« L’enfer au collège » de Arthur Ténor

Ce court roman jeunesse raconte le harcèlement subi par Gaspard par Anthony, tous deux élèves de 6ème. Les chapitres s’alternent, donnant à chaque fois le point de vue d’un des deux garçons. Anthony est en entretien avec un adulte qui essaie de le mettre en face de ses actions, ces passages sont racontés par Anthony. Les passages concernant le harcèlement dont a souffert Gaspard sont à la 3ème personne.

Anthony ne semble pas regretter, il ne semble même pas réaliser à quel point il est allé loin car il a vraiment poussé Gaspard vers des extrémités terribles…

C’est bien écrit et poignant mais je dois avouer que j’ai nettement préféré « Harcèlement » de Guy Jimenes qui est pourtant construit sur le même schéma. Peut-être que ce roman est trop court pour vraiment entrer dans la psychologie des personnages. J’ai trouvé l’ensemble un peu trop caricatural et trop rapidement amené. J’ai surtout trouvé que la fin n’était pas du tout réaliste et logique compte tenu de l’état d’esprit des deux garçons…

Ce qui m’a aussi gênée, c’est que je n’ai pas trouvé ce roman adapté aux CM2-6ème…Même si les personnages sont en 6ème (ce qui est tout à fait plausible) je trouve que c’est un thème plus adapté aux 5ème-4ème.

En postface, l’auteur explique qu’il a écrit ce roman à la suite d’un reportage sur un jeune garçon ayant subi ce genre de comportement et que cela lui avait rappelé des souvenirs de collège. En lisant cette postface, je me suis dit qu’il avait sans doute écrit cette histoire dans l’émotion et manquait sans doute d’un peu de recul.

Il y a aussi une lettre de la mère du vrai garçon qui a inspiré ce roman, qui raconte l’histoire de son fils. Ce témoignage est très émouvant car on voit bien que le harcèlement ne s’arrête pas du jour au lendemain (et ne fait que confirmer mon impression que la fin du roman est trop « rose ».)

Le style et de la langue sont adapté à des CM2-6ème mais à mon avis pas le sujet, à moins d’être en lecture accompagnée.

 

                 Pré-sélection CM2-6ème pour  2013-2014

« Tiens bon, Tico » de Michel Girin et Olivier Desvaux (Illustrations)

Tico est un garçon qui vit au Chili et qui doit abandonner l’école pour aller à la pêche aux locos– des coquillages qui se ramassent au bas de falaises dangereuses battues par les vagues, afin de subvenir aux besoins de sa famille. C’est un travail dangereux et d’autant plus qu’il subit aussi des menaces d’un maire véreux.

La jeune institutrice qui s’occupe de Tico le soir pour l’aider à continuer ses études prend les choses en mains avec des amis pour essayer de faire en sorte que les agissements mafieux qui se déroulent autour de Tico et sa famille cessent.

Ce court roman jeunesse permet d’évoquer les thèmes de la pauvreté extrême qui oblige des enfants à travailler pour vivre, l’exploitation des travailleurs pour le profits de puissants et l’usage de la violence pour arriver à ses fins. Ce n’est pas inintéressant mais j’ai trouvé que c’était un peu court pour justement traiter tous ces sujets.

Par contre, le style et les personnages sont bien adaptés à la tranche d’âge.

 

                 Pré-sélection CM2-6ème pour  2013-2014

 Lecture « Pré-sélection des Incorruptibles »  de la catégorie « prénom » pour le 

Derniers adieux : Lisa Gardner (lu par Elodie Huber)

Ce thriller est vraiment prenant mais il est assez difficile d’en parler car je ne veux surtout pas risquer de dévoiler des choses…
Kimberly Quincy est une agent du FBI qui va être mêlée à une affaire de disparitions de femmes. Une jeune femme l’a fait appeler alors qu’elle était en garde à vue pour lui parler d’un certain Dinechara (« arachnide » à l’envers), pervers passionné d’araignées qui aurait enlevé des jeunes femmes. Elle veut être protégée car elle se dit en danger mais elle ne dit pas tout sur elle…
Malgré des tensions dans son couple (son mari est lui aussi enquêteur et il a du mal à la laisser, enceinte, se mettre en danger), elle décide de poursuivre cette enquête qui devient de plus en plus sordide…
En parallèle à cette histoire policière centrale, il y a des chapitres sous forme de témoignages. Un garçon qui a été kidnappé à 9 ans raconte comment sa vie a été détruite par un pervers sadique qu’il appelle le « burgerman », celui qui « broie les petits garçons », qui lui a fait subir des atrocités pendant des années.
On suit aussi la vie d’un passionné d’araignées qui les élève et les respecte comme des êtres humains, des amies…
C’est un roman très bien construit qui permet de se demander sans cesse  qui est qui, quelles sont leurs relations, si on est dans le passé ou le présent…
On est horrifié par les horreurs subies par des enfants (tout est suggéré, très psychologique), par l’esprit détruit et destructeur du pervers. C’est un roman angoissant -et à ne surtout pas lire si on est arachnophobe ! – car non seulement chaque chapitre commence par une anecdote sur les araignées, mais ces dernières font partie intégrante de l’histoire!
C’est un livre audio et je dois dire que la lectrice Elodie Huber est vraiment excellente. Elle sait faire vivre l’histoire sans la dénaturer ou nous influencer et elle donne vie aux personnages sans  les caricaturer. Sa voix, son débit, son élocution sont vraiment très agréables et me trottaient souvent dans la tête même quand je ne l’écoutait pas. Je sais que j’aimerai l’écouter à nouveau lire.
  par Mrs B qui m’avait donné envie.

« 22 Britannia Road » de Amanda Hodgkinson

Ce roman raconte trois histoires qui n’en fera qu’une. Il commence en Angleterre en 1946 quand Janusz et Silvana et leur fils Aurek se retrouvent après avoir été séparés 7 ans par la guerre. Elle est restée avec son petit garçon de moins de 2 ans en Pologne tandis que lui s’était engagé dans l’armée et s’est retrouvé à traverser l’Europe. Ils se retrouvent en Angleterre avec le désir de recréer une famille, de se retrouver comme avant et de s’intégrer le plus possible à cette nouvelle vie. Une des histoires est donc celle de la nouvelle vie en Angleterre, la difficile adaptation de Silvana et de Aurek qui ont vécu des choses très difficiles, la vie quotidienne, le fait de devoir se retrouver, se reconnaitre et surtout s’accepter…

p 27 : « Je présume que nous avons pas mal changé, tous les deux, dit-il, en s’efforçant de prendre un ton badin. Mais ça n’a pas d’importance. Nous sommes restés les mêmes, au-dedans. Le temps ne change rien à ça. » Il sait, alors même qu’il prononce ces mots, que c’est faux. Elle le sait aussi. Il lit dans ses yeux. La guerre les a transformés du tout au tout. […]

P 213 : « Janusz et moi… Nous ne savons plus qui nous sommes. Il s’est passé tant de choses durant la guerre. Le passé ne veut pas me laisser tranquille. Pendant la guerre, je croyais que Janusz était mort. Nous sommes restés si longtemps séparés… Je n’aurais jamais imaginé qu’il me retrouverait. Trop de choses sont arrivées… »

Les parties sur l’Angleterre sont entrecoupées des récits de la période où le couple a été séparé, chacun  a vécu la guerre à sa manière… Extrême et traumatisante pour Silvana et dans l’errance pour Janusz. 

J’ai beaucoup aimé ce roman qui montre la guerre du point de vue humain. On y découvre une forme de survie et le retour à la réalité avec les ajustements qu’il faut faire, le fait qu’il faille vivre avec ce passé tellement douloureux qu’on ne peut pas en parler et les secrets qui pèsent alors encore plus sur les épaules des uns et des autres. C’est aussi un beau roman sur une famille. C’est roman qui sonne juste. Et c’est à noter : c’est un premier roman.

Une belle découverte que je suis prête à partager en faisant voyager ce livre (si je vous connais par le blog) : (cliquez sur logo pour trouver le billet où vous inscrire)

 

Merci aux éditions                                        

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Roman de la catégorie « chiffre/nombre » pour le                                

 20 ème lecture de la version 2012 du challenge    

1ère lecture pour le                      : noir 1