L’impureté : Larry Tremblay

Voici un roman bien difficile à présenter… Quand je l’ai commencé je ne savais presque rien sur l’histoire, j’avais juste lu la quatrième de couverture et je savais que l’histoire était celle de la vie après la mort de la romancière à succès, Alice Livingston, qui laisse un roman inédit derrière elle, un roman qui allait bouleverser la vie de son mari…

Voilà, j’ai presque envie de vous laisser avec ça et de vous dire que j’ai beaucoup aimé sans en dire plus car ce que j’ai aimé est lié à la surprise de lecture.

Mais je vais essayer d’être plus précise sans trop en dire et surtout à ne pas dévoiler des choses que je ne savais pas en le lisant (ceux qui l’ont lu comprendront mon embarras!).

Donc au début du roman, on suit la vie actuelle de Antoine, le mari d’Alice, juste après la mort de celle-ci. Il a du mal à faire son deuil et qui porte un regard désabusé sur le succès littéraire de sa femme qu’il ne comprend pas vraiment. Ses relations avec son fils Jonathan sont très compliquées, ils ne se voient plus même depuis la mort de la romancière. On alterne ces moments avec un retour en arrière sur la jeunesse d’Antoine quand il était un étudiant un peu cynique et nihiliste qui se lie d’amitié avec Félix un jeune homme très pieux et idéaliste dont il bouscule les croyances et les idéaux amoureux, impliquant dans cela Alice qu’il a rencontrée à cette époque.

Et puis, il y a un roman dans un roman : « Un cœur pur », le roman posthume d’Alice qui s’avère être largement inspiré de la vie d’Antoine et Félix, même si les noms sont modifiés. Ce roman se termine sur une fin coup de poing dont Antoine ne devrait pas sortir indemne…

Cependant, ce n’est  pas pour autant la fin du roman « L’impureté » mais je n’en dirai pas plus.

J’ai beaucoup aimé tout le jeu sur la  fiction et la réalité et la fiction dans la fiction (cela peut vous paraître étrange mais en lisant vous comprendrez). J’ai aimé toutes les réflexions sur la morale, sur la valeur que certains personnages donnent à certaines pensées par rapport à d’autres, sur le fait que certaines personnes s’arrogent le droit de déterminer la vie d’autres, comme une toute puissance, sur les non-dits … Comme je vous le disais, il n’est pas simple d’en parler mais c’est un court roman qui amène à se poser des questions.

J’ai vraiment envie de lire d’autres romans de cet auteur dont j’ai aimé le style.

   chez Karine:) et  Yueyin

J’inscris ce texte au Défi Livres de Argali

Double assassinat dans la rue morgue : Edgar Allan Poe

Voici encore un titre libre de droit que j’ai téléchargé sur ma liseuse car il fait partie des classiques de la littérature américaine dont j’avais beaucoup entendu parler et qui manquait à ma culture littéraire! Je n’avais pas réalisé que c’était une nouvelle (j’ai même fait un petit appel au secours sur Facebook avant de le commencer pour m’assurer que j’avais bien téléchargé tout le texte!) J’ai lu quelque part que c’était considéré comme le premier « roman policier », cette nouvelle ayant été écrite en 1841.

L’histoire commence par une sorte de conversation entre Auguste Dupin et le narrateur. Auguste Dupin est quelqu’un de très intelligent avec un fort pouvoir de réflexion et de déduction, une sorte de « mentaliste » (il m’a fait penser à Sherlock Holmes mais je ne connais pas très bien le personnage).

A l’époque, la police française n’arrive pas à résoudre un crime atroce qui a eu lieu dans la rue Morgue à Paris. Mme L’Espanaye et sa fille ont été retrouvées sauvagement assassinées chez elles. Mlle L’Espanaye a été découverte morte et terriblement mutilée enfoncée dans le conduit d’une cheminée et sa mère retrouvée morte dans la cour de l’immeuble… Mais ce qui est incompréhensible c’est que l’appartement était fermé de l’intérieur et que les fenêtres ne pouvaient pas s’ouvrir…

Le mystère est complet mais Auguste Dupin et le narrateur vont se rendre dans l’appartement et à partir de ses dons d’observation, le détective va découvrir ce qui s’est passé…

Bon, la nouvelle étant courte je ne vais pas vous dévoiler ni par quel moyen il a trouvé ni qui est le coupable mais je dois avouer que j’ai trouvé cela un peu tiré par les cheveux et un peu trop rocambolesque à mon goût… Par contre j’imagine bien qu’à l’époque cette histoire a dû être spectaculaire et scandaleuse car les meurtres sont vraiment horribles et le dénouement fantasque!

Je suis quand même contente de l’avoir lu pour ma culture générale!

 chez Titine

Mudwoman : Joyce Carol Oates

Note à moi-même : NE JAMAIS REFERMER LA LISEUSE SANS AVOIR PRIS DE NOTES… NE JAMAIS LAISSER PASSER UN MOIS AVANT D’ÉCRIRE SON BILLET… J’ai lu ce roman sur ma liseuse pendant mon road trip américain hyper rempli et je n’ai pas pris de notes et en plus, avec la rentrée en septembre je n’ai pas écrit mon brouillon de billet avant le weekend dernier… Autant vous dire qu’en temps normal, c’est compliqué mais pour un roman comme « Mudwoman », encore plus!

Alors je vais encore un peu tricher et vous recopier le résumé de l’éditeur pour ne pas dire de bêtises :

« Abandonnée par sa mère à demi-folle au milieu des marais de l’Adirondacks, Mudgirl, l’enfant de la boue, est sauvée on ne sait trop comment, puis adoptée par un brave couple de Quakers qui l’élèvera avec tendresse en s’efforçant toujours de la protéger des conséquences de son horrible histoire. Devenue Meredith  » M.R.  » Neukirchen, première femme présidente d’une université de grand renom, Mudgirl, brillante et irréprochable, fait preuve d’un dévouement total à l’égard de sa carrière et d’une ferveur morale intense quant à son rôle. Mais précisément épuisée par la conception d’une rigidité excessive qu’elle a des devoirs de sa charge, tourmentée par ses relations mal définies avec un amant secret et fuyant, inquiète de la crise grandissante que traverse les États-Unis à la veille d’une guerre avec l’Iraq (crise qui la contraint à s’engager sur un terrain politique dangereux) et confrontée à la classique malveillance sournoise des milieux académiques, M.R. se retrouve face à des défis qui la rongent de manière imprévisible. Un voyage sur les lieux qui l’ont vue naître, censé lui rendre un peu de l’équilibre qui lui échappe, va au contraire la jeter dans une terrifiante collision psychique avec son enfance et menacer de l’engloutir une fois encore, mais dans la folie. Cette impitoyable exploration des fantômes du passé, doublée du portrait intime d’une femme ayant percé le plafond de verre à un coût gigantesque, fait de ce livre ainsi que l’a proclamé la critique,  » un géant parmi les grands romans de Oates « . »

Et puis je vais vous envoyer chez Sylire car c’est elle qui m’avait donné envie de le lire en 2013!

L’AVIS DE SYLIRE

 

« Mudwoman », c’est d’abord « Mudgirl » une petite fille dont la mère, folle illuminée, essaye de se débarrasser dans la boue des marais… Elle s’en sort et est va tout d’abord vivre dans une famille d’accueil un peu survoltée puis elle est adoptée par un couple aimant.

« Mudwoman » devient par la suite « Meredith « M.R » Neukirchen », une universitaire qui vient d’être nommée présidente d’une université importante. Cette position est loin d’être évidente tant les traditions universitaires ne sont pas prêtes à voir une femme dans les sphères les plus élevées de sa hiérarchie…

Cette promotion réveille beaucoup de questionnements en Meredith. Elle veut imprimer sa marque, sa personnalité dans cette université, elle veut exprimer ses opinions personnelles concernant la politique vis à vis de la guerre en Iraq mais elle n’a toute la liberté de le faire. C’est à ce moment que cette femme solitaire qui s’est construite par sa propre volonté et qui a dû beaucoup se construire « en opposition », se met à penser à son passé et à chercher en quelque sorte son identité…

Au niveau de la narration, les allers et retours que Meredith fait dans sa vie et son histoire mêlent parfois souvenirs et fantasmes. On a parfois du mal a déterminer ce qui relève du rêve ou de la réalité. En effet, « Mudwoman » (« la femme boue ») semble s’embourber elle-même dans ce qu’elle ressent et dans qui elle est.

J’ai un avis mitigé pour ce roman. J’ai aimé certains aspects, j’ai aimé le personnage de Meredith avec toute la résilience qui accompagne une vie tellement semée d’embûches mais j’ai eu beaucoup de mal avec le style et les passages qui relèvent -ou pas- des divagations de Meredith et j’ai trouvé cela un peu trop perturbant pour vraiment accrocher.

C’était ma première rencontre avec l’auteur et je ne savais donc pas à quoi m’attendre. J’ai « My Sister, My Love » d’elle dans ma liseuse alors je lui donnerai une seconde chance.

 

 chez Titine

New York, esquisses nocturnes : Molly Prentiss

NY

Quand j’ai commencé à lire sur ma liseuse, je n’avais pas pensé que la difficulté que je rencontrais parfois pour parler des livres audio serait la même : je ne peux pas feuilleter le livre pour me remettre les personnages, lieux et enchainements en tête… Et comme en plus, j’ai lu ce roman (et d’autres donc la difficulté va se répéter !) pendant mes vacances américaines où je n’avais le temps de rien faire et je n’ai donc pris aucune note… Bref… Je vais commencer par vous laisser avec le résumé de l’éditeur :

« Au début des années 80, le downtown de New York est le centre de l’univers, un terrain de jeu revêche, encore hermétique à la menace de l’embourgeoisement. Artistes et écrivains s’y mêlent dans des squats insalubres où leurs rêves de reconnaissance prennent des formes multiples. Parmi eux, Raul Engales, un peintre argentin en exil, fuyant son passé et la « guerre sale » qui a enflammé son pays. S’affamant pour payer son matériel, il peint le jour d’immenses toiles mettant en scène les spectres qu’il croise la nuit. Un soir, il attire l’attention de James Bennett, critique d’art en vogue du New York Times, proche de Basquiat, Warhol et Keith Haring. Tandis que l’ascension fulgurante de l’un entraîne l’autre sous les projecteurs, une double tragédie les frappe. Dans ce chaos, Lucy, l’amante enjouée de Raul, échappée d’une obscure banlieue de l’Idaho, tente de les extraire de leur détresse. Entre peintre, critique et muse se dessine alors un triptyque amoureux étourdissant. »

J’ai beaucoup aimé ce roman et ses personnages hauts en couleur, liés au monde de l’art à une époque foisonnante de l’art contemporain et tous avec des histoires personnelles très riches. Ces personnages qui gravitent tous autour du milieu de l’art new-yorkais finissent par se croiser, directement ou non et certains sont même intimement liés.

Le personnage du critique d’art James Bennett est assez fascinant car il a une particularité : la synesthésie qui lui fait ressentir les couleurs physiquement (par le goût ou des images) et cela lui donne un regard très original sur l’art. Il y a aussi Raul Engales et son passé en Argentine avec sa sœur qu’il a laissé mais qu’il ne peut pas oublier. On suit d’ailleurs aussi cette dernière restée là-bas. Raul est un peintre instinctif et flamboyant qui est un génie qui s’ignore car il peint plus par besoin viscéral de s’exprimer. Lucy, elle, a fui sa vie étouffante de banalité et s’intègre dans un New York un peu underground, en rêvant de participer au monde artistique. Sa relation avec Raoul et avec James va bouleverser leurs vies à tous.

Des hasards, des rencontres, des rendez-vous manqués, des accidents de la vie, des blessures profondes, l’Art, les artistes, la passion et Basquiat que l’on croise au passage, New York, sombre et underground des années 80…

Ce roman est vraiment passionnant ! Je vous le conseille particulièrement si vous vous intéressez à l’art mais pas seulement !

Je ne sais plus chez qui je l’avais repéré mais j’ai immédiatement pensé à ces deux tentatrices :

L’avis d’Antigone 
L’avis de Sylire

 chez Titine