N ou M : Agatha Christie

Ce roman d’Agatha Christie comporte pas mal d’éléments typiques de ses romans –des personnages « so British », une pension de famille dans une petite ville de bord de mer en Angleterre, des suspects à tour de bras, des fausses pistes… mais la grande différence c’est que ce n’est pas une enquête sur un crime mais une histoire d’espionnage avec Tommy et Tuppence Beresford, un couple qu’on a déjà pu croiser dans « Mr Brown » et plus tard dans « mon petit doigt m’a dit ».

Nous sommes en Angleterre, en 1940 et les services secrets contactent Tommy pour lui confier une mission : il doit retrouver des espions allemands, un homme et une femme qui ont des liens avec une pension de famille sur la côte. Tuppence suit son mari et à eux deux, ils essaient de percer le mystère au milieu de gens qui leurs paraissent assez ordinaires.

J’ai bien aimé cette histoire, même si je me suis doutée de certaines choses, mais ce qui m’a particulièrement plu c’est de savoir qu’Agatha Christie a écrit ce roman en 1941 et qu’elle parle de la guerre au cœur de celle-ci. A mon avis, c’est vraiment important de le savoir quand on le lit car beaucoup de thèmes et d’interrogations ou remarques faites sur la guerre sont d’autant plus fortes qu’elles sont faites par l’auteur presque en direct.

Une bonne découverte !

 40e Agatha Christie de ma collection

« Le vase où meurt cette verveine » de Frédérique Martin

Ce roman est un roman épistolaire qui raconte une année de séparation entre un couple d’amoureux de 76 ans. Ils sont mariés depuis 56 ans et n’ont jamais été séparés mais la maladie cardiaque de Zika et l’impossibilité pour leurs enfants de les héberger ensemble les obligent à une séparation longues et très pénible pour ces amoureux encore fous l’un de l’autre.

Leurs enfants –adultes de plus de 40 ans- ne leur facilitent pas la vie. Isabelle –célibataire ayant vécu très difficilement son enfance entre ses parents tellement amoureux qu’elle avait le sentiment de ne pas exister et Gauthier, ce père de famille qui change radicalement de vie juste quand son père vit avec eux…

J’ai aimé ce roman et ces personnages. Je suis passé par différents sentiments : j’ai été touchée par cet amour indéfectible et inconditionnel, j’étais presque jalouse cet amour si intense et réciproque et puis en miroir d’Isabelle, je les ai trouvé parfois exaspérants d’égoïsme. Et puis j’ai aussi eu de la peine pour eux : après tout, l’âge n’empêche pas de vouloir garder sa liberté et ils se retrouvent ballotés au gré des envies des uns et des autres, personnes ne les écoutant vraiment.

C’est un roman que j’ai trouvé à la fois beau et dérangeant – la fin change complètement le ton, plus noir et j’ai aussi aimé cela.

Merci à Stephie et Noukette de me l’avoir conseillé quand j’avais parlé de « Sauf quand on les aime » de l’auteur.

 objectif 2016 : -5

catégorie « Phrase »

 

« Explicite -Carnet de tournage » de Olivier Milhaud et Clément C Fabre

 

Encore une BD empruntée par hasard à la médiathèque, cette fois au rayon « cinéma ». En voyant que le sujet étaient les coulisses d’un tournage d’un film porno mais qu’en le feuilletant on ne voyait aucune scène de Q je me suis dit que ça pouvait être intéressant de voir comment cela était traité.

Dans la préface, John B.Root, réalisateur de porno explique qu’il avait demandé à son ami Olivier Milhaud, le scénariste de cette BD, d’être acteur – classique- dans son prochain film (porno et polar). Ce dernier a accepté et a pris plein de notes pendant les temps libres ce qui lui a permis de découvrir des tas d’aspects d’un tournage que lui-même ne connaissait pas étant toujours derrière la caméra.

La BD raconte effectivement l’arrivée de ce jeune homme un peu timide et complètement novice en tournage de films porno dans une villa du Sud de la France.  Il y a un mélange de vie quotidienne ordinaire, des gens qui mangent et ensemble, parlent de leurs vies, de cinéma ou qui s’engueulent et à côté de ça, ils parlent très naturellement des scènes qu’ils vont jouer, on entend des cris et gémissements de scènes en train d’être filmées et on voit parfois passer un acteur ou une actrice nus.

Ce qui m’a vraiment plu, c’est qu’on voit des gens « normaux » qui échangent et vivent ensemble et que par ailleurs, ils vivent dans une autre dimension (que la mienne en tout cas  vu que je ne regarde pas de films pornos). Et c’est un éclairage intéressant sur ce cinéma.

J’ai choisi de parler de cette BD pour le « Premier mardi c’est permis » de Stéphie car on est dans les coulisses du monde du sexe. Et même si certains acteurs correspondent bien au cliché, on voit qu’il y a autre chose aussi.

 

 

 

 

catégorie « spectacle » pour ma ligne BD

Mardi-c-est-permis

Et Jérôme en avait aussi parlé avant moi

Deux frères : Fabio Moon et Gabriel Ba

Cette bande dessinée se situe au Brésil dans les années 50. C’est une histoire de famille qui commence dans l’enfance des « deux frères » er qui se poursuit tout au long de leurs vies.

Les deux frères, Yakub et Omar, sont jumeaux mais ne pourraient pas être plus différents. Les relations familiales sont loin d’être simples. Ils ne s’aiment pas beaucoup, se battent et se trouvent séparés un temps quand leurs parents, d’origine libanaise, décident d’envoyer Yakub vivre au Liban pendant 5 ans.

A son retour, les deux jeunes hommes qu’ils sont devenus ne s’entendent pas plus qu’avant, au contraire… Yakub a réussi sa vie loin de la maison et Omar qui est resté chez ses parents se complaît dans une vie de débauche. Les parents (surtout leur mère) espèrent une réconciliation mais cela se révèle impossible.

Ces jumeaux semblent vraiment être les opposés. Il y a beaucoup de ressentiment et de rancœurs entre les deux frères et des « secrets de famille ».

J’ai plutôt bien aimé mais je dois avouer que je l’ai parfois trouvée confuse. J’ai aussi regretté que l’on ne rentre pas plus dans les sentiments des deux hommes. J’ai eu l’impression de survoler leurs vies, de les voir de loin, d’être tenue à distance.

J’aurai voulu aimer cette BD autant que Daytripper des deux auteurs.

Pour la petite histoire, il me semble intéressant de savoir que les auteurs sont eux-mêmes frères jumeaux… Heureusement pour eux, leurs relations semblent plus sereines que celles de leurs personnages. A savoir aussi, la BD est une adaptation du roman « Deux Frères » de Milton Hatoum.

 Chez Jacques Un amour de BD

Vive la marée! : David Prudhomme et Pascal Rabaté

Cette bande dessinée raconte une journée d’été à « Polovos PLage », au bord de la mer. Les gens arrivent le matin, riches ou modestes, des couples, des familles, des jeunes et des vieux…

Ce sont des tranches de vies sur le sable, dans l’eau, dans les rues de la station balnéaire. C’est plaisant et léger, on s’y retrouve ou on reconnaît des gens qu’on a croisés en vacances…

Ce n’est pas une lecture désagréable mais franchement, c’est le genre de BD que j’appelle « aussi vite lue aussi vite oubliée ». Je ne serai pas marquée durablement par cette lecture mais c’est une parenthèse de soleil estival en plein hiver !

  Chez Jacques Un amour de BD

Yankov : Rachel Hausfater

J’ai pris ce livre pour la seule raison qu’il était dans la sélection des Incorruptibles 3ème-Seconde et je ne savais rien sur l’histoire. Je ne m’attendais à rien et j’ai pris une claque ! Une claque et un coup de cœur pour une histoire poignante avec des sentiments très forts.

L’histoire de Yankov est celle d’un garçon qui vient d’être libéré de Buchenwald, le camp de concentration Nazi avec tout un groupe d’enfants. Ils sont envoyés en France et se retrouvent dans un orphelinat tenu tout d’abord par un directeur très strict dans lequel les jeunes ne se sentent pas vraiment plus libres. Car s’ils sont libres, ils sont toujours prisonniers dans leur tête et l’organisation de l’orphelinat n’aide pas à changer cela.

Puis un jour, il y a une nouvelle directrice qui, elle, comprend que ces jeunes ont besoin d’être écoutés, qu’ils ont besoin d’être compris pour pouvoir se sortir de cette épreuve terrible qu’ils ont vécue.

Ce roman est vraiment poignant car raconté du point de vue de Yankov, avec ses réticences, ses peurs de laisser entrer quelqu’un dans sa vie, son refus de ce qui peut être des sentiments. Il a tout perdu et il est un peu mort dans le camp et pourtant Donna, la directrice, va réussir petit à petit à lui redonner la vie.

J’ai été très émue en lisant ce roman, très touchée et même en en parlant à collègue Doc quelques jours après l’avoir fini, j’étais affectée.

Je vous le recommande chaudement en tant que lecteur adulte car c’est un beau texte avec vraiment une belle écriture et un style qui  mêle un langage parlé qui n’est pas artificiel et une certaine poésie qui rend le roman encore plus beau et un sujet très sensible et traité de manière très juste et pleine d’empathie et je le recommande aussi aux lecteurs de 13 ans et plus.

         

 sélection sélection 3ème -seconde 2015-2016

Challenge petit Bac 2016 : pour la ligne « jeunesse », catégorie « prénom »

Vernon Subutex : Virginie Despentes (Lu par Jacques Frantz)

J’avais envie de lire « Vernon Subutex » depuis que j’avais entendu les copines des Bibliomaniacs en parler en mars 2015 et j’étais donc ravie de découvrir qu’Audiolib l’avait sélectionné pour le Prix !

Virginie Despentes est une auteur dont j’ai déjà lu plusieurs livres (« Les jolies choses », « Bye bye Blondie » et « Teen Spirit » avant le blog, « King Kong théorie »  et « Apocalypse baby » et que j’aime bien.

Il faut savoir que c’est le premier tome d’une trilogie et que pour savoir le fin mot de ce roman, il faudra lire la suite.

Le personnage central est Vernon Subutex, la cinquantaine, ancien disquaire spécialiste du rock, qui a fréquenté un groupe de rock dans sa jeunesse mais aujourd’hui, loser et chômeur professionnel qui se retrouve sans domicile fixe au début du roman. Il  regarde la société dans laquelle il vit avec un regard assez désabusé. Des amis à lui sont morts et cela l’a affecté et quand il apprend qu’Alex Bleach vient d’être trouvé mort dans une chambre d’hôtel, il est surtout ennuyé car il comptait un peu sur lui pour le sortir de sa mauvaise passe financière. En effet, Alex Bleach est le deuxième personnage clé de ce roman. C’est une figure marquante de la chanson française, qui a débuté dans le groupe d’amis de Vernon et qui a percé pour devenir une star. Vernon avait des contacts réguliers avec lui et la dernière fois qu’il était venu chez Vernon, il s’était filmé en train de s’auto-interviewer. Au moment de quitter son appartement pour commencer une sorte d’errance, Vernon emporte ces cassettes qu’il n’a jamais écoutées en se disant qu’il pourrait peut-être les vendre.

Commence alors une sorte de voyage pour Vernon qui tout en restant sur Paris circule de driteà gauche à la recherche de vieux amis ou de rencontres du moment qui peuvent l’héberger, le dépanner. Il est aussi recherché par diverses personnes qui aimeraient bien avoir les cassettes d’Alex Bleach.

C’est alors l’occasion pour Virginie Despentes de nous présenter une galerie de personnages bien campés : c’est une peinture de la société actuelle, entre le monde du cinéma et du porno, de la drogue et de la musique, d’internet, des transsexuels et  des intégristes religieux, des bien-pensants et des fachos et des gauchistes. Mais elle évoque aussi la précarité, des extrêmes dans divers aspects et des gens très variés. C’est un  univers complètement rock and roll à la limite du trash.

J’ai aimé le ton de l’auteur souvent drôle et  bien rythmé. Il y a de la colère dans les personnages, de la haine, de la tristesse, ils sont parfois désabusés, méchants, ou en recherche d’eux même. Il y a beaucoup de personnages mais il faut se dire que le fil conducteur c’est Vernon et Alex et les autres personnages sont plus des portraits, ils ne sont pas forcément suivis, ils sont l’occasion de faire des incursions dans des vies différente. J’ai aimé le style et je sais que je lirai la suite !

 

Lu pour le  (Cliquez pour tout savoir sur le prix)

Aussi lu par mes copines jurées :  Sandrine SylireEstelleMeuraïe

et  avec  Aproposdelivres 

« 42 kilomètres 195 » de Bernard Thomasson

 Ceux qui suivent ce blog savent que j’ai déjà couru trois marathons (doucement mais sûrement je suis arrivée au bout des 42 km 195) alors quand j’ai repéré ce roman chez Leiloona je ne pouvais qu’être attirée par le titre. L’Homme (savamment guidé par mes soins) me l’a offert à Noël et je n’ai pas tardé à le lire.

Alors mon avis est en demie teinte : la coureuse de marathon a aimé ce roman car je me suis retrouvée dans toutes les expériences liées à la course du narrateur qui court son premier marathon à  Paris (le narrateur est transplanté du cœur et ne cherche donc pas l’exploit mais juste finir et se centre sur ses sensations) et mon premier marathon a également été celui de Paris en 2012. Je me suis donc vraiment reconnue dans ce coureur.

Par contre, ce qui m’a moins plu c’est que j’ai plus eu l’impression de lire un documentaire sur le marathon qu’un roman. Cela ne m’a pas forcément déplu mais quand je lis un roman j’aime que ça en soit vraiment un… Chaque chapitre commence par l’expérience et les sensations du narrateur pendant son marathon de Paris (1 chapitre = 1 kilomètre) mais le reste du chapitre n’est en réalité QUE des citations du livre « Mes 42 marathons » de Benedict Maverick, un coureur de marathon qui a fait le tour du monde de marathon en marathon. Et quand ce ne sont pas des paragraphes entiers de ce livre qui sont reproduits qui racontent des expériences d’autres marathons, ce sont des bribes de citations d’autres personnes. (Il y a d’ailleurs 6 pages de références des ouvrages cités à la fin, ce qui me semble beaucoup pour un roman.)

Cela ne m’a pas empêché de prendre plaisir à la lecture du livre. Il m’a aussi donné envie de lire le livre de Maverick et surtout m’a donné envie de courir et de me mettre à la préparation de mon prochain marathon que j’aimerai finir en 5h ! Mais comme j’avais une entorse au moment ma lecture et que je ne pouvais pas courir, ça a aussi été un peu frustrant 😉

Je conseille ce roman aux coureurs de marathons et aux coureurs du dimanche qui rêvent de faire un marathon ! J’aurais eu tendance à penser qu’il fallait être coureur pour l’aimer mais comme Leiloona, qui n’aime pas courir, a aimé le roman je pense que ça peut plaire à plus de monde 😉

EDIT : Suite à un commentaire de l’auteur ici même je découvre que je suis tombée dans un piège 😉 Pendant ma lecture, je m’étais dit « si seulement il avait inventé Benedict Maverick ça aurait été une vraie fiction et j’avais regardé sur Google s’il existait et j’avais vu deux entrées à son nom dont une page Facebook et je n’étais pas allée plus loin dans mes recherches…

Bernard Thomasson m’écrit donc pour préciser « que Bénédict Maverick est un personnage fictif, qui n’existe pas dans la réalité, et donc toutes les « citations » de son « livre » sont le fruit de mon imagination. Je l’ai inventé pour donner un contrechamp littéraire à mon héros Philippe. Le roman est aussi dans cette dimension là ! » Et là je dois dire que ça me plait vraiment beaucoup!!

 

 

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 objectif 2016 : -4

 par L’Homme

Âme Graphique -Poésie-

 

Pour le rendez-vous photographique du Petit Carré Jaune  « Âme graphique », le thème était cette fois-ci « Poésie ».

Je n’étais pas très inspirée et je ne savais pas quoi vous montrer en photo pour représenter la poésie et puis le hasard a voulu que je lise deux romans à la suite qui sont sous le signe de la poésie.

Le premier est un roman jeunesse, dans lequel le personnage principal est l’héritier d’un poète et qui parle des mots comme le vecteur de la transmission et de l’humanité et le deuxième est un roman que je n’ai pas fini mais dont la première partie a été pour moi une succession de perles poétiques qui me ravissent et me donnent envie de tout noter! (Je ne rentre pas dans les détails, mes billets arriveront au mois de mars).

 

 

 

Le prochain rendez-vous sera le jeudi 31 mars!

Rien ne s’oppose à la nuit : Delphine de Vigan (Lu par Marianne Epin)

Ce livre audio est une relecture de la version papier dont je vous ai parlé en 2011. Pour voir en détail ce que j’en avais pensé à l’époque (un coup de coeur déjà) allez donc lire ce billet : « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan

C’est après avoir lu « D’après une histoire vraie » de Delphine de Vigan qui évoque le roman « Rien ne s’oppose à la nuit » que j’ai eu envie de le relire et quand j’ai vu que c’était Marianne Epin qui lisait aussi la version audio et qu’il était disponible à la médiathèque, je n’ai pas hésité (je vous ai déjà dit que j’adorai la façon de lire de Marianne Epin ? Cliquez sur son nom pour voir les autres livres audio que j’ai aimé lu par cette actrice).

J’ai tout autant aimé cette relecture que ma première découverte du roman. J’ai aimé cette histoire de famille avec ses personnes dignes d’être des personnages romanesques. J’ai aimé le réflexion de l’auteur sur l’écriture, sur son « droit » à écrire sur sa famille, j’ai aimé le traitement fait de la maladie mentale de la mère, sur le poids que cela a pesé sur les épaules de la famille et tout l’amour que l’on peut ressentir en lisant ce roman.

Mais je dois dire que cette relecture en audio m’a encore plus émue que la première lecture et que j’ai écouté le dernier chapitre dans ma voiture, à l’arrêt, attendant d’avoir fini pour sortir et que j’avais les yeux bien humides…

Une vraie histoire de famille (à défaut d’être entièrement une histoire vraie) poignante et pleine de sincérité et très bien lue.

Chez Sylire : Le thème du mois est « Une histoire de famille »

 avec Saxaoul : Allons voir son avis!

 

J’inscris ce texte au Défi Livres de Argali