J’ai voulu lire cette BD sur les conseils de mon amie K qui l’avait beaucoup aimée. Après l’avoir lue, j’ai d’abord été un peu désarçonnée, j’avais du mal à me dire si j’avais aimé ou pas cette BD et j’ai donc laissé un peu de temps avant de me mettre à l’écriture de ce billet, comme pour la laisser décanter un peu. Avec du recul je peux dire que j’ai aimé cette histoire sans pour autant que ce soit un coup de coeur.

Tout d’abord, c’est un bel album au niveau des dessins aux traits délicats et aux crayonnés sombres rehaussés de couleurs. Et au niveau de l’histoire, c’est intéressant de suivre l’évolution du personnage d’Irmina que ce soit dans sa vie personnelle que dans la plus grande histoire celle de son pays. En même temps, c’est aussi cette évolution qui m’a un peu gênée car j’ai eu du mal à m’attacher à la Irmina dans la deuxième partie de sa vie.

Au début de l’histoire, Irmina est une jeune fille assez indépendante à l’esprit vif qui quitte l’Allemagne des années 30 à l’occasion d’un échange avec une jeune anglaise. Elle vit donc dans une famille à Londres tout en suivant des cours de secrétariat. Elle tombe sous le charme d’un étudiant noir de La Barbade qui étudie à Oxford et elle montre avec lui son côté enflammé et contre les injustices. Elle a du mal à comprendre ce qui se passe dans son pays avec la montée d’Hitler et est exaspérée d’être mise dans le même panier que tous les allemands.

Elle doit cependant repartir en Allemagne et se marie avec un jeune homme qui prend peu à peu de l’importance dans le régime Nazi. Irmina devient alors quelqu’un d’autre. Une femme « rangée » qui non seulement accepte sans se rebeller sa nouvelle condition de femme mariée dans une Allemagne « bien pensante » mais qui ferme les yeux ou même pire sur la politique de son pays…

La dernière partie de la BD nous présente une Irmina vieillissante qui retrouve Howard, l’étudiant d’Oxford à La Barbade. Et cette partie m’a aussi un peu intriguée car elle fait le lien avec la jeune Irmina mais il ne semble y avoir aucune remise en question de l’Irmina de la période de guerre, celle qui semblait avoir accepté un régime que quelques années plus tôt elle n’aurait pas toléré.

Alors, je comprends bien que cette histoire a pour but de montrer qu’on ne peut pas savoir à l’avance que ce que l’on accepterait ou pas en temps de guerre et montre aussi que beaucoup de civiles allemands ont tout simplement « laissé faire » mais je suis vraiment gênée par le manque de recul, de regrets ou moins de justifications du personnage d’Irmina. Il m’a semblé qu’il manquait une partie.

Alors c’est un avis en demie teinte, plutôt positif mais qui nécessiterait pour moi d’un peu plus d’explications, d’approfondissements. Je vous recommande malgré tout cet album.

 ma Best

catégorie « mot unique » de ma ligne BD

3 commentaires sur « Irmina : Barbara Yelin »

  1. et bin voila pourquoi je n’ai pas aime « la servante ecarlate » de Atwood….comment peut-on accepter les extremes alors qu’on a vecu « normalement » avec des libertes ?…donc cette BD n’est pas pour moi…..;)

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    1. Alors moi je peux comprendre que l’on soit pris dans des extrêmes mais après, quand tout redevient normal et qu’elle retrouve une personne de son passé, elle ne semble pas se remettre en question et ça ça m’a gêné

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      1. oh j’avais lu un livre d’ormesson, ou un sympathisant de Petain disait si je renie Petain, je me renie et le pourquoi de mon extremite et il ne le pouvait pas meme s’il savait que c’etait mal mais il voulait assumer jusqu’au bout…..

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