Et un petit « Book Garden » 😉
Résumé de l’éditeur : « C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.
D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing. »
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Ce roman m’a été offert par ma belle-soeur pour mon anniversaire cet été et je l’ai gardé pour le mois Belge exprès mais j’avais très envie de le lire sans pour autant me souvenir de pourquoi je l’avais repéré. Je me souvenais avoir entendu parler d’une atmosphère lourde et quand je l’ai pris au moment de ma remise en route de lectrice confinée, je n’ai pas lu la 4e de couverture (ce qui est rare chez moi) et je me suis plongée dedans tête la première.
J’ai beaucoup aimé ce roman et comme toujours quand j’ai aimé c’est plus dur d’en parler pour dire ce qu’on a aimé sans trop en dire! Alors tout d’abord ce qui est marquant dans cette histoire c’est effectivement l’atmosphère : lourde, poisseuse, pesante… Tout le long du roman on attend les drames, on attend les explosions, on craint pour la narratrice (de mémoire, je ne sais plus si on connait son nom?).
Ca commence comme une histoire de famille « parfaite » -papa maman une fille un garçon- vivant dans une maison individuelle avec petit jardin dans un lotissement… On dirait une publicité sur papier glacé pour du café… Sauf que ce ne sont que des apparences. La petite fille de 10 ans ne vit que pour protéger son petit frère Gilles qui a 6 ans, sa mère était complètement effacée (elle parle de sa mère comme étant une amibe) et son père porte la peur en lui : chasseur de bêtes sauvage, il y a même une chambre réservée à ses trophées de chasse empaillés, mais aussi porteur d’une violence latente et même physique…
Quand Gilles se retrouve traumatisé par un accident et semble disparaître, sans que les parents ne s’en aperçoivent, la petite de 10 ans faire tout son possible pour remonter le temps et faire en sorte que cet événement s’efface et que tout reprenne comme avant. Après avoir cru à la magie, elle se tourne vers les sciences…
Mais la vie pesante continue, le père devient de plus en plus écrasant, mettant une pression sur la famille et en particulier sur le fils exacerbant ses traumatismes plutôt que de les guérir : la chasse, la domination, la violence sont toujours présentes.
La fillette devient une jeune fille et elle essaie de s’éloigner sans vouloir lâcher son frère…
C’est donc l’histoire d’une vie normale qui cache un roman noir derrière les portes closes…
Je n’en dirai pas plus mais je vous recommande cette lecture dans un style vraiment fort (mais je ne rejoins pas la quatrième de couverture : moi je n’ai pas trouvé ce roman « drôle ». Je l’ai trouvé « acéré » comme si on avançait sur une lame ou qu’on avait peur de tomber dans un précipice… Une bonne découverte!
chez Antigone
Pour le mois Belge chez Anne et Mina