Ecoute la ville tomber (The bricks that built the house) : Kate Tempest

J’ai découvert Kate Tempest en voyant cette vidéo d’elle en train de réciter/déclamer/vivre un de ses poèmes sur Radio Nova et j’ai été bluffée par les mots, le rythme et l’intensité :

Ensuite, en février, les Bibliomaniacs ont parlé de son premier roman « Ecoute la ville tomber » et j’ai su qu’il fallait que je le lise en anglais!

J’ai beaucoup aimé ce roman et je ne suis pas loin du tout du coup de coeur.

J’ai aimé le style, la langue choisie par l’auteur, les mots, le rythme qui n’est pas toujours le même, selon les personnages. J’ai trouvé qu’on «entendait» le rythme du texte rien qu’en le lisant. Elle sait aussi créer des images pour faire vivre les émotions ressenties par les personnages, il y a des inventions littéraires très imagées. Je n’ai pas d’exemples à vous donner et j’espère vraiment que ces passages sont bien traduits.

J’ai aimé l’univers dans lequel l’histoire se passe : une Angleterre très actuelle, très ordinaire, très quotidienne celle que l’on retrouve dans les séries très réalistes que les anglais savent si bien faire ou même celle des « soaps » presque misérabilistes mais finalement très vrais.

Je n’ai pas vraiment envie de vous parler de l’histoire car je l’ai découvert sans trop savoir où j’allais. Le premier chapitre nous fait comprendre que trois personnages sont en fuite puis nous revenons un an plus tôt et nous retrouvons les personnages du début (et d’autres) et nous les suivons pendant un an : leurs vies professionnelles (pas toujours honnêtes ou glorieuses), leurs vies amoureuses et amicales, leurs familles et les histoires personnelles de certains personnages secondaires. Il y est question de trafique de drogues, de passion pour la danse, de rencontres qui tirent en arrière et d’autres qui font avancer.

Je sais que ce que je dis ne vous explique pas vraiment de quoi cela parle mais je n’ai pas envie de réduire ce roman à des faits car en réalité, c’est surtout un roman qui parle de gens qui veulent vivre leurs rêves, qui veulent vivre et pas seulement survivre et qui se cherchent et parfois se trouvent.

J’ai aimé ces personnages, très bien dépeints, très finement, en quelque coups de plume, on les voit et on ressent ce qu’ils ressentent. Ce roman est d’ailleurs plus une galerie de portraits qu’un roman avec une intrigue très forte et le titre anglais est d’ailleurs très parlant selon moi, j’y ai vu deux interprétations. Le titre est « Les briques qui ont construit la ville » et pour moi, les personnages sont ces briques et chacun d’entre eux a son importance et construit une trame plus grande, fabrique un ensemble. Et puis, avec les passages plus ponctuels qui racontent le passé des parents ou connaissances des personnages principaux, il y a une sorte de maillage entre les vies des uns et des autres qui me font penser que nous sommes le fruit des vies de ceux qui nous entourent, on se construit en étant nourri de ce que nos parents ont été avant nous. (Je sens que je ne suis pas claire… J’ai beaucoup de mal à écrire ce billet et pourtant, j’ai tellement envie de vous donner envie!)

Le bémol pour moi serait la fin un peu trop caricaturale par rapport au reste qui était pour moi très bien maîtrisé. Je sais que je lirai à nouveau cette jeune auteur dont c’est le premier roman!

Le premier chapitre est époustouflant, comme un poème et j’ai depuis trouvé une lecture par Kate Tempest de ce chapitre et c’est poignant :

En lisant ce roman, j’ai immédiatement pensé à des textes des Arctic Monkeys qui (à leurs débuts en tout cas) écrivent des chansons comme des portraits de gens ordinaires en Angleterre. J’ai pensé à l’album « Whatever people say I am, that’s what I’m not » 

Mais aussi « Favourite worst nightmare » (toujours de Arctic Monkeys) :

 chez Titine