J’ai emprunté ce roman absolument par hasard quand je cherchais un roman ado d’un auteur américain pour le mois américain à la médiathèque. Le résumé m’a intrigué et quand The Autist Reading a vu sur Facebook que j’étais en train de le lire et m’a dit qu’il avait beaucoup aimé, je me suis empressée d’aller lire son billet qui a confirmé que le hasard fait souvent bien les choses!

George est un petit garçon qui est en primaire aux Etats-Unis, il vit avec sa mère et son frère. Sa meilleure amie est Kelly et il adore l’histoire l’araignée Charlotte qui le fait toujours pleurer à la fin… Enfin, « il »… non plutôt « elle »… Car George sait au fond qu’il est en réalité une fille. C’est un certitude et il aimerait tant pouvoir vivre ouvertement dans la peau d’une fille.

Ce roman est donc l’histoire d’un enfant qui sait qu’il est transgenre, qui sent qu’il n’est pas dans le bon corps, pas dans la bonne vie. Il va passer par le théâtre à l’école pour faire passer le message à sa mère, car il /elle est persuadé/e qu’en voyant George jouer le rôle de Charlotte, sa mère ne pourra que comprendre.

Ce roman est loin d’être parfait, j’ai lu des critiques sur le fait que George, en tant que fille, embrasse tous les stéréotypes des filles « girly » (maquillage, attrait pour les vêtements, sensibilité exacerbée…) mais je ne suis pas d’accord avec ces critiques… Il suffit de voir une cour de récréation pour voir que malgré eux, les enfants reproduisent ces stéréotypes et ce roman n’était pas un pamphlet contre le sexisme mais une évocation d’un enfant qui ne se sent pas à sa place dans son corps de garçon et qui rêve de se conformer à ce qu’il connait des petites filles qui l’entourent.

Moi, mon bémol serait plutôt sur l’âge ressenti des personnages. Ils sont censés avoir 9 ans je crois et j’avais parfois l’impression qu’ils en avait 6 et parfois qu’ils en avaient 12 et dans ces tranches d’âges, ça change tout! C’était assez difficile pour moi de vraiment visualiser ces enfants que ce soit George que ses camarades (et pourtant mon fils est pile dans sa tranche d’âge supposée).

Par contre, j’ai trouvé très intéressant le choix de parler de George avec le pronom personnel sujet féminin tout en l’appelant par son prénom masculin. C’était un peu déstabilisant au début mais j’ai trouvé que cela montrait bien la complexité de ce qu’il ressentait. J’ai aussi aimé que son amie Kelly accepte immédiatement la confession de son ami en s’en fait une amie. Cela montre aussi que pour beaucoup d’enfants c’est la personne qui compte. Et également, les doutes que la mère peut avoir et la manière dont elle gère les choses. C’est un vrai message pour les parents autant que pour les enfants.

Ce qui est important à savoir c’est que l’auteur est lui/elle-même transgenre et cela lui donne quand même une vraie légitimité à mon avis : il/elle (« ils », Alex Gino ne se définit ni comme homme ni comme femme et utilise le pronom personnel « ils » pour parler de sa personne… ce qui est un peu curieux pour moi) a sans doute été cet enfant qui se découvre et donc, je pense qu’il(s) sait (savent?) de quoi il(s) parle(nt).

En tout cas, c’est un sujet méconnu, surtout en jeunesse et il me parait important qu’il soit lu, d’une part pour faire découvrir ce que c’est d’être transgenre et d’autre part pour prôner l’acceptation de toutes les différences.

 chez Titine

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