J’avais déjà lu ce roman, en version papier, en septembre 2022 mais j’étais vraiment contente de le relire en audio, d’autant plus que je l’ai reçu parfaitement au bon moment pour en parler lors de l’African American History Month challenge!

Je me souvenais assez bien de ma première lecture alors, je vais me contenter de recopier mon avis ici mais ajouter mon avis sur la version audio.

J’ai beaucoup aimé la manière dont Amélia Ewu devient Kiara. Elle a une façon de lire très naturelle, elle fait passer son état d’esprit, on se sent proche du personnage grâce à cette lecture. C’est une réussite!

Kiara est une jeune femme qui vit avec son frère Marcus un peu plus âgé. Ils sont livrés à eux-mêmes dans un appartement d’une résidence plutôt minable d’East Oakland et reçoivent des avis d’augmentation du loyer et risquent l’éviction… Mais même si Kiara a arrêté le lycée, elle n’est pas assez âgée pour trouver du travail et son frère se berce de l’illusion qu’il va réussir dans le rap et ne cherche même pas à gagner de l’argent par des petits boulots avant d’atteindre une improbable célébrité…

Ils n’ont plus de parents sur qui compter et à part sa meilleure amie et un petit voisin de la résidence, qui est lui aussi seul au monde, Kiara ne sait plus comment faire pour s’en sortir. Presque par hasard, elle commence la prostitution, occasionnelle tout d’abord, juste pour payer le loyer, puis elle va tomber dans un système qui va l’exploiter encore plus et qui la dépasse complétement. Par la suite, les conséquences judiciaires, vont lui compliquer encore plus la vie. Partout où elle passe, elle semble être quantité négligeable.

Ce roman est noir tout en étant vraiment réaliste sur la vie de jeune citadins américains, qui vivent des vies précaires, sans aide sociales, particulièrement compliquées pour les américains noirs ou latinos. Et c’est aussi un roman très touchant car Kiara est une jeune fille qui fait tellement d’efforts pour vivre une vie normale, malgré toutes les embûches familiales qu’elle rencontre, tous les problèmes financiers, tous les obstacles qu’elle croise et l’absence d’aides extérieures. Elle reste très honnête, exploitée par un système qui écrase les filles comme elle, quoi qu’elle fasse elle ne semble pas pouvoir s’en sortir.

Il y a de la violence, de la noirceur et c’est assez désespérant. Les personnages annexes, comme son frère, sa mère, la petite amie du copain de son frère, son oncle Ty, Camilla, la prostituée flamboyante et autres sont des portraits d’une misère sociale et humaine qui colle à une réalité des Etats-Unis, loin du glamour ou des séries télé.

Mais il y a aussi de très beaux moments dans ses relations avec son amie Ale qui est un ancrage pour elle, une bulle de légèreté et le petit Trévor qui dépend vraiment d’elle et à qui elle essaie de faire vivre une vie normale d’enfant. C’est d’ailleurs avec eux seuls qu’elle peut se permettre d’être elle-même.

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