La déesse des mouches à feu : Geneviève Pettersen (lu par Karelle Tremblay)

Résumé de l’éditeur : « La déesse des mouches à feu, c’est Catherine, quatorze ans, l’adolescence allée chez le diable. C’est l’année noire de toutes les premières fois. C’est 1996 à Chicoutimi-Nord, le punk rock, le fantôme de Kurt Cobain et les cheveux de Mia Wallace. Des petites crisses qui trippent sur Christiane F. et des gars beaux comme dans les films en noir et blanc. Le flânage au terminus et les batailles de skateux contre pouilleux en arrière du centre d’achats. L’hiver au campe dans le fin fond du bois, les plombs aux couteaux, le PCP vert et les baises floues au milieu des sacs de couchage. C’est aussi les parents à bout de souffle et les amants qui se font la guerre. Un jeep qui s’écrase dans un chêne centenaire, les eaux du déluge qui emportent la moitié d’une ville et des oiseaux perdus qu’on essaie de tuer en criant. »

J’ai choisi d’audiolire ce roman sans trop savoir de quoi il parlait parce qu’il était disponible parmi les livres audio de Ici Radio Canada Première et parce quand je suis allée au Québec j’ai rendu visite à Karine et l’histoire se déroule dans sa région (les villes de Chicoutimi, La Baie et Saguenay évoquaient donc quelque chose pour moi et d’ailleurs, la toute fin du roman raconte un évènement climatique que je connaissais pour avoir entendu parler par Karine lors de notre visite.)

Je dois vous prévenir que Karine et Yueyin m’avaient mise en garde sur la difficulté à comprendre la langue qui au-delà d’un français québécois un peu éloigné du français de France, est agrémenté d’un argot des jeunes du Saguenay des années 90 qui était censé être très dur à comprendre… Alors, je dois dire que je n’ai eu aucun mal à comprendre… Est-ce parce qu’une grande partie de l’argot est un mélange de québécois et d’anglais et que je comprenais cette langue hybride ou est-ce parce que la lectrice québécoise y apportait un grand naturel qui rendait les choses compréhensibles? (Il y a bien quelques mots ou expressions dont je n’étais pas sûre, mais la compréhension générale n’était pas entravée.)

Et j’ajouterais d’ailleurs que cette version audio était très bien lue! Karelle Tremblay, avec une certaine nonchalance est devenue l’adolescente Catherine. Bravo à elle!

Catherine est dans un entre deux : entre deux âges car elle est adolescente, pas encore adulte, entre deux parents puisque ceux-ci sont séparés et entre deux mondes car la vie de la jeune fille plutôt sage et ordinaire va trouver un plus grand intérêt à ses yeux à partir du moment où elle prend de la drogue avec ses amis. C’est aussi une période où elle commence à s’intéresser aux garçons et c’est la découverte des sentiments et de la sexualité.

J’ai beaucoup aimé ce roman qu’on pourrait presque appeler un roman d’apprentissage moderne car la période où l’on va suivre Catherine et sa bande va lui faire traverser de nombreuses expériences et découvertes et va la forcer à s’interroger sur le sens de sa jeune vie. C’est un beau roman sur une adolescence un peu désabusée, un peu paumée, qui se cherche, assez ordinaire mais touchante. Mon seul bémol serait l’âge Catherine, pendant toute ma lecture, je l’ai plus imaginée à 16-17 ans plus que 14 ans car j’ai vraiment du mal à croire qu’elle puisse faire tout ce qu’elle fait (beaucoup de liberté par ses parents par exemple).

Version audio disponible gratuitement sur Ici Radio Canada Première

  Chez Sylire

 chez Karine:) et  Yueyin

Catégorie Grand champion – Les trois accords Un livre ayant gagné un prix littéraire (Grand prix littéraire Archambault)