Jonathan Coe est un auteur que j’aime beaucoup. Avant le blog, j’avais lu Bienvenue au club, Les Nains de la mort, Testament à l’anglaise, La maison du sommeil et depuis, j’ai chroniqué Le cercle fermé, La pluie avant qu’elle ne tombe, La vie très privée de Mr Sim (que j’ai moins aimé que les autres) et Le coeur de l’Angleterre.
Je dois dire que « Billy Wilder et moi » ne restera pas dans mes préférés. L’histoire se déroule sur deux époques : Calista, de nos jours, est une femme mariée, mère de deux filles, jeunes adultes et qui est compositrice de musique de films. Elle est dans une période de flottement de sa vie et elle se souvient de sa jeunesse à l’âge des ses filles, à la fin des années 1970, quand elle a quitté sa Grèce natale pour passer quelques temps aux Etats-Unis.
Là, par le plus grand des hasards, elle va rencontrer Billy Wilder, le réalisateur de films et son acolyte, scénariste, Iz Diamond. Calista est totalement inculte concernant le cinéma, elle ne sait même pas qui est Billy Wilder mais le contact passe bien et quelques mois plus tard, elle se retrouve embauchée comme traductrice lorsque Mr Wilder et Mr Diamond viennent tourner des scènes de leur film « Fedora » en Grèce. Entre temps, elle a appris beaucoup de choses sur le cinéma. Puis, elle va continuer de travailler avec eux en Allemagne et en Angleterre.
Au cours de cette période, Calista va découvrir les coulisses du monde du cinéma mais c’est aussi le portrait d’un autre cinéma. Billy Wilder, en fin de carrière, n’est plus le golden boy d’Hollywood qu’il était, il a du mal à vendre son film aux producteurs et il voit les jeunes réalisateurs comme Stephen Spielberg qui arrivent sur le devant de la scène. C’est donc un tournant à Hollywood, un tournant dans sa vie et son film « Fedora » est aussi sur cette thématique. Il y est aussi question de la période de la guerre et de l’après-guerre.
En parallèle, Calista va changer elle aussi, elle va évoluer humainement et professionnellement puisque son goût pour la musique et la connaissance du cinéma va l’emmener vers la musique de films.
J’ai bien aimé la première moitié du roman que j’ai trouvée rythmée et bien ancrée dans les années 1970 et puis il y a eu une rupture dans le style puisqu’à peu près à la moitié, l’auteur a écrit un long passage sous la forme d’un script de cinéma et je n’ai pas du tout aimé, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Ca m’a littéralement freinée dans ma lecture et quand il est repassé dans son style normal, j’ai eu du mal à vraiment m’y intéresser. Les passages concernant le tournage du film ont commencé à me paraître un peu longs et j’ai fini par m’ennuyer un peu à vrai dire.
En refermant le livre je me suis aussi demandée pourquoi il avait utilisé le personnage de Calista plus âgée et de sa famille. Je n’ai pas trouvé que cela apportait grand-chose au roman.
Je vous conseillerai ce livre si vous être très intéressés par le cinéma en général et par Billy Wilder en particulier (personnellement, je ne connaissais que « Certains l’aiment chaud ») mais je pense que je vais très vite oublier ce roman (ce qui ne m’empêchera pas de lire d’autres romans de Jonathan Coe car j’ai eu plus de bonnes découvertes avec lui que de mauvaises 😉