Retour à Little Wing : Nickolas Butler

Cette histoire est une belle histoire d’amitié, une histoire d’hommes qui se suivent depuis qu’ils sont enfants dans une petite ville américaine sans prétention. Ils ont tous des vies différentes, des parcours différents, des ambitions différentes… et pourtant, à la trentaine, ils sont toujours proches les uns des autres même si forcément, il y a aussi des incompréhensions et des tensions.

Chaque chapitre donne la parole à un personnage que l’on croise et recroise au cours du roman et qui permet de dérouler une vie entière, des vies variées, mais irrémédiablement liées entre les amis et la ville de Little Wing.

Il y a Lee, qui ado s’est mis à la musique et qui est devenu une rock star mondialement connu (il m’a vraiment fait penser à Bruce Springsteen d’après ce que j’ai lu sur lui dans son autobiographie) mais qui a tellement besoin de se ressourcer chez lui dans « sa » ville auprès de ses vrais amis, loin des paillettes du show biz. Ce personnage est vraiment très touchant car il pourrait personnifier celui qui a tout ce qui fait rêver les autres, mais lui ne rêve que de ce que Harry, son copain d’enfance, son meilleur ami, possède.

Harry est fermier et il travaille sur dans sa ferme pour peu de récompenses, il a une femme qu’il aime et avec qui il a deux enfants. Une vie simple qu’Harry n’échangerait pour rien au monde.

Il y a aussi Ronny qui après avoir été une star de rodéo pendant des années a souffert d’un traumatisme lié à son alcoolisme et en est ressorti changé, un peu abîmé, plus lent qu’avant mais toujours aussi sincère et qui dépend beaucoup de ses amis pour se sentir bien.

Il y a également Kip, qui après avoir été un financier prospère à Chicago est revenu à Little Wing avec un projet censé lui apporter de la richesse et faire revivre la ville à laquelle il se raccroche même si au fond, avec ses ambitions clinquantes et son épouse citadine il a du mal à reprendre sa place dans le cercle même si c’est ce à quoi il aspire tant.

Enfin, il y a aussi Beth, la femme de Harry qui a toujours connu ces hommes qui font partie de son environnement et pour qui elle a compté autant qu’ils comptent les uns sur les autres. D’autres personnages féminins gravitent autour des amis, mais il n’est pas évident pour elles de trouver une place parmi eux.

Ces histoires nous racontent des espoirs, des doutes, des déceptions, des bonheurs, l’amitié, l’amour, l’attachement et le détachement aussi. C’est une histoire assez simple mais vraiment bien écrite, bien amenée. On y croit, on est avec eux, on a envie de rester à eux. J’ai eu un coup de coeur pour ce roman que j’ai lu assez vite et auquel pourtant je pensais aux moments où je ne le lisais pas. Les personnages me manquaient, j’avais envie de savoir ce qui allait leur arriver et pour tout dire en le refermant, j’aurais aimé une suite!

 ma collègue A.

 chez Antigone

 chez Titine

Demain est un autre jour : Lori Nelson Spielman (lu par Ingrid Donnadieu)

Brett Bohlinger vient de perdre sa mère dont elle était proche. Elle s’attendait à hériter de la place de direction dans la société de cosmétiques que sa mère avait crée des années auparavant. Mais à sa grande surprise, c’est sa belle-soeur qui était son bras droit qui prendra ces fonctions. Ses frères héritent aussi de sommes confortables mais Brett elle n’a rien… Rien pour l’instant…

En effet, sa mère, qui savait qu’elle allait mourir, a monté un plan pour permettre à Brett de reprendre sa vie en main. Elle avait gardé une liste que sa fille avait écrite quand elle avait 14 ans. Une liste des choses que cette dernière voulait pour son avenir… Et Brett ne pourra obtenir son héritage que lorsqu’elle aura accompli toutes les choses qu’elle avait notées 20 ans auparavant… Et pour corser le tout, elle doit tout accomplir en un an!

Evidemment, les rêves de Brett adolescente ne sont pas les mêmes que Brett trentenaire et installée dans une vie de couple et professionnelle. Mais sa mère semblait persuadée que sa fille ne vivait pas une vie qui l’épanouissait et elle veut l’obliger à vivre une vie lui correspondant mieux en passant par cette liste.

En un an, Brett devra se mettre à enseigner (elle ne s’imagine même pas devant des enfants), avoir un bébé (alors que son petit ami n’en veut pas), avoir de meilleures relations avec son père (alors que ce dernier avec qui elle en s’est jamais entendue est mort), tomber amoureuse (elle vit déjà avec Andrew), adopter un chien (Andrew ne veut pas d’animaux) et un cheval (elle est citadine), renouer avec sa meilleure amie d’enfance (alors qu’elle s’en veut encore de la manière dont elles se sont séparées à l’époque) et bien d’autres…

Ce roman entre certainement dans la catégorie des livres « feel good ». Ce n’est à priori pas trop mon style mais en version audio, je me suis laissé prendre par les aventures de l’héroïne, malgré tous les clichés et les raccourcis et exagérations de ses aventures (peut-être parce que la version audio est réussie). Pour tout dire, j’ai plutôt apprécié pendant mon écoute mais au moment de me mettre à écrire le billet assez longtemps après, j’ai tendance à être moins indulgente…

Il va de soi que Brett va réussir ses épreuves et tout est bien qui finit bien… C’est assez léger tout en voulant faire réfléchir à sa vie  : est-ce que l’on est fidèle à ses rêves et est-ce qu’on ne se contente pas de suivre des rails sans être vraiment heureux. Il y a des moments drôles, des moment touchants et même émouvants, je ne peux pas le nier mais malheureusement, il y a aussi des incohérences et il vaut mieux le lire vite sans trop réfléchir. C’est pour moi une bonne lecture pour sortir d’une mauvaise passe de lecture ou une période où on a du mal à se concentrer et qu’on a besoin de légèreté.

 Chez Sylire

 chez Titine

 catégorie « passage du temps »

Gold Star Mothers : Catherine Grive et Fred Bernard

Cette bande-dessinée tombe très bien si proche du centenaire de la fin de la 1ère guerre mondiale car cette histoire se situe dix ans après la fin du conflit quand un certain nombre d’Américaines ont eu l’occasion d’aller en France pour se recueillir sur les tombes de leurs fils, frères, époux tués pendant les conflits de cette guerre.

Elles voyagent entre elles, sur un paquebot, puis en France où elles découvrent Paris comme des touristes puis les tombes de leurs hommes. Elles sont très différentes : en âges, en statut social et en mode de vie mais également en façon de gérer leur deuil. Et leur point commun est donc cette perte humaine et la relation avec la France et l’arrivée sur les tombes est cathartique pour ces femmes qui ont souvent fait bonne figure mais qui laissent leurs émotions s’exprimer. A ce moment, il n’y a plus de différences, elles sont des femmes qui ont perdu des hommes aimés.

J’ai beaucoup aimé cette BD pour son message et pour les portraits de femmes si variées et pour les dessins par Fred Bernard dont j’ai tout de suite reconnu le trait. J’ai aussi aimé les couleurs.

Cliquez ici pour voir quelques pages!

  chez Moka 

 chez Titine

George : Alex Gino

J’ai emprunté ce roman absolument par hasard quand je cherchais un roman ado d’un auteur américain pour le mois américain à la médiathèque. Le résumé m’a intrigué et quand The Autist Reading a vu sur Facebook que j’étais en train de le lire et m’a dit qu’il avait beaucoup aimé, je me suis empressée d’aller lire son billet qui a confirmé que le hasard fait souvent bien les choses!

George est un petit garçon qui est en primaire aux Etats-Unis, il vit avec sa mère et son frère. Sa meilleure amie est Kelly et il adore l’histoire l’araignée Charlotte qui le fait toujours pleurer à la fin… Enfin, « il »… non plutôt « elle »… Car George sait au fond qu’il est en réalité une fille. C’est un certitude et il aimerait tant pouvoir vivre ouvertement dans la peau d’une fille.

Ce roman est donc l’histoire d’un enfant qui sait qu’il est transgenre, qui sent qu’il n’est pas dans le bon corps, pas dans la bonne vie. Il va passer par le théâtre à l’école pour faire passer le message à sa mère, car il /elle est persuadé/e qu’en voyant George jouer le rôle de Charlotte, sa mère ne pourra que comprendre.

Ce roman est loin d’être parfait, j’ai lu des critiques sur le fait que George, en tant que fille, embrasse tous les stéréotypes des filles « girly » (maquillage, attrait pour les vêtements, sensibilité exacerbée…) mais je ne suis pas d’accord avec ces critiques… Il suffit de voir une cour de récréation pour voir que malgré eux, les enfants reproduisent ces stéréotypes et ce roman n’était pas un pamphlet contre le sexisme mais une évocation d’un enfant qui ne se sent pas à sa place dans son corps de garçon et qui rêve de se conformer à ce qu’il connait des petites filles qui l’entourent.

Moi, mon bémol serait plutôt sur l’âge ressenti des personnages. Ils sont censés avoir 9 ans je crois et j’avais parfois l’impression qu’ils en avait 6 et parfois qu’ils en avaient 12 et dans ces tranches d’âges, ça change tout! C’était assez difficile pour moi de vraiment visualiser ces enfants que ce soit George que ses camarades (et pourtant mon fils est pile dans sa tranche d’âge supposée).

Par contre, j’ai trouvé très intéressant le choix de parler de George avec le pronom personnel sujet féminin tout en l’appelant par son prénom masculin. C’était un peu déstabilisant au début mais j’ai trouvé que cela montrait bien la complexité de ce qu’il ressentait. J’ai aussi aimé que son amie Kelly accepte immédiatement la confession de son ami en s’en fait une amie. Cela montre aussi que pour beaucoup d’enfants c’est la personne qui compte. Et également, les doutes que la mère peut avoir et la manière dont elle gère les choses. C’est un vrai message pour les parents autant que pour les enfants.

Ce qui est important à savoir c’est que l’auteur est lui/elle-même transgenre et cela lui donne quand même une vraie légitimité à mon avis : il/elle (« ils », Alex Gino ne se définit ni comme homme ni comme femme et utilise le pronom personnel « ils » pour parler de sa personne… ce qui est un peu curieux pour moi) a sans doute été cet enfant qui se découvre et donc, je pense qu’il(s) sait (savent?) de quoi il(s) parle(nt).

En tout cas, c’est un sujet méconnu, surtout en jeunesse et il me parait important qu’il soit lu, d’une part pour faire découvrir ce que c’est d’être transgenre et d’autre part pour prôner l’acceptation de toutes les différences.

 chez Titine

Où va le blog cette semaine (avec du Festival America dedans)?

Où va le blog cette semaine?

Un peu de repos de course à pied car j’ai eu peur d’être blessée le weekend dernier et j’ai une comme consigne du médecin et de l’ostéopathe de faire une petite pause pour pouvoir reprendre l’entraînement marathon.

Hier, j’étais au Festival America. Au niveau des rencontres, j’ai croisé Aifelle en coup de vent à l’arrivée (mais j’étais vraiment contente de la revoir ;-)) mais j’ai surtout passé la majeure partie de la journée avec mes copines des Bibliomaniacs que j’ai toujours grand plaisir à revoir : Coralie, Léo et Amandine  et j’ai aussi réussi à faire une bise à Eva (la Bibliomaniacs manquantes 😉 ) juste avant de partir (elle avait un programme de ministre 😉  (avec Coralie). Avec Léo et Coralie, sans nous concerter, on avait fait un club « sacs de la librairie newyorkaise « Strand », de circonstances! 

Au niveau littéraire, j’ai assisté à la conférence très intéressante sur les femmes avec Wendy Guerra, Laura Kasischke, Claire Vaye Watkins, Leni Zumas (tellement intéressante, qu’en sortant, j’ai acheté le roman « Les heures rouges » de Leni Zumas, en anglais et le dernier Laura Kasischke.) J’ai trouvé aussi très intéressant d’assister au ballet des interprètes, qui traduisaient toutes en même temps à leurs auteurs puis traduisaient ce que leur auteur avait dit! 

Après le déjeuner, j’ai donc un peu craqué sur le salon du livre en achetant aussi des titres en anglais que je lirai pour l’African American Month Challenge en février et aussi un album québécois pour Bastien et « Manikanetish » de Naomi Fontaine que j’ai fait dédicacer et à qui j’ai dit que j’avais découvert « Kuessipan » dans une version audio et que j’avais adoré et je lui ai donné ma carte de blog si elle voulait lire mon avis. Elle m’a dit qu’elle sortait d’une rencontre intitulée « Premières nations : une histoire douloureuse » et qu’elle avait beaucoup apprécié les échanges. 

Petite anecdote : dans la file pour la dédicace, j’ai discuté un peu avec la personne devant moi et en lisant le compte rendu de Sharon, ou elle dit qu’elle avait aussi fait dédicacer son livre par Naomi Fontaine et j’ai soudain réalisé que la personne devant moi (qui a dit en passant qu’elle avait un blog et qui fait dédicacer son livre sous son vrai prénom… que je connaissais) et Sharon ne faisait qu’une!!! C’était une quasi rencontre de blogueuses 😉

Malheureusement, je n’ai pas pu assister à la table ronde autour de l’esclavage avec Yaa Gyasi, Dany Laferrière, Colson Whitehead car c’était déjà plein avant même l’heure du début (c’est quand même un problème dans le grands festivals… Une dame nous a dit « Certaines personnes sont venues deux heures avant pour y assister et normalement on ne devrait même pas vous dire que c’est déjà plein mais comme il pleut, on préfère vous prévenir… » Résultat, si on attend deux heures avant pour chaque rencontre…  on ne voit pas grand chose… J’ai donc retrouvé mes copines Au café des Libraires et j’ai pu entendre la toute fin de l’intervention de Nathan Hill.  Ensuite nous sommes allées à la crypte (grosse déconvenue sur le lieu : ce n’est pas du tout gothique comme ambiance, plus la salle paroissiale en sous sol 😉 ) pour écouter une table ronde sur le rêve américain avec Tadzio Koelb, Fatima Farheen Mirza, Emiliano Monge. C’état très intéressant mais je dis bien « écouter » et pas voir car il n’y avait pas d’estrade et c’était un peu dommage de ne pas pouvoir voir les auteurs (autant écouter la radio)! 

Alors, j’ai passé un bon moment mais j’ai fait l’aller-retour dans la journée, avec un levé à 5h du matin et j’ai payé 12 euros pour ne pas réussir à voir LA conférence qui me faisait envie et j’ai eu un peu l’impression que le festival était parfois un peu dépassé par les événements. Les conférences sont très proches en temps et les dédicaces aussi, beaucoup de choses se chevauchent…Ou alors il faut être très organisé mais ce n’est pas mon cas…

Alors quel est le programme cette semaine?

Aujourd’hui, dimanche  23 septembre, pour le rendez-vous de cuisine pour le mois américain, je vous proposerai une autre recette de cookies.

Lundi 24 septembre, vous trouverez un billet jeunesse sur une thématique forte : « George ».

Mercredi 26 septembre, pour le rendez-vous BD de la semaine, je vous parlerai de « Gold Star Mothers ».

 

Vendredi 28 septembre, je vous donnerai mon avis sur « Demain est un autre jour » en version audio.

Et enfin, dimanche 30 septembre, mon dernier billet américain pour le mois américain : « Retour à Little Wing ».

En ce moment, je lis un roman jeunesse « Le garçon qui courait plus vite que ses rêves » de Elizabeth Laird  et en audio, je vais terminer d’audiolire (j’adopte donc le nouveau verbe inventé par Bastien) « Les Rêveurs » de Isabelle Carr » (lu par l’auteur) dans le cadre de la pré-sélection du Prix Lire dans le noir. Ensuite, je lirai « Miss Sarajevo » de Ingrid Thobois (reçu dans le cadre des #MRL18 et en audio, je commencerai la lecture de « La Parure » de Guy de Maupassant toujours dans le cadre de la pré-sélection du Prix Lire dans le noir.

A bientôt! Bonne semaine et bonnes lectures!

Cookies aux smarties

Il parait qu’il y a autant de recettes de cookies que de familles américaines, alors pourquoi pas s’y mettre?! Vous prenez la recette de base et vous ajoutez les ingrédients…

Ingrédients (pour environ 20 cookies) :
La base :
  • 250 gr de farine
  • 125 g de sucre
  • 1 pincée de sel
  • 1/2 sachet de levure
  • 125 g de beurre
  • 1 oeuf
Variation « smarties » :
  • Environ 120-130g de « mini  smarties » (8 ou 9 boites) (ça s’achète en grands sachets avec des petites boites rectangles dedans 😉 (Environ 100 g pour la préparation et garder une grosse poignée pour la décoration)
Préparation :
  • Préchauffer le four TH 7-8
  • Mélanger la farine, la levure, le sel, le sucre dans un grand bol
  • Ajouter environ 100g de « mini  smarties » et mélanger le tout.
  • Dans un autre bol faire fondre le beurre et y battre l’oeuf.
  • Mélanger les deux préparations avec une cuillère en bois. Mélanger jusqu’à obtenir une pâte « humide » mais friable.
  • Sur une plaque avec une feuille de cuisson, déposer de la pâte que vous prendrez avec une cuillère à soupe. N’hésitez pas à façonner et aplatir les cookies avec les doigts.
  • Faire cuire entre 8 et 12 mn (en surveillant, ça brûle vite!!)
  • Quand vous les sortez du four, disposez-les sur une grille et placer quelques smarties sur la pâte encore molle en appuyant un peu, ils resteront collés et colorés en refroidissant.
  • Laissez-les refroidir : ils vont devenir croustillants… (Oui, je sais, c’est frustrant de se retenir de les manger tout de suite!
Le copain de Bastien qui était là quand je les ai fait a tellement aimé qu’il m’a demandé de lui recopier la recette!

 Les gourmandises en cuisine chez Syl

 chez Titine

Promenons nous dans les bois (A walk in the woods) : Bill Bryson

J’ai repéré ce livre dans une émission des Bibliomaniacs et soyons clair je n’aurais jamais lu cette histoire sans elles car les récits de voyages, qui plus est les récits de randonnées dans la nature sauvage, ne m’attirent pas du tout 😉 Mais je me suis laissée tenter et je l’ai acheté en Angleterre presque aussitôt (bon, après je l’ai laissé un peu traîner dans ma PAL, heureusement que le mois américain m’a motivée à le sortir 😉

A la quarantaine, Bill Bryson décide de marcher l’Appalachian Trail, un long parcours de randonnée qui traverse montagnes, forêts, parcs naturel sur 3 500 kilomètres, du Maine à la Géorgie. On commence par le suivre dans ses achats de matériel technique et dans ses lectures concernant la faune sauvage qu’il pourra croiser… (Ces passages sont hilarants!) Appréhendant de se retrouver seul dans la nature vraiment sauvage (surtout que dans les parcs américains il y a des ours…), il demande à tous ses contacts si quelqu’un veut l’accompagner et la seule personne qui lui répond est son copain d’enfance Stephen Katz avec qui il avait aussi randonné en Angleterre quand ils étaient étudiants.

Ils ne s’étaient pas vu depuis des années et le Stephen Katz qui débarque chez Bill très gourmand,  pas très affûté et pas très courageux, ce qui n’est pas très engageant. Et pourtant, ils vont marcher, doucement et longtemps. Ils vont se rapprocher, faire des rencontres avec divers types de randonneurs (et c’est encore l’occasion de passages très drôles) et d’animaux.

Bien entendu, même si c’est souvent humoristique, ce n’est pas que cela et Bill Bryson va en profiter pour parler de l’histoire de l’Appalachian Trail et la faune et la flore et il va au passage égratigner l’organisation des parcs naturels américains ainsi que la société de consommation.

C’est un récit instructif et très humain et souvent très drôle (au début, je riais même à voix haute!). Bon, n’étant pas à priori une grande adepte des récits, je me suis un peu lassée sur la fin (quand Bill Bryson randonne seul sans Katz, qui est un personnage truculent!) mais c’est malgré tout un excellent livre que je conseille particulièrement aux amateurs de randonnées et de grands espaces!

Je pense que je lirai peut-être un jour le livre qu’il a écrit après être revenu vivre aux Etats-Unis après avoir passé 20 ans en Grande Bretagne, car je pense que son regard doit être très intéressant (et critique!) « American rigolos : Chroniques d’un grand pays ».

Un film a été tiré de « Promenons dans les bois » par (et avec) Robert Redford qui avait adoré et beaucoup ri en lisant le livre 😉

 chez Antigone

 chez Titine

Hate list : Jennifer Brown

Un Bookface avec L’Homme en guest star!

Résumé de l’éditeur : « « C’est moi qui ai eu idée de la liste. Je n’ai jamais voulu que quelqu’un meure. Est-ce qu’un jour, on me pardonnera ? »
C’est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son petit ami Nick a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste.
Cette fameuse liste qu’ils avaient écrite pour s’amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants. Maintenant, ils sont blessés ou morts.
Et Nick s’est suicidé.
Mais Valérie, elle, est toujours là, enfermée, dans une bulle de questions sans réponses.
Jusqu’au matin où elle se lève, et quitte sa chambre pour retourner au lycée. »

Si j’écris le résumé du roman, c’est que j’ai beaucoup beaucoup de mal à faire mon propre résumé de cette histoire et que j’ai plus envie de vous parler de mon ressenti.

Ce roman parle des suites d’un drame collectif mais aussi un drame personnel. Une tuerie a eu lieu en mai dans un lycée américain. Nick, un garçon un peu en marge a tiré sur des élèves de son lycée et sa petite amie Valérie est celle qui a arrêté ce massacre et Nick s’est suicidé…

L’histoire commence vraiment à la rentrée suivante au moment où Valérie va retourner au lycée après avoir été blessée. Elle est suivie par un psy et subit plus que la douleur physique : elle est en déprime car elle ne supporte pas de vivre sans Nick qui malgré ses actes terribles reste le garçon qu’elle aimait et qu’elle connaissait autrement que celui qu’il est devenu en mai.

Elle vit aussi dans la culpabilité car les victimes sont pour la plupart des gens qui étaient sur une liste que Valérie de Nick avait écrite ensemble. En effet, le couple subissait de nombreuses brimades et ils ne se sentaient pas très intégrés et si Valérie prenait  cette liste de gens dont elle aimerait se « débarrasser » comme un exutoire, elle ne se doutait pas que Nick allait la prendre au pied de la lettre…

Elle a du mal aussi à trouver sa place dans sa famille, le couple de ses parents n’étant pas stable avant le massacre, elle sent aussi qu’ils ne lui font pas confiance. D’ailleurs, même si la police l’a disculpée et que le lycée la reprend en admettant même qu’elle sauvé des gens, il n’est pas simple pour elle comme pour les victimes de se retrouver sur le lieu du drame…

Les sentiments sont vraiment riches et contradictoires, les victimes ont d’abord été des bourreaux, des amis deviennent hostiles, un amour s’est transformé en tueur, des enemies cherchent à devenir des amis, les gens changent ou pas, tout change… C’est un roman fort sur des bouleversements qui font faire réfléchir tous les protagonistes sur leurs vies.

C’est assez bouleversant.

 chez Titine

La vérité sort de la bouche de Bastien

 Bastien a 8 ans et 11 mois… Voici ses petites phrases et ses bons mots volontaires ou involontaires!
  • Avec Bastien,  on lit «L’affaire Caïus» en audio. Sauf que Bastien me dit « On ne LIT pas un livre audio! » et quand je lui réponds qu’on ne l’écoute pas non plus comme de la musique et me dit : « On devrait utiliser un autre mot comme… « audiolire », on « audiolit »! »
  • Bastien va tout seul dans un magasin de jouets demander s’ils ont le dernier catalogue Lego.
    Il ressort en me disant : «Ils ne sont pas très polis… J’ai demandé «Bonjour, excusez moi, est-ce que vous savez si vous avez des catalogues Lego s’il vous plait.» et la dame a juste répondu : «Non on n’a pas»… Pas très poli, hein! Du coup, j’ai juste dit au-revoir en sortant, j’ai pas dit merci!»

 

  • On l’emmène faire les soldes pour lui acheter des vêtements et les essayer, ce qu’il déteste. On sort et je lui demande de porter le sac et il dit : «Déjà on me force à entrer dans un magasin contre mon grès : il est hors de question que je porte le sac maintenant!»
  • «Arrêtez de dire «quinze jours»! Une semaine c’est 7 jours donc deux semaines c’est QUATORZE jours!
    -Oui, c’est une façon de parler!
    Oui, mais si quelqu’un connaît pas la façon de parler et qu’on lui dit «dans quinze jours», il va arriver en retard!»
  • Bastien lit un livre que mon amie Claire m’a offert avant sa naissance, sur le bien-être :
    «C’est super utile! Je pense que c’était plus sur les femmes parce que tout est au féminin dans les phrases. Mais c’est aussi pour les hommes je pense. Et pour les enfants!»
  • Cette année Bastien a une maîtresse stagiaire jeudi et vendredi et après le premier jeudi, ça commençais mal… il était hyper critique : « Il n’y avait pas de consignes écrites et quand j’ai demandé s’il fallait trier, elle a dit non et en fait après, elle nous a dit qu’évidement, il fallait mettre les verbes selon les groupes… Elle aurait pu nous le dire! » Et il ajoute : « Si c’est comme ça le français maintenant ça ne sera plus ma matière préférée. » Je lui avais dit qu’avoir une maîtresse stagiaire ce serait bien car elle allait apprendre plein de nouvelles façons d’enseigner… Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd : « Si c’est ça les nouvelles méthodes d’enseigner, faudrait plus enseigner du tout…» Je lui dis que c’est une maîtresse débutante et qu’elle va apprendre avec le temps et il me répond que «quand on est maîtresse on doit tout savoir normalement.» Je lui dit que non, et il rétorque : «Elle devrait au moins savoir répondre à une question! On a appris en moyenne section à répondre aux questions!»  Il m’a même dit que tous ses copains étaient d’accord et qu’ils avaient fait « une petite réunion dans la cour pour en parler… » (Depuis, on dirait que ça va mieux)
  • Nous achetons une maison et Bastien l’aime beaucoup. Son père continue de regarder les annonces par curiosité et Bastien s’inquiète : «Papa il regarde des maisons alors qu’on en a déjà trouvé une : on change pas, hein!!» (non, on signe même dans 2 semaines 🙂
  • Bastien est en CM1 cette année. Il me raconte un truc :«A l’école, y a un grand qui….» Je lui rappelle alors que les «grands» ne sont qu’un niveau au-dessus de lui et que l’an prochain ce sera lui le grand!
  • Je vois une babiole que je cherchais le matin même : «Qui a retrouvé le petit truc que je cherchais, toi ou papa? –Moi! -Il était où? -Je sais pas, demande à papa…»

Nous avons emmené Bastien voir Harry Potter au cinéma en VO et nous avons réussi à garder la surprise pendant plusieurs jours : il était ravi!

American born Chinese : Gene Luen Yang

 

Un Bookface 😉

Cette BD est très particulière car elle alterne trois histoires qui ne semblent à priori n’avoir pas beaucoup de rapport que ce soit dans l’histoire, dans le style ou les univers et pourtant, quand on referme le livre on voit bien le lien.

Le premier univers que l’on rencontre (et c’est déstabilisant car après avoir lu le résumé je m’attendais à lire l’histoire d’un petit garçon de notre époque) est celui de la légende du Roi Singe (il y a une thématique sur l’intégration, l’envie de ressembler à un groupe auquel on n’appartient pas) qui se déroule dans un passé asiatique avec toute l’imagerie des dieux.

Il y a donc aussi l’histoire de Jin Wang qui vit aux Etats-Unis avec ses parents qui sont nés en Chine et sa vie à l’école dans laquelle il est presque le seul enfant d’origine étrangère, jusqu’à ce qu’il devienne ami avec un nouveau qui vient d’arriver de Taïwan. Ils ont en commun de parler chinois (même si au début, Jin, ne veut pas le faire) et surtout d’être tous les deux isolés parmi les élèves de l’école. En grandissant, Jin a un réel désir de ressembler aux américains de souche, de se fondre dans le décors, qu’on oublie qu’il est d’origine chinoise, au point de se brouiller avec ses amis.

Et puis, il y a également une autre histoire un peu parodique, qui ressemble à une sitcom avec le personnage central qui est un adolescent très « américain », blond et bien intégré et qui doit accueillir son cousin « Shing-tok », qui est une caricature grossière d’un Chinois (costume traditionnel, visage jaune et dents de lapin ainsi qu’un accent à couper au couteau). Il doit l’emmener avec lui au lycée et ce cousin est bien embarrassant pour Danny…

Mais je vais être franche je n’ai pas été super emballée par la forme (mais je pense que le côté métaphorique et les dessins à la fois naïfs et décalés, répondant sans doute plus au codes du comics pourront plaire à certains). Mais j’ai quand même trouvé le fond intéressant car il s’agit de la difficulté à s’intégrer quand on a plusieurs cultures et que comme Jin Wang, on est « un américain d’origine chinoise » ou « un chinois né aux Etats-Unis ».

Donc c’est un sujet vraiment intéressant sur la double culture, particulièrement eux Etats-Unis où effectivement les différentes origines se côtoient mais ne se mélangent pas forcément.

 chez Titine