Un don : Toni Morrison

J’ai acheté ce roman d’occasion en 2012 et j’ai commencé à le lire mais je n’arrivais pas à rentrer dedans… Comme c’est quand même Toni Morrison, je me suis dit que ce ne devait pas être le bon moment et je l’ai mis de côté dans ma PAL… Heureusement, le blogoclub m’a motivé à le ressortir et j’ai retrouvé le marque page à la fin du premier chapitre… Pour tout dire, le premier chapitre m’a à nouveau perturbée : je ne voyais pas où l’auteur voulait m’emmener, mais comme j’avais le temps pendant les vacances, je me suis laissée porter et j’ai bien fait.

Ne vous inquiétez pas si vous ne comprenez pas ce premier chapitre, tout vous semblera évident après quelques pages de plus, ou quelques chapitres… Ce roman est d’une construction particulière mais c’est vraiment un petit bijou.

Des vies se déroulent sous nos yeux au fur et à mesure que les chapitres nous parlent de différents personnages et toutes ces parties créent une unité, un paysage cohérent, une peinture d’une petite communauté, d’une époque, d’un pays…

Je ne veux pas trop vous en dire car moi-même je ne me souvenais plus du tout de quoi parlait ce roman et j’aimerai que vous ayez aussi le plaisir de faire des découvertes en avançant petit à petit dans ces histoires qui n’en font qu’une. Je vous dirai juste que ce roman se situe en Amérique (aux Amériques ?) en au 17ème siècle. C’est l’époque où les Européens s’installent, où l’esclavage est une évidence, où les indiens sont des sauvages, où les fièvres sont souvent mortelles et où la religion a un poids très important.

On y croise  Jacob Vaark, un fermier qui fait aussi des affaires et sa femme Rebekka, venue d’Angleterre pour se marier avec un inconnu, Florens, esclave sacrifiée par sa mère en paiement d’une dette,  Lina, une Indienne rescapée des massacres de son peuple et des mauvais traitement des blancs, et Sorrow, une jeune fille de sang mêlé abandonnée et traumatisée. Il y a aussi un africain libre qui est une sorte d’ovni dans cette microsociété.

C’est l’époque où l’esclavage est une banalité mais pourtant on voit dans ces vies que ce n’est pas une évidence pour tous. On voit dans les liens qui se tissent entre les personnages que l’esclavage n’existe pas seulement par les liens commerciaux et que les liens affectifs sont tout aussi importants que ce soit dans la survie ou la destruction. Les relations entre les femmes sont essentielles, elles s’apportent toutes quelque chose, quelles que soit leurs origines et leurs positions sociales. Il y a une grande place donnée aussi à la maternité, qu’elle soit source de malheur, d’équilibre, de bonheur ou de sacrifice. C’est l’amour sous toutes ses formes qui est au cœur de ce roman.

J’ai beaucoup aimé ce roman, tant pour les sujets traités avec grande subtilité que pour le style qui est d’une poésie quasi musicale avec une belle écriture très originale. J’aurai aimé le lire en anglais mais je trouve que la traduction est une vraie réussite.

Je vous recommande vraiment de vous plonger dans cet univers, dans ce voyage dans le temps et dans les sentiments. La seule raison pour laquelle je n’ai pas eu de coup de cœur, c’est à cause de ce premier chapitre qui m’a un peu désarçonnée mais n’hésitez pas à le relire une fois que vous aurez terminé.

autour de l’auteur avec Sylire et le Blogoclub

 

16 commentaires sur « Un don : Toni Morrison »

  1. J’ai eu aussi un peu de mal à entrer dans l’univers de Morrison, mais cela vaut vraiment la peine ensuite. Ta chronique est très intéressante, je suis séduite notamment par le côté historique du roman et le thème de la maternité. J’attends de lire tous les avis et je ferai mon choix pour lire un 2ème Morrison, mais « Un don » est déjà en bonne place !

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  2. Je retrouve plein d’ingrédients que j’ai trouvé à la lecture de Beloved : la maternité, l’oppression de l’esclavage… J’ai bien aimé ce que tu dis sur l’importance des liens affectifs dans la réalité de l’esclavage. Ton billet et celui de Sylire me donnent envie de mettre Un don dans ma liste !

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  3. Sylire aussi dit que les premières pages sont déconcertantes et que le roman est comme un puzzle. Tout s’éclaire après! Toutes les deux, vous me donnez envie de découvrir ce livre. Bien sûr, je le ferai un jour ou l’autre! Pour l’instant, j’aimerais bien lire le dernier Morrison!.

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  4. Pfff, pareil que toi, le premier chapitre m’a laissée complètement sur le carreau. De manière générale, j’ai préféré les chapitres non-centrés sur Florens et mon avis est probablement moins enthousiaste que le tien, mais je suis contente d’avoir enfin découvert cet auteur.

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  5. Me voilà enfin pour commenter ton billet. J’étais en séminaire jeudi et vendredi, ma semaine a été chargée.
    Oui, nous avons vraiment eu une lecture similaire de ce roman (comme souvent !). Il faut vraiment prendre son temps avec cette auteure mais comme ses livres sont assez courts, ce n’est pas un problème. Il est sûr que si elle écrivait des romans de 600 pages, ce serait plus compliqué.

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  6. Je l’ai beaucoup aimé aussi; Toni Morrison sait crée des atmosphères bien particuliers tant par le fond que par la forme de ces romans. Mon préféré reste néanmoins Beloved, étudié à la fac.

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  7. @Hélène : je crois que c’est typique du style de l’auteur (je me souviens que pour
    Beloved aussi j’avais eu du mal mais qu’on finit par être emporté dans un
    bel univers. Je te le recommande mais je pense que tous ces romans ont
    beaucoup à nous apporter! Bon choix

    @Titine : Je l’avais dans ma PAL alors je ne pouvais pas ne pas le lire et je ne
    regrette pas une seconde de lui avoir donné une seconde chance à un moment
    où j’avais l’esprit plus disponible. Ces romans sont d’une force! Je file
    voir ce que tu as lu!

    @Ellettres : Bienvenue ici! Je suis contente de participer à ton envie de découvrir ce
    titre. Je me souviens d’ailleurs que Beloved était un peu dure de premier
    abord et puis on comprend des choses petit à petit comme dans ce roman. Les
    thème liés aux femmes m’ont beaucoup plu dans « Un don » : bonne découverte!

    @Rachel : Toni Morrison est une auteur à découvrir!!

    @Claudialucia : Sylire et moi avons une lecture similaire. C’est un beau roman! Je suis
    aussi curieuse de son dernier du coup

    @Annie-Jeanne : C’est bon à savoir que le début est déstabilisant : la première fois je ne
    le savais pas et j’tais très fatiguée alors je n’ai pas eu le courage de
    m’accrocher et cette fois-ci je ne suis pas loin du coup de coeur

    @Saxaoul : Seul le premier chapitre est un peu « obscure » mais après c’est une vraie
    histoire forte et belle alors peut-être qu’en le sachant tu accrochera
    bien? Moi j’ai envie de relire les autres titres que j’ai lu sans doute
    trop vite à la fac et dont je ne me souviens pas vraiment.

    @Gambadou : Oui, cette auteur ne fat pas dans la facilité mais elle vaut vraiment la
    concentration car elle des belles choses fortes.

    @Aifelle : Oui, il vaut mieux savoir que le 1er chapitre est déstabilisant mais que la
    suite est vraiment bien

    @Zarline : Au début je ne comprenais pas tout ce qui concernait Florens mais j’ai bien
    aimé ce personnage aussi car elle a cet espoir de pouvoir vivre libre. Je
    pense relire d’autres romans de Toni Morrison, notamment certains que j’ai
    déjà lus il y a longtemps et sans doute mal lus car j’étais peut-être trop
    jeune et pressée et je voudrais les reprendre à leur juste mesure.

    @Manika : le dernier me tente aussi! celui là est beau aussi

    @Sylire : Le fait que tu aies aimé m’a bien motivée à poursuivre cette lecture et
    j’en suis ravie car j’ai vraiment aimé ce roman! C’est vrai que c’est une
    écriture exigeante et qu’il faut s’accrocher un peu mais c’est un bonheur à
    la fin!

    @Tiphanie : moi aussi j’avais étudié et aimé Beloved à la fac mais à ma première
    lecture seule j’étais passée à côté mais j’aime aussi qu’avec cette
    auteur, l’écriture soit exigeante car on est récompensés par un beau texte
    fort.

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