« La belle amour humaine » de Lyonel Trouillot

Ce roman est comme un grand monologue dans lequel Thomas, un chauffeur de taxi, parle à Anaïse, venue à Haïti sur les traces de son grand-père. Il s’adresse à elle alors qu’ils vont à Anse-à-Fôleur, un village isolé pour retrouver l’oncle de Thomas qui a connu le grand-père et le père d’Anaïse.

Dans ce village, il y a bien longtemps, deux hommes, le grand-père d’Anaïse et son ami le Colonel, ont tenté de s imposer mais ont fini par disparaitre dans l’incendie de leurs maisons.

En parlant de cette époque à la jeune femme, Thomas raconte la vie du village avant, pendant et après la venue de ces hommes. Il raconte même plus, il raconte la vie. Il parle du monde au sens large. Il y a toute une réflexion sur la modernité, la nature, la simplicité de la vie, le tourisme…

Au-delà de la recherche d’une certaine vérité sur le passé, il y a toute une étude du monde qu’est Anse-à-Fôleur.

« Ma vraie ville c’est ici. J’y suis né et je connais ses bruits par cœur. Ses recoins. Ses désastres. Mais là-bas c’est ma ville aussi. Enfin, mon village. J’y ait planté mes rêves. Et la terre qui t’appartient c’est celle où tu plantes tes rêves. Celle que tu aimerais léguer à tes enfants. […] Là-bas, dans le lieudit d’Anse-à-Fôleur où tu souhaites que je te conduise, c’est peu de monde, quelques copains, une poignée de vivants qui s’appellent par leurs prénoms et ne cultivent pas le vacarme. Les enfants y ramassent encore des coquillages, les portent à leurs oreilles et la mer y chante quelque chanson secrète, sans déranger les autres… » (P 22-23)

C’est très difficile de parler de ce roman car plus qu’une histoire, c’est tout une atmosphère qui domine. J’ai aimé le style plein de poésie, j’ai aimé les images, les sensations qui se sont dégagées de cette lecture.

J’ai dégusté ce roman qui ne ressemble à rien de ce que j’ai lu, comme un grand poème, comme un essai sur la vie. C’est un vrai petit bijou.

Je pense que je lirai à nouveau cet auteur, c’est une belle plume!

  8/14 (Je vise les 2%)

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