C’est toujours compliqué de raconter un événement comme le marathon car il y a du factuel et il y a du ressenti et les émotions sont souvent très mêlées et c’est particulièrement le cas pour ce marathon.
C’est mon 4ème marathon couru et le 5ème dont je vous ai parlé après Paris 2012, l’abandon à La Rochelle 2013 pour cause de blessure, Le Mont Saint Michel 2014 et Rennes 2015.
Cette fois-ci, j’étais confiante, j’étais presque sûre de le finir en 5h (mon graal, pour l’instant) et je me sentais bien dans les jambes et dans la tête… Et pourtant… vous verrez que le corps en décide parfois autrement…
Je courrai pour l’Association Roses en Baie-Ensemble contre le Cancer du Sein et ça m’a bien motivée !
La veille j’ai préparé mon dossard, avec le badge « Keep Calm and Carry On » qui me fait penser à ma Twin qui m’a toujours soutenue sur mes courses (et qui m’a offert ce badge) et une petite rose en tissu pour penser aux Roses et je me suis faite une manucure de circonstances.
Le départ en co-voiturage avec des personnes du club de course à pied avait lieu à 5h, puis une navette et une attente à Cancale pour le départ prévu à 8h30.
Le temps était brumeux et frais, avec un peu de vent, mais l’attente était sympathique, d’abord avec les gens du club (qui malgré notre énorme différence de niveau sont toujours très gentils avec moi) et une fois dans les sas, il y avait aussi une sorte d’euphorie, des échanges de sourires avec ces inconnus avec qui on va partager quelque chose de particulier. On se dandine en musique pour se réchauffer. Et puis juste avant le départ, on s’applaudit et on part par vagues.
Je suis partie à 8h47 (si je me fie au sms que j’ai envoyé à ce moment-là) et j’ai fait de mon mieux pour caler mon rythme à celui de mon entraînement. Et d’ailleurs jusqu’au kilomètre 25, j’étais dans mes temps prévus, je me sentais bien et puis à 27 km, j’ai senti un vrai découragement (exactement comme en 2014 ! ça doit être mon « mur ») et à 28 et quelques kilomètres j’ai commencé à marcher… Jusqu’au kilomètre 30, j’étais juste découragée et j’ai alterné marche et course de façon assez régulière, mais je commençais à ne plus aller bien physiquement : crampes, maux de tête, maux de ventre et l’impression de sentir mon cœur battre trop vite (alors que vu que je courrais de moins en moins, ce n’étais pas l’effort qui me coûtait), jambes de plomb…
Au kilomètre 36, je n’en pouvais plus, je marchais et je m’arrêtais aussi assez souvent… Je pensais aux Roses, au sens large, toutes les personnes qui ne peuvent pas courir et pire encore, qui en ont marre de la maladie, qui n’en peuvent plus mais qui, elles, ne PEUVENT PAS s’arrêter… Ca m’a poussé à aller au bout, même en marchant mais ça me donnait aussi envie de pleurer de déception, j’avais l’impression de laisser tomber tout le monde !
Et puis, à 3 km de la fin, je me suis dit que je ne pouvais quand même pas FINIR le marathon en marchant alors j’ai repris courage et j’ai recommencé à courir, doucement mais surement… L’Homme et Bastien m’attendaient à peu près au kilomètre 40 et en voyant la pancarte d’encouragement de mon petit garçon et son enthousiasme, j’ai retrouvé le sourire !
Il a commencé à courir avec moi (et il savait que s’il commençait à courir, il n’avait pas le droit de s’arrêter avant la fin) et on a couru main dans la main les deux derniers kilomètres, lui me parlant sans cesse (et moi en lui disant de temps en temps : « Tais-toi Bastien… Je me concentre sur mes jambes » 😉 Les spectateurs et les marathoniens qui marchaient en sens inverse nous ont largement félicités et encouragés.
Quand nous sommes arrivés sur le tapis jaune des derniers mètres, le speaker nous a vus et accueillis en parlant d’une maman et de son garçon et m’a souhaité une bonne fête des mères (et je dois dire que c’était vraiment un beau cadeau pour moi de vivre ça avec Bastien ce jour là !) et quand je suis passée devant lui, il a dit au micro : « Et elle court pour « Roses en Baie » ! » et là aussi ça m’a fait plaisir que l’association soit citée après cette course.
(Photos prises par le photographe officiel du marathon, je vais peut-être acheter une de celle-ci pour l’arrivée avec Bastien mais ça coûte un bras!)
Quand j’ai passé la ligne d’arrivée, je me suis sentie un peu désorientée, les secouristes m’ont proposé de l’aide et de m’asseoir, mais j’ai eu peur d’avoir des crampes, j’ai préféré marcher. J’ai quand même demandé une photo de l’arrivée avec Bastien 😉
Au moment des médailles, j’ai demandé à la bénévole qui les distribuait si je pouvais en avoir une pour Bastien qui avait couru la fin avec moi, elle a hésité mais je lui ai dit qu’il n’y avait plus grand monde derrière moi (sans compter qu’il y avait surement eu des abandons comme me l’a justement fait remarquer Bastien !) et elle me l’a donnée en me demandant juste de la cacher sur le site 😉
C’est le plus beau tee-shirt de finisher et la plus belle médaille que j’ai eu 😉
Et j’ai aussi eu une carte de fête des mères faite par Bastien tout seul, il a eu l’idée et a écrit le texte sans demander d’aide :
Sacrebleu, suis impressionnée par cette performance, cette motivation… Un marathon, incroyable ! Bravo bravo (moi qui peine à faire 7km en 1 heure mouarf !)
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Merci merci ben du coup je n’ai pas entièrement COURU les 42 km mais
j’y étais quand même et je n’ai pas dit mon dernier mot : un jour je le
finirai en 5h
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Bravo Enna, j’imagine ta frustration quand tu ne voyais pas ton temps, c’était toujours ma grande appréhension après les courses. C’était une puce sur le dossard ou sur la chaussure?
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C’était une puce sur le dossard et je ne suis pas la seule qui ne s’est pas
déclenchée mais avec les détails donnés, ils ont pu me retrouver
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et bin tu l’as fait ma belle…oui ils appellent cela le coup de bambou….je ne sais pas s’il y a des choses a faire…mais j’ai deja vu des grands l’avoir…cela n’avance plus…mais tu l’as fait….et pour la photo…tu sais que tu regretteras………
en tout cas belle fin !!!
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oui, je suis quand même allée au bout pour la photo, je pense que oui 😉
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un grand BRAVO d’avoir fini ce marathon, je suis impressionnée. J’aime bien « je ne courrais sans doute plus de marathon » et dans les commentaires « un jour je le finirai en 5h » !
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oui, je sais, je suis contradictoire mais quand j’ai raconté ça à une
copine elle m’a dit : « c’est comme les accouchements! » Je suis tenace
en fait 😉
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Très beau compte rendu ! Tu as du courage et je suis sure que tu feras de mieux en mieux !! C’est très émouvant quand tu arrives avec ton fils !! Encore bravo !
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Merci oui une fois fini et digéré je peux dire que ça a té une bonne
expérience 😉
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Incredible Enna one more time !!!!! bises et encore bravo
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Merci à toi pour tes encouragements très appréciés! Tu es ma chef pom pom
girl et je pense à toi à chaque course car je sais que tu penses à moi!
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Tu es très courageuse, et c’est touchant cette arrivée avec ton fils, que l’on sent sur les photos très fier de sa maman… Ne garde pas un mauvais souvenir de ce marathon, parfois les choses ne se passent pas comme prévu mais elles sont quand même très belles. Bises
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en fait, une fois que j’ai pris le temps de revoir cette course dans son
ensemble, je vois plus de positif que de négatif merci du soutien!
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Ça montre bien que, quoique tu décides, c’est le corps qui a le dernier mot ! Tu peux avoir eu un gros sentiment de déception, je le comprends, mais ce qui ressort de ton billet, c’est surtout une intensité, un foisonnement, une vie, qui valent bien des exploits physiques. Tu n’as laissé tomber personne Et bravo à Bastien, il a été super.
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merci oui, c’est ça parfois le corps ne suit pas mais la tête veut
quand même aller au bout
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