière minute alors je me suis dit que j’allais faire d’une pierre deux coups en faisant une tarte avec mon poulet!

Ingrédients : une pâte à tarte feuilletée / 3 petites courgettes (j’en ai pris une verte et deux jaunes mais c’est juste pour la couleur, d’ailleurs, je pense que j’essaierai cette recette en remplaçant une courgette jaune par une carotte la prochaine fois pour varier les couleurs 😉 / 1 gousse d’ail / 2 escalopes de poulet / 3 œufs / 20 cl de crème liquide (pour moi c’était du soja) / curry en poudre / sel, poivre

Préchauffer le four Th 7

> Couper les escalopes de poulet en dés et écraser l’ail dans une poêle.

> Faire cuire dans de la matière grasse avec du curry (selon vos goûts)  jusqu’à ce que le poulet soit doré et bien coloré.  Mettre de côté

> Laver les courgettes et les éplucher avec un économe de façon à faire des lanières très fines (comme des tagliatelles) : arrêtez vous quand vous arrivez aux pépins

> Dans un bol, battre les œufs et ajouter la crème (ou soja), saler, poivrer et ajouter du curry selon vos goûts.

> Dans un moule à tarte, étaler la pâte feuilletée et piquer avec une fourchette.

> Répartir les tagliatelles de courgette à peu près à la verticale plutôt qu’à plat pour les former une sorte de tourbillon dans la pâte (je ne sais pas si je suis très claire 😉 à la fin, ça ressemble un peu à une fleur (je vous complique la vie, là, non ? 😉

Voici à quoi ça ressemblait avant la cuisson : 

> Répartir les morceaux de poulet sur toute la surface de la tarte

> Verser le mélange œufs/crème sur toute la tarte

> Mettre au four pour 35 mn

 

Nous avons mangé cette tarte froide et elle a été appréciée par tout le monde, même par Bastien !

Come prima : Alfred

 

Cette BD a deux types de dessins pour présenter deux époques. Elle raconte les retrouvailles de deux frères italiens dans les années 60. Giovanni, le plus jeune, retrouve son frère Fabio en France après une très longue séparation sans nouvelles. Il vient lui annoncer la mort de leur père et ils prennent la route ensemble (dans une petite Fiat bringuebalante) pour retourner au village. Fabio vient à contre cœur et plus pour éviter des ennuis qui lui pendent au nez que par amour familial.

Sur la route, ils oscillent entre silences pesants, engueulades violentes, récriminations, retours sur le passé et secrets sur le présent.

Les deux hommes ont leur vision de l’époque à laquelle Fabio est parti –l’époque sombre où des choix politiques –chemises noires ou rouge communiste- changeaient les relations pour toujours.

J’ai trouvé cette histoire très touchante, très riche et très subtile car elle n’est pas manichéenne. On creuse la nature humaine au travers de ces individus car leurs réflexions personnelles vont leur permettre de prendre conscience de ce qu’ils ont fuit ou recherché. C’est vraiment plein de subtilité.

Au niveau des dessins, il y a donc deux types de traits qui montrent la vie avant le départ de Fabio : la partie « historique » avec une ambiance et des couleurs un peu retro et les dessins de l’époque de l’action avec ses couleurs vives et des traits plus ronds qui nous fait voyager vers l’Italie et la chaleur.

Une belle découverte !

                       Roaarrr Challenge

Le grand combat : Zéphir

 

J’ai choisi cette BD un peu par hasard car elle était dans les nouveautés et après avoir feuilleté les premières pages, j’ai su qu’elle me plairait. Et c’est un coup de coeur!

Cette BD est atypique car les parties plus traditionnelles qui racontent une histoire avec ses cases et ses bulles sont entrecoupées de superbes pages artistiques et de paysages. C’est comme feuilleter un livre d’art.

L’histoire est celle de l’artiste Chomo (je ne connaissais pas cet homme mais la postface explique de qui il s’agit). C’est un vieil homme qui vit comme un ermite dans la forêt. Ses contacts avec les gens des environs sont très restreints et il passe sa vie dans les bois à créer, sculpter, peindre, transformer à partir de la nature ou des choses récupérées dans une décharge et il en fait des œuvres d’art intégrées dans la forêt. Il crée son « palais », un lieu où l’art se confond avec la nature.

J’ai vraiment aimé cet album que j’ai feuilleté à nouveau après l’avoir fini tellement je l’avais trouvé beau par les dessins et poétique par le sujet.

C’est une merveille que je vous conseille!

« Le club des inadaptés » de Martin Page

 

Martin fait partie d’une bande de copains mais ils sont loin d’être une bande de caïds. Au contraire, ils sont 4 collégiens un peu en marge, de gentils garçons qui manquent un peu d’assurance et qui veulent juste qu’on leur fiche la paix. Martin est assez ironique. Il a perdu sa mère quelques années auparavant et vit avec son père qui est un original qui commence tout juste à se remettre de son deuil. Bakari est une tête en maths et c’est un garçon très obéissant avec ses parents. Fred a les cheveux teint en vert et semble souvent à fleur de peau. Erwan est un brillant inventeur et bricoleur qui s’habille en costume cravate. Ils se sont créé leur petit havre de paix dans une cabane sur un terrain vague.

Mais leur équilibre bascule quad Erwan se fait agresser sans raison et que la colère face à cette injustice le pousse à inventer une « machine à équilibrer les injustices » entre les collégiens.

C’est une histoire qui m’a plu parce qu’elle met en avant des gamins ordinaires, un peu à côté de la plaque, un brin loosers mais surtout gentils et qui ne feraient de mal à personne et qui finalement se retrouve la cible d’autres qui ont plus d’assurance. Je comprends leur sentiment d’injustice. J’en croise tous les ans des jeunes comme ça, qui cherchent juste à être le moins visibles possibles, qui veulent juste vivre leur vie tranquillement.

Au niveau de l’histoire, j’ai trouvé qu’elle était un peu courte, elle aurait méritée d’être étoffée un peu. Le passage sur le professeur de mathématiques par exemple m’a paru survolé : à mon avis soit, il ne fallait pas en parler, soit il fallait le développer carrément.

                    

jeunesse catégorie « objet » (un « club » = une canne de golf)