Comme son nom l’indique, cette histoire est celle du Café de l’Excelsior -cocon improbable pour un enfant de 8 ans.
C’est un café de village, « rustique », « brute de décoffrage », réservé aux hommes. Des hommes qui boivent beaucoup, parlent de chasse et de pêche, apportent le produit de leurs braconnages, chantent et racontent leurs histoires graveleuses. Ce café c’est presque une deuxième maison.
C’est surtout la maison principale du petit garçon de 8 ans qui y vit avec son grand-père, le parton du Café. Confié à ce dernier par les Services Sociaux (à contre coeur et en attendant « mieux » ), ce petit garçon -le narrateur- raconte les 3 ans qu’il a vécu avec son grand-père.
« J’aimais Grand-père comme on aime à huit ans : avec ferveur et vénération. » (page 17)
C’est un homme très porté sur l’alcool, bourru mais doux et attaché à son café et ses clients, mais un homme très aimant aussi.
Le petit garçon y vit une vie pas forcément adapté à un enfant de son âge mais il y a tant d’amour entre le petit garçon et le vieil homme… C’est un pan de sa vie qui sera à jamais attaché à cet homme et ce lieu, jusqu’à ce que les Services Sociaux le reprennent :
« J’ai quitté l’Excelsior, mon grand-père et mon enfance, le lendemain de mes onze ans. » (page 69)
Cette histoire est une histoire d’amour très touchante car les souvenirs ne quittent pas l’homme devenu adulte…
« Il me serra contre lui, m’écrasa les joues contre sa grosse chemise de mauvaise laine, et je sentis une dernière fois, en pleurant, comme s’il s’était agi de tous les parfums d’Eden, l’odeur de vieux tabac, de poussière et de vin, l’odeur de cellier dormant et de tiédeur limpide, l’odeur de temps bercé, l’odeur de mon grand-père. » (page 72)
Tout petit livre (environ 80 pages) plein d’émotion!