L’histoire est celle d’une famille de femmes noires : les filles North. Joan, la narratrice des passages qui la concernent, Miriam, sa mère, August, sa tante, Mya, sa petite soeur, Hazel, sa grand-mère qu’elle n’a pas connue et les femmes du quartier. Comme le titre l’indique, le lieu qui les rassemble est Memphis.

La construction du roman nous fait passer de personnage en personnage et nous fait faire des allers et retours entre 1995 au début de l’histoire et 2003 à la fin en passant par les années 1930, 1940, 1950, 1970 et 1980… ce sont sans doutes ces changements d’époques et de points de vue répétés qui ont fait que j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman parce que je le lisais de façon trop hachée au début, mais une fois que j’ai eu le déclic et que je l’ai lu par plus grandes périodes, je l’ai dévoré et je l’ai refermé en n’ayant pas envie de quitter les personnages!

J’ai du mal à raconter l’histoire de cette famille car il y a de nombreux évènements dramatiques qui viennent émailler les vies de ces femmes : le mari de Hazel, premier inspecteur noir de Memphis qui sera assassiné pour être arrivé à ce poste trop tôt dans un Etat qui jusque là était ségrégationniste, Jaz, le mari de Miriam, qui la frappe et qu’elle quitte, Joanie, qui a subi une agression sexuelle quand elle était enfant, les morts des militants pour les droits civiques, comme Martin Luther King…

Mais au-delà de ces moments durs, il y a de très beaux moments : la sororité, les relations entre les femmes du quartier dans le salon de coiffure de August (les cheveux, tout un symbole pour les femmes afro-américaines!), le voisin réfugié Juif Allemand qui agit comme un père pour les filles North, les études pour se sauver, l’art comme moyen de s’élever, le chant comme un don…

J’ai trouvé ce roman d’une grande richesse et c’est un premier roman vraiment impressionnant qui fait voyager dans le temps et dans des vies. Je vous le recommande vivement (il est traduit en français, même si la couverture est celle de la version anglaise que j’ai lue).

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7 commentaires sur « Memphis : Tara M. Stringfellow »

  1. Ah tiens, on me l’a offert il y a quelque temps, et la couverture me faisait craindre un récit édulcoré… visiblement ce n’est pas le cas. Je n’aurai pas le temps de le lire pour le Black History Month (qui tombe en même temps que le mois latino) mais je le remonte sur le dessus de ma pile !!

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