Billy Wilder et moi (Mr Wilder & me) : Jonathan Coe

Jonathan Coe est un auteur que j’aime beaucoup. Avant le blog, j’avais lu Bienvenue au club, Les Nains de la mort, Testament à l’anglaise, La maison du sommeil et depuis, j’ai chroniqué Le cercle fermé, La pluie avant qu’elle ne tombe, La vie très privée de Mr Sim (que j’ai moins aimé que les autres) et Le coeur de l’Angleterre.

Je dois dire que « Billy Wilder et moi » ne restera pas dans mes préférés. L’histoire se déroule sur deux époques : Calista, de nos jours, est une femme mariée, mère de deux filles, jeunes adultes et qui est compositrice de musique de films. Elle est dans une période de flottement de sa vie et elle se souvient de sa jeunesse à l’âge des ses filles, à la fin des années 1970, quand elle a quitté sa Grèce natale pour passer quelques temps aux Etats-Unis.

Là, par le plus grand des hasards, elle va rencontrer Billy Wilder, le réalisateur de films et son acolyte, scénariste, Iz Diamond. Calista est totalement inculte concernant le cinéma, elle ne sait même pas qui est Billy Wilder mais le contact passe bien et quelques mois plus tard, elle se retrouve embauchée comme traductrice lorsque Mr Wilder et Mr Diamond viennent tourner des scènes de leur film « Fedora » en Grèce. Entre temps, elle a appris beaucoup de choses sur le cinéma. Puis, elle va continuer de travailler avec eux en Allemagne et en Angleterre.

Au cours de cette période, Calista va découvrir les coulisses du monde du cinéma mais c’est aussi le portrait d’un autre cinéma. Billy Wilder, en fin de carrière, n’est plus le golden boy d’Hollywood qu’il était, il a du mal à vendre son film aux producteurs et il voit les jeunes réalisateurs comme Stephen Spielberg qui arrivent sur le devant de la scène. C’est donc un tournant à Hollywood, un tournant dans sa vie et son film « Fedora » est aussi sur cette thématique. Il y est aussi question de la période de la guerre et de l’après-guerre.

En parallèle, Calista va changer elle aussi, elle va évoluer humainement et professionnellement puisque son goût pour la musique et la connaissance du cinéma va l’emmener vers la musique de films.

J’ai bien aimé la première moitié du roman que j’ai trouvée rythmée et bien ancrée dans les années 1970 et puis il y a eu une rupture dans le style puisqu’à peu près à la moitié, l’auteur a écrit un long passage sous la forme d’un script de cinéma et je n’ai pas du tout aimé, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Ca m’a littéralement freinée dans ma lecture et quand il est repassé dans son style normal, j’ai eu du mal à vraiment m’y intéresser. Les passages concernant le tournage du film ont commencé à me paraître un peu longs et j’ai fini par m’ennuyer un peu à vrai dire.

En refermant le livre je me suis aussi demandée pourquoi il avait utilisé le personnage de Calista plus âgée et de sa famille. Je n’ai pas trouvé que cela apportait grand-chose au roman.

Je vous conseillerai ce livre si vous être très intéressés par le cinéma en général et par Billy Wilder en particulier (personnellement, je ne connaissais que « Certains l’aiment chaud ») mais je pense que je vais très vite oublier ce roman (ce qui ne m’empêchera pas de lire d’autres romans de Jonathan Coe car j’ai eu plus de bonnes découvertes avec lui que de mauvaises 😉

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Mauvais garçon : Michael Morpurgo, illustré par Michael Foreman (Billet avec Bastien)

En préparant mon billet, j’ai compté le nombre de livres de Michael Morpurgo dont j’ai parlé ici et celui-ci est le 19e! Je pense qu’on peut dire que c’est mon auteur jeunesse chouchou! Vous pouvez d’ailleurs allez voir mes avis sur les autres livres en cliquant ici!

Les thématiques sont celles que l’on retrouve habituellement chez cet auteur : la transmission par un ancien envers un enfant, la guerre et les histoires de vie assez noires et les liens avec les animaux..

Ici, le grand-père raconte son enfance à son petit-fils et c’est M. Alfie, homme âgé, qui a cru en lui quand il était lui-même plus jeune qui lui a transmis sa passion. Il raconte donc comment en grandissant après la guerre, il a pris la mauvaise direction assez jeune, commettant des vols dans son adolescence et s’est retrouvé dans une maison de correction. C’était une institution ouverte, qui proposait la réhabilitation des jeunes par le travail et il a découvert le travail avec les chevaux. Auprès d’eux, et en particulier auprès de Dombey, le cheval qui va devenir son ami, il va grandir et mûrir et tout ce qu’il aura appris avec M. Alfie qui l’a encadré et qui lui a tout appris, va l’aider à devenir un homme bien.

J’ai aimé le fond du roman mais celui-ci n’est pas mon préféré, j’ai trouvé qu’il était un peu survolé .mais je pense que c’est une question de cible. Michael écrit pour toutes les tranches d’âges et je suis moins sensible à ses romans pour les vraiment jeunes. Celui-ci est recommandé à partir de 8 ans et je trouve que cela correspond parfaitement. Par contre j’ai vu que l’Education Nationale le recommandait pour les 5e (la classe de Bastien) et c’est sans doute un peu léger pour étudier en classe mais pour un « petit lecteur » c’est une bonne entrée dans la littérature en lecture seul. Je le recommanderai pour des lecteurs de 8-10 ans.

VOICI L’AVIS DE BASTIEN (12 ANS ET DEMI) TAPÉ TOUT SEUL SANS QUE JE NE CHANGE UN MOT (ET SANS QU’IL AIT EU CONNAISSANCE DE MON AVIS) :

C’est un bon livre, même si je le trouve très court. L’histoire me fait penser à « Cheval de guerre ». Si l’histoire est un peu  »gnangnan », elle est quand même assez belle.

C’est l’histoire d »un enfant, exemple parfait du délinquant juvénile, qui, même s’il ne respecte rien, a  »bon cœur ». Il va se lier d’amitié avec un cheval, pour le meilleur et pour le pire…

(Note d’Enna : Bastien a fait le lien avec « Cheval de guerre » alors qu’il n’avait conscience que l’auteur de « Mauvais garçon » était aussi Michael Morpurgo! Comme quoi, je lui ai transmis ma passion pour cet auteur! 🙂

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La Veuve : Fiona Barton (Lu par Marie Eve Dufresne)

Jane Taylor est veuve… Elle vient de perdre son mari dans un accident de la circulation, renversé par un bus. Kate Waters, journaliste au Daily Post, réussi à obtenir d’elle une interview exclusive. Jane n’est pas seulement « une » veuve mais « la » veuve d’un homme qui des années auparavant a été accusé d’avoir kidnappé une petite fille de 2 ans. L’enquête n’était pas finie et la police comme la presse espèrent de Jane qu’elle en dise plus sur son mari…

Glen était plus âgé que Jane et il a très vite eu de l’emprise sur elle, elle tout accepté de lui, se reposant entièrement sur ses choix de vie. Cependant, elle sait bien qu’il faisait des « bêtises » sur internet… Mais elle ne s’en mêle pas…

Quand la petite Bella Elliot disparait, une enquête un peu bâclée commence et au détour de témoignages, il s’avère que Glen a des tendances pédophiles … Mais a-t-il kidnappé la petite fille? Et que sait Jane de l’affaire?

En alternant les points de vue et les époques, c’est comme un puzzle qui se met en place au fil de l’histoire. J’ai bien aimé, même si c’est parfois un peu lent mais cela reste assez addictif.

De cette autrice j’avais déjà lu « La coupure » (où on retrouve la journaliste)

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La Ferme des Animaux : George Orwell adapté et illustré par Bernardi Odyr

Bastien et son père ont lu ensemble le roman « La ferme des animaux » en lecture du soir et ils en parlaient parfois et quand j’ai croisé cette BD à la médiathèque, je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir ce classique de la littérature anglaise.

Ce n’est pas tout à fait une BD mais plus un album ou un roman graphique. L’histoire est racontée par le texte et illustrée par des peintures. J’ai beaucoup aimé ces illustrations, pleines de mouvements. Cliquez ici pour voir des planches!

Dans cette histoire, les animaux de ferme qui en ont assez de travailler pour le bénéfice des hommes et en suivant les deux cochons, Napoléon et Boule de neige, ils vont se rebeller prendre le dessus sur les hommes. Ils se répartissent alors le travail sur la ferme mais le fruit de leur labeur est symbole de leur nouvelle liberté : ils travaillent maintenant pour eux. Ils établissent des règles et apprennent tous à parler et lire. Il y a un vrai échange entre eux et un sentiment de solidarité.

Et puis, petit à petit, les cochons s’octroient le droit de diriger plutôt que de travailler. Ils sont ceux qui ont les idées et ils estiment qu’ils ne doivent pas faire les efforts…

Ensuite vient la répression envers certains animaux qui ont bien conscience qu’ils sont peut-être « libres » mais qu’ils travaillent plus dur et dans des conditions moins bonnes qu’avant mais ils n’ont même plus la force de se rebeller à nouveau et c’est un état totalitaire qui s’est donc installé.

J’ai trouvé cette histoire vraiment intéressante, montrant tellement bien les états totalitaires ayant existés et pointant du doigt ce qui pourrait encore se produire. Le biais de l’album est très visuel et appuie vraiment de propos. Je vous le recommande.

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Heartstopper Tome 1 Deux garçons, une rencontre : Alice Oseman + Heartstopper (Série Netflix)

couverture anglaise
couverture française
La série

Cette BD est à l’origine d’une excellente série Netflix que j’ai regardée le mois dernier. Je l’avais conseillée à mon amie Mrs B qui m’a fait la surprise de m’offrir le premier de la BD en anglais.

L’histoire se passe dans un lycée de garçons en Angleterre. Charlie a 15 ans et il est ouvertement homosexuel et s’il a été harcelé l’année précédente, il est maintenant bien perçu dans le lycée malgré une certaine timidité. Nick est un jeune de 16 ans, rugbyman, sportif, sérieux et sympathique. Ils ne gravitent pas dans les mêmes cercles au lycée mais se retrouvent côte à côte dans un groupe d’étude et s’entendent très bien.

Ils deviennent amis et Charlie a très vite un coup de coeur pour Nick tout en se doutant bien que ce dernier est certainement aussi hétéro que possible mais de son côté, Nick réalise que ses sentiments pour Charlie dépassent une simple amitié et cela le perturbe beaucoup.

Les deux garçons vont se rapprocher de plus en plus, de façon aussi délicate que cela peut-être dans une première histoire d’amour, pleine d’incertitudes, de peur de se faire avoir (Charlie a subi une relation cachée juste avant) et la peur du regard des autres (Nick est pris par surprise par ses sentiments qui ne correspondent pas à son groupe d’amis).

La série est très fidèle à la BD, les acteurs ressemblent bien aux personnages. Concernant les dessins, ils ont un air de manga, avec un assez gros traits et des cases très sobres. Je ne suis pas tombée sous le charme du côté graphisme mais j’ai vraiment trouvé l’histoire formidable et je pense que la série de 4 albums devrait se trouver dans toutes les médiathèques et tous les CDI!

Ce premier tome met en lumière deux personnages mais dans la série, plusieurs autres personnages sont développés en parallèle de Charlie et Nick, j’en déduis que les 3 autres tomes vont présenter un peu plus les autres personnages. Je ne vais donc pas trop développer ces aspects de la série pour ne pas spoiler pour ceux qui ne liraient que la BD.

Série de huit épisodes de 30 minutes environ par Alice Oseman (scénariste -autrice de la BD à l’origine de la série) et Euros Lyn (réalisateur).

J’ai eu envie de regarder cette série après avoir lu des témoignages d’homosexuels adultes qui disaient qu’ils auraient adoré avoir accès à ce genre de représentation quand ils étaient adolescents eux-mêmes.

Ce que j’ai vraiment aimé dans la série c’est que les histoires d’amours homosexuelles sont montrées de façon aussi naturelles que des histoires hétérosexuelles, aussi maladroites, incertaines et pleines d’espoir.

C’est une série vraiment mignonne, touchante et cela aborde les thématiques de l’amour, de l’amitié, de la tolérance. J’ai beaucoup aimé et je pense que comme la BD, c’est une série parfaite pour les adolescents qui peuvent se poser des questions sur leur sexualité ou qui ont des amis qui se déclarent homosexuels, bisexuels ou transsexuels. Mais c’est aussi une série qui peut être regardée par tout le monde et j’ai lu quelque part que c’était une « rom-com gay » et je trouve que l’appellation est bonne.

Autre point très intéressant, le réalisateur explique qu’il a voulu que la majorité de l’équipe de réalisation soit issue de la communauté LGBT pour pouvoir apporter un éclairage le plus authentique possible, lui-même étant gay. D’ailleurs le personnage transgenre est joué par une actrice transgenre et si je ne suis pas allée chercher pour tous les acteurs, j’ai lu un article dans lequel Joe Locke -qui joue Charlie- parle de sa propre expérience de jeune gay.

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par mon amie Mrs B
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Le chagrin des vivants : Anna Hope (Lu par Dominique Blanc)

Ce roman se passe en Angleterre en 1920 et c’est un roman sur l’après-guerre et le fil rouge de l’histoire est d’ailleurs la récupération d’un soldat inconnu sur les terres des combats pour culminer avec la cérémonie, journée nationale d’hommage.

Tout au long de cette histoire, on va suivre des femmes qui souffrent des conséquences de la guerre : Evelyn, jeune fille de bonne famille, qui a perdu un doigt alors qu’elle travaillait dans une usine d’armement pour l’effort de guerre et surtout qui a perdu l’homme qu’elle aimait au combat. Un deuil qui ne peut pas en être réellement un car ils étaient amants mais leur relation n’était pas officielle. Donc elle doit vivre son deuil dans le secret. Son travail actuel au bureau des anciens combattants l’amène à être en permanence confrontée au malheur des hommes et au souvenir de son amour perdu.

Il y a aussi Ada qui a perdu son fils aux combats mais qui ne se remet pas et elle a des visions de son fils qui reviendrait la voir. A cause de son deuil ou de son impossibilité à faire vraiment son deuil, elle s’éloigne de son mari et s’isole.

Nous suivons aussi Hettie, une jeune femme qui essaie de prendre son indépendance en étant danseuse professionnelle dans des salles de bal. Elle rencontre des anciens combattants et a du mal à comprendre son propre frère qui souffre de choc posttraumatique. Elle va rencontrer un jeune homme fantasque et très porté sur l’alcool.

Des liens entre les femmes, directs ou indirects, vont apparaître petit à petit, au-delà de leurs expériences dramatiques de la guerre.

J’ai beaucoup aimé ce roman que j’ai trouvé bien écrit (et très bien lu par Dominique Blanc -à part quand elle lisait les noms de villes anglaises comme « Leicester » 😉 ). J’ai retrouvé l’ambiance de « Downton Abbey » avec les différents milieux sociaux du début du 20e siècle. On sent bien que la société est à un tournant.

Mais surtout j’ai trouvé vraiment intéressant de voir l’après-guerre du point de vu de celles qui n’ont pas combattu mais qui subissent tout autant les conséquences des combats. D’ailleurs, la cérémonie pour le soldat inconnu, qui ne faisait pas forcément l’unanimité, se révèle être un moment qui permet à beaucoup de personnes de pouvoir faire du deuil national un deuil personnel.

*

Le hasard a voulu qu’alors que j’écoutais ce livre audio, j’ai vu ce tableau dans une expo au musée Marmottan Monet à Paris et j’ai immédiatement pensé à ma lecture!

« La pensée aux absents » d’André Devambez
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Le dimanche des mères : Graham Swift

1924 en Angleterre, ce jour de printemps est le jour où les domestiques ont leur journée pour aller voir leurs mères et leurs familles. Chez les Niven, une famille aristocrate, Jane, la bonne qui est orpheline, va elle passer une journée très particulière.

Depuis des années, elle a une relation secrète avec Paul Sheringham, le fils de la famille aristocrate voisine, et ce jour-là, il l’invite à le rejoindre alors qu’il est sur le point de se marier et que la propriété de sa famille est vide car ses parents et ceux de sa future épouse se sont retrouvés pour le déjeuner.

Il la fait venir -par la grande porte- et après avoir fait l’amour, ils vont passer un moment d’intimité inhabituel où pour la première fois ils vont se voir nus sans savoir que ce moment de temps suspendu dans ce couple impossible sera le dernier …

Quand Paul laisse Jane seule dans la maison alors qu’il part en voiture pour rejoindre sa fiancée il lui offre une sorte de liberté : elle, la bonne, va se promener nue dans cette maison de maître vide… Ca sera à la fois l’occasion de revenir sur son passé, sa condition de domestique, son amour de la lecture. En effet, avec la permission de mon patron, elle peut lire des livres de la bibliothèque et même les livres « pour garçons » qui sont ses préférés. Mais ça sera aussi pour elle un moment d’introspection, elle va se voir en tant que femme, elle va se voir, nue extérieurement et intérieurement.

Cette journée marquera une rupture pour Jane qui changera de vie, passant de bonne à vendeuse puis écrivaine reconnue.

L’ambiance présente bien la période d’après guerre, teintée de la perte de nombreux jeunes hommes, et également la condition sociale de l’aristocratie et des servants en évolution, pour ne pas dire en déclin (très « Downton Abbey »!), et cette période d’entre-deux, où les femmes, représentée par Jane peuvent trouver une nouvelle liberté.

J’ai beaucoup aimé ce roman que j’ai trouvé très bien écrit, j’ai beaucoup aimé le personnage de Jane.

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par mon amie Mrs B
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Ils étaient dix (adapté d’Agatha Christie) : Pascal Davoz et Callixte

En 2011, j’avais parlé du roman d’Agatha Christie qui s’appelait alors encore « Dix petits nègres » mais que j’ai lu en anglais sous son titre « And then there were none » et cette adaptation en BD du roman est donc une « relecture » pour moi alors pour vous raconter l’histoire, je vais vous recopier ce que j’avais écrit à l’époque :

Dix personnes qui ne se connaissent pas  sont conviées sous divers prétextes sur une île isolée du Devon (« Indian Island » dans la version anglaise moderne qui a transformé « l’île au Nègre » de la version d’origine et de la version française et « L’île du soldat » dans la BD) par un mystérieux Mr Owen .

Dès la première soirée, une voix enregistrée annonce que toutes ces personnes avaient commis un crime, directement ou indirectement au cours de leur vie et qu’ils allaient tous être puni pour ces crimes.

Un par un, les invités meurent, en suivant le schéma d’une comptine affichée dans la maison…et au fur et à mesure que les gens meurent, une des dix statuettes qui étaient dans la salle à manger disparaît… Et pourtant, il n’y a personne à part ces 10 personnes, l’île a été fouillée méthodiquement par les invités dès la première mort…

La BD est très fidèle au roman et si les dessins sont assez classiques (un peu trop pour moi) ils sont réussis et donnent bien la personnalité de chaque personnage et je trouve que c’est un bon support pour découvrir Agatha Christie ou le relire comme moi!

Catégorie chiffre pour ma ligne BD
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Cinq petits cochons : Agatha Christie (Lu par Samuel Labarthe)

Dans une émission des Bibliomaniacs, Laure a présenté son coup de coeur pour ce roman d’Agatha Christie en version audio et ce qu’elle en disait me tentait bien alors, j’ai regardé dans ma PAL spéciale Agatha Christie et quelle ne fut pas ma surprise de constater que parmi les 77 oeuvres de l’autrice de ma collection Le Masque, je n’avais pas celui-ci! Heureusement ma médiathèque est bien fournie en livres audio et j’ai pu audiolire mon premier Agatha Christie!

Hercule Poirot est sollicité par Carla Lemarchant, qui lui soumet une enquête très particulière, un cold case! En effet, il y a une quinzaine d’années, Amyas Crale, un peintre célèbre, père de la jeune femme, est mort empoisonné et c’est Caroline, sa femme et la mère de Carla, qui a été jugée et condamnée pour ce crime. Carla n’était qu’une enfant de 5 ans à l’époque mais elle raconte au détective qu’avant sa mort en prison, sa mère lui a adressé une lettre dans laquelle elle clame son innocence.Carla Lemarchant veut connaître la vérité, quelle qu’elle soit, avant de se marier.

Malgré la difficulté de retrouver le coupable si longtemps après, Hercule Poirot accepte l’enquête car il n’a pas l’intention de chercher des indices mais juste d’interroger les cinq personnes présentes au moment du drame. Ils leur demande à tous d’écrire le plus précisément possible, leurs souvenirs de cette période, les relations entre tous les protagonistes et les faits précis dont ils se souviennent. Puis, il va recouper ces témoignages écrits et rassembler tout le monde pour raconter à tous comment se sont déroulés les faits exactement!

L’ambiance est celle d’une belle maison dans la campagne anglaise, une bonne famille, avec une gouvernante, un couple explosif, un peintre exubérant, une modèle devenue une maîtresse, une demi-sœur de 15 ans assez chipie, un meilleur ami de toujours et son frère scientifique à ses heures… Evidemment, beaucoup de secrets et de non dits qui vont être mis à jour par Hercule Poirot… ou plutôt par les suspects eux-mêmes sans même s’en rendre compte!

J’ai aimé cette histoire (et Agatha Christie est tellement douée pour tirer plein de ficelles dans tous les sens et nous mener en bateau qu’en écrivant ce billet, je ne suis plus tout à fait sûr de qui est le coupable 😉 C’est aussi très bien lu par Samuel Labarthe.

Petite anecdote personnelle : le titre vient d’une comptine pour enfants qui va servir à Hercule Poirot pour parler des témoignages de ses 5 suspects et moi, même si le texte était en français dans le roman, ça m’a immédiatement rappelé des souvenirs car quand j’étais petite ma mère et ma grand-mère me la chantonnaient et je la disais à Bastien quand il était petit au moment de lui couper les ongles car à chaque phrase, on remue un orteil :

This little piggy went to market,
This little piggy stayed home,
This little piggy had roast beef,
This little piggy had none,
And this little piggy cried « wee wee wee » all the way home.

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catégorie animal
En fait, c’était un des rares Agatha Christie que je n’avais PAS dans ma collection!
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La bibliothèque de minuit (The midnight library) : Matt Haig

Dès la première page de la préface, la première ligne annonce la couleur : « Dix-neuf ans avant de décider de mourir, Nora Seed était à Bedford, bien au chaud dans la petite bibliothèque de l’école Hazeldene. » Puis, dix-neuf ans plus tard, la première ligne du premier chapitre continue avec « Vingt-sept heures avant de décider de mourir… » puis quelques pages plus loin, on peut lire « Cinq heures avant de décider de mourir… » et le lecteur comprend donc très vite que Nora ne va pas bien… Elle n’est pas bien dans sa vie où elle se sent terriblement seule et où elle a l’impression d’avoir tout raté : ses relations amoureuses, ses relations familiales, ses relations amicales, ses choix de vie, son travail et même son chat qui vient d’être découvert mort sur le trottoir… Tout cela en plus de ses crises d’angoisse : elle ne voit donc plus du tout l’intérêt de vivre…

Et pourtant après avoir écrit un courrier et un message sur internet et après avoir ingurgité des médicaments, elle ne se retrouve ni à l’hôpital, ni au cimetière mais dans un lieu étrange et irréel qui ressemble à s’y méprendre à une bibliothèque, remplie de livres, et la bibliothécaire de son lycée, Mrs Elm est là pour l’accueillir… Ici, il est toujours minuit et si dans la réalité, elle est entre la vie et la mort, dans ce monde parallèle elle peut encore changer sa vie d’avant…

A partir de là, il faut vous laisser porter et accepter l’aspect fantastique du roman mais personnellement, j’ai plongé et j’ai vraiment aimé!

Mrs Elm va commencer par lui faire lire le livre de ses regrets et c’est douloureux de réaliser toutes les choses, petites ou grandes, auxquelles elle renoncé un jour… Puis à partir de ces regrets, Nora va pouvoir réintégrer des épisodes de la vie qu’elle aurait menée si elle avait fait d’autres choix à certains moments de son passé. Elle arrive dans cette vie à son âge actuel et va y voir des modifications -positives ou pas- et elle en changera autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’elle trouve une vie où elle se sent bien, complète et sereine.

Ce roman fait réfléchir aux choix de vie que tout le monde peut faire et prendre conscience que la seule personne qui peut influencer le cours de sa vie c’est la personne qui la vit.

Dit comme ça, ça peut paraître un peu « développement personnel » mais j’ai trouvé ça très inspirant et réaliste (alors que je ne suis pas du tout cliente des livres de pseudo développement personnel). J’ai trouvé vraiment intéressant d’imaginer qu’on pourrait avoir des vies différentes en ayant pris une direction au lieu d’une autre.

C’est un livre que je suis vraiment contente d’avoir lu, découvert grâce à mon amie Mrs B qui a aussi été touchée par cette histoire et je pense que c’est un livre que j’offrirai autour de moi!

par mon amie Mrs B : merci!
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