Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs : Mathias Enard (Lu par Vincent Schmitt)

Résumé de l’éditeur : « Pour les besoins d’une thèse sur « la vie à la campagne au XXIe siècle », l’apprenti ethnologue David Mazon a quitté Paris et pris ses quartiers dans un modeste village fictif au bord du Marais poitevin. Logé à la ferme, bientôt pourvu d’une mob propice à ses investigations, s’alimentant au Café-Épicerie-Pêche et puisant le savoir local auprès de l’aimable Maire – également fossoyeur –, le nouveau venu entame un journal de terrain, consigne petits faits vrais et moeurs autochtones, bien décidé à circonscrire et quintessencier la ruralité. Mais déjà le Maire s’active à préparer le Banquet annuel de sa confrérie – gargantuesque ripaille de trois jours durant lesquels la Mort fait trêve pour que se régalent sans scrupule les fossoyeurs – et les lecteurs – dans une fabuleuse opulence de nourriture, de libations et de langage. Car les saveurs de la langue, sa rémanence et sa métamorphose, sont l’épicentre de ce remuement des siècles et de ce roman hors normes, aussi empli de truculence qu’il est épris de culture  populaire, riche de mémoire, fertile en fraternité. »

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Il faut que je commence par dire que j’ai abandonné cette lecture mais comme c’est pour le prix Audiolib, je vous donne quand même mon avis…

L’histoire commence avec le journal d’un étudiant ethnologue qui pour les besoin de sa thèse vient « étudier » les habitants d’un village de la France profonde… Cette partie est assez comique et loufoque tant il y a de distance entre cet étudiant citadin et les habitants de ce village isolé… Assez drôle mais je me disais que le roman allait finir par me paraitre vraiment longuet si les 15 heures d’écoute étaient sur le même registre…

Et puis tout d’un coup, il y a une sorte de court intermède qui nous ramène dans le passé (au 19e siècle?) à Niort, puis on revient dans le village mais la narration a complétement changé. L’étudiant n’est plus au centre de l’histoire mais le roman raconte les mêmes évènements avec un point de vue omniscient. Au départ, j’ai eu l’impression qu’on était encore dans le passé, jusqu’à ce que l’étudiant soit à nouveau évoqué…

Alors, j’ai trouvé à ce moment que cela commençait à être lassant de « relire » des évènements qu’on venait de lire… Mais il y a aussi le fait que les personnes qui meurent connaissent la réincarnation dans le futur ou dans le passé et c’est alors pour l’auteur l’excuse pour nous raconter les histoires de personnages annexes dans leurs réincarnations à toutes sortes d’époques et c’est en partie ce qui m’a perdue…

Et l’autre point central du roman c’est le fameux « banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs » qui est littéralement un vrai banquet mais comme on pourrait l’imaginer au moyen âge et qui se passe pourtant à l’époque actuelle. Il y a un côté gargantuesque dans ces passages (d’ailleurs Gargantua sera le sujet d’une anecdote).

Je pense que mon résumé vous donne une image de ce que j’ai ressenti à cette lecture… ça partait dans tous les sens, les parties historiques des âmes réincarnées, les passages actuels et l’étrange banquet m’ont donné l’impression de lire un livre où on aurait mélangé les chapitres ou un recueil de nouvelles où on aurait mélangé les histoires..

Et pour finir, il y avait des passages entiers que je n’écoutais pas vraiment : une partie de belote (racontée dans les moindres cartes, moi qui ne connais même pas la belote!), l’histoire de Gargantua racontée pendant le banquet, des batailles dans des guerres du passé)…

Alors comme je n’arrivais à me raccrocher à rien et que je voyais que le livre était encore très long, j’ai lâché même si le lecteur était très bon!

De cet auteur, j’avais abandonné « Boussole » (en fait, je n’avais même pas vraiment réussi à rentrer dedans), j’avais eu un coup de coeur pour « Rue des voleurs » et j’avais beaucoup aimé « Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants » que j’avais lu en version papier et relu en audio.