« Mystic river » de Dennis Lehane

Ce polar commence dans les années 70 avec trois garçons plus ou moins copains. On rencontre Jimmy, assez rebelle, Sean, plutôt sage et Dave qui ne sait pas trop comment se situer par rapport aux autres, au moment où ce dernier est kidnappé par deux hommes et s’échappe au bout de 4 jours mais revient complètement changé.

Puis on passe à notre époque et les trois enfants se retrouvent en tant qu’adultes au moment où la fille de Jimmy vient de se faire sauvagement assassiner. Dave, qui fait partie de la famille de Jimmy par alliance, est rentré un soir couvert de sang et ses explications ne sonnent pas justes. Sean est policier et il fait partie de l’équipe qui enquête sur le meurtre. Jimmy, qui semble vivre une vie assez ordinaire, a encore de nombreux contacts dans le monde des gangsters du quartier auquel il appartenait avant d’aller en prison.

Les relations entre eux sont pleines de non-dits et au-delà de l’enquête, l’auteur s’intéresse aux personnages.

Ce roman est sombre avec une atmosphère pesante. Chaque protagoniste dévoile petit à petit ses côtés obscures, ses angoisses, les difficultés de sa vie, liées à l’enfance, au passé plus ou moins lointain ou à leurs relations. Ils ont tous des failles et des problèmes qu’ils cherchent à régler. C’est plus que « juste » un polar.

Le film que Clint Eastwood en a tiré il y a quelques années était très fidèle et très réussi. Avoir vu le film avant de lire le livre ne m’a pas gênée, d’abord parce que je l’avais vu il y a longtemps mais surtout parce que c’est vraiment l’aspect psychologique et introspection qui prime dans le roman.

Je pense que je relirai cet auteur.

  -11 / 59 (PAL = 48)

La femme en vert : Arnaldur Indridason

Dans ce roman policier, trois histoires se croisent. Tout d’abord, l’enquête policière à proprement parler : on a découvert des ossements humains datant des années 40 dans les fondations d’une maison en construction dans les faubourgs de Reykjavik. En parallèle, on retrouve le personnage de Erlendur, le policier un peu taciturne déjà rencontré dans « La cité des jarres » qui doit faire face à son rôle de père alors que sa fille junkie très perturbée est entre la vie et la mort. Enfin, on suit aussi l’histoire d’une famille dont la mère est persécutée et battue par un mari extrêmement violent et odieux… On découvre assez vite que cette partie du récit appartient au passé et petit à petit les découvertes faites dans le présent vont rejoindre des événements du passé justement. J’ai vraiment bien aimé ce polar qui est bien construit et dont on attend le point où les histoires passées et présentes vont se rejoindre. Le personnage de Erlendur est intéressant, avec ses problèmes personnels et sa vie en dehors de l’enquête. J’ai déjà lu « La cité des jarres » (avant le blog) et j’avais déjà bien aimé et je pense lire d’autres polars de cet auteur!
Cette image a un attribut alt vide ; son nom de fichier est ACtC-3dBXsLHaHeK5UgpzCytuJwPYUh1Q1M2ywwO3JrDZ5sFPGe-CiTbIq1NX2Ag3TruBevZ7-r30WQESv-e6cBP9Jfp3KXOubzQ07ZPdxyBVxigTWM4MxmwwiVraonfu67MBnrRf2k-xAjzg9PnyqRmZYEA=w500-h349-no

« Mort d’une héroïne rouge » de Xiaolong Qiu

A Shanghai, en 1990, l’inspecteur principal Cheng et l’inspecteur Yu sont chargés de l’enquête sur le meurtre de Guan Hongying, retrouvée nue dans une rivière.

La victime étant une personnalité connue, une « travailleuse modèle de la nation », l’enquête prend vite une tournure politique qui ne facilite pas les choses pour les deux inspecteurs intègres et motivés car ils doivent rendre des comptes au Commissaire Politique Zhang.

L’affaire est d’autant plus compliquée, que Guang Hongying semblait avoir sacrifié toute vie privée au nom du Parti et personne ne semblait la connaître vraiment. Petit à  petit, les langues se délient mais les inspecteurs doivent se démener deux fois plus pour prouver leurs théories au sujet du coupable, toujours à cause de l’avis du Commissaire Politique

Ce roman policier est passionnant du fait qu’il se passe dans la Chine de l’après-Tienanmen. Politiquement et économiquement, c’est une Chine communiste qui commence à s’ouvrir sur le monde extérieur mais qui se doit de s’accrocher encore à ses principes politiques.

C’est une pays où se mêle l’envie d’ouverture et le poids du passé. On y découvre les rouages bien huilés de l’organisation sociale, selon que l’on est ou non membre du parti. Les liens familiaux et politiques qui influencent toute la société et l’importance qu’il a d’être « bien vu ».

Au-delà de l’aspect socio-historique, c’est aussi un pays tout en odeurs et en saveurs et aussi un pays baigné de poésie. En effet, l’inspecteur principal Chen est autant un poète et un intellectuel qu’un policier et le roman est émaillé de citations de poèmes chinois.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui va beaucoup plus loin que juste l’aspect « polar » de l’enquête »…

J’ai fait un vrai voyage!

J’ai lu ce roman policier dans le cadre du défi « Littérature policière des 5 continents ».

Alice au Maroc : Caryl Férey

J’ai choisi ce roman car j’avais beaucoup aimé l’écriture de Caryl Férey dans « Zulu », un polar adulte (et assez violent) et je voulais voir ce qu’il faisait pour les jeunes.

La mère d’Alice est géologue et travaille au Maroc. Malheureusement, elle ne peut pas rentrer en France car un de ses collaborateur est mort sur le terrain dans des conditions suspectes et la police enquête. Alice, une adolescente bien de son époque, sa meilleure amie Atika et son père vont donc au Maroc pour les vacances d’avril. Dès leur arrivée ils sont escortés par Hamed, le beau et jeune assistant de la mère. Les aventures commencent dès Marrakech lorsque Atika se fait enlever sur la place Jama El Fna. Plus tard, dans la Vallée des Roses et la Vallée du Dadès, ils vivent d’autres aventures sans doute liées à la mort de l’homme qui travaillait dans l’équipe de géologues. Il faisait des recherche sur la pollution de l’eau dans la vallée… Ce roman entre polar et roman d’action est bien écrit et rythmé. Les personnages sont attachants, on s’intéresse aussi à leurs émotions. Le Maroc décrit par Caryl Férey est celui que je connais, j’ai le sentiment qu’il connaît bien le pays, je suis allée dans les endroits qu’il décrit et on s’y croirait! De plus, le fait de baser l’histoire sur des problèmes d’écologie me parait très intéressant. Sans oublier une pointe de romance… Je conseillerai ce roman jeunesse entre 10 et 13 ans.

Meurtriers sans visage : Henning Mankell

« Meurtriers sans visage » est le premier roman de Henning Mankell dans lequel  il présente son personnage récurrent le policier Kurt Wallander.

Nous sommes en Suède, en Scanie dans le Sud de la Suède et au début de l’hiver un couple d’agriculteurs à la retraite est sauvagement assassiné sans raisons apparentes. Avant de mourir la femme ne dit qu’un mot : « Étranger »…

Deux pistes s’ouvrent aux inspecteurs. A cause du mot prononcé par la mourante, la piste des étrangers résidents en Suède est envisagée et cela nous permet de découvrir le système suédois d’accueil des réfugiés mais aussi le racisme qui se développe dans le pays. D’ailleurs, à cause de cet aspect de l’enquête, un autre crime est commis, raciste cette fois. C’est d’ailleurs le sujet d’une autre enquête du roman.

La deuxième piste est celle d’une double vie menée par le vieil homme assassiné, ce qui épaissi le mystère.

En parallèle des enquêtes policières, on découvre le personnage de Kurt Wallander. Policier entre deux âges, quitté par sa femme, ayant des relations tendues avec sa fille et avec son père vieillissant, il n’est pas très en forme dans sa vie privée même si dans sa vie professionnelle il est motivé et efficace.

J’ai bien aimé ce polar très accrocheur et rythmé (je l’ai lu en un week-end, preuve que je ne me suis pas ennuyée!)

On sent que l’auteur prend le temps de camper son personnage principal. Le fait que l’action se passe en Suède (et qui plus est en hiver) apporte un plus intéressant. J’ai bien aimé aussi que les thèmes abordés nous emmènent sur des aspects sociologiques du pays.

Je pense que je lirais d’autres romans de cet auteur…D’ailleurs si vous avez des titres qui sortent du lot à me conseiller, n’hésitez pas!

Livre lu dans le cadre du Défi « Littérature policière des 5 continents »

Europe

« La fille de Carnegie » de Stéphane Michaka

 

Livre lu pour la sélection de mars du Prix des lectrices de Elle, catégorie Polar.

 

« La fille de Carnegie » est un polar au cœur duquel se croisent plusieurs personnages. Bob Tourneur, le chef des inspecteurs aux « Homicides », peu scrupuleux, raciste et un peu alcoolique qui interroge Lagana, ex-policier aux Homicides maintenant détective privé, ambitieux et charismatique suspecté de l’assassinat d’un homme tué dans la loge du Metropolitan de Sondra Carnegie, fille de milliardaire et critique renommée d’opéra disparue depuis le crime.

 

Il faut aussi compter sur Fran Markovitz, figure du passé commune à Lagana et Tourneur avec qui ce dernier discute quand il a un peu bu bien qu’elle soit morte depuis plusieurs années…

 

Je n’ai pas accroché du tout à cette histoire. Avec les chapitres courts et hachés, j’avais l’impression de   « zapper ». Peu m’importait si Tourneur allait trouver le coupable ou de savoir qui avait vraiment tué qui…

 

Je ne me suis pas attachée aux personnages qui sonnaient faux. J’ai trouvé qu’il y avaittrop de clichés (j’avais un peu l’impression de voir une série américaine avec tous ses poncifs…). Je n’y ai pas cru du tout. J’avais aussi parfois l’impression de lire une traduction.

« La nuit des nains de jardin » de Eric Sanvoisin

Pierre Henri, un collegien, habite dans une cité HLM et adore sa « famille » de nains de jardin qu’il a installée sur son balcon et qui lui servent de confidents.

Mais en ce moment dans sa ville, il y a des vols de nains de jardin en série et quelqu’un vole même ses « nains de balcon » de façon mystérieuse. C’est la catastrophe! D’autant plus que la police ne s’y intéresse pas même si une vielle dame meurt pendant un de ces vols…

Heureusement Pierre Henri connaît un homme un peu original, Cygismond de Syracuse, ancien policier et maintenant « détective public », qui va mener l’enquête. Les parents de Pierre Henri participent également à l’aventure. Une amitié naît entre le jeune garçon et l’homme solitaire.

Les chapitre qui racontent l’enquête sont entrecoupés de courts chapitres qui prennent la voix du voleur de nains de jardins…quelqu’un de vraiment étrange qui se dit « le roi de nains » et qui ajoute une touche noire à cette enquête policière.

Petite histoire à suspense plutôt sympathique!

Lu dans le cadre du thème du Club Lecture « Menons l’enquête! »

Âge : 10-12 ans

« Aladdin et le crime de la bibliothèque » de Marie et Joseph

Navigio est un jeune passionné de livres. Avec Aladdin, son copain qui aime l’aventure et Héloïse, la copine bavarde, il va se retrouver au coeur d’un mystère dans la bibliothèque de sa ville.

Melle Genette, la bibliothécaire est victime d’un accident étrange alors qu’elle organisait un concours sous forme d’énigmes à résoudre…

Mais est-ce vraiment un accident? Les trois amis mènent l’enquête avec l’aide d’un commissaire de leur connaissance.

Bien construit, c’est une bonne petite histoire policière même si la fin arrive peut-être un peu vite (mais peut-être est-ce un point de vue d’adulte…)

Lu dans le cadre du thème du Club Lecture « Menons l’enquête! »

Entre 10 et 13 ans

« Je t’ai vue » de Julie Parsons

 

 

Lu pour la séléction de janvier du Prix des lectrices de Elle, catégorie « polar ».

 

 

 

Deux histoires se croisent autour de Dublin : celle de Margaret qui revient en Irlande après un « exil » en Australie (et non en Nouvelle Zélande comme le dit le résumé) dont la fille Mary a été assassinée dix ans auparavant et celle de Sally qui ne croit pas au suicide de sa fille Marina, morte quelques semaines plus tôt. Michael McLoughlin, un policier fraichement retraité, est le lien entre les deux femmes. En effet, il a enquêté sur la mort de Mary, il est désormais chargé aujourd’hui d’une enquête officieuse sur le soi-disant suicide de Marina et les deux femmes deviennent amies par hasard.

 

 

 

Il découvre que Marina avait un passé un peu trouble, une histoire familiale compliquée et des amitiés adolescentes pas très saines. En outre, elle subissait une pression depuis des mois avec des lettres et des messages anonymes. On entre alors dans la bonne société dublinoise, pas si « chic » que cela.

 

 

 

J’ai eu du mal à entrer dans le roman car au début on passe de l’histoire de Margaret à celle de Sally et à celle de McLoughlin. Cela devient plus accrocheur quand ce dernier commence vraiment à enquêter sur le passé de Marina.

 

 

 

Je n’ai pas vu l’intérêt de l’histoire de Margaret. Pendant toute ma lecture je m’attendais à découvrir un événement qui relierait les deux femmes, une personne qui les associerait…et finalement j’ai trouvé que cette partie de l’histoire n’était qu’accessoire et n’apportait pas grand-chose à l’histoire principale. Au niveau de l’intrigue, j’ai été un peu déçue car je m’attendais à des révélations plus « spectaculaires » l’ensemble était assez attendu.

 

 

 

En ce qui concerne le style, il y a parfois des lourdeurs. Les descriptions détaillées, comme l’allumage de l’ordinateur, les ouvertures et fermetures de portes ou le moindre aliment consommé par les personnages ne m’ont pas semblés très utiles.

 

 

 

Enfin, en relisant la quatrième de couverture après avoir fini le roman, je me suis rendue compte qu’elle est comme une bande annonce de film qui donne l’essentiel de l’histoire, laissant peu de place à la découverte …c’est dommage.

 

Ce n’est pas un mauvais livre et c’est même un roman policier plaisant une fois qu’on rentre dans l’enquête mais il n’est pas très original etmarquant.