J’avais noté ce roman dans ma LAL il y a bien longtemps sans me souvenir de pourquoi je voulais le lire et puis l’an dernier, j’ai assisté à une formation / conférence sur la thématique des Indiens d’Amérique et on nous a présenté ce roman jeunesse. J’ai fait le rapprochement entre le titre anglais et le titre français et quand j’étais à New York cet été, je l’ai acheté.
Ce roman est écrit, comme son titre d’origine l’indique, sous la forme d’un journal intime. L’auteur du journal est Junior de son vrai nom Arnold, un ado Indien Spokane qui vit dans la réserve avec ses parents et toute la tribu. C’est un jeune qui n’a pas une vie facile et ce depuis sa naissance puisqu’il a eu un problème grave de santé et qui a ensuite grandi avec des parents certes aimants mais alcooliques et qui ne trouve pas sa place parmi les gens de son âge. Son meilleur copain est la petite frappe de la réserve mais il est le seul à le protéger.
Un jour, suite à une discussion avec un professeur qui lui fait prendre conscience que s’il reste au lycée de la réserve il ne s’en sortira pas, il demande à rejoindre l’école de Reardan qui non seulement est en dehors de la réserve mais est uniquement composé de blancs (le seul autre indiens est la mascotte!). Ses parents le soutiennent car ils veulent le meilleur pour lui mais le reste de la population de la réserve, sa tribu des Spokanes, le rejettent et lui font comprendre qu’il a tourné le dos à sa communauté. C’est très difficile à vivre car il vit toujours là-bas, allant chaque jour au collège. Et c’est d’autant plus compliqué qu’il va très vite s’intégrer parmi ses nouveaux camarades blancs et même devenir un des joueurs phares de l’équipe de basket du lycée qui va devoir affronter l’équipe de la réserve… Junior se sent tiraillé entre son identité, sa loyauté envers son peuple et son envie d’évoluer dans un milieu qui lui offrira plus de chances de s’en sortir et il se sent « un Indien à temps partiel » (« A part-time Indian »).
Les sujets abordés dans ce roman sont sérieux : il y a la vie dans les réserves Indiennes, il y a le racisme, l’alcoolisme, l’absence d’espoir, la pauvreté, et la violence, qu’elle soit scolaire ou en famille, l’adolescence, les deuils. Il y a de vrais questionnements sur l’identité, la part de libre arbitre de jeunes qui viennent de communautés très marquées identitairement.
Mais il faut aussi dire que c’est très drôle! Car l’auteur a su traiter de façon très juste tous ces sujets absolument poignants et réalistes en y glissant des touches d’humour adolescent, des passages absurdes et du second degré salutaire! On s’indigne et on rit, on est triste et on rit, on apprend des choses sur la vie des Indiens dans une réserve au 20ème siècle et on rit!
Je vous conseille vraiment ce roman! Une excellente découverte!
Quelques extraits en anglais :
A propos de la pauvreté des Indiens :
Le professeur qui parle de la manière dont étaient traités les Indiens par le système éducatif dans le passé :
Sur l’espoir :