Mémoire de fille : Annie Ernaux (lu par Dominique Reymond)

Je n’avais jamais lu Annie Ernaux. Je la connaissais de nom – particulièrement après la sortie du premier roman d’Edouard Louis car il avait été un peu comparé à elle. Et puis Saxaoul aime beaucoup  cette auteur et elle m’a donné envie de la découvrir alors quand l’occasion s’est présentée de découvrir son dernier texte (parle-t-on de roman ou de récit ?) j’en étais ravie.

Je dois avouer que ce n’est pas simple de parler de ce titre à cause de son aspect autobiographique alors je vais commencer par me défiler un peu en copiant la quatrième de couverture :

«J’ai voulu l’oublier cette fille. L’oublier vraiment, c’est-à-dire ne plus avoir envie d’écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n’y suis jamais parvenue.»
Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux replonge dans l’été 1958, celui de sa première nuit avec un homme, à la colonie de S dans l’Orne. Nuit dont l’onde de choc s’est propagée violemment dans son corps et sur son existence durant deux années.
S’appuyant sur des images indélébiles de sa mémoire, des photos et des lettres écrites à ses amies, elle interroge cette fille qu’elle a été dans un va-et-vient implacable entre hier et aujourd’hui. »

J’ai aimé le style de Annie Ernaux. J’ai aimé sa réflexion sur le passé, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle interprété avec le recul, ce qu’elle a oublié.

J’ai aussi aimé le fait que l’histoire de « la fille de 1958 » soit assez universel. J’ai le sentiment que ce qu’elle a vécu et ressenti, ce qui l’a marquée, perturbée, façonnée pourrait appartenir à une jeune fille ayant 18 ans dans les années 90 ou aujourd’hui en 2016 car finalement, cette jeune fille/femme est une grande adolescente qui sort de l’enfance pour prendre le chemin de l’âge adulte… Un passage en force sans doute mais pas inhabituel à cet âge où l’on se cherche.

Je pense que je lirai à nouveau cette auteur. Quel est à votre avis le titre incontournable ?

La lectrice, Dominique Reymond est excellente. Elle a vraiment su donner vie à cette fille du souvenir et à la femme d’aujourd’hui qui se remémore et analyse. Nous étions en 1958 et nous étions aujourd’hui.