Mapuche : Caryl Férey (+ edit sur la version audio lue par Féodor Atkine)

Dans ce roman se croisent un travesti, Paula, qui s’inquiète pour un ami également travesti qui a disparu et qui est retrouvé mort, une jeune sculptrice d’origine Mapuche (une tribu indienne qui a été massacrée en Argentine) qui vit une vie solitaire et un peu marginale, elle-même amie de Paula, un détective privé qui enquête généralement pour les grands-mères de la place de mai et qui à ce moment-là s’intéresse à la disparition d’une jeune photographe, jeune fille de bonne famille…

Mais au-delà de ces disparitions qui sont liées et au-delà du fait qu’au cours de l’enquête, Calderon, le détective et Jana, la Mapuche vont aussi être liés, cette histoire est celle de l’Argentine, sa face noire!

La crise économique des années 2000 qui a appauvri le pays mais surtout les séquelles de la dictature qui a commencé en 1976 avec ses prisonniers jamais libérés et les vols d’enfants -les disparus. On y parle de torture, des adoptions secrètes des enfants des disparus par des membres de la dictature, de corruption, du passé qui ressurgi et menace de tout détruire au présent.

C’est violent, c’est fort, c’est rythmé et plein de rebondissements et surtout, c’est passionnant sur tout ce qui concerne ce pays.

Le polar de Caryl Férey traite très bien les conséquences de cette période sur l’Argentine d’aujourd’hui. Il brosse un portrait sans concession du pays, avec des personnages abîmés, hantés par leur passé dont les chemins se croisent.

Un très bon roman!

Version audio lue par Féodor Atkine : 

Dans le cadre de la  pré-sélection du prix Lire dans le Noir,  j’ai écouté une partie de la version audio pour donner mon avis sur ce support. Et je dois dire que j’aurai pu l’écouter en entier si ma lecture du roman n’avait pas été si fraîche dans ma mémoire tant la lecture faite par Féodor Atkine m’a emballée! Quel lecteur! Il a une voix puissante et très expressive qu’il module très bien lorsqu’il fait parler les différents personnages. J’ai aussi apprécié qu’il dise les mots espagnols avec un accent adéquat. C’est pour moi une version très réussie!

Interview de Caryl Férey à La Grande Librairie 

Haka : Caryl Férey

Plus qu’un polar, c’est un roman noir… très noir.

Des histoires de femmes tuées et mutilées sans doute par un psychopathe, des crimes rituels macabres, des personnages en prise à des crises de démence, des maoris qui vivent en marge de la société moderne, les bas-fonds de Auckland… Les situations qui font la trame de ce romans sont assez glauques et sordides.

Le personnage principal, Jack Fitzgerald, l’enquêteur de la police d’Auckland, est un homme torturé par son passé (sa femme et sa fille ont disparu mystérieusement 25 ans auparavant) et c’est un homme qui n’a rien à perdre, presque aussi violent et paumé que ceux qu’il pourchasse.

Accrochez vous bien, ce n’est pas la Nouvelle Zelande des cartes postales que l’on visite dans ce polar!

Au niveau du style, Caryl Férey a une vraie écriture, presque poétique parfois, qui apporte un plus au roman.

Au niveau de l’intrigue, il y a quelques incohérence et quelques exagérations mais le livre se dévore malgré une impression de malaise laissée à la fin de part les thèmes abordés.

J’avais beaucoup aimé « Zulu » son dernier roman, très noir et sanglant aussi. Celui-ci lui est antérieur et il est moins abouti que Zulu mais très fort malgré tout.

Alice au Maroc : Caryl Férey

J’ai choisi ce roman car j’avais beaucoup aimé l’écriture de Caryl Férey dans « Zulu », un polar adulte (et assez violent) et je voulais voir ce qu’il faisait pour les jeunes.

La mère d’Alice est géologue et travaille au Maroc. Malheureusement, elle ne peut pas rentrer en France car un de ses collaborateur est mort sur le terrain dans des conditions suspectes et la police enquête. Alice, une adolescente bien de son époque, sa meilleure amie Atika et son père vont donc au Maroc pour les vacances d’avril. Dès leur arrivée ils sont escortés par Hamed, le beau et jeune assistant de la mère. Les aventures commencent dès Marrakech lorsque Atika se fait enlever sur la place Jama El Fna. Plus tard, dans la Vallée des Roses et la Vallée du Dadès, ils vivent d’autres aventures sans doute liées à la mort de l’homme qui travaillait dans l’équipe de géologues. Il faisait des recherche sur la pollution de l’eau dans la vallée… Ce roman entre polar et roman d’action est bien écrit et rythmé. Les personnages sont attachants, on s’intéresse aussi à leurs émotions. Le Maroc décrit par Caryl Férey est celui que je connais, j’ai le sentiment qu’il connaît bien le pays, je suis allée dans les endroits qu’il décrit et on s’y croirait! De plus, le fait de baser l’histoire sur des problèmes d’écologie me parait très intéressant. Sans oublier une pointe de romance… Je conseillerai ce roman jeunesse entre 10 et 13 ans.