La vérité sort de la bouche de Little Boy B

Little Boy B a 3 ans et 2 mois mais je continue le petit rendez-vous mensuel des petites phrases et bons mots involontaires de Bastien…


A l’école maternelle, il y a des jeunes filles qui aident. Bastien me parle d’elles par leurs prénoms. Je lui demande si il est en train de me parler de filles de sa classe ou de dames : 

« Des dames… un peu filles, un peu dames« 

 

J’essuie son petit personnage d’élan trouvé dans un oeuf Kinder et il se démonte : « Oh, j’ai cassé ton élan! »

« Non, tu l’as déboité!« 

 

« Tu as un chat dans la gorge Bastien. »

« Non! C’est parce que je tousse!« 

 

« Je veux un gâteau! Un seul! Non! Trois seuls!« 

 

« Tu vas m’acheter des bonbons. »

-Tu sais Bastien, nous on n’aime pas trop les bonbons.

Oui, mais c’est pas pour vous! C’est pour moi! Je vais tout manger parce que vous, vous aimez pas ça!« 

 

Je lui parle d’une de mes anciennes élèves qui s’appelle Clémentine : 

« Oh! Elle est orange?« 

 

« On est en décembre! Il neige?« 

 

« Quand il va y avoir de la neige, on peut faire de bonhommes de neige! Et aussi des filles de neige! » (Un petit féministe en herbe?)

 

« Avec Simon, on a pris des petits bouts de bois dans la cour de l’école et quand ils vont grandir, ça sera des batons!« 

 

On a vu le père Noël dans un magasin, il était si heureux, qu’il criait : « Coucou!  Coucou! Coucou Père Noël! »   On lui a dit que le soir de Noël il mettrait un dessin sous le sapin pour le père Noël, alors le voilà qui bavarde avec le bonhomme rouge et au lieu de lui demander des cadeaux, il dit : « Père Noël, j’ai un cadeau pour toi, c’est un dessin, il est pas fini, il faut que tu le finisses chez toi!« 

 

Avec l’école, il est allé à un spectacle où il y avait un autre Père Noël. Il m’explique :

« Tu sais maman, il y a deux Pères Noël, parce qu’il avait pas les mêmes yeux et la même barbe que l’autre. Alors il faut que je mette deux dessins sous le sapin pour les deux Pères Noël« 

 

On a décoré la maison pour Noël : « Il va être content le Père Noël quand il va voir qu’on a bien décoré la maison, hein, maman?!« 

 

Je dis à Bastien : « Il faut être sage parce que le Père Noël, il peut voir si tu n’es pas sage! »

« Ben non, maman, tu sais, le Père Noël il habite au Pôle Nord et moi j’habite loin du Pôle Nord alors il peut pas me voir . Pour venir me voir il faut marcher longtemps, longtemps! » (Mais il croit quand même au Père Noël, il y a juste des trucs qui ne lui paraissent pas logiques 😉

 

 

Dès qu’il peut, il met son chapeau de Père Noël!

 

« Printemps barbare » de Héctor Tobar

La famille Torres-Thomson est une famille très aisée qui vit dans une très grande maison dans un quartier chic au abords de Los Angeles avec des domestiques mexicains qui s’occupent d’absolument tout dans leur vie, que ce soit le vie quotidienne ou les enfants.

Des problèmes d’argent les obligent à se séparer de leur nounou et du jardinier et Araceli, le bonne et cuisinière se retrouve toute seule à tout gérer. Des tensions naissent entre le mari et la femme et ils finissent par partir chacun de leur côté sur un coup de tête sans prévenir l’autre, tous les deux persuadés que les enfants sont avec l’autre parent. Araceli se retrouve donc toute seule avec les deux garçons de 11 et 9 ans et au bout de 3 jours sans pouvoir joindre les parents, elle décide de partir avec eux à Los Angeles à la recherche de leur grand-père dont elle n’a pas l’adresse actuelle.

A partir de là commence une aventure dans un Los Angeles loin d’être glamour. Araceli se retrouve dans le quartier latino et dès l’instant où les parents rentrent de leur escapade, la situation s’emballe et on voit alors comment fonctionne le système judiciaire américain. 

Il est question d’immigration -clandestine ou pas-, de ce que qu’est la vie de ces personnes une fois aux États-Unis, de leurs rêves et déceptions, des médias américains qui s’emballent et de l’opinion publique qui vit par procuration, des services sociaux, des apparences et des failles d’une famille américaine « parfaite » qui doit apprendre à se regarder en face…

C’est un roman fort et instructif, qui met en lumière les ‘injustices de la société moderne et de situations ubuesques qui pourraient être évitées avec un peu de communication

J’ai trouvé la première moitié un peu lente, mais une fois que la routine de cette famille vole en éclat et que tout bascule dans une situation dramatique pour tous, c’est devenu vraiment intéressant et riche.

P 195 : « Ces gens-là portent ce qu’ils possèdent dans les mêmes sacs en plastique dont ma mère et Araceli se servent pour rapporter les choses du supermarché. Keenan avait huit ans, mais le côté poignant de pauvres qui serrent contre leur corps fatigué les affaires personnelles auxquelles ils tiennent et qu’ils ont mises dans des sacs en plastique ne lui échappaient pas et pour la première fois de sa courte vie il éprouva une compassion abstraite pour les inconnus parmi lesquels il était. »

 Merci aux éditions 

  avec Valérie … Allons voir son avis!

 

 4 / 7                              -28         de Liyha :  rose

 

 

« Tonight » de Nine Antico

Bande dessinée aux cases arrondies aux dessins aux couleurs franches, rouges, bruns, bleus, jaunes sur des dessins en noir et blanc.

Cette bande dessinée raconte des tranches de la vie de Pauline, dans sa vie de tous les jours.

Pour être plus précise, ce sont plutôt des tranches de plusieurs nuits, découpées par heures : 20h, 22h minuit, 2h, 4h et 6h. Chaque page de chaque tranche horaire correspond à une période différente de la vie de Pauline. La construction de cette bande dessinée n’est pas évidente à suivre au début…mais une fois que ce principe est intégré, j’ai vraiment apprécié!

Cela dit c’est le genre de BD qui gagne à être relue car en la feuilletant à nouveau pour écrire mon billet, j’ai réalisé que les tranches de vie de Pauline se rejoignent : le jeune homme qu’elle rencontre pour la première fois dans une des histoires est le même avec qui elle vit dans une autre. Le voyage en Amérique du Sud avec sa copine est évoqué lorsqu’elle est avec sa mère…

Je n’en dis pas trop sur les différentes « histoires » de Pauline mais au niveau du contenu, c’est la vie d’une jeune fille moderne, qui a la vingtaine, ses histoires de garçons, de copines, de ses relations avec les autres, elle est à la fois un peu langue de vipère et midinette fleur bleue… Ce sont les filles de « Girls don’t cry » qui ont grandi

Ce n’est pas un coup de cœur mais j’ai quand même bien aimé.